Transcription Transcription des fichiers de la notice - 104. Séance du 24 août 1810 1810/08/24 chargé d'édition/chercheur Courant, Elsa (éditeur scientifique) Elsa Courant, CELFF ; EMAN, Thalim (CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle) PARIS
http://eman-archives.org
1810/08/24 Fiche : Elsa Courant, CNRS – Sorbonne université ; EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR)
Rapport de M. Poitevin sur les conditions de nomination de Maîtres es Jeux. Décision d'adresser des lettres de Maîtrise au Comte Regnaud de St-Jean d'Angely. Français Rapport de M. Poitevin sur les conditions de nomination de Maîtres es Jeux. Décision d'adresser des lettres de Maîtrise au Comte Regnaud de St-Jean d'Angely.

Du vendredi 24 août 1810

Assemblée générale du Corps des Jeux Floraux

M. Martel.

M. l’abbé St-Jean.

M. Desmousseaux.

M. Jouvent.

M. Hocquart.

M. Poitevin.

M. Jamme.

M. l’abbé Jamme.

M. Carré.

M. de Cambon.

M. Poitevin Secrétaire perpétuel a dit :

« Nos devanciers, en associant à une partie de leurs travaux les Maîtres qui représentent les docteurs en Gai Savoir, sentirent bientôt après la fondation de Clémence Isaure, que cette récompense devait être étendue à des littérateurs qui, sans s’être montrés dans nos Concours, auraient obtenu une grande célébrité. C'est ainsi que Ronsard, Baïf, Maynard et Grilhe évêque d’Uzès reçurent des lettres de Maître es Jeux Floraux dans le seizième et le dix-septième siècles et Voltaire dans le dix-huitième. »

« Jusqu’alors de pareilles lettres n’avaient été données qu’à des poètes ; mais depuis la fondation de M. Soubiran de Scopon qui augmenta de deux cents francs le prix de l’Églantine, les orateurs qui l’ont obtenu trois fois ayant aussi le droit de demander des Lettres de Maître, nous signalâmes l’époque de notre rétablissement en 1806 en accueillant la proposition que fit M. Jamme de nommer Maître es Jeux Floraux M. de Fontanes, M. Portalis et M. le cardinal Maury. La mort nous ayant enlevé M. Portalis, je pensai que nous pourrions trouver dans la carrière qu’il avait parcourue un autre orateur également digne de notre attention et qui pût nous consoler de la perte que nous venions de faire. Plusieurs d’entre vous, Messieurs, indiquèrent aussi M. le Comte Regnault de St-Jean-d‘Angély, membre de l’Académie française, Ministre et Conseiller d’État. »

« Pendant que nous nous occupions ainsi de lui dans le secret de nos colloques académiques, son amour pour les Lettres et la connaissance qu’il avait de notre antique institution le portaient, sans aucune provocation de notre part, à nous donner des preuves d’une bienveillance éclairée. Ce fut par une sorte de hasard que je fus instruit de ces dispositions favorables et, dans une circonstance où nous avions bien besoin de trouver dans un ami des Lettres un appui et un puissant intercesseur, je crus pouvoir m’adresser à lui avec une entière confiance et mon attente ne fût point trompée. La reconnaissance que nous lui devons n’entrera pour rien dans les motifs de la délibération que j’ai à vous proposer, mais, Messieurs, vous trouveriez bien étrange que je prononçasse ici son nom sans exprimer le souvenir des services qu’il nous a rendus. »

« Je sais que l’Académie a usé très rarement du droit qu’elle a, par sa Constitution, de donner des Lettres de Maître es Jeux Floraux, et trop rarement peut-être, puisqu’elle n’a encore inscrit aucun étranger sur cette liste. Quoi qu’il en soit à cet égard, ce ne sera pas les prodiguer que d’en envoyer à M. le Comte Regnault de Saint-Jean-d’Angély. J'en fais la proposition formelle. »

L'Académie considérant qu’elle est formée en assemblée générale à la suite d’une convocation expresse de tout le Corps des Jeux Floraux, délibérant sur la proposition de M. le Secrétaire perpétuel, arrête que des Lettres de Maître es Jeux Floraux seront données à M. le Comte Regnault de Saint-Jean-d’Angély, membre de l’Académie Française, Ministre et Conseiller d’Etat, avec le droit d’assister à nos assemblées conformément aux Statuts. M. le Secrétaire perpétuel est prié de les lui expédier en la forme ordinaire.