M. l’Abbé St-Jean [Signature] St-Jean
M. l’Abbé de Rozières [Signature] Rozières
M. d’Ayguesvives
M. Pinaud
M. Jouvent
M. Jamme [Signature] Jamme
M. Hocquart
Messieurs les commissaires nommés pour aller haranguer S. A. R. Monseigneur le Duc d’Angoulême ont fait le rapport suivant :
« Le 27 avril, vers deux heures après-midi, la députation de l’Académie des Jeux Floraux se rendit dans les salles du Palais. Après que la Cour de Justice eut présenté ses hommages à S. A. R., la députation de l’Académie fut introduite. M. Picot Lapeyrouse, orateur de la Compagnie, porta la parole en ces termes : »
« Monseigneur, »
« L’Académie des Jeux Floraux, dont l’existence précéda celle de tous les corps littéraire de l’Europe, s’enorgueillit de pouvoir faire éclater sans contrainte les sentiments de respect, d’amour, de fidélité dont elle a constamment été pénétrée pour son Roi légitime et d’en présenter l’hommage à un prince si digne d’être compté parmi les membres de l’auguste famille des Bourbons. »
« L’Académie se rappelle avec complaisance le nouveau lustre qu’elle avait acquis par les bienfaits de nos Rois. Elle
« Cette Société antique fut précipitée dans l’abîme de la destruction universelle avec toutes les institutions grandes et libérales sur lesquelles reposent la sureté, la splendeur et la prospérité des nations. Il lui est enfin permis de reprendre son essor et de se livrer à l’impulsion énergique du sentiment qui l’anime. »
« Témoin des évènements surnaturels qui rendaient à la France cette glorieuse dynastie qui fit si longtemps son bonheur, l’Académie célèbrera la toute-puissance du Très-Haut dont le bras protecteur vient de signaler ses miséricordes et sa justice par les prodiges les plus éclatants : la paix et le repos donné au monde, les fils chéris de St-Louis et d’Henri IV rendus à nos vœux, la France rétablie dans sa félicité première par leurs soins paternels et réparateurs, les plaies profondes dont elle était couverte
« Les Lys qui jettent un si grand éclat dans les jardins poétiques d’Isaure, courbés un instant par l’orage, relèvent leurs têtes pures et resplendissantes. Ils seront l’objet de nos plus tendres sollicitudes comme ils le furent toujours de notre culte et de notre amour. »
« Puisse V. A. R. accueillir les transports de cette allégresse si franche, de cet épanchement soudain des cœurs, que sa présence excite parmi les fidèles descendants des Tectosages. Nous ne séparerons pas de vous, Monseigneur, l’auguste princesse qui sait si bien embellir vos destinées. Elle rappelle dans nos cœurs attendris les souvenirs touchants et ineffaçables du plus vertueux de nos Rois. »
« Nous supplions V. A. R. de déposer au pied du trône de S.M. Très Chrétienne Louis XVIII les témoignages de respect, de l’amour, de la fidélité de son Académie des Jeux Floraux, et de lui rappeler qu’elle daigna s’asseoir parmi ses membres, applaudir
S. A. R. a daigné répondre :
« Le Roi, mon oncle, m’a parlé des Jeux Floraux et de l’intérêt que cette académie lui inspira lors de son passage à Toulouse. Je lui ferai grand plaisir lorsque je lui rapporterai quels sont les sentiments qu’elle m’a exprimés et comme elle a su garder le souvenir de sa présence. »
Monsieur le Secrétaire a dit :
« Messieurs, lorsque dans la séance du 25 février dernier l’Académie forma les Bureaux particuliers pour le jugement des ouvrages envoyés au concours, nous conservions l’espérance de pouvoir nous livrer tranquillement à ce paisible travail. Cependant les circonstances ne tardèrent pas à s’aggraver, les événements se pressèrent de manière à absorber toutes les attentions et nous fûmes obligés de suspendre les séances de nos bureaux. »
« L’heureuse issue de cette crise n’a pas laissé plus de liberté aux esprits, les émotions vives se sont succédées avec une étonnante rapidité. Il n’était pas possible, au milieu des transports de joie et de l’ivresse du bonheur accrus par l’arrivée de S. A. R. Mgr le Duc d’Angoulême, de songer à la Fête des Fleurs pour laquelle
« Je dois vous renouveler dans cette occasion, Messieurs, la proposition qui vous a été faite et dont vous avez renvoyé l’examen à une commission, savoir s’il ne conviendrait pas de rétablir
« Messieurs, toute la France étant occupée du Roi et des moyens de lui témoigner son respect et son amour, ne devons-nous pas célébrer l’heureux événement qui le rende à la France, nous qui reçûmes il y a déjà longtemps des marques particulières de sa protection et de sa bonté. Ne serait-il pas convenable de donner pour sujet de chaque genre des ouvrages le retour de la famille d’Henri IV et de St-Louis ? Quel plus beau sujet à présenter aux sublimes accents de la muse lyrique, à la dignité du poème, aux actions de grâce, aux invocations religieuses de l’hymne à la Vierge. L’Eglogue et
Sur le rapport de Mr le Secrétaire, l’Académie a délibéré
:
1°) qu’il n’y aurait point de distribution des prix cette année et que les ouvrages envoyés au concours pourront être retirés et reproduits pour le concours de l’année 1815.
2°) que la commission déjà nommée le 30 juillet dernier ferait incessamment son rapport sur la proposition renouvelée de rendre à la Violette sa première place et de bannir l’Amarante du nombre de nos prix. Et vu l’absence de Mr d’Escouloubre et de Mr Dralet, membres de cette commission, Messieurs Hocquart et Lavedan sont priés de les suppléer dans ce travail.
3°) il sera distribué en 1815 un second prix de Discours dont le sujet est l’Eloge de Louis XVI, et le prix sera double.
4°) il sera publié un programme pour annoncer les délibérations de l’Académie – [Signature] D’Ayguesvives.