Transcription Transcription des fichiers de la notice - 99. Séance du 12 janvier 1816 1816/01/12 chargé d'édition/chercheur Courant, Elsa (éditeur scientifique) Elsa Courant, CELFF ; EMAN, Thalim (CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle) PARIS
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1816/01/12 Fiche : Elsa Courant, CNRS – Sorbonne université ; EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR)
Français

Séance du 12 janvier 1816

M. d’Ayguesvives

M. Jouvent [Signature] Jouvent

M. Picot Lapeyrouse [Signature] Picot de Lapeyrouse

M. le Marquis d’Aguilar

M. l’Abbé de Rozières [Signature] Rozières

M. Pinaud [Signature] J. Pinaud

M. Dralet [Signature] Dralet

Conformément à ses statuts, l’Académie a procédé par la voie du sort à la nomination du Modérateur et du Sous-Modérateur du trimestre de janvier. Monsieur l’Archevêque a été nommé Modérateur; Monsieur l’Abbé St-Jean Sous-Modérateur.

Les Censeurs ont été nommés par la voie du scrutin. Monsieur le Premier Président Hocquart et Monsieur le Marquis d’Aguilar ont réunis tous les suffrages.

Monsieur Pinaud a été nommé de la même manière pour remplir les fonctions de Dispensateur.

Après la nomination des officiers de l’Académie, Monsieur le Secrétaire a dit: Messieurs, d’après l’ordre établi au Palais Royal, pendant le séjour de son Altesse Royale Madame Duchesse d’Angoulême, les corps ne furent point admis à l’honneur de la haranguer. Il ne lui fut adressé d’autre discours que celui de Monsieur le Maire de Toulouse à la porte de la ville. Ainsi l’orateur de l’Académie ne put être admis à l’honneur de haranguer S.A.R.

Mais, informé le 4 septembre que S.A.R. devait visiter dans la matinée plusieurs établissements publics, je m’empressais de convoquer les Mainteneurs dans la salle ordinaire de nos séances particulières pour que l’Académie ait l’honneur de la recevoir lorsqu’elle viendrait visiter le Capitole. Cette espérance ne fut pas trompée. Madame, après avoir parcouru la salle du trône et la Galerie des Illustres, passa dans notre salle où elle daigna s’arrêter. La statue de Clémence, nos Registres, ceux du Capitole et une bourse de jetons de l’Académie attitrèrent son attention. Elle interrogea avec intérêt un de nos Mainteneurs sur ce qui concerne particulièrement l’Académie. Les réponses de Monsieur Jamme furent favorablement écoutées et S.A.R. voulut bien prendre les jetons qui lui furent offerts et en distribua une partie aux personnes de sa Cour. Après quoi, Madame se retira en témoignant sa satisfaction.

Cette honorable visite, Messieurs, vous rappelle celle que reçut l’Académie en 1777 du Prince qui règne aujourd’hui sur la France. Vous déterminerez sans doute, comme il le fut alors, qu’il en sera fait mention dans nos registres pour en transmettre le précieux souvenir à nos successeurs.

L’Académie, après en avoir délibéré, a déterminé la transcription sur ses registres du rapport qui vient de lui être fait.

Après avoir entendu le rapport de M. le Secrétaire, l’Académie a décidé que la distribution des prix du concours de 1815 aurait lieu le 3 mai 1816 avec celle des prix de l’année. L’interruption de nos fêtes trouve malheureusement une excuse trop légitime dans les événements qui l’ont nécessitée.

Monsieur d’Ayguesvives Secrétaire a dit: Dans les envois à faire de l’Histoire de l’Académie que nous venons de publier, Monsieur Poitevin ne pouvait oublier S.M. Catholique Ferdinand Roy d’Espagne et des Indes. L’ambassade envoyée à nos devanciers par Jean Roy d’Aragon et la manière dont il accueillit l’offre et l’envoi d’un exemplaire de notre Poétique avaient établi des rapports qu’il était convenable d’entretenir. Voici la lettre que M. Poitevin a adressée à S.M. Catholique:

Sire,

Nos devanciers, les troubadours, qui composaient le Collège de la Gaie Science au quatorzième siècle, parlaient la même langue poétique que les sujets de votre royaume d’Aragon et de votre Comté de Catalogne. Quelques-uns d’entre eux, appelés par le Roy Jean, allèrent fonder un pareil collège à Barcelone; et un détachement de cette colonie savante alla ensuite s’établir à Tortose. Sire, de nos souvenirs historiques, c’est le plus glorieux, celui que nous conservons le plus précieusement; et notre désir fut toujours de pouvoir resserrer les nœuds de cette alliance littéraire. Ce motif entra dans les considérations qui me portèrent à écrire l’Histoire de notre institution et, comme autrefois le Roy d’Aragon daigna accepter un exemplaire de notre Poétique publiée en 1356, j’ai osé me flatter que Votre Majesté, qui protège et cultive les Lettres, honorerait aussi d’un accueil favorable l’histoire d’un corps littéraire qui depuis plus de six cent ans entretient le goût et l’émulation des Lettres dans le midi de la France et peut se vanter de l’avoir fait naître dans le nord de l’Espagne.

Votre Majesté a été témoin, Sire, du zèle des toulousains pour l’auguste famille des Bourbons et de la vivacité de leurs transports, avant même que l’usurpateur eut fait place à son maître. L’Académie qui est le plus bel ornement de la ville palladienne, y a toujours maintenu l’amour des Lettres, de la Religion et de son Souverain légitime.

Je suis avec un très profond respect, Sire, de Votre Majesté, le très humble et très obéissant serviteur – Poitevin Peitavi signé.

Cette lettre n’est pas restée sans réponse. Voici comment le ministre de S.M. Catholique, Don Pedro Cevallos a répondu à M. le Secrétaire perpétuel:

Vous penserez sans doute, Messieurs, que nous devons consigner dans nos registres les pièces de cette correspondance.

L’Académie a délibéré que la lettre de son Secrétaire et la réponse seront transcrites sur ses registres – [Signature] Primat – [Signature] D’Ayguesvives.