Transcription Transcription des fichiers de la notice - Le flibustier, pp. 42-43 Vilaire, Etzer 1902 chargé d'édition/chercheur Boraso, Silvia (éd.) Silvia Boraso, Université Ca' Foscari et Université Paris Est Créteil ; projet EMAN, Thalim (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle) PARIS
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1902 Fiche : Silvia Boraso, Université Ca' Foscari et Université Paris Est Créteil ; projet EMAN, Thalim (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR)
Français

Il avance… Déjà les roses du matin

Reprennent au levant leurs coloris superbe.

Sur les pas de la nuit, en lumineuse gerbe,

Le jour qui suit éclate, et l’horizon lointain,

Comme une carte d’or, sous la voûte sereine,

En traits aériens retrace l’île-reine.

Saint-Domingue, salut ! Soudain les matelots

Sortent à ton aspect de leur morne silence.

Le vaisseau le plus léger mollement se balance.

Ta première colline offre au baiser des flots

Les lianes, les fleurs et la verte ramée

Qui pendent en festons sur ta plage embaumée.

Le vent tiède fraîchit sur ces bords fortunés

Et la vague d’azur croule en neigeuse écume.

Le bleu des profondeurs se glace d’une brume.

Et la file des monts, des forêts couronnées,

Semble un vert reposoir, aux agrestes étapes

De la terre et des flots s’élevant aux nuages.

Éden que vont un jour consumer les enfers,

Cette île est une perle encor[e], plus convoitée

Qu’à l’heure où les [sic] Génois – moderne Prométhée

Qui transforma le monde, et fut chargé de fers –

Vit sous des cieux nouveaux et des astres sans nombre

Ses montagnes d’azur s’épanouir dans l’ombre.

Un souffle errait dans l’air que le soir embaumait ;

Les esquifs fatigués qui portaient l’ancien monde

Toute la nuit longeaient dans une paix profonde

L’île, mystérieuse alors, et qui dormait ;

Ainsi le faucon veille et tourne sur sa proie.

Quand vint le jour… ô jour de surprise et de joie !