Dans ce silence profond de la nuit, à travers cet air pur et diaphane, on semblait entendre, emporté par l’haleine du zéphir, le souffle de ces milliers d’êtres endormis… On eût dit que ces âmes s’échappaient de la terre et montaient vers l’azur !... C’était par une belle nuit d’été ; le ciel, calme, serein et comme pour une splendide fête, avait revêtu sa plus riche parure… La reine des astres, dans sa radieuse robe d’argent, faisait sa promenade accoutumée dans l’immensité claire et bleue… Des myriades d’étoiles tenues en réserve jusqu’ici, paraient le firmament et lançaient sur la terre leurs rayons étincelants… Une brise fraîche, chargée des mille parfums de la plaine, caressait doucement, voluptueusement les arbres qui frissonnaient au contact de son souffle amoureux…
Rien, rien ne troublait le recueillement mystique de cette belle nuit.