Une heure plus tard, tout dormait à Larevallière, avec le bruit persistant dans les cannes là-bas, du moulin. Dans les jardins un silence complet. Seul le murmure intermittent des grillons s’élevait par instant. Les heures s’éculèrent lentement. Minuit tinta. Et voici qu’au clair de lune un chant monta, en des roulades pareilles à celles des oiseaux mélancoliques de la nuit. L’arroseur commençait se besogne et c’était lui, le mystérieux poursuiveur de Danielle, l’invisible amoureux dans les feuilles vertes de la déité non pareille, dont l’allure de déesse n’était pas troublée par cette adoration qui la suivait comme son ombre. Il sifflait en arrosant. Et jamais musique n’avait été plus douce dans le glacis lunaire dont le paysage s’enveloppait, s’idéalisait. Et c’était sous les cieux tranquilles où la goutte irrisée [sic] des étoiles filtrait lentement, comme la voix même de la végétation en repos, fêtant l’ordonnateur des forces éparses qui conduit la poudre d’or des pollens aux corolles fécondées.