Sor Rose quelque fois élève la voix et elle explique que l’arbre aqueux a des plaintes langoureuses, des gémissements la nuit, quand il porte son fruit ; rien n’est plus saisissant, dit-elle, que la symphonie étrange qui se lève d’un champ de bananiers, au clair de lune, tandis que s’agitent leurs grands bras auxquels la brise imprime de gestes de bénédiction. Quand la popote paraît, c’est-à-dire l’embryon du fruit, autour du tronc maternel qui penche sous son nouveau fardeau, grandissent de sveltes rejetons, destinés à le remplacer.