À la vue de Nice, négligemment étendue au fond de sa baie aux eaux bleues, au pied de ses montagnes aux lignes incorrectes mais gracieuses, entourée de ses oliviers, parée et parfumée de ses orangers aux branches arrondies en dômes verts tachetés de blanc, Djem, qui ne soupçonnait pas encore sa captivité, se mit à admirer ce site et cette nature, comme s’il était extasié le long des côtes des Sporades et de la Sicile. Le poète qui venait de chanter les splendeurs du ciel de l’Orient dans la Judée et dans l’Arabie, rappela sa muse, et rendit, en vers dignes de Hafiz, les beautés inattendues de ce climat de l’Occident, qui lui rappelait son pays. Aucune inquiétude sur son sort ne distrayait encore son imagination du culte du beau, qui le remplissait.