L’armée traversait alors les splendides plaines de la Campanie, où la végétation, d’un vert sombre à force de sève, rappelle les climats de l’Inde et des Antilles. Les champs de blé, de riz, de millet, s’étendant à perte de vue jusqu’à l’horizon, se courbaient et se relevaient tour à tour dans leurs ondulations au moindre souffle d’air, bordés de hauts peupliers aux branches serrés contre la tige, placés là comme des Termes tutélaires pour protéger les moissons. Dans les intervalles couraient les vignes, dont la nuance plus claire se dessinait gaîment sur cette forte verdure, et dont les pampres, relevés sur les basses branches des peupliers, se tressaient en festons d’un arbre à l’autre, formant de toutes ces campagnes une scène de fête immense, sans fin.