Nulle autre part sur la terre on ne peut trouver plus beau spectacle. Nulle autre part, en effet, les montagnes, les rivages, les îles, la mer, la lumière et le ciel ne s’harmonient avec plus de grandeur, avec plus de grâce, autour des travaux sortis de la main des hommes.
Naples se déroulait, toute blanche au loin, éclairée par le soleil couchant, le long de son golfe aux cinq replis, entre ses rivages et ses collines. Le panorama s’étendait, immense, de Misène à Campanella, sur une ligne grandiose de côtes verdoyantes, capricieusement infléchies en sinuosités plus ou moins profondes : tantôt des baies, tantôt des anses, toutes bordées d’habitations et de jardins.
À droite, le promontoire qui porte Sorrente développait au loin ses bords élevés, garnis d’orangers, jusqu’au détour où se montre Castellamare, sur les ruines de Stabies. Là, la côte s’abaissait en plage unie, blanche de gravier, et la lame du large allait y rouler en murmurant, bordée de sa frange d’écume. Après ce coude, le rivage, se repliant pour aller vers Naples, dessinait gracieusement ses méandres infinis en passant devant Pompéi, où commencent à se renfler des monticules au sol noirâtre. Ces renflements s’élevaient progressivement en s’éloignant de la mer et allaient former un peu plus loin les premières croupes de la montagne de feu, du Vésuve, qui domine la scène, la tête ceinte de son nuage de fumée durant le jour et, la nuit, de sa couronne de flamme. Au pied du Vésuve, paraissaient sourire comme insoucieuses du danger, les gracieuses petites villes de l’Annunziata, de Torre del Greco, de Resina et de Portici qui, se joignant l’une l’autre sans interruption tout le long de la mer, semblent ne former qu’une seule et même ville avec Naples, qui vient après.