En ce temps-là, le petit promontoire sur lequel a été bâti depuis l’hôtel qu’on y voit aujourd’hui, le Spiezerhof, laissait, au bord du lac, un étroit espace par où l’on pouvait passer. Ulrich prit ce petit chemin, formé de pierres mouvantes, éparses dans l’eau et couvertes pour la plupart d’une épaisse couche de
Le lac était tranquille, légèrement plissé au large par une brise légère, qui rasait sa surface, bleue comme le ciel qui s’y mirait. Son eau limpide, laissant voir le sable, remuait timidement sur le rivage entre les pierres. Rien ne porte à la méditation comme ce bruit faible et doux de l’eau qui se meut sur la rive déserte ; rien n’entretient cette saine mélancolie des âmes délicates qui cherchent la solitude comme ce calme et ce silence légèrement interrompus par le bruissement du feuillage des arbres mêlé au murmure de la vague mourante qui clapote à vos pieds.