Le ciel se courbait sur les Alpes comme avec tendresse et entourait toutes choses comme une mère qui embrasse et qui protège. De longs nuages blancs caressaient les sommets en passant, défaisaient et refaisaient capricieusement en s’en allant les vagues dessins de leurs contours flottants. On sentait l’envie d’être avec eux, de monter avec eux pour être libre comme eux et pour regarder avec eux d’en haut, en courant à leur suite d’horizon en horizon, les choses de ce monde et les frétillements des hommes dans les grands mouvements de la nature.
Il se dégageait de toutes ces choses un sentiment infini de paix, de bien-être, d’admiration, de religieuses sérénité, qui entrait dans l’âme comme une douce arole et l’épanouissait.
Qu’il est à plaindre celui qui reste insensible devant ces magnificences et ces mystères de la création, qui ne sent rien remuer en lui en présence de ces grandeurs et de ces harmonies arrangées en ce monde pour nous toucher et nous éclairer !