Il revint sur ses pas la tête baissé et, passant au pied de la hauteur qui finissait en pointe devant l’église du château, il alla s’asseoir sous deux saules qui se balançaient non loin de là, tout au bord du lac […] Ces deux saules, suivant l’habitude de ces arbres quand ils se trouvent sur un rivage, se penchaient tristement sur le lac et trainaient dans l’eau leurs branches éplorées. À ce moment-là, le lac frémissait sous l’aile de la brise, qui passe d’ordinaire sur elle aux approches du soir, et ses vagues légères venaient lentement bercer les branches des saules au pied du rêveur. Il ramassa un morceau de bois parmi les feuilles mortes tombées de ces arbres et écrivit sur le sable humide ce nom d’Emma, qui ne le quittait pas. Quand le flot glissait sur la rive en bruissant comme une plaintive harmonie, il emplissait les quatre lettres tracées dans le sable ; puis, en se retirant, il les laissait reluire sous la lumière du crépuscule aux yeux du jeune homme, comme elles resplendissaient dans son esprit.