Transcription Transcription des fichiers de la notice - Le flibustier, p. 65 Vilaire, Etzer 1902 chargé d'édition/chercheur Boraso, Silvia (éd.) Silvia Boraso, Université Ca' Foscari et Université Paris Est Créteil ; projet EMAN, Thalim (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle) PARIS
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1902 Fiche : Silvia Boraso, Université Ca' Foscari et Université Paris Est Créteil ; projet EMAN, Thalim (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR)
Français

La mer, partout la mer, les flots suivis des flots !

Les vagues rassemblent leur chevelure humide

Où la brise en courant pose un baiser timide,

Le lointain pâle empli d’un bruit sourd et de sanglots

Plainte de l’inconnu, frisson que rien n’explique,

Qui vont des océans au ciel mélancolique.

Le ciel, la mer – au front immense et rembruni –

Tous deux se contemplant et se cherchant dans l’ombre

Pour joindre à l’horizon leur azur morne et sombre

Dans l’enveloppement d’un baiser infini ;

La mer qui réfléchit la coupole du monde,

Le ciel qui boit l’haleine amoureuse de l’onde !...

Dans l’espace, où réside un silence profond,

L’ ombre errante des nuits s’efface comme un rêve.

Tel un rideau soyeux qu’un archange soulève,

L’horizon au levant s’entrouvre sur un fond

Ruisselant d’or fluide, où l’aurore sereine

Naît au sein des splendeurs comme une souveraine.