Ce nouveau voyage à travers les collines et les vallons, en pleine lumière ou dans l’ombre des grands arbres, dont la clarté de la lune découpait les branches sur le sol en mille arabesques, fut un enchantement comme le premier. Les grillons crécelaient dans chaque buisson ; les lampyres entrecroisaient leurs feux verts dans l’épaisseur des bois ; par intervalles, le son du cor, sorti d’une vallée lointaine, jetait son cri strident, adouci par la distance, et suivi de ses sourdes vibrations, comme dans les gorges de Lauterbrunnen ; les bruissements de la forêt accompagnaient la voix du cor ; les grands pins, longs et droits, semblables à des géants, semblaient marcher sous les lueurs grises de la lune, interceptées de temps en temps par les nuages qui passaient. L’air était frais et doux comme une caresse ; la nuit sentait la verveine et le muguet des bois.