En allant chez lui, il passa devant l’endroit où il avait rêvé un soir, dans son innocence et dans son amour, au son de la cloche de l’église, dans le temps qu’il cherchait Emma ; il s’arrêta un instant sous les deux saules qui traînaient toujours dans l’eau leurs branches languissantes, et il lui sembla que ces deux saules, et le rivage, et les plis du lac, et le murmure des vagues, lui faisaient un reproche. Mais, il continua son chemin et arriva à l’endroit où le père d’Emma l’avait prise dans ses bras pour la mettre dans le bateau ; il s’arrêta encore et il crut remarquer que le lac, éclairé comme ce jour-là par la lumière du soleil couchant ; les montagnes, nettement dessinées dans le ciel ; la brume lointaine du côté de Gonten, le regardaient d’un air sévère.