La lune, qui s’était levée d’abord, blanche et sans ombre, sur les larges plaines des environs de Milan, s’était tout à coup voilée pendant la bataille ; de gros nuages noirs l’avaient recouverte, et cette nuit épaisse avait, comme on l’a vu, mis fin au carnage. Depuis lors, elle reparaissait de temps à autre, jetait un regard furtif sur la scène sanglante et se voilait la face. Quand elle sortait d’un nuage pour se cacher bientôt derrière un autre, sa vague et douce lumière, habituée à se jouer en ces lieux sur la verdure des bois et à se balancer sur la face vernie des feuilles, éclairait des choses horribles