Une lueur enfin a paru dans les cieux ;
Toute faible d’abord, tremblotante, incertaine,
Elle lutte avec l’ombre, obscure souveraine
Détrônant le soleil dans les espaces bleus.
Elle grandit et semble une seconde aurore,
Et vaporeux le jour brille et triomphe encore.
L’ouragan aussitôt ralentit sa fureur.
Le tonnerre et les vents n’ont plus qu’un froid colloque.
L’océan palpitant radoucit sa voix rauque.
À l’horizon, comme un dernier frisson d’horreur,
Un éclair pâlissant blanchit les crêtes lourdes
Des lames, qui s’en vont avec des rumeurs sourdes.
Un silence se fit dans les airs attristés
Seul, oscillant devant la frégate invincible,
Le galion resté s’offrait comme une cible,
Les autres combattants, par l’orage emporté,
Sur l’océan tragique, au gré des sombres vagues,
Désemparés, fuyaient comme des spectres vagues.