Cette croyance spontanée à l’existence d’une force invisible et cachée se manifeste chez les primitifs africains toutes les fois qu’ils fixent, de leurs yeux de possédés, le zénith où monte en plaintes, en lamentations, en prières, leur jargon invocateur les grands bois, les fleuves, les étendues désertes, brûlées par le soleil, l’infini du ciel, l’immensité de la mer, tout leur parle de ce Être Supérieur. Car ils savent d’instinct que si les forêts, les cours d’eau, la mer et le ciel même sont habités, selon leurs croyances, par des divinités[,] [e]lles n’en sont pas pour cela les créatrices.