Le mont des Orangers se dressait dans l’obscurité, présentant aux voyageurs un passage plus large, plus ample dans ses nombreux contours mais tout aussi pierreux que le «Pensez-y-bien». On n’eut pas beaucoup à souffrir de l’ascension. Moins pénible que le Pensez-y-bien, la montagne des Orangers est plus accidentée, plus élevée que le morne Morne-Blanc. Elle a la forme d’une pyramide tronquée. Le deuxième versant conduit, par un long défilé, bordé à gauche de treillis, dans un vallon planté d’arbres touffus. Les voyageurs ne pouvaient plus se voir dans cet endroit, ils se laissaient conduire par les animaux qui marchaient à la file dans l’obscurité. Un ruisseau coulant entre des amas de pierres s’annonçait par son gazouillement.