À Saint-Valery en Caux, quelques mois plus tard… Le matin est éclos sous les regards de l’aube, les premières flèches du soleil dansent sur la crête des vagues dont le déferlement produit un embrun léger. Mimose est levée depuis l’aurore. Elle se promène seule sur le rivage, admirant les nuages, cumulus violets et nimbus teints de jaune orangé, que la brise chasse vers tous les coins du ciel. Le vent folâtre dans la masse noire de ses cheveux. Le sable craque à peine sous ses pas de sylphide. Ce lui est joie de s’enivrer de l’odeur des algues, des fucus, des goëmons, des sarthes et des varechs. Elle examine curieusement les feuilles des plantes qui viennent de très loin, apportées par les flots qui ont visité les fiords de la Norwège, par les lames qui ont balayé les criques antiléennes ; elle s’emplit la main de coquillages aux vives couleurs, aux rebords tranchants ou arrondis, et, parfois, d’une main distraite, elle s’essuie la joue, quand, sa langue, en touchant ses lèvres, lui annonce sur la figure une trop grande quantité de sel marin ou d’eau salée.