C’est le soir… Au ciel, toutes les constellations, Orion, Aldebaran, Castor et Pollux, Wega, Sirius rivalisent de beauté ; la chevelure de Bérénice étincelle, poussière de diamant. Par moments, du fond de la mer, une risée légère vient, ride la surface de l’eau, rafraîchit l’air, agite quelques feuilles, puis tout rentre dans le silence et dans le mystère. Blaise et Mimose se promènent sur la plage. Autour d’eux il semble que rien ne bruisse, ne vive que pour conjuguer le doux verbe. Ils ne disent rien : lui, parce qu’il ne sait que dire ; elle, parce qu’elle craindrait de dire trop. Le clapotis de la vague est comme voluptueux ; la lune, de ses clartés, touchant le flot qui se moire, fait se profiler l’ombre des cordages qui retiennent les barques au piquet, les faisant ressembler à de longues couleuvres qui se tortilleraient en vrille sur leur queue.

Depuis plus de deux heures, ils vont et viennent ainsi cependant qu’une pluie fine leur fouette le visage et leur rafraîchit le sang.