Il s’était réfugié à cette époque aux environs de la cathédrale, un peu au delà du presbytère, dans une des cinq ou six maisonnettes centenaires, en ruines, qui s’accrochent encore, par un miracle d’équilibre, au monticule qui se trouve tout au haut du quartier. On ne connaît guère leurs propriétaires, lesquels, sans doute, depuis longtemps, les ont abandonnées. Elles sont au premier occupant, à celui qui, une fois, passant par là, s’y est abrité tant bien que mal de la pluie et y est resté depuis. Elles n’ont jamais les deux battants complets de leur porte : on en est quitte, si on le juge nécessaire, pour boucher le battant manquant avec un bout de planche quelconque enlevée de l’intérieur. Le toit est en dentelles. Le soleil, toute la journée, dessine à travers les pièces de curieuses, de folles arabesques qui, s’allongeant, se rétrécissant, mouvant sans cesse, obligent le locataire improvisé à changer de place à tout instant. Le vent au dehors enlève parfois les si vieilles aissantes qu’elles se volatilisent en s’abattant dans la rue. Quand il pleut à grosses gouttes, de ces gouttes larges, sonores, perçantes, habituelles à nos climats
Ces maisons du pauvre sont paisibles, hospitalières, immuables. On s’attend chaque soir à ne plus les retrouver le lendemain. Elles persistent, comme si l’âme éternelle de la nature compatissante les animait, les habitait, les secourait dans leur lutte contre la vétusté, contre l’usure et pour le contentement des miséreux sans abri.