Transcription Transcription des fichiers de la notice - Thémistocle-Épaminondas Labasterre, pp. 24-25 Marcelin, Frédéric 1901 chargé d'édition/chercheur Boraso, Silvia (éd.) Silvia Boraso, Université Ca' Foscari et Université Paris Est Créteil ; projet EMAN, Thalim (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle) PARIS
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1901 Fiche : Silvia Boraso, Université Ca' Foscari et Université Paris Est Créteil ; projet EMAN, Thalim (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR)
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Vraiment, si la maison est modeste, le petit domaine est d’une superbe végétation. Dès l’entrée, des deux côtés de l’allée qui conduit au perron, de très beaux palmistes de plus de quinze mètres de hauteur, droits comme des soldats à l’alignement, balancent leurs têtes altières. La brise fait onduler leurs panaches touffus où des centaines d’oiseaux nichent et s’ébattent. Parfois un oisillon, à peine revêtu d’un léger duvet, tombe aux pieds des arbres. Quand il n’est pas happé par un des chats marrons qui rôdent dans la propriété, son mince squelette, navrant, risible, s’émiette lentement dans la décomposition des feuilles mortes. Aux palmistes succèdent les cocotiers, chargés de leurs grappes de fruits au ton jaune foncé. Les uns très grands, mais tordus, crochus, bancals. On dirait qu’ils ont reçu un coup de pied qui leur a contrefait le tronc. Les autres, petits, presque droits, d’un port élégant, bercent leurs grandes feuilles comme d’immenses éventails. Ils ont l’air d’offrir au promeneur leurs fruits presque à la portée de la main. Pour obtenir cette exiguïté de taille, on les a plantés ainsi : l’homme assis, les jambes écartées de chaque côté du trou à creuser, l’a fouillé sans se lever et y a déposé la coque desséchée à la tige verte. Impossible plus tard à l’arbre grandissant de dépasser la hauteur de l’homme, debout, le bras tendu au-dessus de la tête.