Des deux côtés de la maisonnette, des groupes de bananiers, aux longues feuilles lisses, aux troncs inclinés sous la lourdeur des régimes, sont soutenus par des fourches solidement plantées en terre. Dans le demi-épanouissement de la conque entrebâillée, à la pourpre nacrée, qui termine la grappe, les minuscules ouanga-négresses, ces topazes aériennes, tourbillonnent, inlassables, insaisissables, presque invisibles dans le chatoiement de leurs nuances électriques. Ce n’est pas simplement pour flatter la vue qu’on a mis là ces bananiers. C’est surtout pour les protéger des voleurs.