Sur des galets bien blancs, polis comme une neige dure, elle [la rivière] coule en serpentant à travers les falaises que son cours fantasque a creusées au sein des terres. Il ne faut pas la juger toujours par son mince volume actuel. Parfois, quand les pluies ont tombé pendant quelques jours dans les montagnes où elle prend sa source, ce n’est plus ce filet d’eau murmurant, caressant, au refrain monotone. Subitement, elle grossit, elle emplit de ses eaux grises les deux murailles qui la bordent, elle emporte sur sa route d’immenses carrières dont les pierres couvrent les propriétés riveraines, elle roule enfin jusqu’au