Parfois, quand on était repu d’horizons, on descendait dans la ravine. Là, avec des soubresauts de cabri, la source de Furcy tombe des mornes voisins. On marchait dans l’humidité chaude, sous des arbres au feuillage jauni, sali de brunissures, comme des faces de mulâtresses vieillies. Des orchidées, monstrueuses ou grotesques, s’agrafaient aux troncs moussus. À travers les sentiers baignés d’ombre, dans une mêlée tumultueuse, se battant vainement pour une éclaircie de ciel, les fougères géantes s’élançaient. Dans l’herbe molle, se fondant sous le pied comme si elle avait poussé dans l’obscurité d’une cave, on levait, engourdies et somnolentes, de jolies petites couleuvres, zébrées de bandes noires et rouges, qui s’enfonçaient lentement, dédaigneusement, dans les massifs épineux. On rêvait en écoutant dégringoler la petite cascade… Et puis M. Hodelin demandait à Adamastor la bouteille.