Transcription Transcription des fichiers de la notice - La Vengeance de Mama, pp. 90-91 Marcelin, Frédéric 1902 chargé d'édition/chercheur Boraso, Silvia (éd.) Silvia Boraso, Université Ca' Foscari et Université Paris Est Créteil ; projet EMAN, Thalim (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle) PARIS
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1902 Fiche : Silvia Boraso, Université Ca' Foscari et Université Paris Est Créteil ; projet EMAN, Thalim (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR)
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La chevauchée à travers les solitudes des pièces de cannes, malgré sa monotonie, est loin d’être sans attrait. Au commencement, cette uniformité d’un horizon plat ne séduit pas beaucoup. Peu à peu, pourtant, on se laisse aller à son charme réel… On côtoie longuement les allées qui coupent de carré en carré les plaines infinies. Par leurs éclaircies on entrevoit les petits sentiers les sillonnant de toutes parts. Ils retiennent l’eau des pluies, servent à l’irrigation, permettent au piéton de se retrouver dans ce dédale de tiges longues et flexibles qui se balancent à plus de dix pieds sur sa tête. Car si on n’est pas un familier des champs de cannes, la petite émotion, le frisson de s’égarer vous saisit malgré vous quand, seul, on en traverse un… La vision de la plaine est très basse. Peu d’arbres en rompent la ligne bornée. Les feuilles vertes vous frôlent au passage dans une plainte lente et douce. Le vent est léger. Tout le long des roseaux qui ondulent des caravanes de fourmis affairées montent, descendent, se croisent en tous sens. Bien vite, votre paletot se teint de la légère poussière blanche, métallique, pailletée qui se détache des tiges.