Notre partie de plaisir eut lieu : nous avons quitté Pétionville à l’aube du matin, précédés d’un guide. Nos chevaux gravirent avec entrain les premières collines, à travers les sentiers et les routes bordées de citronniers et d’orangers en fleurs, de champs d’ananas chétifs portant de gros fruits, gros comme les boulets coniques ou comme les pains de sucre. Le long des chemins était parfumé de l’odeur suave des jasmins sauvages et des caprifolias. À l’apparition du soleil, nous étions au premier plateau, vers Fémate, contemplant l’astre radieux, qui sortait majestueusement derrière les hautes cimes pour éclairer le paysage et dorer encore les collines couvertes d’herbes blondes et clairsemées de grands pins.