Le vert pâle et tendre des cannes à sucre nous conviait à l’espoir et à l’espérance ; la beauté, l’immensité du paysage nous faisaient oublier les fatigues de la marche et nous rendaient la route pleine d’agréables surprises. Nous voilà à Kenscoff, aux deux tiers du chemin, à un admirable plateau, cultivé avec soin, environné de collines et de frais vallons. L’eau d’une source limpide et glaciale coule dans l’un de ces vallons ; le murmure de l’onde claire et pure apporte à l’âme une douce musique champêtre. Kenscoff est un charmant village, dont les toits des chaumières sont hauts, blonds et bruns, selon l’âge de ces rustiques constructions. Sur les riants coteaux paissent des bœufs et des chèvres.
C’est une terre réputée pour la culture des légumes et des fruits d’Europe : pêchers, pommiers, fraisiers y croissent merveilleusement.
De grandes plantations de choux, d’artichauts, de betteraves, d’immenses champs de laitues, de carottes, la cressonnière au bord du ruisseau embellissent le plateau et évoquent dans l’esprit le souvenir de la campagne aux environs de Paris.