Lorsque j’avais visité la ville d’Aquin, il y a huit ans, j’en suis parti avec un triste souvenir ; je n’y avais vu que des ruines, une bourgade non bâtie, ayant quelques grandes maisons tombées en vétusté, des rues larges, des terrains abandonnés, couverts de bahiawoods vieux et rabougris : j’en frémissais.
À ma seconde visite, même aspect ; seulement, de jeunes arbres, laids et tors, remplaçaient les anciens. Je frissonne de traverser les plaines couvertes de bahiawoods ; c’est l’arbre de la désolation ; la région où il croît est toujours pauvre et misérable ; il fait la guerre à l’homme, à la culture et aux animaux qui ne savent pas discerner ses fruits.