Transcription Transcription des fichiers de la notice - Deux pauvres petites filles, p. 102 Courtois, Félix 1920 chargé d'édition/chercheur Boraso, Silvia (éd.) Silvia Boraso, Université Ca' Foscari et Université Paris Est Créteil ; projet EMAN, Thalim (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle) PARIS
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1920 Fiche : Silvia Boraso, Université Ca' Foscari et Université Paris Est Créteil ; projet EMAN, Thalim (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR)
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Le jour était beau, d’une beauté ardente, tropicale, qui faisait songer à l’amour, qui faisait bouillonner aux veines une intensité de fièvre. Le soleil très haut, luisait dans le ciel bleu, et lançait sur la ville la moisson d’or de ses flèches. La rue était grouillante d’une foule bigarrée de commis qui se hâtaient, d’employés publics à l’allure cadencée, de petites marchandes qui glapissaient des friandises, de porte faix aux muscles saillants, qui, comme des bœufs, portaient d’énormes sacs de denrées en chantant un air primitif sur un rythme tantôt dur, comme un cri de fauve, tantôt doux ainsi qu’une chanson d’aïeule.

Jacques, ne sachant ce qu’il ferait, suivit ces derniers qui prenaient la direction du quai ; il poussa jusqu’à la mer qui resplendissait, immobile sous la crudité des rayons. De petites lames qu’on n’avait pas vu venir, éclataient à ses pieds, leur crête d’écume jaillissant en poussière d’eau.