On était en septembre.
Une chaleur torride régnait cette année-là. Beaucoup de familles abandonnant la ville, étaient depuis un mois à Pétionville, à Thor et à Carrefour. C’était le triomphe de la canicule. Le soleil évoluait lentement dans l’éther et criblait de flèches incandescentes Port-au-Prince dont les vieilles maisons entassées l’une sur l’autre semblaient figées dans la braise des rayons irradiés. Tout était imprégné de désespoir. Un accablement pesait sur les êtres et les choses qui s’alanguissaient sous le ciel blanc où des nuages inconsistants poursuivaient leurs courses chimériques.