Le soir il [Rémus] parcourut les bivouacs et tint quelques propos familiers aux soldats ; puis on le vit s’éloigner, franchir la ligne des sentinelles avancées, et prendre un chemin qui traversait des terrains vagues pour aller se perdre dans les profondeurs d’un bois. […]
La nuit était tout à fait venue, nuit sombre, sans étoiles, sur laquelle semblait peser le ciel chargé de nuages. Rémus avait atteint la lisière du bois, revenait sur ses pas, quand il s’entendit appeler. La voix partait du sein de la forêt. Il y pénétra, et se trouva en face d’un homme démesurément grand, au port majestueux, au front sévère, dont la noble tête se perdait à demi dans le feuillage des arbres qui l’entouraient.