La nuit était belle ; la lune n’éclairait point, mais l’horizon était si pur, le firmament si étoilé, que la vue pouvait s’étendre assez loin au sein des ténèbres, transparentes comme un demi-jour.
C’était une de ces nuits féeriques des tropiques où le ciel est bleu, si bleu que les profondeurs de l’infini se creusent à l’œil et semblent s’agrandir encore. Sur ce fond de riche azur se détachaient les constellations comme des brillants enchâssés dans l’émail. D’éclatants météores traçaient leurs sillons de feu au milieu d’étoiles qui, non contentes d’illuminer les cieux, se répétaient sur la terre, dans les gouttes d’eau arrêtées sur les feuilles et formaient comme un nouvel empyrée.
Au bruit qui se fit entendre, le jeune fils de l’Africaine tourna la tête et reconnut son frère.