maintenant reduite, je m’asseure que mettant la main sur vostre conscience, vous vous accuserez vous-mesmes, non seulement de l’ancienne rigueur que m’avez toujours monstrée : mais sur tout, de ceste nouvelle ingratitude, de laquelle vous m’usez à ceste heure, n’estant contente de vous estre baignée au malheur de mes peines passées, si par nouvelle recharge, vous fuyez ma presence, comme celle de vostre ennemy mortel ; en quoy j’experimente, que le ciel & toutes les influences demandent ma ruine, & je la leur accorde : car ma vie ne prenant vigueur, & n’estant soustenue que de la faveur de voz divines graces, ne peut estre maintenue une seule minute de jour, sans le liberal secours de vostre douceur & vertu : vous suppliant, que si les affectueuses prieres d’aucun mortel tourmenté eurent jamais force & puissance de vous esmouvoir à pitié, qu’il vous plaise avec grand merveille, tirer doresnavant ceste mienne pauvre ame, miserablement affligée de mort ou de martire. Celuy qui est plus vostre que sien. Edouard le désolé Roy d’Angleterre.