Transcription Transcription des fichiers de la notice - <em>Mythologie</em>, Paris, 1627 - V, 01 : Des causes pour lesquelles les Anciens instituerent les jeux publics Conti, Natale 1627 chargé d'édition/chercheur Équipe Mythologia Projet Mythologia (CRIMEL, URCA ; IUF) ; projet EMAN, Thalim (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle) PARIS
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1627 Fiche : Projet Mythologia (CRIMEL, URCA ; IUF) ; projet EMAN, Thalim (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l’Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR)
Paris (France), BnF, NUMM-117380 - J-1943 (1-2)
Français

MYTHOLOGIE

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EXPLICATION DES FABLES.

LIVRE CINQVIESME.

SOMMAIRE DES CHAPITRES. I. Des cauſes pour leſquelles les Anciens inſtituerent les jeux publics. II. Des jeux Olympiques. III. Des Pythiens. IV. Des Nemeens. V. Des Iſthmiens. VI. De Mercure. VII. De Pan. VIII. Des Satyres. IX. Des Sylenes. X. Des Faunes. XI. De Sylvain. XII. Des Orcades. XIII. Des Nymphes. XIV. De Bacchus. XV. De Cerés. XVI. De Priape. XVII. D’Adonis. XVIII. Du Soleil. XIX. De Pales. XX. D’Ariſtee. XXI. De Tellus Deeſſe, & Genie de la Terre. XXII. De Feronie.

Des cauſes pour leſquelles les Anciens inſtituerent les jeux publics.

CHAPITRE PREMIER.

IE trouve que ç’a eſté fort bien faict aux Anciens ; voyans la vie de l’homme aſſaillie d’vne infinité de miſeres & pauuretez, & ſans ceſſe tourmentee de toutes ſortes d’incommoditez ; d’auoir inuenté beaucoup de gentilleſſes pour reſueiller les eſprits languiſſans & accablez d’ennuy, & leur donner quelque recreation d’eſbat au milieu de leurs peines & travaux, & par meſme moyen exercer les forces de leurs corps, & les encourager auſſi à la pieté & ſervice diuin. Telle a eſté l’intention de ceux qui les premiers ont mis en auant les comedies, les tragedies, & pluſieurs autres ſpectacles & jeux, tant d’exercice que de prix, à ſçauoir de corriger & reformer les mœurs de l’eſprit, & attraire les hommes à tels exercices pour bander & roidir les nerfs & muſcles, & meſmes renfoncer toutes les parties de leurs corps auec plaisir & reſiouyſſance ſolemnelle. Car ainſi faiſans il auenoit que le peuple aſſemblé pour en auoir la veuë & le plaiſir, s’en retournoit bien edifié, y ayant trouué non ſeulement dequoy eſgayer ſon eſprit, mais auſſi ſujet de proffiter en l’inſtruction d’honneſteté & bonnes mœurs. Or telles ſolemnitez ſe prattiquoient pour recreer l’eſprit, & principalemẽt en furent pluſieurs inuentees concernans le ſeruice & l’honneur des Dieux, pour de plus en plus accouſtumer les hommes aux choſes diuines, & aux exercices corporels, enſemble recueillir nouuelles forces. Il s’aſſembloit donc vne infinie multitude de toutes qualitez de perſonnes, de tous les quartiers de la Grece, pour aſſiſter à tels jeux, les vns pour y faire preuue de leurs forces, de leur adreſſe, & de leur valeur ; auec eſperance d’en remporter la victoire & le prix : les autres pour eſtre ſeulement ſpectateurs. Et apres que la feſte eſtoit paſſee, & les iouſtes acheuees, ils auiſoient & prenoient conſeil de ce qui eſtoit pour le bien & proffit des villes, & pour le ſalut & honneur de toute la Grece. Et d’autant que leſdits exercices concernoient la Religion des Dieux anciens, ie penſe faire choſe non inutile ny deſagreable, ſi i’explique pourquoy, où & quand ils furent eſtablis, & par quelle maniere ils ſe prattiquoient. Il y en auoit doncques quatre principaux & plus celebres, les Olympiens, Pythiens, Nemeens, Iſthmiens, desquels nous traitterons l’vn aprés l’autre : & premierement des Olympiens.