De Iaſon.
DErechef par la Fable de Iaſon nourry par les mains de Chiron le plus iuſte de tous les Centaures, duquel il apprit l’art de medecine, ils enſeignoient qu’il faut appliquer la medecine de ſageſſe à noſtre ame, ſi nous voulõs deuenir gens de bien, valeureux & prudens. Medee, c’eſt à dire, le conſeil, le ſuit, abandonnant tout pour l’amour de luy : parce qu’en toute forte de conſeils la prudence doit preceder ; & faut dompter l’opiniaſtreté, l’orgueil, l’enuie & la cholere : toutes leſquelles eſmotions d’eſprit il faut aſſujettir à la raiſon, à la prudence & medecine des ames, que ſi nous ne les domptons, il faut qu’elles nous domptent. Mais ſur tout il faut craindre Dieu, & le ſeruir Religieuſement ; car la Religion eſt le commencement de toutes vertus & de toute felicité. Iaſon garny de bons enſeignemens de Medee ſurmonta tous les trauaux & hazards qui ſe preſenterent durant ſa nauigation, pource que plus on eſt embeſongné, plus la prudence du ſage ſe fait paroiſtre ; car celuy qui ne reſiſte conſtamment aux changemens & viciſſitudes de l’eſtat de ce monde, on luy fait tort de l’appeller homme de bien, ou ſage, ou conſtant.