Transcription Transcription des fichiers de la notice - <em>Mythologie</em>, Paris, 1627 - X [143] : De Mome [et conclusion] Conti, Natale 1627 chargé d'édition/chercheur Équipe Mythologia Projet Mythologia (CRIMEL, URCA ; IUF) ; projet EMAN, Thalim (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle) PARIS
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1627 Fiche : Projet Mythologia (CRIMEL, URCA ; IUF) ; projet EMAN, Thalim (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l’Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR)
Paris (France), BnF, NUMM-117380 - J-1943 (1-2)
Français

De Mome.

FInalement ils ont enſeigné qu’il ne faut point s’affliger ſi quelque enuieux & mal-veillant vient à blaſmer ce que nous aurons fait auec humanité, prudence, pieté & ſelon le droict, comme ainſi ſoit que Dieu meſme ne peut ſi bien agreer aux hommes, que beaucoup de profanes ne trouuent à redire en ſes œuures, puis que ce Mome fait meſtier & profeſſion de les controoller. Nous ne deuons point nous ſoucier en quelle reputation les fols & les enuieux nous tiennent, pourueu que nous ayons ce teſmoignage en nos conſciences, d’auoir bien veſcu, & mieux faict que peut-eſtre ne ſçauroient faire ceux qui trouuent tant à mordre és actions & labeurs d’autruy.

Or ſi les bien-veillans & de bonne volonté peuuent recueillir quelque plaiſir & proffit de ces miens trauaux, ils en doiuent premierement rendre grace à noſtre ſouuerain Seigneur & Sauueur Ieſus-Chriſt, de qui procedent tous bons conſeils & loüables entrepriſes, à l’aide & ſuſcitation duquel i’ay, comme ie croy, deſcouuert preſque toutes les tromperies & les myſteres abuſifs de l’antique Religion. Puis aprés en ſçauoir bon gré à quelques Seigneurs & Dames illuſtres de ce Royaume, qui pour le deſir que de long-temps ils auoient de lire ces doctes & plaiſans diſcours en langue intelligible à noſtre nation, & pour l’authorité qu’ils ont ſur moy, qui me ſert de commandement, m’ont induit à les communiquer en faueur de tous ceux qui voudront eſtre ſi courtois que les fauoriſer d’vn œil benin & gracieux. Ie confeſſe librement que ſi l’authorité de telles perſonnes ne m’euſt ſollicité, ie n’euſſe iamais faict naiſtre en lumiere cette mienne traduction, tant pour éuiter les calomnies des malueillans, que pour y adiouſter auſſi quelque choſe, car qui m’empeſche de le pouuoir amender tous les iours ? Mais i’ay faict conſcience de refuſer l’accompliſſement de leur deſir & volonté. Ie reçois doncques vn ſingulier contentement d’auoir mis fin à ſi bel œuure, pour la commodité de ceux qui deſirent connoiſtre les induſtrieuſes inuentions des Anciens concernans la probité, eſquelles ils trouueront beaucoup d’inſtitutions non du tout eſloignees de la ſaincteté & integrité de la Religion Chreſtienne. Car il eſt aiſé de iuger par le contenu des Fables en general, que les Anciens Grecs ont enueloppé ſous elles les ſainctes loix diuinement donnees aux ſaincts Peres deuant la venuë du Meſſie. Et qui oſeroit conſtamment nier que les loix donnees aux Hebrieux ſous l’ancien Teſtament, n’ayent eſté tranſportees en Egypte, & d’Egypte en Grece ; veu que principalemẽt les Grecs enſeignoiẽt iadis ſous des Fables la Theologie & Philoſophie qu’ils auoient appris des Egyptiens ? Car bien que par la malice des meſchans, ou des diables, ou des ignorans de la verité, la choſe ait eſté profane & conuertie au dommage des nations qui ont adoré ce qu’elles ne connoiſſoyent pas, ſi eſt-ce que les ſages Anciens donnerent iadis telles traditiues aux hommes de leur temps, pour les induire, & par meſme moyen toute leur poſterité, à ſaincteté de vie, ſeruice & crainte de Dieu, à probité, foy, iuſtice, & innocence.

Voila ce que nous auons peu, ſelon la capacité de noſtre entendement recueillir de nos eſtudes et labeurs continuels, & que les Anciens Philoſophes & Poëtes ont enſeigné par pluſieurs inuentions & diſcours Fabuleux.

FIN.