[Jean Paulhan à J.C.
Cassou]
nrf
il y a dans votre lettre du 12 Janvier, une contradiction qui n’a pas pu vous échapper. Car vous dites, d’une part, que "la littérature est chose frivole"; mais d’autre part: "ce qui est sérieux c’est de faire quelque chose en honnête homme, un livre par exemple". A peine ai-je besoin de vous faire remarquer que la littérature, c’est des livres. (Mais vous me direz que ce sont les livres des autres.)
En tout cas, grand merci de votre promesse. Elle m’est précieuse. Et bien sûr, vous ne serez à côté d’aucun incivique, fût-il français.
- : - : - : -
Ce qui est horrible dans ces affaires-là, c’est de confondre les questions, c’est de ne pas savoir de quoi l’on parle. C'est (pour dire les choses simplement) d’être bête. Et par exemple, si Rebatet s’est mal conduit, de refuser de s’apercevoir que lesdeux étendardsLes Deux étendards, Gallimard, 1951.es épis mûrsLes Epis mûrs, Gallimard, 1954.élan romanesque, en tout cas (ce n’est pas le tout du roman) est le plus authentique, et le plus frappant.
Merci du Milosz… Je vais le lire. Je suis content de l’avoir.
Votre ami
Jean P.
Avez-vous [sic] la petite exposition Schwitterstrès important. Un homme à avoir dans votre musée.
(Vos de Staël m’ont paru très beaux, admirablement choisis.)