Transcription Transcription des fichiers de la notice - Lettre de Jean Cassou à Jean Paulhan, 1954-25-04 Cassou, Jean (1897-1986) 1954-25-04 chargé d'édition/chercheur Société des Lecteurs de Jean Paulhan, IMEC, Université Paris-Sorbonne, LABEX OBVIL ; projet EMAN (Thalim, ENS-CNRS-Sorbonne nouvelle) PARIS
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1954-25-04 Fiche : Société des Lecteurs de Jean Paulhan ; projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR)
Français

[Jean Paulhan à J.C.

Cassou]

nrf

25 avril 1954

Cher Jean,

il y a dans votre lettre du 12 Janvier, une contradiction qui n’a pas pu vous échapper. Car vous dites, d’une part, que "la littérature est chose frivole"; mais d’autre part: "ce qui est sérieux c’est de faire quelque chose en honnête homme, un livre par exemple". A peine ai-je besoin de vous faire remarquer que la littérature, c’est des livres. (Mais vous me direz que ce sont les livres des autres.)

En tout cas, grand merci de votre promesse. Elle m’est précieuse. Et bien sûr, vous ne serez à côté d’aucun incivique, fût-il français.

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Ce qui est horrible dans ces affaires-là, c’est de confondre les questions, c’est de ne pas savoir de quoi l’on parle. C'est (pour dire les choses simplement) d’être bête. Et par exemple, si Rebatet s’est mal conduit, de refuser de s’apercevoir que lesdeux étendardsLucien Rebatet, Les Deux étendards, Gallimard, 1951. ou les épis mûrsLucien Rebatet, Les Epis mûrs, Gallimard, 1954. sont les plus beaux romans qu’on ait vus depuis vingt ans: ceux où l’élan romanesque, en tout cas (ce n’est pas le tout du roman) est le plus authentique, et le plus frappant.

Merci du Milosz… Je vais le lire. Je suis content de l’avoir.

Votre ami

Jean P.

Avez-vous [sic] la petite exposition SchwittersProbablement: "Kurt Schwitters. Collages", Galerie Berggruen, Paris (23 avril au 15 mai 1954).? Cela me paraît très important. Un homme à avoir dans votre musée.

(Vos de Staël m’ont paru très beaux, admirablement choisis.)Le Musée national d’art moderne, dont Jean Cassou était depuis 1945 le conservateur en chef, fut l’un des premiers musées à acquérir, en 1950, avec Composition (1949), une oeuvre de Nicolas de Staël.