Transcription Transcription des fichiers de la notice - Voceru Leca, Petru Santu 1923 chargé d'édition/chercheur Théo N'Guyen Van Hoan, laboratoire "Lieux, Identités, eSpaces, Activités" (UMR 6240 LISA) ; projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle) PARIS
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<a href="https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32695408m">https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32695408m</a> 1923 Textes et images : domaine public
L'Annu corsu,p. 108
<p>Dans le droit fil du courant littéraire corse des années 1920 connu sous le nom de cyrnéisme, naissent parmi la ferveur des millieux intellectuels corses de cette époque, les créations manifestes et abondantes de Petru Santu Leca. Ecrites en langue corse, les principales nous sont parvenues fort heureusement. On les retrouve dans la revue littéraire <em>L'Annu Corsu</em>, pour laquelle il assume le rôle de secrétaire général en 1925 et de directeur en 1931, et aussi dans la revue méditerranéenne <em>L'Aloès</em> parue pour la première fois en mai 1914, où il endosse à la fois la double responsabilité de fondateur et de rédacteur en chef.</p> <p>Béatrice Elliott, dans l'analyse qu'elle livre au fil du numéro 5 des <em>Cahiers du Cyrnéisme</em>, retient de la revue <em>L'Annu Corsu</em> qu'elle se démarque « par son indépendance absolue, par son amour du pays natal, sa compréhension profonde de tout ce qui est corse a fait beaucoup pour le développement de « l'Ile », pour le retour aux coutumes et à la tradition, et pour l'union, l'entraide et la fusion de tous ses enfants. Au point de vue littéraire, elle a su grouper d'excellents collaborateurs ».<br /><br />Le 24 décembre 1923, la Cyrnos, société philanthropique corse de Nice, donne une fête dans le hall du Cécil hôtel<a href="#_ftn1" name="_ftnref1"><span>[1]</span></a>. On lit qu'à cette occasion, Mlle Méziane qui avait interprété en 1922 <em>Cursichella</em>, déclame le <em>Voceru di Culomba</em> mis en musique à partir d'un poème de Petru Santu Leca. Elle est applaudite avec véhémence par l'assistance. Le texte intégral de ce <em>voceru</em>, reproduit ici, paraît en même temps dans l'<em>Annu Corsu</em>. Cité plus tard dans la chronique de l'année régionaliste et littéraire du numéro 5 de cette même revue, on apprend qu'il a été mis en musique par Xavier Tomasi, et commercialisé en décembre 1927<a href="#_ftn3" name="_ftnref3"><span>[2]</span></a> avec en couverture la <em>Voceratrice </em>du peintre Caniccioni. Un an après, en 1928, un passage du<em> Figaro </em>nous le présente comme une « page véhémente dont l'inspiration musicale semble être de source ou de caractère populaire. Le chant, soutenu par un dessin de sixtes (en fa mineur) crée une ambiance très caractéristique. Le <em>Vocero de Colomba</em> de M. Xavier Tomasi est un morceau de musique qui semble intimement lié au texte et qui exprime parfaitement un sentiment d'une sombre douleur »<a href="#_ftn4" name="_ftnref4">[3]</a>.<br /><br /></p> <p><a href="#_ftnref1" name="_ftn1"><span>[1]</span></a> <em>L'Annu Corsu</em>, 1923, p. 198</p> <p><a href="#_ftnref3" name="_ftn3"><span>[2]</span></a> Deramond éditeur, 12, rue du Jeune-Anarchasis, Marseille, 6 francs.</p> <p><a href="#_ftnref4" name="_ftn4"><span>[3]</span></a> <em>L'Annu Corsu</em>, 1928, p. 182.</p> Corse <p>Dans le droit fil du courant littéraire corse des années 1920 connu sous le nom de cyrnéisme, naissent parmi la ferveur des millieux intellectuels corses de cette époque, les créations manifestes et abondantes de Petru Santu Leca. Ecrites en langue corse, les principales nous sont parvenues fort heureusement. On les retrouve dans la revue littéraire <em>L'Annu Corsu</em>, pour laquelle il assume le rôle de secrétaire général en 1925 et de directeur en 1931, et aussi dans la revue méditerranéenne <em>L'Aloès</em> parue pour la première fois en mai 1914, où il endosse à la fois la double responsabilité de fondateur et de rédacteur en chef.</p> <p>Béatrice Elliott, dans l'analyse qu'elle livre au fil du numéro 5 des <em>Cahiers du Cyrnéisme</em>, retient de la revue <em>L'Annu Corsu</em> qu'elle se démarque « par son indépendance absolue, par son amour du pays natal, sa compréhension profonde de tout ce qui est corse a fait beaucoup pour le développement de « l'Ile », pour le retour aux coutumes et à la tradition, et pour l'union, l'entraide et la fusion de tous ses enfants. Au point de vue littéraire, elle a su grouper d'excellents collaborateurs ».<br /><br />Le 24 décembre 1923, la Cyrnos, société philanthropique corse de Nice, donne une fête dans le hall du Cécil hôtel<a href="#_ftn1" name="_ftnref1"><span>[1]</span></a>. On lit qu'à cette occasion, Mlle Méziane qui avait interprété en 1922 <em>Cursichella</em>, déclame le <em>Voceru di Culomba</em> mis en musique à partir d'un poème de Petru Santu Leca. Elle est applaudite avec véhémence par l'assistance. Le texte intégral de ce <em>voceru</em>, reproduit ici, paraît en même temps dans l'<em>Annu Corsu</em>. Cité plus tard dans la chronique de l'année régionaliste et littéraire du numéro 5 de cette même revue, on apprend qu'il a été mis en musique par Xavier Tomasi, et commercialisé en décembre 1927<a href="#_ftn3" name="_ftnref3"><span>[2]</span></a> avec en couverture la <em>Voceratrice </em>du peintre Caniccioni. Un an après, en 1928, un passage du<em> Figaro </em>nous le présente comme une « page véhémente dont l'inspiration musicale semble être de source ou de caractère populaire. Le chant, soutenu par un dessin de sixtes (en fa mineur) crée une ambiance très caractéristique. Le <em>Vocero de Colomba</em> de M. Xavier Tomasi est un morceau de musique qui semble intimement lié au texte et qui exprime parfaitement un sentiment d'une sombre douleur »<a href="#_ftn4" name="_ftnref4">[3]</a>.<br /><br /></p> <p><a href="#_ftnref1" name="_ftn1"><span>[1]</span></a> <em>L'Annu Corsu</em>, 1923, p. 198</p> <p><a href="#_ftnref3" name="_ftn3"><span>[2]</span></a> Deramond éditeur, 12, rue du Jeune-Anarchasis, Marseille, 6 francs.</p> <p><a href="#_ftnref4" name="_ftn4"><span>[3]</span></a> <em>L'Annu Corsu</em>, 1928, p. 182.</p>

Voceru

A sera di l’intarru di u babu

Culomba della Rebbia sola in la

so' casa piena di bughju, cantà.

Aria : O Matteu di la surella...

 

Hanu spentu li cironi,

E sarratu hanu la tomba.

U rumore di la cascia

In lu core mi ribomba.

Babu è mortu. Orsu è luntanu,

E so' trista cume l’ombra.

 

Stanghillata sta la porta,

E so' chjusi li purtelli.

Micca lume e micca luce

Duve stanu l’urfanelli ;

Ma la notte, cume mè

Nera e carca di flagelli.

 

Ch’ellu dormi lu paese

Fin’à l’esce di lu sole ;

Veghju eju, la disgraziata,

Sola cu lu me' dulore.

Ma so' secchi li me' occhj.

E nun mi trema lu core.

 

U me babu si n’è andatu

Duv’ell’è nostru Signore.

L'hanu tombu a tradimentu

Omi falsi e senza onore.

Maladetta sia la razza

Chi mi dà tantu dulore.

Brutta razza di vigliacchi,

S’è tre volte maladetta.

Sete tre li Barricini,

Sete tre pa la vindetta,

A vindetta sacra e santa

Chi Culomba deve fà.