26 e leçon (suite)
Prenons une aiguille cylindrique très allongée, en fer doux :
enroulons autour d'elle en hélice un fil conducteur :
soit n le nombre de spires par centimètre ; la force
exercée par le courant, d'intensité i est :
Si l'on néglige l'action démagnétisante des extrémités,
l'intensité d'aimantation induite sera :
Cette formule donne un moyen de déterminer le coeffi-
cient k, en mesurant le moment magnétique M :
communiqué à un long barreau ; on a en effet :
l étant sa longueur et s sa section ; on en déduit I,
et, connaissant i et n, on calcule k.
Pour mesurer M sans rendre le barreau mobile ni le
retirer de la bobine, on place l'aiguille et la bobine
perpendiculairement au méridien magnétique, et on
lui fait dévier une aiguille
de Gauss : on fait d'abord agir la bobine seule, traversée
par le même courant, puis la bobine contenant l'aiguille,
ce qui produit une déviation plus forte. La différence des
2
deux moments mesurés sera le moment M cherché.
Cette méthode n'est pas rigoureuse, parce qu'on néglige
l'action démagnétisante des pôles : mais elle est d'autant
plus exacte que l'aiguille est plus longue.
Autre méthode pour déterminer μ et k
Prenons d'abord la bobine seule, sans son noyau de fer doux,
et entourons-la d'une boucle fermée en communication
avec un galvanomètre. Quand on lance le courant dans
la bobine de section on crée un flux de force FS qui
traversé la boucle (d'aire S). Soit R sa résistance, la
quantité d'électricité développée par induction est :
En mesurant Q (par le galvanomètre balistique) on
peut évaluer F et par suite l'intensité i du courant.
Plaçons ensuite le noyau de fer doux dans la bobine :
son intensité d'aimantation induite sera :
En effet, c'est comme si l'on transportait la quantité de
magnétisme IS de -∞ à +∞. Le flux de force total
est donc :
La quantité d'électricité mise en jeu par induction est :
3
On voit que l'introduction du noyau de fer doux dans
la bobine a pour effet de multiplier l'induction par
le facteur µ. Cela montre aussi que µ est bien la
perméabilité magnétique.
Supposons la bobine noyée dans le fer doux : il n'y a
rien de changé, son flux de force est toujours multiplié
par µ : de même qu'en Electrostatique, quand on remplace
le vide isolant par un diélectrique, le flux de force se
trouve multiplié par la constante diélectrique.
Au lieu d'un barreau droit, prenons maintenant
un tore de fer doux entouré d'une bobine continue :
quand on lance le courant dans la bobine, on crée un
flux de force µFS qui traverse une boucle fermée d'aire
S entourant la bobine. Dans ce cas, on sait qu'il n'y a
pas d'action démagnétisante (p.322). On peut ainsi
mesurer la perméabilité magnétique µ : c'est la méthode
la plus correcte. Connaissant µ, on peut calculer k.
Propriétés magnétiques du fer
Le coefficient d'aimantation du fer, au lieu d'être constant
comme pour les corps peu magnétiques, est variable avec
la grandeur des la forces d'aimantation. Un barreau de fer
vierge que l'on soumet à une force magnétisante croissante
commence à s'aimanter très peu, puis, pour une
4
moyennes, son aimantation croît rapidement ; ensuite
elle croît plus lentement et tend asymptotiquement
vers un maximum fini, quelle
alors qu'il y a saturation.
Si l'on construit la courbe
des intensités d'aimantation
I, en prenant pour abscisses
les forces magnétiques F, on
a
, au
lieu d'une ligne droite qu'on aurait si k était constant.
Comme
un maximum et a pour asymptote l'axe des abscisses :
k part de O et tend vers O quand la force augmente.
La com perméabilité magnétique :
aurait une courbe analogue.
27 e leçon
Nous avons vu que la présence du fer dans une bobine
multiplie son flux de force et par suite tous les phénomènes
d'induction par le coefficient (
le maximum de k est de 30 à 40, pour certaines
sortes de fer, ce coefficient peut s'élever à 400 ou 500.
Les coefficients de self-induction et d'induction réciproque
se trouvent multipliés par le même nombre. Aussi le fer
5
joue-t-il un rôle essentiel et prépondérant dans les appareils
d'induction. Toutefois, son influence diminue à mesure
qu'on emploie des courants plus intenses pour avoir
une force magnétisante plus puissante : car k tend vers
zéro après avoir dépassé son maximum. Dans la pratique,
on obtient encore, aux plus grandes intensités, un coeffi-
cient µ égal à 40,30, ou au moins à 10. Il y a donc
toujours avantage à employer des noyaux de fer, bien
que cet avantage diminue aux grandes intensités.
Pour expliquer le fait de la saturation dans l'hypothèse
du fluide magnétique, on admet que la quantité de
fluide que contient un morceau de fer n'est pas infinie.
Dans l'hypothèse d' Ampère, la saturation ne s'explique
pas moins bien : dans un corps non aimanté, les courants
particulaires sont distribués dans tous les sens. La force
magnétisante a pour effet de les orienter plus ou moins
dans le même sens ; le maximum d'aimantation serait
évidemment atteint quand ils seraient devenus tous
parallèles et de même sens. L’hypothèse d'Ampère prévoit
donc le fait de la saturation. Mais on n'a pas entièrement
réussi à déduire a priori la loi suivant laquelle varie
l'aimantation en fonction de la force magnétisante, et à
retrouver
6
Il semble que la nature répugne à la production de champs
magnétiques intenses. En effet, si l'on n'emploie que les
courants (dans une bobine), le fil s'échauffe quand le
courant est intense, et devient plus résistant, ce qui
accroît l'échauffement ; si l'on le courant est trop intense,
il finit par faire fondre les fils. Si l'on veut renforcer
l'action du courant par un noyau de fer doux, on a
une grande bénéfice aux intensités moyennes, mais
le bénéfice est de moins en moins grand à mesure
que l'on augment l'intensité du courant. C'est
un fait analogue à celui de la déperdition, qui, croissant
rapidement avec le potentiel, s'oppose à la production
et surtout à la conservation de champs électriques intenses.
Les champs magnétiques les plus puissants qu'on obtienne
sont de 100 000 à 150 000 unités CGS.
Magnétisme rémanent. Lorsqu'on fait cesser l'action
de la force magnétisante, le fer conserve une certaine aiman-
tation résiduelle, plus faible que l'alimentation primaire.
Si l'on soumet un barreau de fer vierge à des forces
magnétisantes croissantes, et que l'on mesure chaque fois
l'aimantation résiduelle, on obtient pour celle-ci une
courbe analogue à celle de l'aimantation directe, mais
plus basse ; elle a aussi un maximum dont elle s'approche
7
asymptotiquement, mais il est plus faible.
Autrefois, on distinguait nettement le fer doux et
l'acier trempé : on considérait le premier comme ne
conservant aucune aimantation, et le second comme
conservant son aimantation tout entière. Depuis, on
a découvert que tous les corps se comportent de même,
au degré près, et possèdent tous un magnétisme rémanent.
Un fer très doux garde
acier bien trempé en garde la moitié. En revanche,
l'aimantation primaire de l'acier est moindre que celle
du fer doux.
Le magnétisme rémanent est tantôt utile, et tantôt
nuisible. C'est à lui que nous devons tous les aimants
artificiels permanents, que l'on obtenait autrefois au
moyen d'autres aimants (naturels ou non), et qu'on
obtient aujourd’hui au moyen des courants.
D'autre part, le magnétisme rémanent est une cause de
trouble ou d'embarras dans beaucoup de phénomènes,
qu'il vient compliquer. L'aimantation résiduelle
exerce sur l'aimant lui-même une force démagnétisante,
en induisant une aimantation temporaire inverse.
Le magnétisme apparent, dont on observe les effets, n'est
que l'excès du magnétisme rémanent sur cette aimantation
8
inverse. Ainsi un aimant abandonné à lui-même tend
toujours à se désaimanter : c'est une chose insttable et
fragile. Aussi, pour conserver les barreaux aimantés,
prend-on la précaution de leur donner des armatures
de fer doux qui s'aimantent par influence ; de manière
à former des solénoïdes fermés soustraits aux actions
extérieures et dénuées de pôles libres (v. p.322).
L'aimantation résiduelle complique les phénomènes
d'aimantation : car la même force magnétisante ne
produit pas le même effet sur un fer déjà aimanté
que sur un fer vierge. Ainsi l'état d'un aimant
dépend non seulement des conditions présentes, mais
de toutes les circonstances passées ; il a une histoire et
presque un caractère. Il est vrai qu'on peut effacer son
passé et le rendre vierge de toute aimantation en le
chauffant au rouge blanc.
Dans la plupart des machines magnéto électriques,
les noyaux de fer sont soumis à des forces magné-
tisantes périodiques, généralement en sens inverse.
Après un certain nombre de périodes, la courbe de l'aiman-
tation pendant une période conserve une forme fixe : le fer
a pris une habitude, un régime permanent s'est établi.
Une telle courbe s'appelle courbe d'hystérésis (ce nom
9
a remplacé de force coercitive.)
Le phénomène de l'hystérésis
cause une parte continuelle
d'énergie dans les machines
périodiques, comme on va le montrer.
Comme les forces magnétisantes sont
proportionnelles aux intensités du courant qui les produit,
nous prendrons celles-ci pour abscisses : cela ne fait que
changer les proportions de la courbe, et non la forme.
Le travail correspondant à un accroissement de flux
d'F est :
I étant l'intensité du courant. Soit d'autre part J
l'intensité d'aimantation induite :
par unité de volume du noyau de fer ; d'où
Ce travail élémentaire employé à
est représenté par l'aire PQP'Q' (
pendant la même phase,
le travail restitué par la machine est représenté par
l'aire P,P',Q,Q'. Ainsi le travail perdu dans les deux
phases correspondantes est représenté par l'aire PP'P,P',
et le travail perdu dans une période entière correspond à
l'aire totale de la courbe d'hystérésis.
10
On avait observé depuis longtemps que dans les machines
à courant alternatif les noyaux de fer doux s'échauffent :
cette chaleur provient du travail dépensé par l'hystérésis.
Si l'on avait pris des noyaux d'acier, on aurait eu plus
d'hystérésis, donc plus de travail perdu et plus de
chaleur dégagée, ce qui n'aurait pas été pratique.
On comprend l'importance industrielle et économique
de l'hystérésis, puisqu'elle correspond à une perte d'énergie.
Signalons enfin une autre complication des aimants
induits par les courants : le noyau de fer d'une bobine
est le siège de courants induits transversaux, appelés
courants de Foucault. Ces courants dég échauffent le fer,
et de plus ils s'opposent à la formation du champ au et
au mouvement, en vertu de la loi de Lenz. On les évite
donc le plus possible, en remplaçant les noyaux pleins par
des faisceaux de fils de fer, dont on oxyde
les rendre moins conducteurs. Ils s'aimantent aussi bien
qu'un noyau plein de même masse, mais ils opposent
une grande résistance aux courants de Foucault, qui
sont obligés de passer de l'un à l'autre.
Maintenant que l'on connaît tous les organes des
machines d'induction, nous pouvons les décrire et les
étudier.
11
Une première catégorie de machines d'induction com-
prend les appareils sans mouvement, qu'on appelle
des transformateurs.
Considérons d'abord le cas où, le circuit inducteur
enroulé en bobine, le circuit induit se réduit à une
spire entourant la bobine : sa résistance sera négligeable
par rapport aux coefficients d'induction L et M.
Supposons que le courant inducteur soir périodique :
il aura pour équation (I étant son intensité) :
L'équation du courant induit (d'intensité I') sera :
De cette dernière on tire immédiatement :
La solution est donnée par des intégrales périodiques :
et par suite :
On voit que l'intensité maxima du courant induit est
à l'intensité maxima du courant inducteur dans le
rapport
d'une spire étant très faible par rapport à l'induction M
due à une bobine d'un millier de spires. Ainsi le courant
induit est de même phase que le courant inducteur, mais de
12
sens inverse et beaucoup plus intense. Il doit donc y avoir
une répulsion très forte entre les 2 courants : c'est ce que
montre l'expérience d'
bobine inductrice un anneau de fer : il est violemment
repoussé.
Supposons maintenant que l'inducteur et l'induit
soient deux bobines régulièrement enroulées sur un même
noyau de fer doux. Soient N et n leurs nombres de spires
par centimètre de longueur. Le coefficient L du 1 er
circuit est de la forme BN 2 ; le coefficient d'induction
mutuelle M est alors BNn, et le coefficient L' du 2 e
circuit est Bn 2. En effet, le flux de force, étant surtout
dû au noyau de fer doux, est proportionnel au nombre
de spires de l'inducteur : il est : 4πNI ;
comme il traverse toutes les spires de l'inducteur la self-
induction est proportionnelle à N 2 ; pour la même raison,
l'induction mutuelle est proportionnelle à Nn.
On a pour les intensités les mêmes équations que dans
le cas précédent, en tenant compte de la résistance R' de
l'induit :
On en tire des solutions périodiques de la forme :
13
contenant 4 constantes d'intégration : P, Q, φ, φ'.
Ce qu'il importe surtout de connaître, c'est le rapport
des intensités maxima, qui est
On trouve approximativement :
Si le courant alternatif est à haute fréquence, ω est
très grand, et l'on a approximativement :
Ainsi les intensités sont sensiblement proportionnelles
aux nombres de spires des 2 bobines : on peut donc mul-
tiplier l'intensité d'un courant alternatif dans le
rapport qu'on veut,
obtenir un courant très intense et de même période
(seulement décalé de
Dans les transformateurs industriels, les bobines ont
un petit nombre de spires, de manière à avoir une faible
résistance : il y a peu de chaleur dégagée, et peu d’énergie
perdue par hystérésis.
Si l'énergie consommée par l'inducteur se retrouvait
entièrement dans l'induit, on aurait :
14
Or :
Ainsi les différences de potentiel sont en raison inverse
des intensités de courant. On peut ainsi transformer une
intensité ou une force électromotrice dans tel rapport
qu'on veut.
Application pratique : pour transporter à distance l'énergie
électrique, il y a avantage à employer un courant de
faible intensité, car la chaleur produite et l'énergie
perdue sont RI 2 ; par suite, on emploie un premier
transformateur à convertir le courant primitif en un
courant de faible intensité et de grande force électromotrice,
puis un second transformateur convertit celui-ci en
un courant de moindre force électromotrice et de grande
intensité.
La bobine de Ruhmkorff est une espèce de transfor-
mateur : mais la résistance du circuit induit (à fil fin)
est très grande (plusieurs milliers d'ohms) ; de plus,
le courant primaire (inducteur) n'est pas alternatif,
mais interrompu. Théoriquement, l'établissement et
l'interruption étant représentées par la courbe 1, le
courant induit, inverse d'abord, puis direct, sera figuré
par la courbe 2. Mais en réalité, l'interruption produit
15
une étincelle qui augmente beau-
coup la résistance, de sorte que le
courant inducteur finit bien
plus vite qu'il ne s'établit (courbe
3) ; par suite, le courant induit
direct est beaucoup plus intense et plus court que le courant
induit inverse (courbe 4) ; d'ailleurs la quantité d'électricité
transportée dans les deux sens par ces deux courants (et
représentée par l'aire des courbes correspondantes 2 et 4)
est la même en valeur absolue.
Une autre complication provient du condensateur placé en
dérivation dans le courant
diminuer considérablement la self-induction,
et par suite l'étincelle de rupture. Il remplace
ainsi la décharge continue (courbe 3) par
une décharge oscillante (courbe 5), ce qui produit une chute
d'intensité beaucoup plus rapide, et
exagère l'intensité et la brièveté du
courant induit direct.
De là résultent les propriétés curieuses
de la bobine de Ruhmkorff. Si le circuit
induit est fermé, l'intensité moyenne du courant est nulle.
Si l'on y intercale un voltamètre, les quantités d'hydrogène
16
et d'oxygène dégagées dans chaque éprouvette seront corres-
pondantes et formeront un mélange détonnant.
Si le circuit
qui produit l'étincelle : car une étincelle est d'autant
plus forte que la différence de potentiel est plus grande.
De plus, l'étincelle dépend de la capacité du circuit :
si l'on change cette capacité, on change la nature de
l'étincelle. Par exemple, si l'on met un condensateur
en dérivation sur le circuit induit,
on diminue la self-induction (qui
s'oppose au courant induit) et l'on
augmente la capacité. L'étincelle est beaucoup plus forte,
car le condensateur se décharge en même temps que
la bobine.
Si le condensateur est disposé en tension,
il affaiblit au contraire l'étincelle, car
il se décharge d'une manière continue.
On peut employer la bobine de Ruhmkorff comme
transformateur. Lançons dans le circuit primaire un
courant alternatif (en supprimant l'interrupteur). Dans
le circuit secondaire intercalons
en dérivation, et intercalons une interruption
cuivre) et une bobine à gros fil, qui plonge dans un liquide
17
isolant (pétrole) et est entourée d'une bobine à fil fin ;
enfin celle-ci communique avec un excitateur E. L'on
obtient en
étincelles, dues à
l'interposition du
condensateur C ; comm
celui-ci produit des décharges oscillantes,
qui passent presque entièrement par la 2 e bobine, à
cause de la grande résistance de l'induit de la 1 e bobine.
Il en résulte que le courant inducteur de la 2 e bobine a
des oscillations beaucoup plus fréquentes que le courant
alternatif primaire, et par suite induit un courant de
grande force électromotrice. En somme, on a 2 transfor-
mateurs superposés qui augmentent la différence de poten-
tiel dans des proportions énormes en augmentant l'intensité.
On obtient ainsi à l'excitateur E de grandes étincelles,
on peut illuminer un tube de Geissler ou une lampe à
incandescence ; et en même temps le courant peut traverser
le corps de l'opérateur sans aucune secousse, tant son
intensité est faible.
18
28 e leçon
Machines d'induction et moteurs électriques.
Les appareils d'induction sont en général susceptibles
d'inversion, et peuvent tout à tour servir d' électro-
moteurs et de moteurs électriques. En effet, le courant
produit par un électro-moteur enonce
les parties fixes et les parties mobiles, et cette force est
contraire au mouvement. Si donc on lance le même
courant dans le circuit induit, il produira
force, qui produira un mouvement inverse.
Le téléphone est un électromoteur essentiellement
réversible, puisque le transmetteur et le récepteur sont
identiques, et d'ailleurs jouent tour à tour ces 2 rôles.
Le téléphone, en dehors de son usage pratique, s'emploie
de plus en plus comme instrument de mesure. En effet,
si l'on y fait passer un courant alternatif, le téléphone
rend un son dont la hauteur indique le nombre des
périodes du courant. Si l'on fait passer un courant
alternatif dans les branches d'un pont de Wheatstone,
et qu'au lieu d'une galvanomètre on intercale un
téléphone dans le pont, on reconnaîtra qu'il ne passe
aucun courant dans le pont à ce que le téléphone se tait.
On peut ainsi mesurer des résistances avec des courants
19
alternatifs comme avec des courants continus. Seulement,
cette méthode n'est applicable que si les résistances n'ont
pas de self-induction (liquides par exemple).
Alternateurs. Nous connaissons déjà plusieurs types
d'alternateurs (p. 302, 306) : un cadre ou une bobine
tournant dans le champ magnétique terrestre est le siège
d'un courant induit rigoureusement solénoïdal. On peut
redresser ce courant au moyen d'un commutateur formé
de 2 ressorts appuyant sur 2 demi-bagues fixées sur l'axe,
de telle sorte qu'ils passent d'une bague à l'autre au moment
où le courant change de sens. On obtient ainsi un courant
sinusoïdal toujours positif :
Le champ magnétique terrestre étant peu intense, on peut
faire fonctionner les mêmes appareils dans un champ
magnétique uniforme et constant, par exemple entre les
2 pôles d'un électro-aimant.
Concevons deux cadres circulaires fixes
portant des électro-aimants à pôles
alternés et opposés ; entre eux tourne
un autre cadre portant une série de
bobines sans noyau de fer doux :
Celles-ci passent tour à tour par des
champs égaux et de sens contraire.
20
Soit H l'intensité du champ AB : S la section de la bobine,
au moment où elle se trouve en plein dans le champ, entre
les 2 électro-aimants, elle est traversée par le flux de force HS ;
au moment où elle passe dans le champ inverse BA, elle
est traversée par le flux de force – HS. Le flux de force et
par suite le courant induit change de sens chaque fois
qu'une bobine passe d'un champ à l'autre,
de fois par tour qu'il y a d'électro-aimants dans un cadre.
Cet alternateur a été imaginé par
ingénieur de la maison Siemens.
expérimentalement, et a trouvé que le courant produit
est sinusoïdal.
Si les bobines ont des noyaux de fer doux, le courant induit
sera beaucoup plus intense, et de même sens ; mais il ne
sera plus sinusoïdal. En effet, la présence du fer augmentant
inégalement l'induction, et davantage
pour une faible intensité que pour une
forte, la courbe du courant induit
sera une sorte de sinusoïde aplatie.
La machine de Clarke est un alternateur du même genre,
mais mal construit : il devrait y avoir 2 aimants opposés
entre lesquels tourneraient les bobines. Avec un seul aimant
d'un côté, il y a du fil perdu, en ce sens que l'autre bout de la
21
bobine ne sert pas à l'induction et ne fait qu'augmenter
la résistance.
Tous les alternateurs, munis de commutateurs convenables,
peuvent donner un courant de même sens, mais non pas
constant. (Pour les alternateurs industriels, voir le
traité d'
Il semble difficile d'obtenir un courant continu avec
un électro-moteur ; nous en avons pourtant vu des
exemples, peu pratiques il est vrai (roue de Barlow, galva-
nomètre à mercure : v. p. 270-273).
Voici le principe des électromoteurs à courant continu :
Supposons qu'on réunisse en série un grand nombre de
cadres tournant dans le champ magnétique terrestre de
telle sorte qu'à chaque instant il y en ait toujours autant
dans la même orientation, et qu'ils soient également
répartis dans tous les azimuts. Ce système fournira
évidemment un courant continu.
Cette idée se trouve réalisée dans l'électromoteur à tambour.
Dans un champ artificiel uniforme, le plus
puissant possible, tourne un cylindre sur
lequel est enroulé un fil qui à chaque tour
dévie d'un certain angle, de façon à entourer
le cylindre
22
Chaque tour de fil réalise
A chaque instant, la moitié des cadres subissent une
induction de même sens, l'autre moitié une induction
de sens contraire. Or chaque cadre communique par un
fil avec une touche isolée à la surface de l'axe du tambour
(l'ensemble de ces touches forme un commutateur de Gramme), et sur ces touches frottent 2 ressorts diamé-
Le commutateur de Gramme fut d'abord inventé
par
le retrouvera en inventant sa machine d'induction.
Machine de Gramme. Dans un champ magnétique
puissant est placé un tore en fer doux sur lequel un fil
est enroulé dans le même sens sur toute la longueur ; le
tore peut tourner autour de son axe, perpendiculaire à la
direction du champs. Les lignes de force passent du pôle A
au pôle B en suivant le tore, et par conséquent sont déviées.
Quand une spire passe de A en B, le champ intérieur est
23
sensiblement constant, donc pas
de courant induit. Mais quand
M passe devant B, le champ
change de sens, le flux de force
change de signe, il y a un courant
induit ; de même quand la spire passe
devant A, il y a un courant induit de sens inverse. Les
2 moitiés de l'anneau de Gramme sont donc le siège de
forces électromotrices égales et contraires, de sorte que si le
fil était fermé, le courant total serait nul.
Pour obtenir un courant extérieur, on divise la bobine en un
grand nombre de torons ; entre 2 torons consécutifs est greffé
un fil qui aboutit à une touche isolée de commutateur.
Sur ces touches frottent 2 balais disposés aux extrémités du
diamètre vertical (qui sépare les 2 moitiés de l'anneau).
Les deux courants contraires se trouvent passés dans le même
sens dans le circuit extérieur qui joint les 2 balais : les
2 moitiés de l'anneau sont disposés comme 2 éléments de
pile en quantité. Chaque balai appui à la fois sur plusieurs
touches, de sorte que les torons inutiles sont
exclus du circuit, et que le courant n'est plus
interrompu. Il n'éprouve qu'une oscillation insigni-
fiante quand
24
Il se produit une complication par le fait que le courant
induit dans la bobine aimant l'anneau de fer doux ;
or cette aimantation est perpendiculaire à l'aimantation
due à l'influence de l'aimant fixe. L'aimantation
résultante a donc une direction oblique par rapport à
AB, de sorte que les balais (placés sur un diamètre
perpendiculaire à AB) doivent être décalés d'un
certain angle. Ce décalage est dans le sens de la rotation
de l'anneau, et proportionnel à la vitesse de rotation.
Jusqu'ici, nous avons supposé qu'on employait des
aimants permanents. Mais il y a avantage à employer
des électro-aimants, qui sont plus puissants. Le plus
simple et le plus sûr est d'exciter ces électro-aimants
par un courant indépendant et constant : on obtient
ainsi un champs absolument fixe. Mais on peut
aussi les exciter au moyen de courant induit lui-
même : c'est ce qui a lieu dans les machines dites
dynamo-électriques. Ou bien l'on fait passer dans
le fil de l'électro-aimant la totalité du courant produit
(excitation en série) ; ou bien on n'y fait passer qu'une
dérivation du courant induit (excitation en dérivation) :
ou bien encore ou l'électro-aimant est muni de 2 fils
indépendants dans chacun desquels on fait passer
25
précédentes ( excitation compound
Ces trois excitations ont chacune leur avantage, suivant
la destination et l'emploi de la machine.
Une machine dynamo-électrique qu'on met en marche
peut s'amorcer elle-même, grâce au magnétisme rémanent
du noyau de fer doux des électro-aimants. Le courant
induit est d'abord faible, mais comme il excite l'électro-
aimant, il augmente d’intensité et atteint rapidement
son maximum pour la vitesse de rotation donnée : le
régime permanent s'établit très vite.
Une machine excitée en série ne peut s'amorcer au-
dessous d'une certaine vitesse de rotation. En effet, la force
électromotrice induite est proportionnelle à la vitesse de
rotation : si l'on a
donc que
devienne supérieur à l'énergie dépensée sous forme de
chaleur, et pour que l'intensité du courant augmente.
Lorsqu'il y a lieu de craindre que la machine ne se
désamorce (quand par exemple le courant se trouve
renversé dans le circuit), il faut préférer l'excitation
en dérivation : car le courant inverse produit
dans le circuit extérieur passe dans l'électro-
26
aimant dans le même sens que le courant dérivé (à
cause de la résistance beaucoup plus grande de l'anneau)
et par suite renforce l'électro-aimant, ce qui rétablit
le courant induit dans le sens normal. Au contraire,
si l'excitation était série, le courant inverse passerait
en sens inverse dans l'électro-aimant et désamorcerait
la machine.
Dans les cas autres cas, l'excitation en série est préférable,
car elle est plus forte, tout le courant passant dans le fil
de l'électro-aimant.
Les machines Gramme sont propres au transport de
l'énergie. Si l'on accouple 2 machines identiques, et
qu'on fasse tourner l'une, l'autre se met à tourner plus
lentement. En effet, soit E la force électromotrice
développée dans la première, et E' la force électromotrice
contraire que le mouvement développe dans la seconde ;
le courant qui passe dans le circuit correspond à la
force électromotrice
étant la même dans les 2 machines, les couples qui
agissent sur les 2 anneaux sont les mêmes. Les travaux
effectués sont donc proportionnels aux chemins parcourus,
et par suite aux forces électromotrices :
D'ailleurs, le travail étant égal à EI, le travail est
26
aimant dans le même sens que le courant dérivé (à
cause de la résistance beaucoup plus grande de l'anneau)
et par suite renforce l'électro-aimant, ce qui rétablit
le courant induit dans le sens normal. Au contraire,
si l'excitation était série, le courant inverse passerait
en sens inverse dans l'électro-aimant et désamorcerait
la machine.
Dans les cas autres cas, l'excitation en série est préférable,
car elle est plus forte, tout le courant passant dans le fil
de l'électro-aimant.
Les machines Gramme sont propres au transport de
l'énergie. Si l'on accouple 2 machines identiques, et
qu'on fasse tourner l'une, l'autre se met à tourner plus
lentement. En effet, soit E la force électromotrice
développée dans la première, et E' la force électromotrice
contraire que le mouvement développe dans la seconde ;
le courant qui passe dans le circuit correspond à la
force électromotrice
étant la même dans les 2 machines, les couples qui
agissent sur les 2 anneaux sont les mêmes. Les travaux
effectués sont donc proportionnels aux chemins parcourus,
et par suite aux forces électromotrices :
D'ailleurs, le travail étant égal à EI, le travail est
27
Le rapport du travail produit Τ' au travail dépensé Τ
est le coefficient économique ou rendement de la machine
formée par les 2 machines Gramme accouplés. Pour
que le rendement fût parfait,
que les nombres de tours fussent égaux : mais alors
l'intensité du courant (proportionnelle à
à
transportée serait nulle. La machine idéale, c['est-]à[-]d[ire] celle
qui transporterait toute l'énergie, ne transporte rien.
La machine la plus parfaite sera celle qui transportera
la plus grande force électromotrice avec le plus faible
courant.
Il n'y a pas d'impossibilité théorique à transporter
l'énergie par des courants alternatifs, car les alternateurs
sont réversibles. Mais il y a une sérieuse difficulté : car
il faut que la machine réceptrice ait exactement la
même période que la machine productrice, pour que
le courant reçu agisse toujours dans le sens du mouvement.
Les moteurs à courants alternatifs doivent donc être
synchrones (quelle que soit leur vitesse angulaire).
Pour établir le synchronisme, on anime le récepteur au
moyen d'un courant continu (d'une machine Gramme,
par exemple), jusqu'à ce qu'il ait atteint à peu près la vitesse
28
nécessaire ; on le met alors en communication avec l'alter-
nateur, qui achève de le régler, si leurs périodes sont déjà
presque égales. Il faut de plus que le moteur ait un
travail régulier à fournir, car s'il rencontrait
résistance trop forte, il serait se ralentit, le synchronisme
cesse, le moteur se désamorce et s'arrête dès que
les périodes ne correspondent plus.
Pour transformer un courant alternatif en courant
continu, ou inversement, on peut caler sur un même axe
un alternateur et une machine Gramme.
On emploie aussi à cet effet les champs tournants
produits par les courants polyphasés. Nous allons
indiquer le principe de cette méthode.
Supposons que 2 bobines fixes, placées à angle droit,
produisent séparément des champs magnétiques perpen-
diculaires dont l'intensité varie suivant une loi sinusoïdale.
Par exemple, supposons que les forces magnétiques suivant
l'axe des x et l'axe des y soient respectivement et simul-
tanément :
Ce sont Elles peuvent être considérées comme les projections
d'un champ magnétique d'intensité constante a et
d'azimut ωt proportionnel au temps,
29
constant tournant
L’ensemble de 2 champs fixes et variables équivaut
à un champ constant et tournant.
Pratiquement, chaque champ est produit par 2 bobin
aimants opposés. On pourrait animer chaque couple
de bobines par un courant alternateur distinct, l'un
produisant un courant proportionnel à
un courant proportionnel à
le même alternateur peut produire les 2 courants, pourvu
que les 2 circuits induits soient décalés d'un angle droit
(d'un quart de période). Les courants sont dits biphasés.
En général, des courants régulièrement décalés les uns
par rapport aux autres d'une fraction de période sont
dits polyphasés.
On peut obtenir un champ tournant au moyen de
courants polyphasés, pourvu que les électro-aimants
qui les reçoivent soient décalés les uns par rapport aux
autres du même angle (ou d'un angle. Par exemple, 3
bobines (ou paires de bobines opposées) disposées à 120°
les unes des autres donneront un champ tournant, si elles
sont traversées respectivement par des courants proportionnels
à :
30
Pour obtenir ces 3 courants, il suffit de partager les bobines
de l'alternateur en 3 secteurs égaux (de 120°).
Si maintenant on place dans le champ tournant un
arbre métallique, il sera entraîné par les courants induits
(de Foucault) qui se produisent dans sa masse, et
tournera dans le même sens que le champ. On a
ainsi un moteur électrique d'un nouveau genre ; cet
arbre peut être par exemple l'axe d'une machine de
Gramme, et par là on transforme un courant alter-
natif polyphasé en un courant continu.
29 e leçon
Jusqu'ici on a considéré l'intensité d'un courant
comme uniforme le même instant dans tout le
circuit, en supposant que celui-ci avait une résistance,
une capacité et une self-induction médiocres (p. 239).
Or cela n'est plus vrai pour les câbles transatlantiques,
par exemple, car ils constituent avec l'eau de mer
ambiante (conductrice) un condensateur cylindrique
dont la capacité est proportionnelle à la longueur, et
par suite énorme. Nous supposerons que la capacité
par unité de longueur, C, est assez grande, et que
la self-induction est au contraire négligeable.
Considérons une tranche du conducteur, d'abscisse x
31
et d'épaisseur dx : soit V le potentiel dans cette tranche.
Soit I l'intensité du courant à l'entrée de la tranche :
à la sortie, elle est :
La quantité d'électricité qui entre par la 1 e face est
dans le temps dt est Idt ; celle qui sort la par le 2 e
dans le même temps est :
La quantité d'électricité gagnée par la tranche dans le
temps dt est donc :
Evaluons-la autrement : la capacité de la tranche
est Cdx. Dans le temps dt, le potentiel V devient :
Donc la charge de la tranche dx augmente de :
En égalant ces 2 expressions, on obtient l'équation :
-
Appliquons la loi d'Ohm à la tranche de longueur dx.
La différence de potentiel à ses 2 extrémités est
la résistance de la tranche est
et p la résistance spécifique du corps conducteur ; on a
donc :
Eliminons I entre les 2 équations ; on trouve :
Cette équation aux dérives partielles, dite équation des
32
télégraphistes, est identique de forme à l'équation de la
propagation de la chaleur dans l'épaisseur d'un mur
pendant la période variable. On connaît des intégrales
particulières de cette équation ; mais ce ne sont que des
solutions approximatives de la question, car on a
négligé la self-induction pour établir l'équation.
Dans le cas où le câble est tout entier au potentiel
O à l'instant initial, et où l'on porte une
au potentiel V, il se produit une onde électrique qui
se propage en se déformant. Le temps nécessaire pour
que le potentiel en un point donné du câble devienne
égal à une fraction donnée de V est proportionnel au
carré de la longueur totale du câble.
On est ainsi amené à traiter le problème de la propagation
dans un fil d'une perturbation électrique de très courte durée :
par exemple, quand on met l'extrémité du fil pendant
un temps infiniment court en communication avec une
source électrique. Ce problème est plus particulier que le
précédent : on y tient compte de la self-induction.
La théorie et l'expérience concordent à prouver que
la perturbation instantanée se propage d'un mouvement
uniforme avec la vitesse de la lumière. Mais si les
conditions théoriques ne sont pas parfaitement remplies,
33
la propagation se fait moins régulièrement et avec
une vitesse moindre. Ainsi M.M.
trouvèrent une vitesse de 177 000 kilomètres par
mais le fil était en communication avec la sources
pendant
En 1894,
réduisant beaucoup cette durée, il a trouvé que la
vitesse de l’ébranlement électrique est exactement
égale à celle de la lumière. Voici la disposition de
son expérience : Deux bouteilles de Leyde identiques ont
leurs armatures intérieures en communi-
cation avec les pôles d'une bobine d'induction,
et avec les 2 branches d'un excitateur
ture extérieure de chaque bobine se compose
de 2 parties isolées, A, B, la supérieure
formant anneau (A, A'). A et A' sont en
relation par un excitateur à pointes très
rapprochées ; B et B' communiquent avec
le même excitateur par des fils télégraphiques
de 1 kilomètre de longueur. Enfin A et A',
B et B' communiquent respectivement par
de cordes mouillées qui ne jouent aucun rôle
pendant la décharge, à cause de leur résistance.
34
Pendant que les armatures intérieures se chargent d'élec-
tricités contraires, les armatures extérieures se chargent
en sens inverse et échangent leurs électricités contraires
par les cordes mouillées. Quand la charge a atteint
un certain maximum, il se produit une décharge par
l'excitateur à boules ; en même temps A et A' se déchargent
par l'excitateur à pointes ; B et B' se déchargent aussi
par les pointes, mais pas en même temps, parce que
leur charge (mise en liberté au même instant que celle
de A et A') est obligée de parcourir 1 kilomètre de fil ;
elle arrive donc en retard et produit une 2 e étincelle.
L’intervalle de temps entre les 2 étincelles mesure la
vitesse de l’électricité dans les fils.
Pour mesurer cet intervalle extrêmement court, on
emploie un miroir concave qui, placé en face des priorités,
projette sur un écran l'image réelle de l'étincelle. Ce
miroir tourne très rapidement (plusieurs centaines de tours
à la seconde), de sorte qu'il projette l'image de la 2 e étincelle
à côté de celle de la 1 e. Sur l'écran se déroule un papier
sensible qui se déplace d'un
miroir et à la direction de l'étincelle. Sur un grand nombre
d'étincelles doubles, il arrive nécessairement que le miroir
se trouve quelques fois dans la position convenable pour
35
projeter sur l'écran l'image des 2 étincelles. On mesure la
distance des 2 images, et l'on calcule le temps correspon-
dant d'après la vitesse de rotation du miroir. On a aimé
trouvé un intervalle de
de 1 kilomètre, ce qui donne la vitesse de 300 000 kil.
par seconde (valeur exacte à moins de 1 centième près),
soit précisément la vitesse de la lumière.
l'expérience de
36
à la force électrostatique. Or l'intensité du courant est liée
à la quantité par la relation :
Or la vitesse de déplacement est :
Donc :
et en unités
Or le coefficient d'induction entre l'élément de courant
AB et l'élément 1 de courant en P (d'après la formule
générale :
est simplement :
Par conséquent la force électromotrice induite en P est :
Or I est constante, M seul est en fonction de r :
=
On a donc, en unités
Pour obtenir la valeur de E en unités
par :
Or, pour que le courant soit localisé à la surface du fil,
il faut que la force électrique en tout point intérieur
soit nulle :
et la force électrostatique doivent être égales
37
D'où l'on conclut :
La vitesse de propagation d'une perturbation électrique
est égale au rapport des unités
On a admis dans cette démonstration qu'un déplacement
d'électricité statique équivaut à un courant : ce qui n'est
pas évident, surtout si l'on considère qu'un courant comme
un double transport d'électricité positive dans un sens et
d'électricité négative dans l'autre. C'est
eu l'idée de cette équivalence, mais elle n'a été vérifiée
par expérience que par
recherches avec son élève
Pour cela, il a fait tourner autour d'un axe vertical un
disque électrisé positivement, et a cherché si ce disque
produisait le même effet qu'un courant sur une
aiguille aimantée. Cette expérience est très délicate : pour
produire une déviation sensible, il faut obtenir une vitesse de
rotation qui soit comparable à la vitesse de la lumière.
De plus, il peut se produire des perturbations très fortes,
soit par suite des courants induits, soit en vertu de
l'électrisation par influence. Pour éviter les courants induits,
on employait un disque d'ébonite recouvert de feuilles d'or
disposées en secteurs et isolées. D'autre part, on prenait un
système astatique de 2 aiguilles aimantées, dont une seule
38
se trouvait à proximité du disque, et on l'enfermait dans
une boîte non conductrice pour le mettre à l'abri du violent
courant d'air produit par la rotation. Cela posé, l'action
électrostatique (par influence) est réversible avec le signe
de l'électrisation du disque, mais non avec le sens de sa
rotation. L'action des courants induits, qui a toujours
pour effet de s'opposer au mouvement, est réversible avec
la rotation, mais non avec l’électrisation. Enfin l'action
électromagnétique qu'il s'agit de constater est réversible
à la fois avec la rotation et avec l'électrisation : car changer
le signe de l'électricité du disque revient à renverser le
courant équivalent. En renversant tour à tour la
rotation et l'électrisation, on parvient à isoler ces trois
actions et à constater l'action électromagnétique supposée.
Cette expérience permettrait, théoriquement, d'évaluer
le rapport des unités
de précision, car les déviations de l'aiguille varient du
simple au double. On a trouvé en moyenne :
pour la rotation dans un sens, et
sens. Cela suffit à mettre en évidence l'action du disque
sur l'aiguille, car si elle n'existait pas, il n'y aurait pas
de raison pour qu'on trouvât des nombres voisins. Cette
expérience
39
de
Expériences de
Jusqu'ici l'on a considéré que les phénomènes dont les
conducteurs sont le siège ; on n'a pas examiné ce qui se
passe dans le milieu diélectrique. Depuis longtemps on
se demandait si l'induction est instantanée ou si elle
met du temps à se propager.
de cette dernière hypothèse. Son élève
de ses idées, a construit toute une théorie où les actions
électriques seraient dues au milieu, et par conséquent s'y
propageraient, au lieu d'être instantanées comme des
actions à distance. Mais cette théorie était absolument
hypothétique, jusqu'à ce que
confirmation expérimentale.
Voici la disposition primitive de
Ruhmkorff communique avec un excitateur à boules dont
les branches portent de larges plaques carrées
en cuivre, destinées à augmenter sa capacité
et à rendre la décharge oscillante. On se sert,
pour constater l'induction, d'un résonateur
formé d'un fil enroulé sur un cadre et
terminé par 2 boules très rapprochées (ou
par 1 pointe et 1 boule) entre lesquelles on
40
observe de failles étincelles, dans certaines positions du cadre.
Etudions d'abord les forces qui règnent dans le plan trans-
versal de l'excitateur. Elles sont de deux sortes :
1° Il y a les forces électrostatiques exercées
par les 2 branches de l'excitateur. Comme
leurs charges sont égales et contraires, les deux
forces ont une résultante parallèle à l'étincelle
et comme la décharge est oscillante, la force
change de signe (comme les charges) à chaque oscillation.
2° Il y a des forces électromagnétiques qui tendant à
produire un courant. La force magnétique exercée par un
courant sur un point extérieur est perpendiculaire à leur
plan (ici le plan du ttableau), donc à la force électrostatique :
et elle est oscillante comme elle. Si le résonateur est
dans le plan du ttableau, le flux de force qui le traverse
est maximum, et par suite le courant induit l'est aussi.
Si le cadre est perpendiculaire au plan du ttableau, le flux
de force est nul, donc il n'y a pas de courant induit.
Néanmoins, si l'on place l'interruption du résonateur
près de l'excitateur et parallèle à lui, il se produit
des étincelles, alors qu'il n'y a pas de courant induit
par la force électromagnétique ; ce qui prouve que les forces
électrostatiques peuvent produire des courants aussi bien
41
que les forces électromagnétiques. Ainsi les étincelles
maxima quand l'étincelle de l'excitateur est dans le
plan du résonateur, et minima quand elle se trouve dans
une direction normale à ce plan.
Jusqu'ici l'expérience ne nous apprend rien de nouveau.
Mais supposons qu'elle se fasse dans une salle dont un
des murs est muni d'un blindage métallique (couvert
de feuilles de zinc). L'excitateur est parallèle à ce mur.
Si l'on promène le résonateur sur la ligne transversale
de l'excitateur (normale au mur), on trouve constate
qu'il ne donne pas d'étincelles le long du mur, ni dans
des plans parallèles au mur et équidistants ; au contraire,
il donne les plus grandes étincelles dans des plans situés
à égale distance
appelés plans nodaux, les seconds plans ventraux, par
analogie avec les nœuds et les ventres que l'on étudie en
Acoustique, et que produit l'interférence entre les ondes
directes et les ondes réfléchies (les mêmes interférences
se produisent en Optique).
L'expérience de Hertz prouve que l'induction électrique
est due à une modification du milieu, qui s'y propage
par ondulations avec une certaine vitesse. C'est cette
modification, d'ailleurs inconnue, qui absorbe l’énergie
42
des courants inducteurs pour la restituer ensuite (sous
forme d'extra-courant, par exemple) et qui constitue
ainsi une
sont ces ondulations qui, en se réfléchissant sur une paroi
métallique, produisent les nœuds et les ventres observés.
Si cette analogie des « oscillations électriques » avec
les ondulations lumineuses et sonores est réelle, elle
doit pouvoir être poussée plus loin.
que les ondes électriques se réfléchissent dans les miroirs
métalliques de toute forme suivant les lois connues.
Il a notamment fait l'expérience des miroirs conjugués :
en plaçant l'excitateur au foyer d'un miroir cylindrique,
et le résonateur au foyer d'un miroir semblable opposé,
il a obtenu des étincelles à une distance où le résonateur
n'en aurait pas donné autrement.
ces expériences avec des appareils de dimensions micro-
copiques, et a obtenu les mêmes effets en miniature.
Si l'induction est due à une ondulation du milieu
diélectrique, les divers diélectriques doivent offrir des
propriétés différentes, et notamment produire la réfraction,
qui est due, pour la lumière, à l'inégalité de vitesse
des ondes dans les divers milieux transparents.
en effet constaté qu'on peut dévier les ondes (émanées
43
parallèlement par le miroir émetteur) au moyen d'un
gros prisme de
çant le miroir récepteur avec le résonateur d'une
celui-ci donne des étincelles.
même effet, réduit, avec un prisme d'ébonite.
électriques avec un gros prisme de bois. La structure du bois
est en effet différente suivant l'axe ou perpendiculairement
à l'axe.
soufre.
On sait que l'on peut supprimer, en Optique, un des 2
rayons réfractés au moyen d'un Nicol.
a construit un Nicol pour les radiations électriques en
taillant un cristal de soufre. En un mot, on retrouve
toutes les propriétés des ondes lumineuses.
30 e leçon
Etudions de plus près l'expérience de Hertz sur la
réflexion des ondes électriques. On sait que dans un
circuit de capacité C et de résistance R et de self-induc-
tion L, la décharge est régie par l'équation (p. 299) :
La condition pour que la décharge soit oscillante est :
44
Cette condition est satisfaite par l'excitateur de Hertz,
car il a une grande capacité et une faible résistance.
Dans ce cas, on sait que la loi de l'intensité du courant
est la suivante :
en posant :
C'est un courant sinusoïdal amorti.
Le courant qui passe dans le résonateur
a la même forme, car les 2 boules
étant très rapprochées, la résistance
est très petite, tandis que le self-induction
est grande, le fil étant enroulé sur le cadre. La décharge
du résonateur est donc aussi oscillante.
Si la période d'oscillation du résonateur est égale
à celle de l'excitateur, une seule décharge de celui-ci
mettra le résonateur en branle, et il' effet se prolongera
et se prolongera. Mais si les périodes sont nottable-
ment inégales, l'effet sera presque nul, à cause de
l'irrégularité de l'ébranlement subi par le résonateur.
C'est de là que vient le nom de résonateur donné à
cet instrument, par analogie avec les résonateurs
acoustiques.
du résonateur de telle sorte qu'ils eussent même période.
45
C'est avec le résonateur ainsi construit qu'on obtient
les étincelles les plus intenses, tandis qu'avec d'autres
résonateurs on n'obtient que des étincelles beaucoup
plus faibles, et à une distance beaucoup plus petite.
Toutefois, il faut remarquer que les oscillations de
l'excitateur sont très amorties, tandis que celles du
résonateur le sont très peu. C'est ce qui explique qu'un
résonateur quelconque puisse donner des étincelles (de
même qu'un résonateur quelconque vibre répond à un
coup donné sur une enclume, dont la hauteur reste
pres indéterminée pour l'oreille, à cause de l'extinction
rapide des vibrations).
C'est donc surtout le résonateur dont il importe de
connaître la période. L'intensité du courant y est régie
par la loi :
Comme la résistance R' est très petite, l'exponentielle est
voisine de 1 (c'est ce qui fait que l'amplitude des oscilla-
tions décroît lentement). Faisons donc
l'expression de α' :
Par suite, on a sensiblement :
Soit I la durée d'une période du résonateur : on a :
46
On appelle longueur d'onde d'une vibration l'espace
dont le mouvement ondulatoire se propage pendant
la durée d'une vibration :
v étant la vitesse de propagation des ondes.
D'autre part, la distance de 2 plans nodaux consé-
cutifs est
calculer la vitesse de propagation des ondes électriques.
En effet, on mesure λ la longueur d'onde λ au
moyen du résonateur, en déterminant la distance
des plans nodaux consécutifs ; on calcule d'autre part
la période I du résonateur en fonction de ses constantes
C' et L'. On en déduit la valeur de V. Il
ainsi :
soit précisément la vitesse de la lumière. Les expé-
riences ultérieures ont confirmé cette égalité.
Il est intéressant de comparer les longueurs d'onde
des oscillations électriques à celles des ondes sonores et
lumineuses. Les longueurs d'onde des sons perceptibles
(dont la vitesse est de 330 mètres dans l'air) sont
comprises entre 20 mètres et 1 centimètre.
Les longueurs d'onde des rayons lumineux (visibles) sont
comprises entre
Celles de rayons chimiques (ultra-violets) vont jusqu'à
47
jusqu'à
rapprocher, par leur longueur, des ondes sonores, donc
elles diffèrent extraordinairement par la vitesse.
obtenir
d'onde de 10 mètres ;
plus courtes, dont la longueur est réduite à 6 millimètres.
On peut se demander si les ondes électriques ne sont
pas identiques aux ondes lumineuses, à la longueur
près ; c'était déjà l'opinion de
excitateurs électriques, même microscopiques, sont des
instruments bien grossiers et ont des dimensions énormes
par rapport
le siège des vibrations lumineuses ; et le rapport entre
leurs dimensions est du même ordre que le rapport des
longueurs d'onde. La différence des longueurs d'onde
est donc plutôt un argument favorable à l'identité
des deux espèces de radiations, indépendamment de
toute théorie.
Nous allons exposer une autre méthode expérimentale.
On a vu que la vitesse de propagation des oscillations
électriques
magnétique à la surface d'un conducteur ( p.35). Cela
48
se comprend, car la surface du conducteur étant aussi
celle au milieu diélectrique, la vitesse de l'ébranlement
quand il se propage uniquement à la surface, doit
être la même que dans un diélectrique, par raison
de continuité. On peut donc étudier les oscillations
électriques, non plus dans le milieu diélectrique, mais
sur un conducteur, et mesurer leurs longueurs d'onde.
Voici la disposition employée par
à plateaux P et P' ; en face de ceux-ci,
2 plateaux semblables Q et Q' sont
reliés par 2 fils parallèles sur lesquels
court un pont mobile. Les charges des
plateaux Q et Q', électrisés par influence,
sont oscillantes comme celles de P et P'.
Comme leurs électricités sont contraires,
cela lance à chaque instant sont lancées dans les 2 fils des
perturbations contraires, qui doivent interférer à égale
distance des 2 plateaux,
des points équidistants (nœuds) sur les 2 fils. La distance
de 2 nœuds consécutifs (
résonateur. Comme les ondes électriques se propagent sur
des conducteurs, on peut les observer ainsi beaucoup plus loin
49
de leur origine.
différent de celui de
d'un cadre rectangulaire terminé par 2
plateaux parallèles et rapprochés : l'un
porte une boule et l'autre une pointe, en face, entre lesquelles
l'étincelle jaillit. Cet appareil a l'avantage de posséder une
capacité et une self-induction aisées à calculer. En effet,
sa capacité se réduit à celle du condensateur formé par les
2 plateaux, et sa self-induction est celle du cadre. Le
résonateur se place entre les 2 fils parallèles, de sorte que
leur action inductrice agit dans le même sens ; les plateaux
sont tout près de l'un des fils. S'ils sont en face d'un ventre,
l'étincelle est maxima ; en face d'un nœud, pas d'étincelle.
Au lieu de déplacer le résonateur le long des fils, on le
laisse fixe et l'on fait glisser le pont mobile jusqu'à ce
que l'étincelle disparaisse : à ce moment, on sait qu'un
nœud passe devant les plateaux de résonateur. On
continue à déplacer le pont jusqu'à ce que l'étincelle
disparaisse de nouveau : c'est le nœud suivant qui passe.
La longueur dont le pont s'est déplacé est la demi-longueur
d'onde. On peut continuer à déplacer le pont, et répéter
plusieurs fois cette mesure.
50
des ondes électriques :
C'est après ces expériences qu'il a institué l'expérience
relative à la vitesse de propagation d'une perturbation
électrique rapide sur des fils ( p.33) qu'il a trouvé égale.
La disposition précédente permet de mesurer la vitesse
des ondes électriques dans un autre milieu diélectrique
que l'air ou le vide, ce qui serait impossible avec la
1 e disposition de
le pont et le résonateur dans une auge pleine de liquide
(de pétrole, par exemple). Les longueurs d'onde mesurées
correspondent à la vitesse de propagation dans le pétrole.
Sur cette vitesse même, les expérimentateurs ne sont pas
d'accord. D'après
serait indépendante du milieu diélectrique.
Ce résultat est très remarque, et a des conséquences
curieuses. Soient V et V' les vitesses de propagation
dans le vide et dans la diélectrique étudiée : T et T'
les périodes correspondantes : λ étant la longueur
d'onde constante, on a :
donc :
D'autre part, on a :
51
Or le coefficient de self-induction L du résonateur
ne change pas avec le milieu, pourvu que la perméabi-
lité magnétique reste la même (ce qui est vrai pour
tous les diamagnétiques). Mais la capacité change
avec le milieu, et l'on a :
K étant la constante diélectrique du milieu. Donc :
Ainsi la vitesse de propagation des ondes électriques
dans un milieu est inversement proportionnelle à la
racine carrée de la constante diélectrique. Or, dans la
théorie de
réfraction du milieu. Mais on sait que l'indice de réfraction
d'un milieu est le rapport des vitesses de la lumière dans
le vide et dans ce milieu. On en conclut que la vitesse
des ondes électriques est égale à celle de la lumière,
non-seulement dans le vide, mais encore dans les autres
milieux diélectriques.
expériences de Hertz) pour expliquer que le rapport V des
unités
de la lumière : ce seul fait l'avait conduit à identifier
les vibrations lumineuses et les oscillations électriques.
52
L’hypothèse fondamentale de
Quand une force électrique agit dans un milieu, celui-ci
se déforme, et cette déformation est proportionnelle à
la force qui s’exerce sur l'unité d’électricité :
Cette force peut être une force électrostatique (dérivée
du potentiel) ou une force électromotrice d'induction,
ou la somme de deux forces de ce genre.
Si le déplacement a lieu dans la direction de la force
l'intensité du courant est la vitesse du déplacement :
provoquer l'induction,
des couches voisines du milieu ; c'est ainsi que la dépl
déformation se propage dans le milieu,
perpendiculairement à la direction
de la force électrique (de même que
les vibrations lumineuses se propagent
normalement au plan d'onde).
Voici les conséquences déduites de cette
hypothèse par le calcul. Dans un milieu diélectrique,
à une distance suffisante du centre d'ébranlement,
le potentiel est nul, et la force électrostatique aussi
53
Reste la force électromotrice d'induction ; elle produit un
courant d'intensité :
F étant l'intensité du champ (quantité désignée dans
le sens des x, qui est celui des oscillations), et K la
constante diélectrique du milieu.
Maxwell a trouvé une autre expression de l'intensité
du courant :
z étant la direction de la propagation, perpendiculaire
à celle des oscillations. Le rapprochement de ces 2 formules
fournit l'équation :
qui rep exprime, au fond, le théorème de Neumann :
à savoir que l'induction par déplacement équivaut à
l'induction par variation d'intensité ; car il y figure
les dérivés de F par rapport au temps et par rapport à
l'espace. Cette équation montre que la déformation se
propage dans le sens des z à la vitesse :
Ainsi la vitesse de propagation ne dépend que de K et
de μ. On sait que pour le vide.
Donc, pour le vide :
54
Pour un autre milieu, de même perméabilité magnétique
μ, la vitesse de propagation sera V', et l'on aura :
Voilà pourquoi le carré de l'indice de réfraction est égal
à la constante diélectrique.
Cette loi se vérifie très mal pour les diélectriques médiocres :
mais elle se vérifie pour les bons diélectriques dans le cas
des oscillations électriques, auquel l'hypothèse de
doit spécialement s'appliquer.
Dans le cas où l'oscillation électrique passe par un corps
conducteur, on a simplement :
et l'équation devient :
A étant un coefficient qui dépend de μ et de la
conductibilité (qui remplace la constante diélectrique).
C'est l'équation d'une oscillation qui s’éteint.
Ainsi les corps conducteurs amortissent et absorbent
les oscillations électriques ; elles s'évanouissent au bout
de quelques longueurs d'onde,
Si la lumière et l’électricité sont le même phénomène
vibratoire, les corps conducteurs doivent être opaques, et
les diélectriques transparents. C'est ce qui a lieu en effet.
Pourtant il y a une exception : les électrolytes sont à la fois
conducteurs et transparents. Mais on peut répondre qu'ils
55
conduisent l'électricité tout autrement que les métaux :
il y a convection plutôt que conduction.
La théorie de
beaucoup d'autres phénomènes. Par exemple, elle donne
la loi d'absorption suivante : l'intensité qui pénètre
dans un corps conducteur décroît en progression géomé-
trique quand la couche traversée croît en progression
arithmétique (c'est une loi exponentielle inverse). Or
c'est justement la loi expérimentale.
Les inexactitudes de la théorie de
de la complexité des milieux réels, comparée à la
simplicité abstraite des milieux fictifs de la théorie.
Par exemple, l'opacité et la transparence sont toujours
imparfaites et relatives ; de même la conductibilité et
la propriété diélectrique. Le vide seul est assez simple
pour représenter le diélectrique parfait que suppose
la théorie.
57
Cours de
21 e leçon
Electrolyse
Lois de Faraday :
1°. Un courant de même intensité passant pendant
le même temps dans un même
la même quantité, quelles que soient la grandeur et
la forme des électrodes et de l'auge électrolytique, et
quelle que soit la situation de celle-ci dans le circuit.
2°. Dans un même électrolyte traversé pendant le
même temps par des courants d'intensité différente,
les quantités décomposées sont proportionnelles aux
intensités. (Courants dérivés, avec loi de Kirchhoff).
Courant variable :
3°. La même quantité d'électricité passant dans des
électrolyses différents y rompt le même nombre de
valences. Soit A le poids atomique d'un métal, n
sa valence ; la quantité d'électricité qui dégage 1 gramme
d'hydrogène dégage le poids
1 coulomb dégage
par suite :
et :
58
22 e leçon
Polarisation des électrodes
Soit
de la cathode ; la force électromotrice de polarisation est :
Les polarisations
contraire. La
à celle qui produit le courant ; de sorte que l'intensité
de celui-ci est diminuée ; elle n'est plus que :
La force électromotrice d'une pile est l'énergie commu-
niquée à l'unité d'électricité qui la traverse ; l'énergie
fournie par la pile en dt est :
Dans un circuit métallique, elle produit simplement
la chaleur de Joule :
Mais si le circuit comprend un voltamètre, une
partie de l'énergie est employée à décomposer l'électro-
lyse, en proportion de la quantité d'électricité qui passe ;
soit e' le coefficient de proportionnalité ; on a :
d'où :
Ainsi
est égale à la quantité d'énergie qu'il reçoit par coulomb.
59
Pour que le courant puisse passer dans le voltamètre,
il faut que
toujours une force électromotrice inférieure à celle
de la pile primaire qui la charge. La quantité d'élec-
tricité fournie par le courant secondaire doit être
égale à celle du courant primaire.
Dépolarisation spontanée : un voltamètre abandonné
à lui-même perd sa force électromotrice. Une pile en
circuit ouvert regagne sa force électromotrice normale.
Comme la dépolarisation spontanée se produit même
pendant le passage du courant, il s'établit un
équilibre entre les actions polarisantes et dépolarisantes
entre la
La polarisation est proportionnelle à la densité du
courant,
Elle est donc en raison inverse de la surface des électrodes.
Pour rendre une électrode impolarisable, il suffit de lui
donner une surface extrêmement grande par rapport
à celle de l'autre.
Quand On a vu que pour découper un électrolyte il
faut une force électromotrice supérieure à la
Si l'on met un voltamètre en communication avec une
pile trop faible (
60
fermeture du circuit, un courant instantané direct.
Si l'on sépare le voltamètre et qu'on le mette en com-
munication avec un électromètre, on trouve une
différence de potentiel précisément égale à la force
électromotrice de la pile. Ainsi, les deux
étant égales et contraires, le courant ne pouvait passer.
Si enfin l'on ferme le voltamètre sur un galvanomètre,
on constate un courant instantané inverse, et la
quantité d'électricité qui passe est égale à celle du
courant direct. Les 2 électrodes sont revenues au
même potentiel.
Ce phénomène est une polarisation proprement dite,
sans décomposition : en effet, il n'y a pas la moindre
bulle gazeuse dégagée (
on détermine l'ébullition d'une solution surchauffée
en un y produisant des bulles par l'électrolyse).
Tout se passe comme si les électrodes étaient deux
condensateurs en cascade, réunis par l'électrolyte
conducteur. La dépolarisation spontanée peut se
représenter par la faible conductibilité des lames
diélectriques, qui produit des fuites. Enfin la capacité
de polarisation des électrodes est analogue à la capacité
des condensateurs.
61
Helmholtz a expliqué ce phénomène par l'hypothèse
d'une couche double d'électricités contraires qui
se formerait à la surface de contact de 2 corps.
Cette hypothèse se vérifie par l'expérience : deux disques
de zinc et de cuivre, mis en contact, puis séparés,
sont électrisés, le zinc positivement, le cuivre
on le constate à l'électroscope.
A, B ; en plongeant tout près d'elles 2 fils de platine
a, b : ceux-ci en se polarisent pas, puisqu'aucun
courant n'y passe. La différence de potentiel entre
A et a est
l'électrolyte (mesurable au moyen des mêmes fils) est
la même, qu'il y ait ou non décomposition. Or on
admet que ce sont les ions qui transportent l'électricité ;
ils la transportent
force électromotrice est inférieure au minimum
nécessaire à l’électrolyse, les ions ne se dégagent pas
aux électrodes. et ne font que s'accumuler en aug-
mentant la couche double.
62
23 e leçon
Electrocapillarité
Quand on emploie des électrodes de mercure, la constante
capillaire de leur surface dépend de leur polarisation
(
de potentiel entre l'électrode et l'électrolyte.
De A en B, mercure : de B en A
C, eau acidulée ; le tube B
est capillaire. On emploie une
pile trop faible pour produire
l'électrolyse. La pression exercée par le ménisque en B a
pour valeur :
R rayon du tube)
et elle est mesurée par la différence de niveau de A en B.
Si B est cathode, le mercure baisse dans le tube capillaire ;
si B est anode, le mercure monte. Dans le 1 er cas, la
pression capillaire augmente, le 2 e, elle diminue ;
et comme R est constant (tube cylindrique), la constante
capillaire varie proportionnellement.
La surface B seule se polarise, la surface C est trop grande
pour se polariser. En effet, si l'on assimile les électrodes
à des condensateurs en cascade, elles auront la même
augmentation de charge ; la différence de potentiel
donc en raison inverse de la capacité,
63
Dans l'électromètre capillaire, la variation de pression
due à la dénivellation est insignifiante ; mais c'est
le rayon du ménisque qui varie, le tube capillaire
étant conique. A varie en raison inverse de R.
Pour déterminer la constante capillaire A en fonction
de la e, on ramène le niveau au zéro
(correspondant au cas où les 2 mercures sont au même
potentiel) en augmentant la pression (mesurée au
nanomètre) :
R étant alors constant,
On mesure d'autre part la différence de potentiel e.
On trouve ainsi que A augmente avec e, et atteint un
maximum pour
sensiblement parabolique :
Si l'on dépasse le maximum,
l'électrolyse se produit, une
bulle d'hydrogène se dégage
et interrompt l'expérience
Si l'on polarise la surface capillaire comme anode, A
diminue suivant une courbe qui prolonge la précédente ;
mais l'électrolyse se produit bientôt, et il se forme de
cristaux de sulfate mercureux qu'obstruent le tube.
64
Phénomène réciproque :
Si l'on vient à modifier
mécaniquement la surface
capillaire, elle se polarise
Le mercure forme un bouton en B, à l'orifice d'un tube étroit.
Si l'on agrandit la contact entre le mercure
et l'électrolyte, on constate (soit au galvanomètre, soit
à l'électromètre) que A est devenu négatif, et C positif.
L'inverse a lieu si l'on diminue la surface de contact.
Ce phénomène s'explique par l'existence de la couche double.
En effet, la couche double rend compte de la différence de
potentiel entre le mercure et l'électrolyte : car si l'unité d'électricité
traverse la couche double du positif au négatif, on effectue
un travail positif, donc le potentiel est plus grand du
côté positif. Supposons que le mercure possède la couche
positive, et l’électrolyte la couche négative. Le mercure
AB étant isolé, sa charge est constante, car il ne peut
y avoir passage d'électricité sans transport d'ions ; or
nous supposons qu'il n'y a pas électrolyse. Si la surface
B augmente, la capacité augmente, donc la différence
de potentiel diminue. Soit E la différence de potentiel
normale entre le mercure et l'électrolyte : elle devient
Si V est le potentiel du mercure AB, celui de l'électrolyte
65
BC sera
Dans ce cas, l'électrode C a un potentiel plus élevé
que l'électrode A, ce qui est conforme à l'expérience.
Dans le cas contraire, le sens du courant serait inverse.
On en conclut que le mercure est normalementà un
potentiel plus élevé que les électrolytes.
Quand on fait écouler le mercure par la pointe effilée
de l'électromètre capillaire, en faisant communiquer les
2 mercures à travers un galvanomètre, on constate un
courant continu qui va du mercure inférieur
au mercure supérieur. En effet, la goutte
en grossissant devrait se
polariser ; mais comme elle
communique avec le mercure
inférieur, elle produit un appel
d'électricité positive qui passe
par le galvanomètre. Inversement, il se produit autour de la
goutte un afflux d'électricité négative qui vient de la couche
inférieure ; la couche double inférieure s'appauvrit donc
insensiblement, mais la goutte en tombant lui rend les
quantités d’électricité qu'elle emporte avec elle, et la dépolarise.
Il y a donc un double mouvement d'électricité positive de
A en B et d'électricité négative de B en A,
66
L'énergie de ce courant provient du travail que la pesanteur
effectue contre les forces capillaires pour faire grossir et
détacher la goutte ; mais une fois qu'elle est séparée,
le travail de la pesanteur ne produit aucun courant.
Ce phénomène explique que le niveau de l'électromètre
capillaire soit extrêmement mobile quand les 2 mercures
sont réunis en court circuit, tandis qu'il éprouve une
sorte de frottement au de viscosité en circuit ouvert.
C'est que dans le 1 er cas, la surface ne se polarise pas,
et son déplacement donne lieu à un mouvement d'élec-
tricité. Dans le 2 e cas, quand la pression augmente, la
surface capillaire par l'ef et
par suite sa tension superficielle diminue ; le niveau
tend à remonter dans le tube, ce qui contrarie l'effet
de la pression qui tend à le faire descendre.
Les mêmes phénomènes se produisent au contact du
mercure et de différents électrolytes ; et aussi au contact
d'un amalgame de cuivre assez riche en cuivre pour
jouer le rôle d'une électrode de cuivre dans une pile.
laires à la surface de séparation de 2 électrolytes non
miscibles (solutions d'azotate d'urane dans l'éther et
dans l'eau), et il a observé des effets identiques (qualitativement,
non quantitativement).
67
24 e leçon
La constante capillaire de la surface de contact du
mercure et d'un électrolyte est une fonction de la diffé-
rence de potentiel, indépendante de la nature de l’électrolyte.
Voici l'expérience qui la lui a
suggérée. Le mercure monte
2 tubes capillaires où il est surmonté
d'eau acidulée. Si dans l'un d'eux
on met de l'acide chromique, on
voit
Mais si l'on fait communiquer les deux liquides par un
siphon ou un fil de coton imbibé, le niveau
même dans les 2 tubes. On admet que les 2 liquides sont
au même potentiel, et on en conclut que la variation de la
constante capillaire était due à une différence de potentiel.
Mais il n'est pas sûr que 2 liquides communiquants
soient au même potentiel (voir p. 73).
Lippmann a trouvé une relation entre la capacité
de polarisation, et la charge et les dérivés de la constante
capillaire par rapport à la polarisation.
Considérons l'appareil de la p.64, et supposons le système
à température constante. Son état dépend de 2 variables :
68
la polarisation e et la surface σ du mercure en B (c'est
la seule qui se polarise). La force électromotrice de la pile
est égale à la polarisation e. Quand la surface σ du
mercure augmente de dσ, le travail mis en jeu est :
Soit X la charge par unité de surface de la couche double :
Si d'autre part la force électromotrice augmente de ,
Si donc l'on fait varier à la fois la surface du mercure
et la force électromotrice, la variation de charge est :
Or la quantité d'électricité fournie par une pile à un
système est fonction des variables qui caractérisent
l'état de celui-ci, en vertu du principe de la conser-
vation de l'électricité ; en d'autres termes, dM doit être
une différentielle exacte. D'autre part, pour maintenir
la température constante, il faut fournir de la chaleur
au système : cela a lieu en général quand on augmente
une surface capillaire, car la constante capillaire croît
avec la température. La quantité de chaleur fournie est :
69
adσ est dû à la variation capillaire, bde à un phénomène
analogue à l'effet Peltier. L'énergie échangée
l'extérieur est :
d'où :
=
Formons enfin la différentielle de l'entropie :
Exprimons que dM, dU et dS sont des différentielles exactes :
L'équation (6) donne immédiatement :
En tenant compte de (4) et (6), la relation (5) devient :
X = -
d'où, en vertu de (4) :
Y = -
[N. B. La théorie de la couche double d'
que nous lui donnons. En outre, il n'y a pas tenu compte de la chaleur
70
mise en jeu ; mais on voit qu'elle disparaît de l'équation
( 5) en vertu de l'équation ( 6) qui traduit le principe de
l'entropie.]
On voit que la capacité de polarisation Y ne dépend que
de la différence de potentiel, et est indépendante de la nature
de l'électrolyte. C'est ce que
l'expérience ; il a même constaté que Y est indépendante
de la nature de l'électrode métallique.
X étant la dérivée de A par rapport à e s’annule
quand A atteint son maximum. Donc pour ce
maximum la couche double doit être nulle. C'est
ce que
la force électromotrice correspondant à ce maximum de A
n'est pas atteinte, une augmentation de la surface de la
goutte, servant de cathode ( p.64) produit un courant
sensible au galvanomètre. Mais quand la force électro-
motrice devient égale à
bouge plus quand on augmente ou diminue la surface
en B. Cela prouve que la couche double en B est nulle.
Par suite, le mercure AB est au même potentiel que
l'électrolyte BC : la seule chute de potentiel a lieu
en D ; soit x La cette normale
(le mercure D n'étant pas polarisé) ; on trouve que
x est égale à la force électromotrice de la pile. Ainsi
la différence de potentiel normale entre le mercure et un
électrolyte est
Ce résultat permet de résoudre une question pendante
depuis
potentiel était, dans sa pile, entre le zinc et le cuivre :
pour
Plus tard,
de l'avis de
de potentiel du zinc et du cuivre en mettant en contact
des disques de ces métaux : en les séparant, on trouvait
une différence de potentiel considérable. Mais on ne
tenait pas compte de la nature de l'air, qui jouait le rôle
de diélectrique.
Or si, dans l'expérience précédente (appareil de la p.64),
on remplacera le mercure par un amalgame de zinc riche
en zinc, et qu'on détermine la différence de potentiel normale,
on la trouve très faible :
On construit alors une pile avec
une électrode de mercure et une autre
en amalgame de zinc, où plongent 2 fils de platine ; l'électro-
lyte est de l'eau acidulée. Soient
des 2 électrodes ; on l'identité suivante :
72
Or on connaît :
et :
On mesure D'autre part,
force électromotrice de la pile, qu'on mesure directement.
Il vient :
Le second membre se trouve égal à
On en conclut que :
Ainsi la différence de potentiel normale entre le mercure
et le zinc est beaucoup plus grande qu'entre le zinc
et l'électrolyte. Il doit en être de même pour le cuivre
(au lieu du mercure).
Pour mesurer la différence de potentiel normale entre
le mercure et un électrolyte, on peut employer l'électro-
mètre capillaire, en y remplaçant l'eau acidulée
par l'électrolyte à étudier. On cherche
motrice qui correspond au maximum de la tension
superficielle : c'est la différence de potentiel normale.
Cette méthode a été employée par M.
Ils ont aussi déterminé la différence de potentiel
normale entre 2 électrolytes, par la méthode précédente :
ils forment une pile entre les 2 électrolytes, séparés par
une cloison poreuse, et y plongent 2 électrodes de mercure.
73
On mesure directement la force électromotrice :
Connaissant déjà
On a ainsi trouvé qu'entre l'eau acidulée pure et l'eau
acidulée contenant de l'acide chromique, il n'y a pas
de différence de potentiel. Ce fait justifie après coup
l'expérience de
L’électrolyse commence au moment où la couche
double devient nulle, où par suite l'électrode est au
même potentiel que le liquide. Elle ne commence pas,
en général, en même temps aux deux électrodes, parce
que l'une se polarise plus vite que l'autre : on peut
même supprimer l'un des électrodes et mettre l'autre
avec une machine électrique : les cations par
sur l'électrode négative, tandis que les cuivres forment
une couche positive à la surface du liquide.
Dans l'électromètre capillaire, quand on a dépassé le
maximum de la tension superficielle, on voit se former
des bulles d'hydrogène au contact de la cathode, mais
plus ou moins tard. Cela tient sans doute à ce que
l'hydrogène forme avec le mercure un composé insttable,
qui se dissocie au contact des bulles. Pour le vérifier,
on porte brusquement la force électromotrice à une
valeur très supérieure à la différence de potentiel normale,
de manière à produire une bulle d'hydrogène au contact
de la cathode, puis on redescend au-dessous de
la bulle reste stationnaire. Mais dès qu'on dépasse la
valeur normale, on voit la bulle grossir, ce qui prouve que
l'électrolyse se produit.
On peut aussi observer l'intensité
du courant au galvanomètre. Tant
que la force électromotrice est inférieure
à
mais quand la force électromotrice dépasse
courant augmente rapidement d'intensité.
du même métal que l'électrolyte, elles ne se polarisent pas.
Il faut en conclure qu'un métal a le même potentiel
qu'un sel de ce métal.
pour déterminer la force électromotrice minima néces-
saire pour décomposer l'eau acidulée au moyen d'une
très petite électrode (fil de platine dans un tube de verre
qui ne laisse à nu que l'extrémité). Il faut que la
polarisation atteigne
Donc les ions ne se dégagent pas au-dessous de cette valeur.
25 e leçon
Mesures électromagnétiques
Loi de Kirchhoff, relative aux circuits dérivés.
Soit AB une branche d'un circuit dérivé, V 0 le
potentiel en A, V, le potentiel en B ; R sa résistance,
I l'intensité du courant qui la traverse, et E la
positivement dans le sens AB, E la force électromo-
trice intercalée dans cette branche, comptée posi-
tivement si elle donne naissance à un courant de
sens positif : la 2 e loi de Kirchhoff se traduit par
la formule :
Table des matières
Cours d’électricité de