V. E. Mauduit.
1.
Notions Préliminaires.Deux sortes de quantités se présentent dans l'analyse :
les quantités constantes et les quantités Variables.
Si deux variables sont liées entre elles par une Relation telle
l'une recevant un accroissement, l'autre éprouve un changement
d'état correspondant, on dit que ces deux quantités sont
fonction l'une de l'autre. - De ces deux quantités, celle qu'on
regarde spécialement comme recevant des accroissements arbi-
-traires s'appelle la Variable Indépendante, l'autre, dont
les variations dépend . ainsi de celle de la première, s'appelle absolument la Fonction.
Une fonction peut dépendre d'une ou plusieurs variables
indépendantes : Ex. d'Eq. d'une courbe
" " d'une surface
Remarquons que, dans ces définitions, rien n'indique
que l'on sache exprimer au moyen de lignes algébriques la
relation constante qui unit deux variables. Ainsi, l'élas-
-ticité de la vapeur d'eau est une fonction de la tempéra-
-ture, la longueur de la circonférence est une fonction du
Rayon, bien qu'on ne connaisse pas exactement ces fonc-
-tions : on les a seulement déterminées approximativement.
Cela pourrait conduire à distinguer les Fonctions Analytiques
et les Fonctions Empiriques.
2.
Les premières, les seules qui nous occupent, se séparent
elles-mêmes en fonctions Explicites et fonctions Implicites.
On distingue encore les fonctions algébriques et les
fonctions transcendantes.
Il y a encore des fonctions de fonctions :
Une fonction est dite Continue entre deux Limites a et b
lorsque chaque valeur intermédiaire de x, α par ex., donne pour
la fonction f(x) une valeur f(α) réelle et finie, et qu'en
outre, si l'on donne à x un accroissement β, la diffé-
-rence entre les deux états de la fonction, ou son accroissement
Une fonction est Discontinue dans le cas contraire.
ainsi les fonctions
parce que, pour certaines valeurs de x, elles deviennent
Infinies ou Imaginaires.
L'autre sorte de discontinuité est plus rare: elle se rencon-
-tre alors que la fonction passe brusquement d'un état
à un autre, tout en restant finie ou réelle: par ex.
passe brusquement de de 0 à 1 quand x, croissant, atteint
et dépasse la valeur de
Du reste, en général, les fonctions discontinues ne le sont
que pour certaines valeurs particulières de la variable Indé-
-pendante.
Il y en a pourtant qui le sont dans toute l'étendue
de leur cours, par ex. celle-ci
3.
Si je fais
valeurs très-rapprochées de x qui donnent y réel, on peut
toujours trouver une Infinité de valeurs de x pour lesquelles
y est Imaginaire.
Bien qu'il n'y ait pas d'accroissements vérittables pour
les fonctions Imaginaires, il arrivera qu'on considère des fonc-
-tions de la forme
et que l'on parle de leur continuité. - Une pareille fonction est
dite continue quand les deux fonctions réelles f(x) et y(x)
le sont elles-mêmes.
On appelle Limite d'une quantité variable, une
grandeur finie dont la variable s'apporche Idéfiniment,
de telle sorte que la différence peut devenir plus petite que
toute grandeur assignable, sans cependant jamais être
nulle.
On sait que
Si deux quantités variables sont constamment Egales en
s'approchant de leur valeur Limites, ces limites sont les mêmes ;
Si deux quantités variables sont constamment Egales
dans tous leurs Etats de Grandeur, et que l'une d'elles ait
une limite, l'autre a la même limite.
En Général :
4.
Soit F(x,y..z) et f(x,y..z) deux fonctions toujours
égales pour toutes les valeurs de variables x,y..z, de mani-
-ère que toujours on ait F(x,y..z) = f(x,y..z), et suppo-
-sons que ces variables tendent simultanément vers de certaines
valeurs Limites a,b,..c : je dis que l'on a
F(a,b,..c) = f(a,b,..c)
En effet, F et f, étant des fonctions Continues, prendront
des accroissements aussi petits qu'on voudra pour des accroisse-
-ments entièrement petits des variables. Si donc on conçoit
que ces variables prennent des valeurs se rapprochant de plus
en plus des Limites a,b..c, les fonctions elles-mêmes diffé-
-reront de moins en moins des valeurs F(a,b,..c), f(a,b,..c),
et en différeront d'aussi peu que l'on voudra, de façon que
ces valeurs seront leurs limites respectives. D'ailleurs,
quelques près qu'elles soient de ces limites, ces fonctions sont
supposées égales entre elles : donc leurs limites le sont éga-
-lement, et F(a,b,..c) = f(a,b,..c)
Telle est la proposition fondamentale de la
Limites, qui consiste elle-même à remplacer les Quantités
dont on veut trouver la Relation par d'autres plus Sim-
-ples, variables, et s'approchant Indéfiniment des premières.
on cherche la Relation qui unit ces quantités auxiliaires,
et , quand on l'a trouvée, il suffit d'y remplacer
chacune des variables par sa Limite.
Un Infiniment petit est une quantité vari-
-able qui a zéro pour limite, et qu'on considère dans le
voisinage de cette Limite. Un Infiniment petit n'aura
jamais de grandeur fixe : c'est essentiellement
une quantité variable.
Commençons par établir quelques principes Généraux
sur les Infiniment petits.
5.
Un infiniment petit peut avoir avec un autre
rapport que l'on veut. Ce rapport peut être fixe ou varia-
-ble, peut même être Infiniment petit ou Infiniment grand.
Soient a et b deux Infiniment petits. Quand la Limite
du rapport
petits du même ordre.
Si
rapport à a : c'est ce qu'on appelle un Infiniment petit du Second ordre
Mais AP est du 2 e ordre, car
ou
Donc
et le Sinus verse est Infiniment petit par Rapport à la
corde.
En Général, si l'on considère plusieurs Infiniment petits
a,b,c,d.. tels que, l'un d'eux étant une fois fixé, tous
les autres s'ensuivent ; si l'on a
Infin. pet.
du 2 e ordre ; si e. ordre, ..etc. :
Un Infiniment petit d'ordre n est une quantité telle que
son rapport à un Infiniment petit d'ordre n-1 a pour
Limite zéro.
Si nous représentons par α un Infiniment petit
du premier ordre, et pour A une quantité finie,
l'expression
6.
représente le type le plus Général d’un Inf. petit de même
ordre ε ayant zéro pour Limite.
Soit maintenant x le type d’un Infiniment petit du
2. ordre. on doit avoir
[Formule à transcrire]
De même, le type Général d’un Infiniment petit d’or.
.dre n sera
[Formule à transcrire]
Si l’on considère une somme d’Infiniment petits
[Formule à transcrire]
[Formule à transcrire], la somme de ces Infiniment petits est elle-
-même un Infiniment petit de l’ordre le moins élevé n.
En effet, cette somme peut s’écrire :
[Formule à transcrire]
ou
[Formule à transcrire]
δ ayant zéro pour Limite.
Théorème. – Lorsque deux quantités a, b, sont
Infiniment petites, et que [Formule à transcrire], leur différence
est infiniment petite par rapport à chacune d’elles.
En effet, posons [Formule à transcrire]
et divisons par a ; il vient
[Formule à transcrire]
d’où
[Formule à transcrire]
[Formule à transcrire]
donc δ est Infinim t. petit par Rapport à a, et l’on