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Br
2r
Notre cours est un cours d'histoire moderne,
Précédents de la société moderne. c'est à dire d'abord un cours du moyen âge.
Car on ne peut comprendre l'histoire moderne
sans le moyen âge. L'histoire moderne c'est à
dire les 3 drs derniers siècles ne sont qu'une négation
du moyen âge ; celle c'est une lutte qui n'est
pas encore achevée; c'est tout au plus si elle
s'achève maintenant. C'est donc du moyen âge
dont il s'agit. Nous savons parfaitement d'où
nous venons ; où nous allons, nous l'ignorons.
Mais avant même de donner les traits gaux généraux
de l'hist. l'histoire du moyen âge nous ne pouvons nous
dispenser de montrer comment il se rattache
à l'âge précédent. Bon gré, mal gré il faut
dire un mot de l'empire Romain. En effet dans
ce moyen âge où nous allons entrer, la
moitié des éléments sont Romains ; un côté
Romain, un côté barbare, c'est le moyen âge.
Beaucoup de raisons se réunissent pour nous
inviter à parler encore de Rome. Il faut
rattacher notre cours de cette année au cours
de l'année précédente. Enfin l'histoire du moyen
âge ne doit être pour nous surtout une l'histoire
de France; et parce que la France le mérite;
et parce que nous sommes Français. Or nous
parlons une langue Latine; le droit Romain
présomine dans nos lois; enfin notre France
est surtout Romaine.
société Romaine
de la société Romaine. Nous avons vu comment
Rome a successivement adopté les diverses races
de l'Italie et résumé en elle leur génie différent.
c'est là la supériorité de Rome sur la Grèce. Le
monde Grec est tout exclusif. Non seulement il
repousse les barbares, mais chaque cité hait la
cité voisine, et ne s'accorde presque jamais avec
elle. Jamais les Ioniens et les Doriens n'ont pu
se réconcilier pas même sur les ruines, de leur
patrie commune. Il y a là deux éléments séparés;
toujours ennemis implacables. A Rome au contraire,
les mêmes murs contiennent +
d'une part l'élémant patricien Etrusque; de l'autre
l'élément plébéien latin. Ces deux élément éléments luttent
entre'eux, mais c'est une lutte légale; le sang
ne coule enfin que fort tard sur la place
publique. On se fait la guerre par des lois
presque jamais par la violence. De là ce beau
fait, qui est l'originalité même du génie de
Rome; le droit civil, qui fut à Rome un
résultat nécessaire de la lutte entre les deux
partis. Deux races, deux factions qui se fesaient
la guerre par des lois, étaient bien obligés de
déterminer avec précision les droits des individus.
L'esprit de parti pouvait faire commettre une
foule d'injustices contre les particuliers; c'est ce
qui fut prévenu par le droit civil. En Grèce
qu'y avait-il besoin de droit civl. Les Ioniens
habitaient seuls Athènes, ils n'avaient pas à se
prémunir contre une raie ennemiie. Les riches et
(1)
pendt. pendant la guerre du Péloponèse. Voy.
encore [illisible]. VIII.21 et 65.66.70.
équilibre de Rome entre les deux partis ; jamais
on n'y vit aucun compromis. Les riches lorsqu'ils
étaient les plus forts se gardaient bien de donner des
lois aux pauvres sur lesquelles le pauvre aurait pu
s'appuyer; et les pauvres, encore bien moins,
lorsqu'il l'emportaient à leur tour. A Rome une
balance entre les partis était nécessaire, et elle ne
pouvait s'établir que par le droit.
Quant au point de vue politique de Rome;
il n'est pas moins original. Son type c'est la
famille. Le père de famille est la seule personne
de la famille, les autres sont des choses. Ainsi Rome
agît
père de famille. Elle envoie ses colonies au loin,
mais en conservant sur elle la haute domination
politique.
Rome appelle aussi dans son sein, si l'on peut
le dire, des colonies étrangères; elle reçoit des citoyens
nouveaux auxquels elle accorde des croits analogues
aux siens.
C'est tout à fait le jeu de la famille et de
la société Romaine. Adoption, émancipation, c'est
là son caractère général. Ainsi tandis L'adoption
pour les minicipes, l'émancipation pour les colonies.
Ainsi tandis que la cité Grecque envoye toujours des colonies indépendantes au loin sans jamais
se recruter, Rome alternativement, co. un corps
bien organisé, aspire et respire. C'est un organisme
Ecole normale supérieure Estampille de la bibliothèque
vivant; c'est la vie elle-même. Les cités Grecques ne
s'alimentent pas. Aussi voit-on le monde Grec
se disperser continuellement, et languir à la fin
de sa dispersion. Rome au contraire doit durer,
doit vivre une vie de nation. Elle périra parce que
tout périt, mais elle -vivra une
est un vérittable organisme vivant. Toute l'antiquité
peut se résumer en ce peu de mots.
Remarquons la moralité de tout ceci. Le monde
Grec a péri par ce qu'il avait d'injuste. C'était
un monde d'exclusion. Rome a ouvert son sein à
toutes les nations; ç'a été la cause légitime de sa
puissance et de sa force. Tout système dure par
ce qu'il a de juste, périt par ce qu'il a d'injuste.
Telle est la loi du monde. Voyo
périra par ce qu'elle a d'injuste
suffisait au développement de l'humanité. Voyons
ce que ce monde avait d'injuste. Ce sera le principe
de sa dissolution. Rome est une cité, ce n'est pas
un peuple. Tous les états de l'antiquité sont des
cités et non des peuples. Un peuple n'est pas
renfermé dans des murs: il est appliqué également
à la terre, il tient à la terre, il y a des racines.
Les Romains ne sont pas appliqués fortement
à la terre: ils se renferment volontiers dans les
bornes de la cité. A la vérité il y a de l'agri-
culture en Italie; même, à une certaine époque,
de l'agriculture par les hommes libres. On sortait
le matin de la ville pour travailler aux champs;
on y rentrait le soir. C'est la vie Italienne
encore de nos jours; c'est une vie toute urbaine.
La population+,
population (et je te prouverai [rature]
pour l'antiquité) était cette population était sacrifiée
par ce système. Elle est sans droits ; les villes seules
ont des droits. Bonne est une ville, une municipalité
qui par la force de ses armes a réuni toutes les munici-
palités du monde. L'empire Romain se compose
d'une foule de petits états divers génie divers,
de langues et de législation différentes, qui ont
été force
Romain, par la force militaire. Des éléments aussi
divers, conservant long-temps longtemps sous Rome un
caractère particulier devaient tendre sans cesse à
se séparer ; il était très difficiles de les tenir
fortement réunis.
Rome a rendu un très-grand service au
d'unité. Son empire contenait vers l'Occident toutes
les tribus barbares des Espagnols et des Gaulois;
il contenait aussi l'Orient, et aussi ce monde de la
Grèce dispersé dep. depuis
cela seul l'absout sauva le genre humain, du
plus grand danger de dissolution universelle où
jamais il se soit trouvé; c'est la domination
des armées mercenaires que le genre humain fut
sur le point de subir un instant sous les
successeurs d'
pour long-temps longtemps, lorsque les Barca sous le
nom de Carthage et malgré elle fondèrent cette
Estampille puissance flottante mais terrible qui s'étendait
depuis Cadiz jusqu'à Rome, et - qui fut dans
l'ancien monde l'époque de la perfection de l'art
militaire. Cette puissance caractérisée par
un instant réunir l'Espagne, l'Italie, et Carthage
et comme
ne pouvait résister. C'est la grande gloire de la 2e.
guerre punique; elle sauva le monde c'est qu'avec
des armées nationales Rome sauva le mondes des
armées mercenaires.
et on sait comment
foule de peuples divers, qui sans cesse tendaient à
se séparer.
la société
devint très grand. Il était temps que la e.
Tous ces proconsuls ne pouvaient tarder à avoir
des idées d'indépendance. Par exemple on voit t.
séparer. Ainsi
l'Orient,
ce que Constantin exécuté 300 plus tard; de
transférer le siège de l'Empire en Orient, à
Alexandrie. C'est une très grande et très belle vue.
Mais elle venait trop tôt. L'occident était encore
trop fort pour supporter un tel outrage. L'Orient
fut la perte d'
bien immense pour l'humanité; il empêcha la
dissolution du monde Romain pendant 400 ans;
il détruisit, broya toutes ces nationalités de provinces,
établit partout de ≠ l'uniformité de jurisprudence, de
langue, de religion.
On doit sourire de voir appeler le 1.r premier siècle de l'empire
Romain, le commencement de sa décadence. Il est bien
sûr qu'il la précéda. L'automne ne précède-t-il
pas l'hiver? Faudrait-il le supprimer pour cela?
C'est l'automne qui donne le fruit. Et ce fruit
pour Rome, c'est le principat l'unité, du monde, et
le moyen de cette unité, c'est le principat. C'est un
système magnifique. Plusieurs hommes éminents contribuèrent
à l'établir. Pour ne parler que des fondateurs, citons
et
Contentons-nous de dire en passant qu'il faut se
former de
l'opinion commune.
L'ère chrétienne, où nous voici arrivés, est le point de
séparation, le lien de deux mondes. Nous voyons dans
l'enfer de
cercle, se trouvant au centre de la terre, qu'il est
obligé pour une continuer sa route de mettre sa
tête ou il avait les pieds. et de remonter dans
un aut C'est ainsi qu'à l'époque du christianisme, une
conversion brusque et subite semble avoir lieu dans
l'univers. Je dis semble avoir lieu; car enfin tout
s'explique par le progrès. C'est le moment le plus
poétique de la vie de l'humanité.
Nous voudrions bien nous arrêter au premier siècle;
car enfin c'est le paradis sur la terre; mais il faut
passer le berceau du christianisme, arriver promptement
x aux devastations des barbares, épuiser le monde féodal,
et arriver à la sueur de nos fronts jusqu'aux temps modernes.
Tout à l'heure nous parlions de la formation de la
Ecole normale supérieure estampille
5v
société Romaine, nous avons parlé ensuite de la formatὼn formation
de l'empire Romain Mais il ne faut pas croire que la
cité et l'empire reposent sur la même base. L'empire
n'est rien moins que la destruction de la société Romaine,
et l'admission de l'univers entier dans les murs de Rome.
Cette société se compose de l'agrégation des divers éléments Italiens.
Par conséquent à mesure que l'empire se forme, la Invasion des éléments étrangrs. étrangers société se déforme. L'introduction des éléments Etrangers
commence aussitôt après la 2e. Guerre punique. La Grèce
envahit Rome. Il y eut alors, dit T. Live Tite Live, un changement
extraordinaire dans les normes et dans les Dieux. La Grèce
entre dans Rome malgré caton et tous les partisans
de la vieille société; elle entre avec l'héroïsme grec de
Scipion, le génie d'Ennius, et les diverses sectes de [illisible].
Une nouvelle religion s'établit. Un siècle après T. Live Tite Live
Juvénal nous dit: In Tiberim defluxit Orontes. Rome est
alors envahie par l'Orient, après l'avoir été par
la Grèce, et avant de l'être par le Nord. La conquête
de la Grèce par les Romains n'a fait qu'aller au devant
de l'invasion Grecque; de même Pompée ax mené les Romains en Orient au-devant de l'invasion Syrienne. Les vainqueurs ont conquis les corps des vaincus, les vaincus ont conquis les esprits des vainqueurs.
Tout ce que je ns nous. venons de dire se trouve en quelque
sorte figuré matériellement, et symbolisé historiquement
par le fait palpable et grossier de l'invasion du
trône impérial par les diverses provinces, qui
se succèdent pour y placer quelques-unes des leurs.
Voyons en effet la suite des empereurs Romains.
La 1re famille est celle des Césars, famille toute
romaine, patricienne s'il en fut, qui remontait jusqu'aux
Troyens c.à.d c'est-à-dire à l'origine pelasgique de Rome; rien
de plus national que les Césars. Ceux qui viennent
même ensuite ne sont plus patriciens; ils ne sont pas
même Romains. Les Flaviens ne sont qu'Italiens:
Ils tirent leur origine de Reate, le vieux berceau
de la nation Sabine. Au 2e. siècle celui des Antonin
ce ne sont pas même des Italiens. Trajan et Adrien
sont Espgnol d'origine. Voilà donc des Provines qui
envoient déjà des Empereurs. Ce sont d'abord les
prov. provinces d'Occident; on connaît la préeminence de
l'Occident, c'est le côté de l'héroïsme. Quels empereurs !
Ils n'apportent pas, il est vrai, d'idées nouvelles, mais
ce sont les plus grands et les plus beaux caractères
de l'Antiquité; ils n'apportent à Rome que leurs
vertus.
Les idées nouvelles viennent de cet Orient si méprisé
qui un peu auparavant avait attiré et fasciné si
puissamment Antoine, et causé sa ruine. Au 3e.
siècle arrivent enfin les empereurs Orientaux. Le
1.e est Septime Sévère, Africain de naissance, mais
marié à une Syrienne, de sorte que ses fils Caracalla
et Géta sont au moins syriens par leur mère.
Combien alors les Idées Orientales vont affluer dans
Rome.
Quelles sont ces idées? D'abord quelle est la
forme de l'Orient? C'est invariablement la forme
religieuse. Ainsi l'Orient introduira dans Rome
ses religions. Et voici celles qui en effet arrivent
à Rome à cette époque. Prenons-les par les faits
extérieurs et par l'apparence la plus matérielle;
enfin coe le peuple les prenait. D'abord nous voyons
arriver en mendiants les prêtres de la bonne déesse;
se tailladant les bras et les cuisses, dansant des danses
frénétiques, ils chantent dans des chants que
personne n'entend les louanges de la bonne déesse
et d'Atys, Atys mort et ressucité; ils promènent
6v
à travers les villes Romaines les lions de
de l'Egypte le mystérieux
Sérapis mort + c'est encore un culte de la vie et de la mort+ et ressucité. + Mais ces religions ne
contiennent aucun élément moral. Il n'y a là que
dans la forme une ressemblance imparfaite avec
le christianisme. La mort mène la vie, la vie mène la
mort; la nature les réunit peut-être dans une
commune indifférence. Notre humanité n'est peut-
être qu'une vaine fantasmagorie, sans réalité et
sans but. Le plaisir du moment, et les jouissances
brutales voilà le corollaire de ces religions pour la
plupart de leurs adorateurs. Mais il y a au
de dans de nous des besoinns que le plaisir ne
satisfait pas, ne remplace pas dans le cœur des
hommes. Alors on alla chercher jusque dans la
Perse un culte de la vie et de la mort, mais
qui a au moins un commencement de moralité.
Le culte de Mithra Mithras gagna beaucoup
d'esprits à Rome. On connait le symbole de cette
religion; c'est le sacrificateur égorgeant le taureau.
Sous le Capitole même, sous le temple de Jupiter
Opt. Max. était creusé un autre, chapelle souterraine
consacrée au culte de Mithra. Ainsi les Dieux
de Rome étaient encore orgueilleusement assis
dans leurs temples; et ces temples étaient déjà
ruinés par les religions de l'Orient.
Mais une religion bien plus mystérieuse, bien
plus profonde croissait invisible, et devait les
remplacer toutes. Ici encore nous trouvons le
culte de la vie et de la mort, enseigne commune
des religions de l'Orient. Mais il y a de grandes
différences. Ici c'est un Dieu qui meurt volontairement
pour l'homme; ce n'est pas ce Dieu multiple, ce
dieu actif et passif à la fois, ce dieu indifférent du
Panthéisme. Ici Dieu s'est fait homme. Et, si la
Grèce avait été un immense perfectionnement en
donnant à ses dieux la perfection de la beauté
humaine, combien est-ce un perfectionnement plus
grand d'avoir élevé la divinité à la perfection
morale [rature] l'humaine, et d'avoir fait de la
divinité non plus un bien commun de la
nature matérielle, mais un type de toute
perfection. Le genre humain tomba à genoux,
et, sauf les interprétations légitimes que la science
doit donner, le genre humain doit y rester.
La science di St. Clément d'Alexandrie, c'est
la démonstration de la foi. Nous retournerons
la proposition et nous dirons, la foi c'est la
science à démontrer (1).
Voilà donc toutes les religions de l'Orient dans
l'Empire. Rome qui se flattait d'imposer sa
personnalité, reçoit quelque chose de plus fort.
A ce caractère d'universalité
d'imposer au monde par la force de son
bras et de son droit, est substitué une universalité
spirituelle, qui croît tous les jours aux dépends
de l'autre. Toutes les religions de l'Orient arrivent
coe un dissolvant tout puissant. On s'est demandé
si le christianisme avait renversé l'empire Romain;
et on a essayé gravement de l'en disculper.
Mais nous dirons nous qu'il a bien fait, et que
c'est son plus grand titre de gloire. Enfin l'Idéal de l'Orient
7v
Voilà donc les religions de l'
Enfin
l'Idéal de l'matériel
et sensuel, c'est
un type de l'universalité et de l'indécision qu'avait
alors le génie oriental. On sait qu'il réunit dans la
chapelle de son palais les images des fondateurs
du Judaïsme, du Christianisme, et de l'Hellénisme,
gourverné par une femme, c'était la mère de l'empereur.
Sous cette femme gouvernait un jurisconsulte Grec ou
Romain d'esprit, Phénicien de naissance,
L'empire
exacte et intelligente, et en même temps par une
indécision religieuse.
l'
ou réclamer bien vite. Après ce doux et pacifique
empereur nous voyons un souverain de 7 pieds de
haut, mangeant 40
d'une seule main un char lancé par deux
chevaux. C'est
l'armée, Thrace de naissance, Goth de nation. Il ne
savait même pas le latin. Nous rencontrons déjà
l'invasion des barbares dans cette invasion du trône
par un barbare. Après
ans. L'empire tombe en dissolution. Les invasions
qui vont détruire
symbolisées par un empereurs Goth, et un empereur
Arabe.
8r
I.4.
C'est une prophétie, une figure de
l'empire ne fera-t-il pas un effort, ou ne tachera-
t-il pas de vivre encore. D'où tirerons-nous les
nouveaux empereurs qui marqueront
L'
c'est maintenant le tour des provinces du centre.
De l'
sauvent l'empire et lui rendent son unité: c'est
Mais il faut que cet empire se sépare. L'
plus
enchaîne au même joug.
un
l'empire, et il en [rature] part [rature]
aura l'
la pensée;
contrée de la force. C'est donc l'
Car pour lui c'était vaincre que de se séparer.
C'est là sa victoire politique; mais ce n'est point
assez. L'
complètement vaincu qu'après avoir imposé la
sienne.
pour un instant afin de lui imposer le
christianisme. Mais la séparation suit bientôt.
Malgré
de nouveau l'empire. Les lois de l'
ne seront plus en vigueur en
unité de droit est détruite. C'est là la vraie
séparation de l'empire.
8v
révolutions de l'empire Romain. La chose importante
était de montrer que bien avant d'avoir conquis long-temps avant la conquête
l'empire, les étrangers
de l'empire par les barbares, le trône fut conquis
par toutes les provinces successivement. Quand
toutes euent fourni des empereurs, les barbares
arrivèrent pour le renverser, et
successivement à toutes les nations.
par les traits extérieurs. Mais nous n'avons pas
vu comment sous cette société un bien autre
mal la travaillait. Tout ce que nous avons dit
ne regarde que les hommes qui comptaient
comme homme. Mais la plus forte partie de
l'humanité était au rang des choses. En un
mot nous n'avons pas parlé des esclaves.
La race Indo-Germanique pour ne parler
que de celle là, est une race guerrière du moins
originairement.
l'industrie,
c'est la guerre. Par la guerre non-seulement les
choses des vaincus appartenaient aux vainqueurs,
mais encore les personnes leur appartenaient aussi
et tombaient au rang des choses. C'est là le
fondement primitif de l'esclavage.
L'esclavage est un mal qui ronge à la
fois les 2 personnes atteintes, le maître est
l'esclave. Le maître est disposé par l'esclave
de mener une vie active et industrieuse.
L'esclave tout entier au profit du maître perd
9r
la plupart de ses facultés intellectuelles; et par cela
qu'il cesse d'être homme et devient une chose,
il n'est plus traité
de vivre animal homme lui sont d'abord
refusés. Il est d'abord traité
et alors il périt. L'esclavage ronge les races
auxquelles il s'applique. Voyez
le monde ancien. C'est un vérittable cancer
auquel il faut jeter sans cesse de la chair
nouvelle et qui la dévore de suite
sont les vieilles races, les Pélages et les colonies
Phéniciennes qui avaient commencé l'industrie.
Elles deviennent esclaves et disparaissent. Parmi
les vainqueurs les tribus fortes assujétissent les
tribus faibles. Ces dernières disparurent aussi.
Enfin même dans les tribus du vainqueur,
chez les Romains par exemple l'introduction
de l'esclavage fit disparaitre peu à peu les
hommes libres. Le riche n'ayant pas besoin
du pauvre, le pauvre devenait
et finissait par arriver à un degré de
pauvreté qui ne comportait pas même l'alimen-
tation. Le riche s'enrichissait toujours, et le
pauvre s'appauvrissait toujours. finissait par D'abord il ne prit plus de
mourir de faim
famille; ensuite il périt. Ainsi chez les vainqueurs
des vainqueurs du monde ancien l'esclavage
fit périr les hommes libres. Par qui les rempla-
çait-on? On allait enlever des hommes sur les
côtes de l'
la traite des Blancs. Peu à peu ces provinces
9v
se dépleuplèrent. Au lieu d'esclaves orientaux
on alla dans le Nord. Les orientaux étaient
industrieux; on ne trouva dans le nord que
des esprits bruts et grossiers. Dès lors l'art tomba;
puisque l'art était aux mains des esclaves. Les
pas ménagés: les
n'était pas besoin de s'inquiéter d'eux pour
puisqu'on pouvait sans cesse en acheter. Mais
à la fin l'empire Romain s'affaiblissait. Les
hommes du nord au lieu de fournir des
esclaves en fesaient-eux mêmes
dans l'empire. De là une dépopulation sans
limites.
Ainsi la société Romain se dissout à la
fois sous le rapport religieux et politique
et sous le rapport matériel,
hommes manquent. Il faut un autre peuple,
pour remplacer les peuples détruits.
Grand et terrible sujet, auquel ni
3 époques: Formation, Conquète de Rome
par les idées Grecques
Conquête de N. ni (1) n'ont encore touché puisqu'ils
n'ont parlé ni du droit ni de la religion, ni
de l'esclavage. †
1ère leçon (notes d'un grand élève) note de la main du bibliothécaire
10r
Lien qui attache l'histoire du moyen age à l'histoire
L'histoire du moyen-age; sans l'une on ne peut comprendre
l'autre. L'histoire moderne, c'est à dire les trois der-
niers siècles ne sont qu'une négation du moyen age; c'est
une luttre contre le moyen age, lutte qui s'achève à
peine maintenant. Nous savons parfaitement d'où nous ve-
nons; où nous allons, nous l'ignorons.
se rattache à l'histoire romaine.
toire du moyen age; mais avant tout nous devons montrer
comment il se rattache à l'age précédent. Bon gré mal gré
il faut dire un mot de l'empire romain. En effet dans
ce moyen âge où nous allons entrer la moitié des élé-
mens éléments sont romains: un côté romain, un côté barbare
c'est le moyen age. Beaucoup de rasons se réunisse
pour nous inviter à parler encore de
rattacher le cocons de cette année au cours de l'année
dernière; enfin l'histoire du moyen age doit être pour
nous surtout une histoire de france et
france le mérite et
Or nous parlons une langue latine; le droit romain
prédomine dans nos lois; enfin notre france est romaine.
de la société romaine et comment
10v
génies différents. C'est là la supériorité de
la
il repousse les barbares, mais chaque cité hait la cité
voisine et ne s'accorde presque jamais avec elle. Jamais
les Doniens et les Doriens ne se réconcilièrent, pas même
sur leur ruine commune. Il y a là deux
toujours ennemies implacables. A
mêmes murs contiennent, il est vrai, deux principes ennemis,
d'une part l'élément patricien, étrusque, de l'autre l'élément
plébéien, latin. Ces deux
est égale, et le sang ne coule que fort tard sur la place pu
blique. On se fait la guerre avec des lois, presque jamais
par la violence. De là ce beau fait qui est l'originalité
même du génie de
un résultat nécessaire de la lutte des deux partis. Deux races,
deux factions qui se faisaient la guerre par des lois
étaient bien obligés de déterminer avec précision les droits
des individus. L'esprit de parti pouvait faire commettre
une foule d'injustices contre les particuliers; c'est ce qui
fut prévenu par le droit civil. En
besoin de droit civil. Les Doniens habitaient seuls
ennemie. Les riches et les pauvres dominaient alter-
nativement avec une égale violence. Jamais on ne vit en
mais on n'y vit aucun compromis. Les riches, lorsqu'ils
étaient les plus forts, se gardaient bien de donner des
11r
lois sur lesquelles le pauvre aurait pu s'appuyer, et
les pauvres encore moins lorsqu'ils l'emportaient à
leur tour. A
était nécessaire, et elle ne pouvait s'établir que par
le droit.
pas moins original: son type, c'est la famille. Le père
est la seule personne de la famille; les autres sont des
choses.
tion du père de famille. Elle envoie ses colonies au loin,
mais en conservant sur elles la haute domination politique.
lonies etrangères: elle reçoit des citoyens nouveaux aux quels
elle accorde des droits analogues aux siens. C'est tout à
fait le jeu de la famille et de la société romaine: adop-
tion, émancipation; c'est là son caractère général, l'adoption
pour les municipes, l'émancipation pour les colonies. Ainsi
tandis que la cité grecque envoie toujours des colonies au
loin sans se recruter,
corps bien organisé, expire et respire. C'est un organisme
vivant, c'est la vie elle même. Les cités grecques ne s'ali
mentent pas; aussi voit-on le monde grec se disperser
continuellement et languir à la fin dans sa dispersion.
parcequ'elle est un vérittable organisme vivant. Voilà les traits
généraux de la formation de la société romaine.
Remarquons la moralité de tout ceci. Le monde
grec a péri
clusif. Non seulement il repousse les barbares, mais ses cités
sont en guerre les unes contre les autres.
sein à toutes les nations; elle n'a pas été exclusive; elle
11v
a été plus juste: ainsi elle a légitimé sa puissance et
sa force. Tout système dure parcequ'il est juste ou
périt parcequ'il est injuste. Telle est la loi du monde.
Voyons maintenant si le monde romain suffisait au
développement de l'humanité; voyons ce que ce monde avait
d'injuste, ce sera le principe de sa dissolution.
une cité, ce n'est pas un peuple. Tous les états de l'an-
tiquité sont des états et non pas des peuples: un peuple
n'est pas renfermé dans des murs; il est appliqué egalement
sur la terre; il tient à la terre, il y a des racines.
Esprit de cité en
terre; ils se renferment volontiers dans les bornes de la cité. A
la vérité il y a de l'agriculture en
epoque, de l'agriculutre parmi les Romains libres, mais on sortait
le matin de la ville pour travailler aux champs; on y rentrait
le soir. C'est la vie italienne, encore de nos jours; c'est une
vie toute urbaine. La population, si toutefois les campa-
gnes ont une population, cette population était sacrifiée par
ce système. Elle est sans droits, les villes seules ont
des droits.
force de ses armes a successivement réuni toutes les muni-
cipalités du monde. L'empire romain se compose d'une
foule de petits etats de génies divers, de langues qui par
la vertu de l'organisation romaine, par sa force militaire, ont
été réunis sous le joug d'une municipalité dominante.
L'empire romain se compose d'une foule de petits etats de
génies divers, de langues et de législation différentes. Des
élémens éléments aussi divers conservant longtemps sous
caractère particulier devait tendre sans cesse à se
séparer. S'etait difficile de les tenir fortement réunis.
12r
genre humain.
genre humain en le réduisant à une espèce d'unité;
son empire contenait vers l'
bares des Espagnols et des Gaulois; il contenait l'
et aussi ce monde de la
Enfin
main du plus grand danger de dissolution universelle
où il se soit jamais trouvé; c'est la domination des ar-
mées mercenaires que le genre humain futur instant
sur le point de subir sous les successeurs d'
et qu'il faillit endurer pour longtemps lorsque les bar-
bares
cette puissance flottante mais terrible qui s'étendait
depuis
cien monde l'époque de la perfection de l'art militaire.
Cette puissance, caractérisée par
le plus illustre de l'antiquité, faillit un instant réunir
l'
des anciens; car le reste n'eut pu résister. La grande
gloire de la seconde guerre punique, c'est qu'avec des
armées nationales
mercenaires.
comment
de peuples divers qui tendaient sans cesse à se séparer.
Vers la fin de la République le danger de
la dissolution devint très grand; il était temps que la
République finit: tous ces proconsuls ne pouvaient tarder
à avoir des idées d'indépendance. Par exemple on voit
clairement comment l'
séparer: ainsi
12v
l'
et Cassius ont l'
qu'exécuta
férer en
L'
L'
treprise.
l'administration qui remplaça celle de la République. Le
principat fut un bien immense pour l'humanité: il empê-
cha la dissolution du monde romain pendant 400 ans; il
détruisit, broya toutes ces nationalités de provinces, établit
partout l'uniformité de jurisprudence, de langage, de religion.
On doit sourire d'entendre appeler le premier siècle
de l'empire romain le commencement de sa décadence; il est
bien certain qu'il la précède, comme l'automne précède
l'hiver. Faudrait-il donc supprimer l'automne? C'est
l'automne qui donne le fruit de l'été. Ce fruit pour Ro-
me c'est l'unité du monde; le moyen de cette unité, c'est
le principat. C'est un système magnifique. Plusieurs hom-
mes eminents contribuèrent à l'établir: pour ne parler que
des fondateurs, citons
forcés de glisser sur ces hommes célèbres. Nous dirons en
passant qu'il faut se former de
férente de l'opinion commune.
séparation des deux mondes.
point de séparation des deux mondes, leur lien commun. Dans
l'Enfer de Dante, lorsqu'il est au fond du dernier siècle
13r
se trouvant au centre de la terre, il est obligé pour continuer
sa
qu'à l'époque du christianisme une conversion brusque et
subite semble avoir lieu dans l'univers; jadis semble avoir
lieu, car enfin tout s'applique par le progrès. C'est le moment le
plus poétique de la vie de l'humanité. Nous voudrions bien
nous arrêter au premier siècle: c'est le paradis sur la terre;
mais il faut passer le berceau du christianisme, arriver
promptement aux dévastations des Barbares,
féodal et arriver à la sueur de nos fronts jusqu'aux temps modernes.
l'
maine; nous avons parlé ensuie de la formation de l'empire
romain. Mais il ne faut pas croire que la cité et l'empire re-
posent sur la même base. L'empire n'est rien moins que la
destruction de la société romaine et l'admission, de l'univers
entier dans les murs de
de l'aggrégation des divers élémens italiens. Par conséquent à
mesure que l'empire se forme, la société se déforme. L'intro-
duction des
la
changement extraordinaire dans les hommes et dans les Dieux.
La
partisans de la vieille société; elle entre avec l'héroïsme
que de
en philosophie. Une nouvelle religion s'établit. Un siècle
après
xit Orontes
l'avoir été par la
La conquête de la
ler au devant de l'invasion grecque; de même
mené les Romains en
syrienne. Les vainqueurs ont conquis les corps des vaincus,
et les vaincus ont conquis les esprits des vainqueurs.
14r
diverses Provinces.
quelque sorte figuré matériellement et symbolisé histori-
quement par le fait palpable et grossier de l'invasion du
trône impérial par les diverses provinces qui se succèdent pour
y placer quelques uns des leurs. Voyons en effet la suite des
empereurs romains.
La première famille est celle des Césars, famille
Troyens, c'est à dire à l'origine pèlasgique des Romains:
rien de plus national que les Césars. Ceux qui viennent ensuite
ne sont plus patricéens; ils ne sont pas même Romains. Les
flaviens sont italiens: ils tirent leur origine de la
le vieux berceau de la nation sabine. Au 11e siècle, celui
des Antonins, ce ne sont pas même des italiens:
et
Aurèle
envoient déjà des empereurs. Ce sont d'abord les provinces
d'
côté de l'héroïsme. Quels empereurs! Ils n'apportent pas
il est vrai d'idées nouvelles; mais ce sont les plus grands
et les plus beaux caractères de l'antiquité: ils n'apportent
à Rome que leurs vertus.
tales.
qui un peu auparavant avait attiré et fasciné si puissament
e siècle arrivent enfin les
empereurs orientaux. Le premier est
naissance, mais marié à une syrienne, de sorte que ses fils
alors les idées orientales vont affluer dans
sont ces idées? D'abord quelle est la forme de l'
invariablement la forme religieuse. Ainsi l'
dans
l'apparence la plus matérielle, enfin comme le peuple les prenait.
14v
D'abord nous voyons arriver en mendiant les prêtres de la
bonne déesse, se taillandant les bras et les cuisses, dansant
des danses frénétiques: ils chantent dans une langue que per
sonne n'entend, les louanges de la Bonne déesse et d'
nes les lions de
mort. Arrive ensuite de l'
Ombres,
nent aucun élément moral. Il n'y a pas là de ressemblance avec
le christianisme si ce n'est une ressemblance imparfaite dans la
forme. Suivant ces religions la vie mène à la mort, la mort
mène à la vie; la nature les réunit peut être dans une commune
indifférence: notre humanité n'est ici qu'une vaine phantasma-
gorie sans réalité, sans but. Le plaisir du moment et les jouis-
sances brutales, voilà le caractère de ces religions pour la plu-
part de leurs sectateurs. Mais il y a au dedans de nous des
besoins que le plaisir ne satisfait pas, ne remplace pas dans le
cœur des hommes. Alors on alla chercher jusque dans la
culte de la vie et de la mort, mais qui a au moins un commencement
de moralité, le culte de
Rome. On connait le symbole de cette religion, c'est ce sacrifica-
teur egorgeant le taureau. Sous le Capitole même, sous le temple
de
pelle souterraine consacrée au culte de
de
ples, et les temples étaient déjà minés par les religions de l'
Mais une religion bien plus mystérieuse bien plus
profondes croissait invisible et devait les remplacer toutes. Si
encore nous trouvons le culte de la vie et de la mort, enseigne
commune des religions de l'
rences. Ici c'est un Dieu qui meurt volontairement pour l'homme;
ce n'est pas ce Dieu multiple, ce dieu actif et passif à la fois, ce
dieu indifférent du panthéisme: ici Dieu s'est fait homme, et
si la
ses dieux la perfection de la beauté humaine, combien est-
ce un perfectionnement plus grand d'avoir élevé les divinités à
15r
la perfection morale humaine et d'avoir fait de la
divinité non plus un lieu commun de la nature matérielle
mais un type de toute perfection. Le genre humain tombe
à genoux devant cette religion et il doit y rester encore, sauf
les interprétations légitimes que la science doit donner à la
foi. La science, dit
démonstration de la foi. On peut retourner la proposition et
dire: la science c'est la foi à démontrer.
Voilà donc toutes les religions de l'
l'empire.
reçoit donc quelque chose de plus fort. au caractère d'uni-
versalité matérielle qu'elle avait espéré imposer au monde
par la force de son bras et de son droit est substitué une
universalité spirituelle qui croît toujours au dépends de
l'autre. Toutes les religions de l'
dissolvant paissant. On s'est demendé si le christianisme avait
renversé l'empire romain et l'on a essayé gravement de s'en dis-
culper. Nous disons nous que c'est son plus grand titre de gloire.
Voilà les religions de l'
représentés par les empereurs orientaux. Mais l'idéal de l'
au sens matériel et sensuel, c'est
andre Sévère
vait alors le génie oriental. On sait qu'il réunit dans son palais
les images des fondateurs du judaïsme, du christianisme et
de l'Hellénisme,
etait alors gouverné par une femme: c'était la mère de l'em-
pereur, sous cette femme un jurisconsulte grec ou romain d'es-
prit, Phénicien de naissance,
tinguait alors par une administration exacte et intelligente
et en même temps par une grande indécision religieuse.
dent
se résigner. Après ce doux et pacifique empereur nous voyons
sur le trône un homme de sept pieds de haut, mangeant quarante
livres de viande à chaque repas, arrêtant d'une seule main un
char lancé par deux chevaux. C'est
soldat de l'armée, thrace de naissance, goth de nation; il ne
15v
savait même pas le latin. Nous rencontrons déjà l'invasion
des Barbares dans cette invasion de trône par un barbare.
Après
dissolution. Les invasions qui vont détruire
figurées et symbolisées par un empereur goth et un empereur
arabe,
dit sur Odenat une bien grande parole: "
acer in bello, qui que non Syriam tantum, sed ommem orbem
temanum restituisset atque reformasset
figure de
effort? Ne tâchera-t-il pas de vivre encore? D'où tirerons
nous les nouveaux empereurs qui représenteront ce mouvement?
L'
le tour des provinces du centre. De l'
capitaines qui sauvent l'mpire et lui rendent son unité: c'est
l'
odieux qui les enchaîne au même joug.
c'est un grec moitié Syrien; il comprend l'état de l'empire et
il en accepte les conséquences. Jupiter
contrée de l'intelligence et de la pensée;
aura l'
vaincu; car pour lui c'est vaincre que de se séparer. C'est là
sa victoire politique, mais ce n'est pas assez. L'
de des religions ne peut avoir complétement vaincu qu'après
avoir imposé la sienne.
pour un instant afin de lui imposer le Christianisme. Mais la
séparation recommence bientot. Malgré
et
dent
droit est détruite. C'est là la vraie séparation de l'empire.
16r
Voilà le ttableau très abrégé mais fidèle des
révolutions de l'empire romain. La chose importante etait
de montrer que bien longtemps avant la conquête de l'empire
par les Barbares le trône fut conquis par toutes les provinces
successivement.
Quand toutes eurent fourni des empereurs, les bar-
bares arriverent pour renverser l'empire et
sivement à toutes les nations.
Voilà la disposition de l'empire romain, marquée
par des traits extérieurs. Mais nous n'avons pas vu comment
sous cette société un bien autre mal la travaillait. Tout ce
que nous avons dit ne regarde que les hommes qui comptaient
comme hommes. Mais la plus forte partie de l'humanité etait
au rang des choses. En un mot, nous n'avons pas parlé des
esclaves.
celle-là, est une race guerrière, du moins originairement. Long-
temps avant d'acquérir par l'industrie ils avaient un tout
autre mode d'acquérir, c'était la guerre. Par la guerre non
seulement les choses des vaincus appartenaient aux vainqueurs
mais encore les personnes leur appartenaient et tombaient au
rang des choses; c'est là le fondement primitif de l'esclavage.
L'esclavage est un mal qui ronge à la fois les
deux personnes qui en sont atteintes, le maître est l'esclave. Le
maître est dispensé par l'esclave de mener un vie active et
industrieuse. L'esclave tout entier au profit du maître perd
la plupart de ses facultés intellectuelles, et par cela qu'il
cesse d'être homme et devient une chose, il n'est plus
traité comme un homme. Les moyens de vivre comme homme
lui sont d'abord refusés. D'abord il est traité comme un
animal, bientot il n'est plus même traité comme un
animal, et alors il périt. L'esclavage roge les races
auxquelles il s'applique. Voyez comme il a travaillé le
monde ancien. C'est un vérittable cancer auquel il faut
jeter sans cesse de la chair nouvelle et qui le dévore
16v
sans cesse. D'abord ce sont les vieilles races, les Pélasges et
les colonies phéniciennes qui avaient commencé l'industrie; elles
deviennent esclaves, et elles disparaissent. Parmi les vainqueurs
les tribus fortes assujetissent les tribus faibles. Ces dernières
disparurent aussi. Enfin, même dans les tribus des vainqueurs,
chez les Romains par exemple l'introduction de l'esclavage
fit disparaitre peu à peu les hommes libres. Le riche n'ayant
pas besoin du pauvre, le pauvre devenait encore plus pau-
vre et finissait par arriver à un degré de pauvreté qui
ne comportait pas même l'alimentation. Le riche s'enri-
chissait toujours et le pauvre s'appauvrissait toujours:
celui-ci d'abord ne prit plus de famille; bientot il périt.
Ainsi chez les vainqueurs des vainqueurs l'escalvage fit
périr les hommes libres. Par qui les remplaçait-on?
On allait enlever des hommes sur les côtes de l'
re
Peu à peu ces provinces se dépeuplèrent; puis au défaut
de l'
industrieux; on retrouva dans le
bruts et grossiers. Dès lors l'art tomba, puisque l'art
était aux mains des esclaves. Les premiers esclaves
avaient péri parcequ'ils n'étaient pas ménagés; les
derniers périrent de même. Il n'était pas besoin de
s'inquiéter d'eux puisqu'on pouvait en avoir sans cesse,
mais à la fin l'empire romain s'affaiblissait; les
hommes du
faisaient eux mêmes continuellement dans l'empire: de
là une dépopulation sans bornes.
sans cesse. D'abord ce sont les vieilles races, les Pélasges et
les colonies phéniciennes qui avaient commencé l'industrie; elles
deviennent esclaves, et elles disparaissent. Parmi les vainqueurs
les tribus fortes assujetissent les tribus faibles. Ces dernières
disparurent aussi. Enfin, même dans les tribus des vainqueurs,
chez les Romains par exemple l'introduction de l'esclavage
fit disparaitre peu à peu les hommes libres. Le riche n'ayant
pas besoin du pauvre, le pauvre devenait encore plus pau-
vre et finissait par arriver à un degré de pauvreté qui
ne comportait pas même l'alimentation. Le riche s'enri-
chissait toujours et le pauvre s'appauvrissait toujours:
celui-ci d'abord ne prit plus de famille; bientot il périt.
Ainsi chez les vainqueurs des vainqueurs l'escalvage fit
périr les hommes libres. Par qui les remplaçait-on?
On allait enlever des hommes sur les côtes de l'
Peu à peu ces provinces se dépeuplèrent; puis au défaut
de l'
industrieux; on retrouva dans le
bruts et grossiers. Dès lors l'art tomba, puisque l'art
était aux mains des esclaves. Les premiers esclaves
avaient péri parcequ'ils n'étaient pas ménagés; les
derniers périrent de même. Il n'était pas besoin de
s'inquiéter d'eux puisqu'on pouvait en avoir sans cesse,
mais à la fin l'empire romain s'affaiblissait; les
hommes du
faisaient eux mêmes continuellement dans l'empire: de
là une dépopulation sans bornes.
sans cesse. D'abord ce sont les vieilles races, les Pélasges et
les colonies phéniciennes qui avaient commencé l'industrie; elles
deviennent esclaves, et elles disparaissent. Parmi les vainqueurs
les tribus fortes assujetissent les tribus faibles. Ces dernières
disparurent aussi. Enfin, même dans les tribus des vainqueurs,
chez les Romains par exemple l'introduction de l'esclavage
fit disparaitre peu à peu les hommes libres. Le riche n'ayant
pas besoin du pauvre, le pauvre devenait encore plus pau-
vre et finissait par arriver à un degré de pauvreté qui
ne comportait pas même l'alimentation. Le riche s'enri-
chissait toujours et le pauvre s'appauvrissait toujours:
celui-ci d'abord ne prit plus de famille; bientot il périt.
Ainsi chez les vainqueurs des vainqueurs l'escalvage fit
périr les hommes libres. Par qui les remplaçait-on?
On allait enlever des hommes sur les côtes de l'
re
Peu à peu ces provinces se dépeuplèrent; puis au défaut
de l'
industrieux; on retrouva dans le
bruts et grossiers. Dès lors l'art tomba, puisque l'art
était aux mains des esclaves. Les premiers esclaves
avaient péri parcequ'ils n'étaient pas ménagés; les
derniers périrent de même. Il n'était pas besoin de
s'inquiéter d'eux puisqu'on pouvait en avoir sans cesse,
mais à la fin l'empire romain s'affaiblissait; les
hommes du
faisaient eux mêmes continuellement dans l'empire: de
là une dépopulation sans bornes.
Ainsi la société romaine se dissout à la
fois sous le rapport religieux et politique, et sous le
17r
rapport matériel, c'est à dire que les hommes man-
quent. Il faut un autre peuple pour remplacer le
peuple détruit.
Nous venons d'exposer la décadence de
quieu
parlé ni du droit, ni de la religion, ni de l'es-
clavage.
17v
II.1.
18r
Nous ne pouvons nous arrêter au berceau du christia-
nisme
nouveaux: christianisme;
barbares.
présente. Nous y trouverions une perfection morale
et religieuse qui n'avait point encore été atteinte
qui n'a pas été surpassée et qui ne le sera point.
Il est triste de s'éloigner de cette époque sans avoir
pu s'y arrêter. Nous ne parlerons pas non plus de ce 4e.
débris de la société civile; où elle se crée une hiérarchie
visible à la place de cette hiérarchie invisible. Il fallait
que cette société pri^ une forme de plus en plus rigoureuse
et forte,
pas seulement à cette monarchie invisible qui avait
suffi aux premiers temps, mais une monarchie
visible, la seule proportionnée à l'esprit matériel et
faible du
Les protestants, quand ils ont prétendu revenir aux
premiers siècles de l'église, n'ont pas vu qu'il fallait
que le christianisme devint une société monarchique pour
vivre. La même nécessité qui plus tard a fait dépasser
la papauté, l'avait fait établir au
Ce qui intéresse le plus en face du christianisme
naissant, c'est cet élément tout nouveau, si original,
si vigoureux qui entre dans l'empire, cette jeunesse
cette fraîcheur admirable du monde barbare. Mais
nous ne pouvons nous y arrêter, non plus. Nous
sommes pressés d'arriver à la
18v
la
vient de rentrer si glorieusement depuis quelque temps
dans la voie du perfectionnement et de l'influence
universelle. La
celle-ci, mais d'une manière bien médiate. Les
origines de la société dans laquelle nous vivons,
ne remontent point plus haut que le 9e.
le monde féodal, que les invasions des Northmans, que
les commencements, de la langue Française. La paix
entre
l'ère de la nation Française. 843. Tout ce qui précède
nous le passerons rapidement
avoir. Aujourd'hui donc à nous donner un ttableau
très resseré de la lutte entre les empereurs Romains
et les barbares.
Commençons par l'énumération de l'arrivée des barbares,
de cette armée envahissante qui mit 2
de l'
péninsules qui entrent dans la
(1) V.n°.1.(1)
est un carré, l'
forme très variée, très multiple. Il y a progrès évident.
La
(2) V.n°.21.(2); l'
Derrière cette 1re
doit l'être par les révolutions politiques
les idées qui amènent les révolutions; en un mot par
le développement de la liberté humaine plutôt que
par les obstacles physiques. C'est un monde vague
19r
et
la
comparaison des 3 péninsules. C'est à la liberté humaine,
au moi humain à lui imprimer ses traits. Au midi
il y a des obstacles physiques symbolisés par la précision
des limites naturelles; partout de hautes montagnes, des
fleuves rapides, tout ce qui arrête les hommes.
Derrière ces contrées, c'est l'indécise
quelles sont ses limites. A l'
est-ce qui la sépare des pays Slaves. Est-ce que l'Oder:
mais l'Allemand se parle sur les deux rives de l'Oder;
des peuples Slaves sont établi de l'un,
L'Oder lui-même est un fleuve indécis qui sé répand
alternativement sur ses deux rives. Du côté de la
Baltique la mer au moins sera une limite? La
mer elle-même est indécise; ses rivages sont chagés,
elle couvre des villes englouties, et le sol de la
du
différente du fond de la mer qui les baigne. Où finit l'
du côté de la
Voyez cependant. L'Allemand se parle sur les deux rives;
l'
budesque. L'
Pour tout le reste il y a une indécision; cela seul est certain
qu'elle n'est pas du midi. On ne peut dire si les races
Celtiques et Slaves ne touchent pas de bien près à
la race Germanique; avec les Italiens il n'y a rien de
commun. Les Allemands et les Italiens seront toujours
oposées toujours ennemis.
Au delà de la Baltique, loin, bien loin des Alpes
du midi sélèvent d'autrs Alpes, les Alpes Scandinaves,
qui donnent un aspect si rude à l'
Examinez une carte bien faite; la
19v
rudement caractérisée par cette chaîne de montagnes qui
sort de la Baltique. C'est entre les Alpes, et les Alpes,
la
peuple
dire un peuple; ce n'est pas une race non plus; il n'y
a pas dans cette foule de nations, cette unité de caractère
et de langage qui constitue une race. Cette
est si indécise qu'on ne sait comment la désigner;
c'est une famille de peuples, de tribus, voilà le nom
que nous lui donnerons.
de leurs yeux qui donne à leurs regards ce caractères
indécis et flottant. Les chevaux aussi sont pâles, De
De plus leurs cheveux sont blonds. Ce pale
yeux fait penser au ciel incertain, nébuleaux, sous lequel
ils vivent. Lerus cheveux pâles aussi rappèlent la froide
(1)
Voilà la race Germanique, élément indécis de l'
qui doit fournir à toute cette
d'une société nouvelle. L'
à l'
En quoi ne s'est-elle pas transformé. La vieille
non pas une mère impérieuse; non, point de caractère
politique dans ses colonies, point de lien, point de caractère
de nation; ses enfants se sont détachés d'elle sans
retour. L'
Lombards, ni l'
la
conservé que la
Germanique ne s'est montrée nulle part sous un
aspect plus énergique et plus original que hors de
ses bassins dans sa grande et triomphante colonie
II,2.
20r
de l'(1).
(1) V.n°.7.
les isles du Nord et dans la (2). C'est le terme où
(2) V.n°.3.
Divisons la race Allemande. C'est la langue qui nous
de l'histoire de cette race. Les Allemands d'aujourd'hui n'ont
pas une autre langue que celle d'
La langue Germanique est resté fidèle à elle-même,
l'Italien est resté fidèle au Latin. Or il y a dans l'Allemand
les
Le haut Allemand sera, si l'on veut, l'Allemand par
excellence, c'esterait l'Allemand que l'on parle dans
les montagnes, dans la
le bas est celui qu'on parle
langue de la
est la division ancienne. Les Goths, les Lombards, les
Hérules, et en général la grande confédération des
Suèves, celle des Maromans, tous ces peuples parlent
le haut Allemand, langue rude, pleine d'aspirations,
de mots terminés par des voyelles sonores et retentissante,
beaucoup de mots suisses se terminent par un i;
beaucoup de mots Autrichiens par un a. C'est le côté
Allemand que j'appelerais le côté Dorien. Le coté du
bas Allemand serait le côté Ionien. Le bas Allemand
est infiniment plus doux; les aspirations ont disparu,
la prononciation devint atténuée, adoucie, sifflante
même; elle aboutit enfin à l'Anglais. Un Anglais
s'entend à la rigueur avec un Saxon, mais non
pas avec un Autrichien.
Dans les tribus Germaniques les langue
migrations
des tribus.
des noms propres. Ils n'ont que des dénomination
20v
Goth veut dire bon, vaillant; Allemani, tous hommes de
cœur; Lombards, hommes armés de longs javelots; Saxons
hommes armés de couteaux; Frank
Germains, hommes de Guerre; Markornans, hommes de
la frontières. Les Wisigoths, ne se distinguent des Ostrogoths
quant au nom que par la différence de potition
(Wisigoths, Goths de l'ouest; Ostrogoths, Goths de l'Est) Quant
aux Vandales ce sont plutôt les Slaves que des Germains;
c'est le même mot que Wende et Venète. Il est impossible
de fixer la demeure de ces tribus. Ce sont des nomades, ils vont
et viennent sans cesse dans leur vaste pays. Tantôt vous Vous remontez les
rencontrez les Goths dans la
aux frontières de l'empire Romain
Goths sur les rivages du
ils sont en
ils sont sur le Danube t entrent dans l'Empire
Romain. Vous croyez les Hérules établis sur les bords de
la mer Baltique, qu'ils sont déjà sur le Danube.
des 2 familles
des tribus
distingués par leur valeur; le plus souvent ils éaient
désignés à la première place par la naissance. Mais la
légitimité de la valeur et de la naissance se confondaient
presque toujours, dans un état de chose ou l'enfant du
chef savait dès sa naissance qu'il combattrait au premier
rang: la vue continuelle du péril fortifie l'âme et
l'élève; dès lors le plus noble était presque toujours le
plus digne. Le chef s'entourait de compagnons, il en
sentait le besoin dans une vie toute de périls; ils étaient
toujours auprès de lui dans les combats et dans les
banquets. Il les nourrissait, et les armait. C'étaient
ses frères d'armes, ses fils d'armes; car la parenté par
les armes est un trait particulier de ces tribus. Les
guerriers protégeaient la vie de leur chef, et lui sacrifiaient
21 r
volontiers, la leur. C'était une vie de désavouement, de
hazards partagés en commun, et suivis de banquets
en commun, d'ivresse, d'orgies au milieu desquels
quelqu'un des hommes du chef chantait la bataille.
Voilà toute leur organisation: c'étaient des hommes
habitués à obéir pour vaincre; la religion pour les
peuples Germains
la guerre absorbait tout. Tel est le caractère de
presque toutes les nations
Derrière ceux-là se trouvait une autre famille
toute différente d'esprit: c'étaient principalement
les Saxons, les Frisons, tous ces peuples de plaines, ou
plutôt des landes, des sables de la Germanie du
Nord. Tous ces peuples appartenaient à une famille désignée
autrefois par les Romains sous le nom de limbres. Ils
avaient en horreur, en dédain ces relations féodales qui
chez les Germains du midi unissaient si étroitement
l'homme à l'homme: cette religion de l'homme, ce
jusqu'à la mort inclusivement les Germains du nord ne
le comprenaient pas; leur dévouement, leur dépendance
n'était que pour les Dieux; particulièrement pour
(Odin) le dieu de la Guerre: ce dieu avait eu des fils
étaient descendus les rois pontifes les Azes. Les descendants
des Azes gouvernaient le peuple mais au nom des
Dieux. Ce peuple était trop fier pour souffrir
comme autre dépendance, même la dépendance
honoré par le dévouement, par l'amitié. Leur
caractère c'est l'indépendance et l'égalité sauf la
hiérarchie sociale; tous les hommes égaux sous les
Dieux et sous des prêtres descendants des Dieux.
Voilà l'oposition des deux grandes races germaniques.
21v
c'est le nœud de l'histoire de l'
Ces races se trouvèrent réunis dans bien des entreprises.
Dans la
et du midi: dans la
Francs formaient une association mixte d'hommes
du Nord et du Midi, et le Dialecte Franc tint des
deux dialectes que nous avons signalés. Lorsque les
Lombards sous la conduite d'
les Saxons désiraient suivre ce chef: le génie différent de
ces peuples les en empêcha.
des tribus du midi partager son armée en dizaines,
(1) N°36 bis.(1), etc.
militaire. Les saxons ne voulurent pas se laisser classer
ainsi, prévoyant que ce plan les soumettrait d'avantage
à leurs chefs, et à une discipline rigoureuse; ils renouèrent
à cette belle Italie où
ne fut que bien tard, et lorsqu'ils étaient établis depuis
par dizaines et centaines. Le principe féodal était dans
les Allemands du midi, et l'opposition au principe féodal
étant dans les Allemands du Nord. Les premiers qui
entrèrent dans l'Empire furent les Allemands du
Midi; ils en étaient plus voisins. Ces Allemands du
Midi ont été très loin et du côté du Midi, et du
côté de la
jusqu'aux
jusqu'au détroir de
sont le p même peuple que les suédois: ce ne sont
que 3 formes d'un même mot. Et ces voyelles
retentissantes que nous entendons sonner sur les
montagnes du
sur les
II.3.
22r
Voilà le monde barbare.. Des Germains au nord et
au midi. Derrière les Germains viennent les slaves,
les Vénètes, Wendes, ou Vandales; derrière les Slaves (1), les
(1) N°.2.
parlent plus une langue indo-Germanique, mais
des idiômes tous nouveaux pour l'
rapports avec les idiômes du monde occidental. Leur
physionomie sauvage et monstrueuse les sépare
encore d'avantage et des Slaves et des Germains.
C'est l'arrière-ban des Barbares. Ils passent à
travers toute la ligne des Slaves, pour se jeter
au milieu des Germains.
Revenons à la
sections de la du moderne.
D'abord les Allemands du midi, sacrifiant leurs
intérets et leurs passions à la dépendance,
féodal à la foi de l'homme à l'homme. Derrière eux,
les Allemands du Nord qui prétendent ne dépendre
que des Dieux, et qui après avoir perdu avec leur
religion nationale la seule dépendance qu'ils voulaient
bien supporter, après être entrés non sans
prolongée dans le sein du christianisme, doivent finir
par s'affranchir peu à peu de la nouvelle
religion, pour ne plus reconnaître que la seule
autorité de la pensée. C'est là le génie actuel
de l'
du nord; c'est là que ces pays sont enfin
arrivés après mille révolutions.
L'
avec elle le monde féodal. Ensuite vient le
tour de l'
temps du monde industriel et anti-religieux.
De sorte que l'
et des races et les idées qui vont renouveler le
monde ancien. L'invasion des barbares, ce grand
22v
événement s'efface en quelque sorte à nos yeux
quand nous songeons à cette grande invasion
d'idées qui va s'élancer à leur suite. On voit dans
l'arrivée d'
et dans la résistance opiniâtre de l'
du nord au régime féodale et sous
et sous la maison souabe, et plus tard dans
la prédominance en
sur le génie Normand, on voit dans tout cela
la formation de [rature] l'esprit Anglais d'aujourd'hui
qui est la fin et le résultat de l'
es.
sur l'invasion.
c'est le grand poème des Niebelungen où leur
génie est déposé. Il faut toutefois en écarter
avec soin ce qui appartient à l'époque de sa
seconde rédaction définitive. N'oublions pas la
Germanie de
peuple qu'on ait jamais faîte, si Tacite avait
compris la portée de ce quil disait. Le seul
défaut de ce grand ouvrage c'est de procéder
d'une manière négative en opposant les vices
des romains à l'absence des ces mêmes vices
en
contre
Une 3e. source est dans les historiens
de l'invasion; et aussi dans les recueils de lettres
de cette époque, dans les lettres de
ce chancelier Romain du Goth
les lettres de
aussi dans
de l'invasion. Parmi les historiens nous remarquons
un barbare, Ionnandès qui a écrit en latin sur
les origines et les guerres de la
23r
les hommes de l'ancienne civilisation le Sophiste
dans le récit de son ambassade auprès d'
En entrant dans le moyen âge nous trouvons dans
mais nous nous tenons ici à la 1ere époque de
l'invasion.
Maintenant voici comment l'on compte la
1re invasion des barbares.
re
Invasion.
376-4.
grande force militaire qu'on pouvait soutenir
ce poids. On sait que déjà 100
Cimbres avaient fait irruption en
que les Daces (
imposé un tribut à
de la payer jeta un pont de marbre sur le
Danube pour aller chercher les Cimbres
leur pays, qu'il détruisit tout en Darie par le
fer et le feu et fit prisonnier leur roi
prétendants s'élevèrent dans l'empire des Barbares
l'entamère de toutes parts. Les Goths passent
le Danube +; les Francs passent le Rhin. Les Francs
l'Italie.
Germaines à la fois; c'est une confédération. Leur
nom vient de Fram (1) (Framée) sans doute par
opposition à Sachsen (les hommes du couteau)
Les Francs partent un dialecte très rude qui
ressemble assez à celui des allemands du Midi.
(1) Cette formation d'un adjectif étymologie est conforme à
la dérivation du plusieurs adj. adjectifs
23v
Dans les rs
sur les bords du Rhin à peu près au milieu de
son cours, puis ils descendirent jusque dans la
où il se mêlèrent aux anciennes pop. populations de races Frisonne
et Saxonne. Ils y prirent la religion d'
religion qui inspire à ses sectateurs un enthousiasme
féroce de la guerre. C'est au reste le caractère universel
des barbares: mais aucune nation ne paraît
l'avoir porté aussi loin que les Francs.
Pour se faire une idée de cette barbarie, il faut
savoir que les Thuringiens ayant reçu d'un peuple
vaincu 400 jeunes filles en
Germains préféraient recevoir des filles en
la paix ayant été rompue, ils les firent tirer toutes
à quatre chevaux. Les Goths qui envahissaient
l'empire coupaient la main droite à tous les
laboureurs. Ces barbares détruisaient e.
détruisent; les enfants ont besoin d'exercer leur
activité, et comme ils ne savent pas construire,
ils l'exercent en détruisant. C'est ainsi que les
barbares détruisaient les hommes non par
une cruauté froide et réfléchie mais par
une insouciance et sans bien connaître la valeur de
ce qu'ils détruisaient. Il y eut contre les barbares de
cruelles représailles.
les rois Francs qu'il avait faits prisonniers.
remporta sur les Chauques de sanglantes victoires.
admis
376
Mais après la mort de
au delà du Danube vinrent se présenter aux
officiers impériaux et demanderent à entrer dans l'Empire.
II.4.
24r
Ce n'était pas une chose nouvelles: l'empereur
paysan d'
Perses et les Barbares avait eu l'idée d'enlever des
tribus entières à leur pays, de les transporter à
l'autre bout de l'empire, de les établir dans des
provinces où environnées de grandes forces militaires,
éloignées de leur pays par un espace immense, elles
devaient se civiliser bon gré mal gré et rajeunir
de leur sans généreux la vieillesse de l'empire.
il avait transporté quelques unes de leurs tribus
sur les bords du
ne pourraient jamais delà retourner d. dans leur patrie.
Ils y retournèrent pourtant. Incapables de supporter
cet exil ils firent des barques d'osier recouvertes
en cuir et qui pouvaient se fermer. Ils se confièrent
à la mer sur ces frêles embarcations. Quand
la tempête arrivait ils fermaient leurs barques
et roulaient à tout hazard avec les flots. De
cette manière ils traversèrent toute la
Mais les Palus Meotides, sortirent par
remontèrent dans l'Océan jusque sur les côtes
de la
nombre après un tel voyage, coe. comme on peut
bien l'imaginer.
Les Goths qui demandaient un
ne demandaient donc rien de nouveau. La raison
qu'ils alléguaient était, que des extrémités
de l'
unis avec les démons a
peuple difforme, monté sur de petits chevaux
légers e.
24v
grèles semblables au cri des animaux. Les Goths
fatigués de leurs incursions continuelles, déclaraient
qu'ils se trouvaient plus rapporchés par les mœurs
des Romains que de ces peuples aux quels ils dormaient
le nom de Huns. Ils venaient d'être convertis à
l'arianisme par
Arien. Il se détermina à les recevoir. On a dit qu'il
n'aurait pas dû le faire. Mais les Goths seraient entrés
de force. On a dit encore que le peuple entier des
Goths avait supplié à genoux les officiers Romains
pour qu'ils voulussent bien les recevoir. On n'a
pas réfléchi que les Goths étaient un peuple assez
puissant pour résister aux Huns, que s'ils se
retiraient devant aux c'est qu'ils mimaient mieux
la paix qu'une guerre dans butin et sans fin.
Mais ils étaient trop fiers pour demander à
genoux ce qu'ils auraient pu prendre de force,
et beaucoup trop nombreux pour pouvoir tous
entrer dans l'empire. Il est évident que ceux
qui firent cette demande ne formaient qu'une
très petite fraction de la nation, le reste demeura
dans ses foyers.
Les Goths devaient passer sans armes: ils donnèrent
tout aux officiers de l'empereur pour les conserver.
Ils donnèrent leur or, leur bestiaux, tout jusqu'à
leurs enfants et leurs femmes. La difficulté était
de nourrir cette immense multitude qui s'élevait
dit-on à 400 000 mille personnes. Dans un pays
civilisé on est bien à l'étroit. Toute la
place est prise; chacun ax son héritage; chaque
morceau de terre a son maître. Que faire
cependant des Goths? On ne voulait point en faire
des soldats car pourquoi leur ôter
leur industrie était nulle. Ici on accuse encore
25r
les fonctionnaires d'avoir détourné les approvisionnements
et d'avoir réduit les Goths à leur vendre e.
femmes et leurs enfants. Cette infidélité n'est pas
nécessaire pour expliquer la disette où les Goths
se trouvèrent réduits. Un soulèvement terrible éclata;
les barbares prirent les armes.
à
après lui put à peine contenir les barbares. Souvent les
guerriers Goths tiraient l'épée à la ttable même de
l'empereur. Lors qu'à la mort de
enfant
les barbares prirent les armes; ils ne se croyaient
liés qu'à l'homme seul entre les mains duquel
ils avaient prêté un serment, c'était là leur droit
public. Le Vandale
l'Occident sous le nom d'
arrêté les Goths s'il avait réuni les 2 empires;
mais la jalousie des ministres d'
de détruire
ce ne fut qu'à grand peine qu'il accepta le titre
d'allié de l'
permission de fabriquer des armes dans les ateliers
impériaux.
mit 3 ans à passer d'
Goths traînaient avec un de leurs femmes, leurs enfants,
leurs vieillards. Entré dans l'
occupé de sa lutte avec
un chemin plus direct, par les
de barbares de Nord des Bourguignons, des Sueves,
des Vandales, des Alains. Tous ces peuples entraient en
It. Italie sous la conduite de Rodogast. Ils y trouvèrent leur tombeau.
Attirés près de
entourés et exterminés. Cependant
25v
se préparant à profiter de l'affaiblissement de ses ennemis:
2 fois il essaya d'imposer des conditions à
furent repoussées.
fut prise pour la 1re fois en 420. La ville fut pillée, mais
le vaiinqueur n'y resta pas. Le séjour d'une ville était
insupportttable pour les barbares; ils n'en voulaient que
les richesses.
de maladie dans la
dans cette mort une punition du ciel. Ils s'accusaient
eux-même d'avoir pris
sanctuaire des Césars; ce grand nom de César ils étaient
habitués à le respecter: ils l'avaient entendu tant de
fois répéter avec une sorte d'effroie dans leurs déserts.
La plupart des nations barbares trouvaient dans
leurs traditions religieuses que leurs pères étaient venus
du midi; et qu'ils y avaient laissé une ville sacrée,
(1) N°.33.(1) (
des Azes): c'était donc en poursuivant leurs conquètes
vers le midi qu'ils remontreraient infailliblement
cette ville sainte; et peut être l'idée de
confondait-elle pour eux avec l'idée de cette
ville. Je me sens attiré vers
impulsion irrésistible, disait
c'est toujours le lieu que nous n'avons pas encore.
En voyant ces pommes d'or, ces fruits délicieux du
midi, ils supposaient que ce pays favorisé des
cieux était celui que leur religion leur désignait.
On conçoit difficilement l'effet que produisaient
sur les barbares du nord ces brillantes production
du midi. En
désir le plus ardent on dit le désir des figues.
Les Gaulois n'ont, dit-on, passé en Italie
qu'à cause de la vigne: et on sait que les
(1) V.n°-13 et 14, et
(1)
26r
Arts et littérature du monde barbare - Analyse
des nièbelungen - Caractère de ce poème - Comparaison
barbares.
l'histoire de l'invasion des barbares: d'abord
et
tiosité désordonnée. Le Nord est attiré vers le midi par
un attrait irrésistible; rien ne se fonde encore.
Le second moment c'est la réunion du monde
barbare sous
un si admirable tttableau. Les barbares veulent de l'or, mais
point encore de conquêtes.
Vient enfin ce troisième moment où l'on commence
à fonds. Là se trouve la fondation obscure des royaumes
bourguignons et Wisigoth, la fondation éclatante du royaume
peu durable des Ostrogoths en
royaume des francs dans les Gaules, royaume qui doit plus
tard comprendre et réunit sous
bare.
Des intervalles presqu'egaux divisent ces 3 époques: le
premier élan ou
réunion du monde barbare en 450; puis vers 500
et l'affermissement de la domination des francs dans la
de cette domination qui doit arriver vers 800 à l'arété du
monde barbare.
bare. Il se trouve dans la ville dépeuplée et solitaires de
Ravennes un monument gothique, le seul vraiment gothique
peut etre que possède l'
ronde; une coupole d'un seul bloc en couronne le faîte. C'est
32 v
Ce
des pays, quant à la situation des peuples, les Bourgui-
gnons semblent placés sur le Rhin où ils ont dû habi-
ter à une epoque époque assez reculée ; les basses terres parais-
sent être les Pays-Bas.
Niebelungen.
plus ancienne est aussi la plus belle et la plus pure. Les
originaux scandinaves, et surtout la Volsunga Saga, mettent
tout l'intérêt du côté de Brunehild, tandis que la rédaction
allemande se met tout entier du côté de Chrimmehild. Bru-
nehild est l'amante de
rieuse, une Walkyrie qui préside à ses destinées: elle
l'aime parcequ'il est fort et vaillant, et elle ne lui survit
pas. La Walkyrie est tantot tantôt une des Parques,
l'
du corps et la porte au ciel tiède [
de l'homme et de la femme chez les anciens Germains ;
ce sont les femmes des Cimbres qui ne peuvent séparer leur
sort de celui de leurs
ces deux êtres qui sont inséparables sans avoir été jamais
unis, mais dont l'un est attaché à l'autre; c'est le génie
du monde oriental : là les veuves se brûlent pour imiter
l'exemple de
est supérieure ! Elle n'est unie au héros que par les liens
d'une pureté parfaite et qui sétend au delà de la vie :
ce n'est pas seulement une vue d'intérêt religieux, c'est
une vue de pur héroïsme; c'est reconnaitre aux [
33 r
esprits une force, une influence qu'ils ne partagent
pas avec la matière. Quel admirable élément d'in-
telligence et de moralité !
33 v
Ve.1. 34 r foliotation de la main du bibliothécaire
5e Leçon d'histoire. Lois barbares - De la loi salique.Nous avons vu la décadence de l'empire, les
nous avons recherché ensuite l'idée du monde barbare ;
nous avons examiné l'état des provinces qui
allaient être envahies et particulièrement la
Gaule. Ns recherches ont porté surtout sur ces
institutions municipales établies dans les Gaules par
la conquêtes Romaine et qui ont subsisté jusqu'à
la révolution Française, sur ces institutions qui
devaient périr puisqu'elles étaient exclusives,
parce qu'elles étaient un privilège des villes au
depend dépend des campagnes campagnes. Ce qui fait la force de la
liberté moderne c'est qu'elle tend à comprendre tous
les hommes.
Il nous faudrait maintenant raconter l'invasion
fois une invasion et une fondation. Nous
renvoyons aux auteurs qui ont écrit sur cette époque,
aux lettre sur l'hist. histoire de France, aux cours ouvrages
de Mr. Guizot à l'histoire des Français, et surtout
à Grégoire de Tours.
Nous allons entrer dans l'histoire à un degré
de profondeur supérieur à Grégoire de Tours lui-même.
Nous passons de suite à la lecture et au commentaire
34 v
de la loi salique, de la loi des Ripuaires, et de la
loi des Bourguignons. s
la loi des Wisigoths qui est étrangère à la Gaule.
De temps en temps nous nous éclairerons ce que
nous avons à dire sur ces 3 codes par les les
vieilles lois Norvégiennes, Islandaises, Anglo-
s.
[rature] des lois
sur les différents manuscrits, tout cela se
trouve dans Mr. Guizot. Nous ne repéterons
aucun des remarques qu'il a faites; nous
renvoyons simplement à la leçon qu'il a faîte
sur ce sujet. Nous ne ferons qu'ajouter quelques
observations qui lui ont échappé.
si peu de
peines elles o.
a point ou presque point de peines corporelles
c'est que les délits étaient très nombreux, et
que, si ont eut tenté de punir de mort
les crimes capitaux, la société aurait présenté
l'aspect d'une bataille continuelle. Le guerrier
n'aurait cédé sa vie qu'après un combat;
et non seulement il aurait combattu, mais
[?] ses parents, ses amis auraient combattu
pour lui. Et cela serait arrivé non seulement
pour la mort, mais pour toute peine corporelle.
Le nord a toujours eu un respect superstitieux
pour la dignité du corps; toucher un guerrier
du doigt, c'est attenter à cette dignité. De là
l'usage du Duel. Aussi l'homme barbare refusait
de se soumettre à des peines corporelles. Mais il se
35r
soumettra à payer une amende, même exorbitante,
et si sa fortune ne suffit pas il donnera sa
femme et ses enfants en esclavage, lui-même
se fera esclave; mais si on touche à son corps
il prendre ses armes. Le législateur intervient donc.
Il impose une amende, à laquelle le coupable
se soumet d'autant plus volontiers qu'à une
pareille époque il espère recouvrer ce qu'il a perdu
par sa vlaeur tout ce qu'il a perdu.
Le juge chez les barbares est ordinairement
l'homme le plus fort, le plus vaillant. (+) Les juges
(+) Voyez l'admirable tttableau du
représentant Moïse et les filles de Jethro.
C'est
là le juge des temps Barbares. Admirable
figure du droit uni à la force.
chefs militaires de la nation. Fritigern,
Francs
pas particulier aux Germains. Les juges d'Israël
sont des guerriers des libérateurs du peuple;
c'est Aord homme de tête et de main qui tue
le roi des Madianites, c'est
que le juge soit en même temps l'homme le plus
fort. C'est qu'il s'agit non seulement de sécréter
la condamnation, il faut encore appliquer la sentence.
Il faut que le juge aille à l'homme jugé. Plus
le juge sera élevé en dignité plus il sera capable
de se faire seconder. Or il faut payer cette assistance.
En conséquence le fredun du Koônig, du roi,
de l'homme hardi (car c'est là la signification de
35 v
mot) sera plus cher que le
que celui du magistrat inférieur.
toute divine
qu'employait l'humanité encore dans son enfance.
On dema Tout ce qu'on ne sait pas on le demande
aux Dieux. Le juge en fait autant. Nous citerons
cette belle loi du Nord: par laquelle l'homme
attaqué dans une maison solitaire et qui tue
l'aggresseur doit amener devant le juge, le chien,
le coq et le chat qui habitent sa maison, et jurer
en présence de ces créatures qu'il a été réellement
attaqué. Ceci est d'une moralité bien simple, bien
enfantine; mais il y a en même temps une
grande élévation religieuse, une grande poésie.
(1) Ces serments contradictoires ne
pouvaient manquer de donner lieu
à des querelles sanglantes. Il fallut
régulariser ces combats; et ce fut
une des causes qui amenèrent
le combat judiciaire
Ainsi on se contente pour toute preuve
du serment; on est persuadé que le parjure
serait bientôt frappé par la divinité (1). Mais, dit
la loi des Bourguignons, on s'est apperçu que
le parjure est trop fréquent, et fait échapper
beaucoup de coupables. Il faut donc recourir à
un autre moyen. De là les épreuves du feu et
de l'eau bouillante. On ne doute pas qu'il ne
se fasse un miracle en faveur de l'innocent. Mais
tout le monde n'acceptait pas ces épreuves, que
proposaient et soutenaient surtout les écclésiastiques.
Le génie barbare y résistait. Le guerrier le refusait
V.2.
36 r
ces épreuves, et en demandait une autre, celle du
combat. Il est évident que ceux qui préféraient le
feu et l'eau bouillante n'avaient rien à objecter.
Un miracle pouvait se faire aussi bien par le
glaive que par l'eau bouillante. Partout où domine
le génie ecclésiastique et Romain le feu et l'eau
bouillante étaient préférés. Partout où dominait
le génie barbare c'était le combat qui l'emportait.
Il y aici une objection très forte. C'est que dans la
loi salique la plus barbare de toutes il n'est point
fait mention du combat. On peut y répondre en disant
que de tous les barbares les Francs étaient les moins
nombreux comparativement à l'étendue du pays.
son
la population
à plus de 40000 guerriers. On veut qu'en présence
(1) Il ne faut pas donner à cette
exposition de la procédure barbare
une rigueur qui s'étende à tous les
cas. Les mêmes éléments se retrouvent
partout. Mais d. dans l'application ils se
présentent sous des formes très variées.
C'est une suite de la mobilité,
et de la confusion de tous les éléments
sociaux à cette époque. V. Voir Dans
Greg. Bur. V. 33. le récit curieux d'un
procès d'adultère:
ruit in crimen, adsercutibus multis
quasi quon relicto viro cum alio
misceretus. Igitur parcutes illius
acusserunt ad patrem, dicentes:
Aut idoneam redde filiam tuam
aut certè moriatur ne stuprum'
hoc generi nostro notaur infligat.
Novi, inquit pater, ego filiam sucum
benè idoneam, nec est verum verbum
hoc quod mali homnius proloquntur
vainqueurs devaient hésiter à donner le spectacle
de leurs combats, et devaient chercher par conséquent
à étouffer cet instinct trop naturel du combat
singulier qui régnait chez toutes les nations
barbares. (1)
Passons à l'examen même de la loi salique.
Et d'abord par tous les objets qui présentent
le plus grand nombre de lettres dans la loi
salique,
dans l'ordre ou pour mieux dire
où ils se trouvent.
36v
hoc consurgat altius
innocentem eam faciam sacramento.
Et illi, Si, inquiunt, est innoxia,
super tumudum hoc beati Dionysii
martyris sacramentis adfirma.
Faciam inquit pater. Qunc inito
plaùto ad basilicam martyris soti
conveniunt, elevatisque pater manibus
super altarium, juravit filiam non
esse culpabilem. E contrariò verò
purjurasse eum alii à parte viri
pronintiant. Hir ergò altercantibus,
evaginatis gladiis in se invicem
proruunt, atque autì ipsum altarium
se truidant. Erant auteur majores
natu et primi apud Chilpericum
regem. Sauciautur multi gladiis, respurgitur
sancta humano cruore basilica, ostia
jamlis... Quod
officium perdidit, donec ista omnia
ad regis notitiam pervenirent...
A Episcopo...componentes...in
comminionum ecclesia sunt recepti.
- Vols- Taureau, chien.
Celui qui vole un taureau payera 45 solidi.
Celui qui vole le taureau du roi payera 65 [rayure] solidi.
Celui qui vole
45
Faucon.
payera 45 solidi - Cette importance attribuée au
faucon rappelle encore la féodalité ; et le prix des
faucons ne fit que s'accroitre ; et nous ne sommes pas
loin du temps Au 15e. s encore Jean sans peur étant
prisonnier à
colère du sultant contre son neveu lui envoya
un présent magnifique des tapisseries d'
3 faucons de
bien 7 ruches ou plus qui non sont point renfermées
et qui en laisse quelques unes payera 45 solidi. -
remarquons dans les lois barbares beaucoup d'articles
concernant les abeilles. Pourquoi cette prévoyance particulière.
Dans tout pays où il y a beaucoup de
vague, où la population n'est pas pressée, où il y a des
37r
steppes, des prairies il y a beaucoup d'abeilles. Aussi
la
climat. Les abeilles appartiennent à la vie pastorale ;
et partout où il y a beaucoup d'abeilles on peut être
sûr qu'il y a des désers. Remarquons encore la forme
enfantine de la loi. Si le voleur a eu au moins assez
de ménagement pour ne pas tout enlever au légitime
possesseur, pour lui faire l'espoir d'élever de nouveaux
essaims, la sévérité de la loi est moindre à son égard. Dans
cette loi souvent atroce ne voit-on pas avec plaisir
poindre ces sentiments de ménagement pour l'homme,
ces 1res tentatives de justice exacte.
L'homme libre qui vole un cheval paiyera 15 solidi. Cheval.
- C'est le tiers d'un taureau. Quand boûte ne nous
dirait pas dans les mœurs des Germains que ces peuples
combattaient à pied, quand même
ne nous présenterait point les Francs combattant
toujours à pied, on devrait le conclure de cette loi.
Le cheval de bataille est un accident rare, et il
porte un nom particulier, Warannu
de guerre. Il y a un article particulier pour celui qui
vole le Waranni, qui ne servait
et au Graf. (1)
(1) Cela est si vrai, que les assemblées
de la nation
fesaient avant d'entrer en campagne
eurent lieu d'abord au mois de Mars
lorsque la verdure ne couvre pas encore
la terre, et à la fin de la 1re race
elles furent transportées au mois
de mai, époque où la cavalerie
pouvait entrer en campagne. Il
est probable même que le Warannie
d. dont parle la loi salique n'est qu'une
addiction postérieure aux dernières
rédactions de cette loi (N. de Mr.M)
Cependant
L'esclave qui vole un cheval paiera 35 solidi. - Il est
à peine nécessaire de remarquer que le crime est plus
grave selon la condition du délinquant. Ce qui frappe c'est
que l'esclave puisse payer. La loi Romaine ne reconnait
rien qui appartienne en propre à l'esclave, pas même
sa personne. Il ne peut être fait mention du pécule: on
ne pourrait le saisir, puisque l'esclave ne possède rien
aux yeux de la loi. Et voilà qu'ici on condamne
l'esclave à une amende. L'esclave sous la domination
37v
ora o purta denso cœspite, planum
adsimulant campunus In has ergo
foveas cum pugnare cœpissent,
multi Franconum equites cournerunt
(III.s) Le Warannis pouvait être
III. 28. IV.30.
enfermé d. dans la maison du maître, et employé par
lui à tous les offices intérieurs du ménage. Le
c'est déjà le colon, cette race intermédiaire qui
couvrait alors la
dès que la féodalité sera établie.
Esclave
d'un centre paiyera 35 solidi, sauf la restitution de l'objet
et les frais de la procédure. - On comprend que dans une
société aussi irrégulière i ln'était pas toujours facile de
distinguer quel était l'esclave d'un autre. Un guerrier auquel
était attribuée telle vallée ou telle montagne pouvait
fort bien revendiquer les colons établis sur la frontière
de son lot, et dans le cas où ses prétentions ne seraient
point admises, il pouvait être tenté de les affranchir
en haine de son voisin.
Voici un autre texte plus singulier.
cum servo alterius aliquid negocialit XV solidis culpabilis
judicetur
des affaires c'est entretenir des intelligences : l'expression
vieillie pratiquer l'esclave d'un autre rend assez bien
cette idée. Ce texte nous fait entrer dans la vie de
cette époque, dans les défiances et l'hostilité de tous
les membres de cette société vieillie. Par exemple
le vainqueur isolé au milieu des vaincus qu'il tyrannisait,
pouvait craindre à chaque instant de succomber aux
embûches de ceux qui auraient connu ses habitudes.
L'isolement complet de la population vaincue suffisait
à peine pour rassurer le vainqueur. Une amende de
15 solidi était exorbitante, c'était condamner le
coupable à l'esclavage ; la plupart des vaincus n'avaient
presque rien en propre excepté leur chétif mobilier,
et par là il faut entendre les instruments du labourage
quelques vases, leurs bestieux, et l'habit qu'ils portaient.
V.3.
38r
Le malheureux une fois garotté, il ne manquait
pas de marchands Romains ou barbares qui passaient
par là, et allaient le vendre souvent à des
distances énormes de son pays.
est plein de semblables aventures.
Quels étaient ces esclaves? Un texte va nous faire
entrer dans les détails de leurs différents emplois.
- Si quelqu'un vole un majordome, un
(celui qui met les plats sur la ttable), un échauson,
un maréchal, un
s'occupait des harnais), un serrurier, un orfèvre ou
un charpentier, un vigneron ou un porcher, ou un
domestique attaché à la personne du maître, si quel-
-qu'un tue, vole, vend un tel esclave de la valeur
de 25 solidi il paiera 45 solidi. - Dans ce texte
sont réunis tous les hommes qui conservaient
une ombre d'industrie. On observe avec étonnement
que les besoins du luxe survivent encore au milieu
de ces épouvanttables malheurs. Malgré ces exigences
du luxe le barbare n'a point senti la supériorité
de l'art il confond brutalement celui qui fait des
bijoux et celuii qui équarrit une poutre.
Il y a encore divers délits
assigne des peines diverses, celui d'une clochette,
des légumes, du blé, des fruits, des arbres, des couteaux,
des bracelets. Le vol de la clochette est très grave.
Chaque pièce de bétail a une clochette: on lachait
les troupeaux dans terres en friche où les troupeaux
erraient sans pouvoir être facilement retrouvés.
Le seul moyen était de suivre le son. Celui qui
coupait cette clochette devait être fortement soupconné
38v
d'avoir voulu s'approprier l'animal. Après cela
le couteau et le bracelet étaient aussi des vols
très grands; c'étaient les seuls meubles du barbare.
La plupart portaient des bracelets ; un bracelet
de fer avant d'avoir tué un ennemi, ensuite
un bracelet d'or quelquefois massif: on portait sa
richesse à son bras. Le barbare ne quittait jamais
son couteau; c'était sa défense de tous les instants.
C'est presque l'inséparable couteau de chasse des
temps féodaux. Or celui qui parvenait à soustraire
ce couteau que le barbare gardait la nuit sous
son chevet, pouvait fort bien passer pour avoir
de très - mauvaises intentions.
Achevons l'article des vols par uun texte fort curieux.
occiderit qui ad venationem fariendam mansuctus
factus est, 45 solidis culpabilis judicetur
doit être très postérieure à la conquête. C'est déjà
le luxe et les plaisirs artificiels du grand seigneur
féodal. Le temps n'est pas loin ou celui qui
aura tué un pareil animal sera puni de mort.
Celui qui aura tué le cerf ou le sanglier lancé
par les chiens d'un autre paiera 15 solidi. - Cette
disposition nous fait pressentir entrevoir cette partie
de la population qui vivait dans les profondeurs de
la forêt et profitait de la meute du barbare pour
dérober son gibier. C'est la 1re première origine de ces lois
terribles dans leur forme dernière et dont la
plus atroce expression se rerouve dans le
Doomstbook
le Conquérant
39 r
39 v
VI.1.
40r
6Pour traiter ce sujet on pouvait choisir Deux méthodes.
entre deux méthodes; ou prendre le texte article
par article et lorsque l'examen est fini s'élever
jusqu'à l'esprit de la loi, et donner la
formule qui la résume; ou bien encore placer
en tête cette formule qui aurait tout vivifié,
et dont tous les articles eussent secondé un à
un. Nous avons choisi la 1re pour que l'attention
fut plus fortement excitée par chaque article
pris séparément; la 2e; eut été plus favorable à
l'art.
Continuons de parcourir les crimes prévus par
la loi salique.
Et d'abord le rapt. Si quelqu'un Rapt.
jeune fille libre de
payeront 30 solidi (
tout-à fait enterrée dans le fumier et où l'hiver
ils font la veillée. On l'appelle encore Escraigne
dans certaines parties de la
genre de vengeance est très commune chez les
Barbares. L'amant dédaigné enleverait la fiancée
au milieu des nous. Ce fut un pareil enlèvent.
par des pirates Histriotes qui causa une
guerre à
l'
des mœurs en
40v
V
Si 3 hommes enlèvent une femme libre, ils
payeront 30 sol. et s'il y a plus de 3 hommes
il ne payeront que 5 solidi. Il semblerait que
plus il y a de complices, plus la punition devrait
être forte. Peut-être ici ne s'agit-il que des
complices inférieurs; ou peut être a-t-on calculé
qu'étant plus de trois, ils approcheraient en se
cotisant de la
compensation. Peut-être n'aurait-on pas pu l'exiger
de complices nombreux.
Si l'on enlève
On voit ici combien la protection du roi est
à celle de la loi.
de vitá componat
et un commencement d'ordre public. Celui qui
appartient à la force publique, si le pouvoir
chez les barbares peut être appelé ainsi, est
puni
pourrait aussi comprendre qu'il s'agit de la
vie de la fille et qu'il faudrait traduire qu'il
doit payer aussi cher que s'il l'eut tuée.
Mariage avec une esclave.
41r
libertateur,
pas. Au reste la loi des ripuaires est
le verrons bien plus terrible encore.
Inceste.
Separetur
d'autres peines. La loi Romaine au contraire surtout,
modifiée par le christianisme avait établi en ce
cas des peines sévères. Ici la loi Germaine repousse
les mariages non pas à cause de l'esprit Romain,
ni à cause de la nouvelle religion, mais bien
à cause de l'ancienne pureté des mœurs barbares;
c'est une loi tout-à-fait originale. Filii infa-miá notati
Si un Romain dépouille le Franc Salien, 62 sol. 1/2, Brigandage.
Si le Franc dépouille le Romain 30 sol. - C'est
l'inverse précisément de ce qui aurait du
exister. Le franc devait avoir les tentations
bien plus fréquentes et des moyens bien plus
grands.
Celui qui attaque ou retarde l'argent du roi,
Ordre public
(+)mallum(+), 200 s.
Mal, propr. le signe, puis
le lien désigné; le lieu où l'on
s'assemble, le lieu par excellence
celui des assemblées et des banquets.
Le sacrifice, la libation parce que
ce sont les signes du sacrifice
intérieur. Le Mal se tenait sur
les hauteurs. Bible. Perse. L'
et le Persan sont indentiques. Les uns
et les autres sacrifiaient des chevaux.
- Il ne faut pas ici s'exagérer l'importance
de la royauté; l'agent du roi c'est ici tout
celui qui porte le signal de la guerre de canton.
42v
Blessures.
qui traitent des blessures.
Si quelqu'un frappe un homme à la tête
et qu'il en sorte un os, qu'il paye 30 solidi;
s'il sort 3 os et que le cerveau paraisse, 45.
- C'est se faire une idée bien singulière de la
dureté et de la force vitale de l'homme.
Chez nous une telle blessure est ordinairement
un meurtre.
Si la blessure est au ventre, 62 sol. - Il
est évident qu'une idée d'infamie est attachée
à la blessure au ventre, quoiqu'elle ne présente
pas plus de dangers que la blessure à la
tête.
Pour chaque coup de baton, ou chaque coup
de 0 solidi. - La corps
seulement le corps et la vie, mais elle cherche
aussi à punir l'outrage, et par une peine
exhorbitante elle veut prévenir le duel autant
que possible.
Si le pouce est coupé et pend encore, 30 sol.
- La loi a l'air de supposer que le pouce
qui pend encore pourra bien reprendre et
que cela diminue la gravité du fait.
Suit une évaluation curieuse pour chaque
doigt de la main, du pied, pour l'œil, les oreilles,
le nez, etc.
Violences
Evidemment ce texte appartient à une époque
43r
déjà éloignée de la conquête. Quelle est donc déjà
l'audace et la familiarité du vainqueur
oser faire un tel outrage au vainqueur?
Même remarque à faire. Nous sommes évidemment
au temps où le roi employe déjà des Romains
pour faire exécuter ses volontés.
Remarquons ce texte, tout plein de la fierté
Germanique. (1), 15 sol.
(1)
espère qu'on se contentera du dédommagement énorme
qu'elle impose. Pour heurter une femme c'est 45 sol.
3 fois d'avantage. C'est que la femme ne peut pas
comme le guerrier heurter à son tour; il faut
qu'elle retourne chez elle pour charger du soin
de sa vengeance son époux, son frère, ou son
père. On voit l'idée élevée que les barbares se
faisaient de la dignité de la femme.
Pour avoir appelé un homme (1)
Injures (1) Goutrau
complices de
sœpiùs vulpes ingeniosas
scrutum jactaverit
poing ou coup de bâton. Pour avoir appelé une
femme meretricem, 15 sol. Cela fait voir de quelle gravité
était la parole dans leur pensée. Aujourd'hui
nous voyons les hommes du peuple se dire sans cesse
les plus graves injures, et se réconciler aussitôt après.
Pour avoir appelé un homme agent des vampires
ont on dit qu'il a porté la chaudière dans le lieu
ou on fait cuire les chauves souris, 6 ½ sol. - Pour
avoir appelé une femme libre vampire, 167 sol.
43v
- C'est presqu'autant que pour avoir tué un franc.
Comment donc se fait-il que ce fut une injure
si épouvanttable si atroce. Le texte suivant va
nous l'expliquer. Si une vampire a mangé un homme
et est convaincue, 200 sol. et selon une autre loi,
que la vampire soit brulée. Adresser une telle
injure ce n'est pas seulement outrager mais
c'est faire courir de grands dangers à la personne
qui la reçoit et dans quelques cas la dévouer à
(1) n°.35(1)
Meurtre Pour avoir tué un franc, ou un barbare,
Pour avoir tué celui qui est dans la foi
du maître, 600 sol. - On voit que le roi est déjà
devenu une puissance prédominante. -Pour avoir
tué le convive du roi, 300 sol. - On présuma que
cela s'applique au vaincu que le roi a honoré
de sa tttable, au vaincu de la classe supérieure.
- Pour avoir tué un Romain propriétaire, 100 sol.
- un Romain tributaire 45 sol.
Il est un cas où la loi protège la vie par
une amende énorme. - Si quelqu'un réunit une
VI.3.
44r
une bande (1)
(1)
10 maisons les
600 sol.
Si dans un repas où se trouvent 4 ou 5
convives l'un est tué par les autres. Il faut
que le meurtrier soit livré, ou que tous se
cotisent pour payer la composition du mort.
- Ainsi pour tuer un homme à bon marché
il suffit de se mettre en grand nombre, et de
l'inviter à diner. Au reste cet article
devait s'appliquer surtout aux meurtres
innombrables que l'ivresse fesait faisait naître dans
les banquets. (1) (1) Car la ttable était
et ce devait être un crime épouvanttable de
la souiller avec préméditation. os
Pour avoir tué un enfant chevelu, c.à d. c'est-à-dire barbare
de moins de 12 ans, 600
pour le père.
Celui qui aura tondu sans l'autorisation de
Vols d'enfants. ses parents un enfant chevelu, 62 sol. - En lui ôtant
44v
sensuelle pour le sexe féminin, semblable à celle
qui se fait sentir dans quelques religions de l'
C'est tout simplement le désir de protéger le
faible; c'est une idée de générosité de pretendre
respect pour le faible. Les enfants des deux
sexes étant également faibles, la préférence est
pour le sexe le plus précieux.
Déni de justice.
Hospitalité forcée. Si quelqu'un veut s'établir dans une maison
45r
Pour symbole dans les contrats nous voyons Symboles
la paille ou le rameau. Cela nous retrace les
origines du droit Romain ; on voit même
que stipulation est une trace toujours
subsistante de ce vieil usage. Et ici ce n'est
point un emprunt; car alors le droit romain
ne reconnaissait plus de symboles. C'est une
ressemblance fraternelle qui nous
la plus obscure antiquité.
Rien n'est plus curieux que la manière Mots défigurés.
les mots sont estropiés
a la manière dont les barbares prononçaient
le latin dans certaines formules. On voit par
exemple qu'ils disaient
v.
Lorsqu'on voulait renoncer à la parenté Renonciation de la parenté.
Le plus beau texte de la loi salique Insolv Cession de
biens.
intitulé
le domicile vide; selon
homme et n'a pas dans toute ses [ratures]
quoi satisfaire à la composition, il produira 12
45v
personnes qui jurerait pour juger que ni sur
la terre, ni sous la terre il ne possède rien
de plus qu'il n'a donné ; il doit alors
rentrer dans sa maison et des 4 coins de
l'édifice prendre de la poussière dans sa
main et ensuite se tenir debout sur le seuil,
jeter un coup d'oeil prendre encore de la poussière
et dans cette attitude qu'il jette de sa main
gauche puis dessus son épaule
proche parent. Ensuite sans chemise, sans ceinture
et déchaussé il doit sauter un bâton à la
main par dessus la haie de sa cour.
V et VI. Textes. I.
46r
Textes de la loi salique.(3 manuscrits. Celui de
précieux par la barbarie du langage, donné par
celui de la
emendata
diffère guères du r
Nous suivons le .r
2.e est selon
mêlé de mots Allemand.
r
est le
Vol. Qui vole un taureau 45 sol. - Le taureau du roi 65
-
-
qui on peut se fier.) 45 s.
-
-
retrò clavem et aliqui remaneant
Le libre qui vole un cheval, 15
un cheval 35
Celui qui vole, vend, tue ou met en liberté l'esclave
d'un autre, 35 sol.
15 sol.
mariscalirum, stratorem, fabrum ferrarium, aurificem
46v
furaverit aut occid., vel vendiderit velentum 25 s., 45 s.
culpabilis judicetur, excepto capitale et delaturâ
répétée à chaque article)
L'esclave +
ou paiera 120 deniers
- 40
Vols de clochettes, légumes, herbes, raisin, bois, poisson, blé, fruits,
arbre, couteau, bracelet.
occid. qui ad venatio nem faciendam mannetus factus est
45 s. sol.
-
Si q. quis Waramionem homini Franco furaverit, 40 s. (i.e equum
hellicum.)
L'esclave accusé d'un vol pour
recevra
et que son maître consente il rachetera son dos par 9
un vol.. de 35
que l'homme volé veuille continuer le supplice malgré le
maître de l'esclave, cet homme doit donner gage au maître
de l'esclave. S'il accuse son maître on ne l'en croira pas, et
il appartiendra à l'
L'
tout prêts
comedat
(1) Mésalliances,
Adultère, Inceste,
etc.(1) Trois hommes enlevant une fille libre
aut de screonâ
Si puer regis vel lidus ingen. puellam traxerit, de vitâ
componat.
47r
Si quis in gennus ancillam alienam sibi in conjugium
sociaverit, ipse cum eâ in servitium inclinetur.
- sororeum, fratris filiam, consolibrinam separetur,
filii infamiâ notati.
L'adultère, 200
Le mariage avec la
Pour avoir serré la main à une femme, 15 sol.
le bras 30.
le sein 45.
Meurtre.
aut homirem qui salicâ lige vivit occiderit, 200 s. sol.
Si in puteum aut dub aquâ miserit 600 s. sol.
- couvivam regis, 300 s. sol.
- Romanum tributarium, 45.
- homin. possessorum, 100.
dominicâ est occiderit 1800 s. sol. in domo suâ, 1800 s. sol.
Si grafionem, 600.
Si im convivio ubi 4 aut 5 fuerint homines, interfritus
fuerit, aut unum convictum redî aut, aut aomnes mortis illius
compositionem collectint.
Si q. quis querum infrà 12 annorum, non tousoratum oniserit
600 s. sol et d. deniers
Si q. quis querum crinitum sine consilis purentum totonderit(1) Cela se rapporte
aux délits de violences
-
47v
mortua, 700 s. solidi
-
-
- -
Si l'homme qui s'est loué à quelqu'un pour assassiner
charge un autre de le faire à sa place, tous les 3 payeront
62
Si quis serva servum oviderit, hoc convenit ut homicidam
illum domini inter se dividant
Blessures. Si quelqu'un frappe à la tête et que des os en
sortent 30 solidi.
- si le cerveau paraît et que 3 os sortes sortent, 45
- au ventre 62 et pour le traitement 9
Pour chaque coup de bâton ou de
Si le pouce est coupé et pend encore, 30
Evaluation de chaque doigt de la main, et du pied, de l'œil,
du nez, de l'oreille, de la langue, d'une dent.
Violences diverses.
*
Attaquer ou retarder l'agent du roi ou celui qui va
Dépouiller un homme qui dort, 100
Attaquer la ville d'autrui, 30
les chiens, frapper les hommes, emmener sur un charriot, 200
restitution.
V et VI Textes. 2e
48r
Incendier, une étttable à porcs, une maison habitée, 62
- Si quelqu'un y meurt 100
- - aux parents de chacun des morts, 200
Antiquâ lege
† sit usque in diem quâ cum
†
gugangum
va à la guerre. Il y
a deux
guerrier qui s'attache
à un chef, le leude.
judicetur
Injures. Pour avoir appelé une femme libre
- un
Pour avoir appelé quelqu'un
mulier mulierem), delatorem, qui sentum jactaverit
-
-
Intrusion.
vel aliquis (eorund qui in villâ cousistunt) extiterit qui contradicat
migrandi licentiam non habeat. Si in villâ ipsâ adsedere prœ-
sumpserit, tunc tentare illi debent ut inter noctes decem
exindè exeat .. si post decem .. noluerit ... testare ... ut ad
alias septum ... et vic 30 noctes impleat ... roget gravionem
ut...ipsum...expellat...
Deni de justice. Le graf qui refuse justice
aut de vitâ componat
Le demandeur dit aux Ratchimbourgs :
salicam. Si .. noluerint...: vos tengano (detineo) ut mihi
et isto legem dicatis
48v
Procédure. pour un crime de 15 s.
Engagement de se présenter.Adrhamire (id est festucâ vel
ramo dato et accepto sibi umtuò promittere se velle certo die
se coràm judice sistere) actio hac voc. adrhamitéo. hine adramire,
adrhamire, adhramire, et adframire (à ramo fræmere ?)
Rathimburgis fuerat indicatum, adimplere noluerit, si nec de
compositione, nec ad œneum, nec de alla lege fidem facere voluerit,
tune ad regis prœsentiam ipse manniri debet, et ibid. cum
XII testibus, ire debet
Composition du tribunal.
debent : et si de caussâ illi aliquis sanum dixerint, penitùs
gravie mallam habeat liantiam removendi
(1) regarder à la dérobée, furtivement pfal.)
mann trans scapulas suas jactare super proximiorem pareutem,
(pour qu'ils payent à sa place) ...et posteà in camisiâ discinctus,
discalceatus palo in manu suprà seprem salire.
Si quis de parentillâ tollere se voluerit, il brise quatuor
fustes alminos super caput sum, il jète les moceaux, et dit quòd se et de juramento, et de hereditate et de totâ ratione illorum tollat.
78v Et les paroles de Charles le chauve que nous allons rapporter prouvent à quel degré s'était élevé le pouvoir des Evêques Gaulois. Il disait en se plaignant des usurpateurs et des prétentions de ses frères: "Pourquoi ne m'accusent-ils pas devant les Evêques nos juges naturels". Cette aristocratie politique ne durera point, car elle ne suffit pas pour défendre le pays contre les normands: la féodalité armée prendra sa place, et la France aura un caractère analogue à celui de l'Allemagne. Désormais nous ne verrons plus que des comtes, des barons, des seigneurs; l'épiscopat perd sa puissance. Mais nous ne devons pas perdre de vue que l'aristocratie épiscopale a précédé en France l'aristocratie militaire; car c'est le principale caractère de notre histoire, et ce fait est vierge en conséquences. En allemagne c'est l'homme, la force matérielle qui domine; en France au contraire c'est la force spirituelle. En allemagne (l'allemagne du midi) les hommes se soumettent de bonne grâce a la dépendance de l'homme. en france ils ne veulent dépendre que de Dieu. ils n'obéissent qu'aux évêques qui parlent au nom de dieu. Dans la domination des évêques on passent le génie indépendant de la france; mais ce qu'il y a de singulier c'est de ce que l'allem-agne n'a jamais subi la domination épiscopale, les allemands ont conclu qu'elle avait eu un
79r génie indépendant et fier, tandis que on en doit tirer la conclusion contraire. En 877 l'épiscopat est tout puissant en france: les Evêques sont seigneurs en même temps qu'évêques; ils parlent au nom du pouvoir politique et du pouvoir Divin. Sous cette aristocratie épiscopale naissait la féodalité. Les bénéfices, c. a. d c'est-à-dire les terres données en récom-pense par les rois, étaient dpuis longtemps héréditai- (1) En 587 le traité d'Andelot conclu entre Gontran, Childebert et Brunehaut assure aux leudes la possession héréditaire de leurs bénéfices. En 614 Clotaire II souscrivit un édit qui garantissait encore l'hérédité du bénéfice. res (1) mais les comtés ne l'étaient pas encore; en effet les comtes étaient des magistrats qui avaient l'offre de juger et de conduire à la guerre les hommes du comté; et de ce que le père était capable de remplir cette charge, il ne s'en suivait pas que le fils en fut exactement capable. quoiqu'il en soit, en 877 Charles le Chauve par dl'édit de Kiersy sur Oise déclare que les comtés passeront désormais des pères aux enfants. (2) (2) L'office de comte parait n'avoir été primitivement que pour un certain nombre d'années ( Cum que ad reno-vandum actionem munera regó per filium transmisit. Greg. Tur. IV- L.2). Ainsi la royauté reconnait formellement l'hérédité des comtés plus tard un roi de la race de Charlemagne reconnut que la royauté n'était plus héréditaire mais élective; de sorte qu'a des époques assez rapprochées les comtés d'électifs héréditaire se reconnait élective. [Comment expliquer la faiblesse du gouvernement de Charles le Chauve ? On y voit sans doute à gouverner les comtés et déposséder les familles. mais faut-il aussi faire la part des dangers qui oblige[?]
79v la Royauté a rendre hommage au pouvoir local. Une nouvelle invasion de barbares force la royauté et l'épiscopat à s'humilier devant l'aristocratie féodale et guerrière. [Les grandes invasions par terre venues de l'orient avaient été arrêtées définitivement par les francs de Charlemagne. Ce prince avait pour ainsi dire cloué les Saxons au sol qu'ils occupaient. Les Hongrois et les Slaves viendront bien encore de l'Orient, Mais et il ne faudra pas moins que le grand Othum pour les repousser. Mais ce ne sont plus que des invasions de cavaliers qui n'eurent jamais le caractère national des anciennes invasions; ce ne sont que des troupes légères qui ne peuvent former d'établissement durables. Les invasions les plus redouttables étaient les invasions maratimes qui venaient du nord et du sud, des normands et des Sarrasins. Il est très remarquable que ces deux invasions étaient animées également fanatisme religieux d'Odin et de celui de Mahomet. Les Normands avaient une haine furieuse contre le Christianisme. partout ils brûlaient avec déli[?] les Eglises et les prêtres. c'était pour tirer vengeance des persécutions de Charlemagne contre les Saxons. Car ces pirates normands se composaient en grande
80r Partie de saxons réfugiés dans les contrées du nord. Il y avait même parmi eux beaucoup de serfs fugitifs qui se vengeaient de leurs anciens maitres. Nous voyons vers 866 le plus célèbre d'entre eux Hastings ravage toute la Gaule avec des troupes de 3 ou 400 hommes, et cet Hastings n'est ni un saxon ni un Sanois, c'est un paysan des environs de Troyes en Champagne, qui s'était echappé et avait pénétré jusque dans les contrées du nord et qui venait de temps en temps visiter ses anciens maitres. C'est ainsi que dans Priscus nous lisons qu'un grec forcé de quitter l'Empire par suite des abus de l'administra-tion impériale devint un des généraux d'Attila [Un fait remarquable c'est que c'est à peu près à la même époque que les Normands et les Sarrasins prirent pied sur les rivaes qu'ils s'étaient contentés jusque là de dévaster. Les Sarrasins complètent en 878 la conquête de la Sicile par la prise de Syracuse; et les Normands s'établissent en 912 dans la Normandie. C'est ainsi que depuis quatre siècles les Saxons s'étaient établis en Angleterre (448-584) et y avaient fondé Les sept royaumes qui furent réunis par le grand Egbert (800=827) roi de Wessex. Pendant les deux siècles qui suivirent, L'Angle-terre fut assaillie par de nouvelles populations
80v du Nord que les Anglais vu leur position géographique n'appelaient par Nomanda, mais Dancs, même mot que Degen (selon tous les Lexicographes) nom d'un des principaux peuples scandinaves. Les Danois fondent des colonies en Angleterre dès le milieu du Xe siècle et font la conquête entière de ce pays en 1017 sous leur grand roi Canut. En France l'aristocratie féodale s'éleva pour repousser ces hommes redouttables ce n'était pas en plaine avec un nombre supérieur qu'on attendait ces barbares. Partout on ne leur résistait que derrière des murs; quand ils remontaient sur de petites barques, l'Escaut, la Seine, La Loire, les moindres bandes faisaient fuir au loin les populations et s'em-paraient même des villes. Pris fut assiégé trois fois et en 866 sans le comte Eudes et sans L'Evêque Gosse-lui, qui prêcha et combatit, la ville eut été prise et détruite. De toutes parts en France des murailles sélevèrent; on reprit un peu de courage quand on vit les barbares échouer dans les sièges; mais ce n'étaient pas des remparts de villes qu'on bâtissait alors; les villes étaient misérables et depeuplées: c'étaient des maisons fortes, des châteaux. C'est vers la fin du IXe siècle et pendant
81r tout le Xe qu'on vit s'élever en France contre les Normands, en Allemagne contre les Hongrois, En Itlaie contre les Sarrasins et les Hongrois tous ces châteaux qui hérissèrent l'Europe féodale. Dans l'antiquité, toute défense, toute sûreté, toute puissance politique, appartient aux villes; au moyen âge la prépondérance appartient aux châteaux. C'est alors que les campagnes prennent à leur tour de l'impor-tance, et les destinées du genre humain y étaient inter-ressées. aussi au commencement du système féodal la population augmenta merveilleusement. tous les grands propriétaires de l'antiquité qui employaient leurs esclaves aux besoins de leur luxe, ne tenaient pas à voir augmenter cette population d'Esclaves: c'était un danger plutot qu'un avantage. aux temps féodaux au contraire le seigneur avait besoin de serfs nombreux, de vassaux; car il était continuellement menacé. S'il voyait donc parmi ses serviteurs un homme fort et résolu, il lui confiait quelque poste avancé, un moulin, une tour une tête de pont: il lui donnait celui en fief, à condi-tion de payer une légère redevance en argent si c'était un serf, s'il était d'une condition plus relevée.myennant un service militaire. Cet homme une
81v fuir établi avait une famille, des enfants. Partout la population s'accroissait avec une grande rapidité. C'était une chose merveilleuse de voir la france depeuplée a la fin du IXe siècle couverte d'homme au commencement du XIe. En 100 ans le desert s'est peuplé au milieu d'un nombre infini de calammités. Tels sont les bienfais du régime féodal à sa naissance. Considérons un instant ce seigneur isolé dans sa demeure nouvelle qu'il a fortifiée contre les barbares sur le sommet d'une montagne, comme la ville Pélasgique. Mais il y a quelque différence: Le sommet de la montagne pélasgique est un plateau où il y a une ville, le sommet de la montagne féodale est un pic où s'élève une tour; dans cette tour habite un homme et sa famille, sa femme et ses enfants, peut être quelques hommes libres qui combattent avec lui. Dans la vallée qui est au pied de la ontagne, habitent quelques cultivateurs à l'ombre de sa tour; et prêts à s'y réfugier au moindre danger. Au milieu de ces cabanes est une église. Ceux qui sont dans la vallée ne comptent pas; car ils dépendent de La tour. Cette petite société est dans un isolement complet. On ignore tout ce qui se passe au délà des limites
82r De la vallée; de loin en loin et d'une manière vague on apprend qu'il y a un roi, un pape, un empereur; mais c'est par hasard. Le propriétaire de la tour ne tient sa puissance ni de Dieu, comme dans les sociétés théocratiques, ni de la cité comme chez les anciens. Le patricien tient tous ses droits de la cité; son droit quiritaire ne lui vient que de la cité. le seigneur féodal ne relève que de sa lance. Cette position ne peut manquer de lui donner une insolence et une hauteur place odieuse que celle du patricien lui même. Aussi aucun régime ne sera plus haï que le régime féodal, malgré tous les avantages. Ces avantages sont d'abord et en première ligne la défense du térritoire; de plus cet homme qui vit toujours dans sa tour, environné de dangers avec sa femme et son enfant, combien ne tiendra-t-il pas davantage plus à sa famille que le citoyen des villes anciennes qui vivait sur les places publi-ques au milieu de ses concitoyens, et pour qui sa femme et son enfant étaient des choses? Les femmes joueront un grand rôle dans la féodalité et dans cette tour où il n'y a que deux personnes. la femme est l'idée de la société elle même. Enfin le système féodal sera asséné d'un merveilleux effet esprit
82v de perpétuité. L'homme est identifié à la terre qui ne meurt pas. Sa supériorité à l'égard de ses inférieurs son infériorité à l'égard de ses supérieurs. c'est tout à la terre qu'elle se rapporte. En un mot, pour employer la forte expression du droit féodal, Le seigneur sert son fief a l'égard du suzerain. Tels sont les élémens éléments qui composent la société nouvelle. L'homme se caractériese par la force ≠ et la grandeur, dans ce gouvernement féodal. Le seigneur c'est l'homme fort et vaillant sans crainte et sans ruses; tel est le type du baron. C'est ainsi que se forma au dess[?] la hideuse réalité, l'admirable idéal de la chevalerie vers lequel tendit sans pouvoir y parvenir le monde du moyen âge. De même qui la jeunesse avant de chercher l'ordre, le modéré, le positif, voit d'abord l'idéal; de même l emonde du moyen âge, avant d'avoir vu l'ordre de la civilisation, l'avait rêvé dans la perfection idéale de l'homme. Tel est le système qui va nous occuper; donnant d'abord un ttableau rapide des révolutions qui ont occupé le 9e et le 10e siècles. En l'an 1000 est l'apogée de la féodalité. à cette époque nous nous arrêterons sur les lois féodales. Nous avons vu les démembrement successifs de
83r L'empire de Charlemagne. Faisons l'histoire abrégée de tous ces royaumes aux quels il a donné naissance: D'abord les deux royaumes de Bourgogne furent réunis en 930 ; et en 1053 ils passèrent sous la souve-raineté de l'empereur d'Allemagne : nous ne nous y arrêterons pas d'avantage: nous ne nous occuperons que de l'Italie, de l'Allemagne et de la France. En Italie. la confusion commence de suite. Les marquis de Spolette, de Frioul, les marquis d'[?], de [?] reclament tous de grande droite et arrivent à l'indé-pendance. Dans Rome, dans la papauté même se retrouvent tous les désordres de la barbarie féodale. Les papes ne sont que de vaillants barons de l'état Romain. Guido à spolette, Béranger en Frioul sous ces chefs tantot ducs, tant marquis, descendent ou préten-dent descendre, au moins par les femmes, de Charle-magne, ainsi que le roi de france et L'empereur d'Allemagne. Charlemagne devient un de ces [?] à demai-mythologique [rature] dont la famille immense descend dans les temps historiques et peuple des parties du monde: c'est a peu près comme les Héraclides en Grèce. En Germanie nous avons vu trois royaumes après la mort de Louis le germanique (876). En 880 il n'y en a plus que deux, d'un côté la Souabe et la
83v Bavière, de l'autre la Saxe, le midi et le nord; division profonde que nous suivrons dans toute l'histoire d'Allemagne jusqu'en 1831. En france la minorité du seul descendant de Charles le chauve donne l'empire au troisième fils de Louis Le Germanique, déjà héritier de la Bavière et de l'Italie et qui va bientot hériter de la Saxe. Ainsi ce prince possède l'Italie, la france, et l'Allemagne. Il prend le nom de grand (der Grosser) grosser; mais son caractère lâche et faible a fait donner à ce mot une toute autre signification. c'est un second Charlemagne, mais un charlemagne dérisoire. il ne réunit l'empire que pour témoi-gner une seconde fois de l'impuissance d'une vaste organisation sociale. Il est deposé en 887 et l'empire est démembré pour jamais. [L'Allemagne a toujours la préponderance, et dans bien des siècles encore la chancellerie impériale donnera aux rois le nom de reges provinciales. Le batard arnoulf rêgne dans ce pays, bat les Hongrois, revoit l'hommage des rois de france., d'Italie, de Bourgogne, et dispose du royaume de Lorraine en faveur de son fils Zwentibold (2 fois hardi).
84r zwentibold trouva des adversaires dans les populations Celtiques et Romaines qui occupaient une grande partie de son royaume: cette opposition est expimée par la lutte qu'il eût a soutenir contre son rival Regnier Ou ou renard. Les aventures de cette guerre sont racontées par un vieux poëme poème qui nous montre aux prises le génie barbare, le génie de la force, avec le génie civilisé, le génie de la ruse. Arnoulf laissa l'empire a son fils Louis l'enfant qui fut le dernier Roi carolingien de la Germanie de même qu'un Louis (le fainéant) sera le dernier Carolingien de la france. Et déjà un chef étranger à la famille carolingienne un simple comte de Paris se trouvait alors roi de france; c'est Eudes qui avait usurpé le trône sur Charles le simple fut reconnu roi et il ne rêgna que pour céder une partie du territoire aux Normands. Leur chef Roll consent en 912, puis qu'il n'y avant plus rien à prendre sur la terre, à prendre la terre elle même: il consent même a à rendre hommage. On sait l'affront qu'un des héros de Roll fit au a à cette occasion. Ainsi l'invasion
84v des Normands s'arrête en france; mais les Slaves, les Hongrois menacent toujours l'Allemagne; ils ne cherchent pas à s'y établir mais ils la dévastent sans pitié. En 911 la race Carlovin-gienne étant éteinte en Allemagne en délibéra si ce serait un Saxon ou un franconien, un homme du nord, ou un homme du midi qui aurait l'empire. Le saxon est Othon, le franconien Conrad; Quant aux Lorrains, ils ne veulent ni de l'un ni de l'autre; ils semblent se souvenir du temps de Charlemagne où sous le nom d'Ostrasie ils commandaient à l'Empire tout entier; ils veulent se donner à la france, c.a.d c'est-à-dire rester libre. Cependant, comme les Hongrois menaçaient le midi de l'allemagne, ce fut proba-blement le motif qui décida de à nommer le franconien. Après la mort de Conrad on nomma un saxon c'est henri l'oiseleur, fils d'Othon, le vrai fondateur de la féodalité Germanique; il est le Ier roi de la fameuse maison de saxe: il descend bien entendu de Charles Martel, mais par les femmes seulement; il est du reste saxon de Race et de
85r Naissance. La vieille persécution contre la Saxe est enfin réparée. Henri l'oiseleur est réprésenté comme l'un des héros de la race Germanique. Il fonda pour arrêter les slaves les margeaviata de Brande: bourg, de La saxe, de misnie, celui de Sleswig pour arrêter les Danois et les Slaves du nord. Ces éta-blissements nous donnent la lomite même de l'empire à cette époque. Il défit les Hongrois à la grande bataille de Mersbourg. Pour les mieux arrêter, il commença à bâtir pour recevoir la population des campagnes, non plus des châ-teaux forts, mais de grandes enceintes murées. en un mot on commença a à s'aviser des villes, on inventa les villes en Allemagne; chose tout-a-fait tout-à-fait contraire au vieux génie d'isolement de cette race. Chacun s'arrête où il veut, près d'une source, à l'entrée d'un bois, dans une vallée, chacun selon un plaisir, nous dit Tacite avec une vérité parfaire. Les villes d'Allemagne encore de nos jours ont un caractère agreste. La nature sauvage s'avance jusqu'au milieu des vilels. nous parlons ici des villes de la vieille allemagne, car il y a des villes toutes récentes qui sont
Br
2r
Notre cours est un cours d'histoire moderne,
Précédents de la société moderne. c'est à dire d'abord un cours du moyen âge.
Car on ne peut comprendre l'histoire moderne
sans le moyen âge. L'histoire moderne c'est à
dire les 3 drs derniers siècles ne sont qu'une négation
du moyen âge ; celle c'est une lutte qui n'est
pas encore achevée; c'est tout au plus si elle
s'achève maintenant. C'est donc du moyen âge
dont il s'agit. Nous savons parfaitement d'où
nous venons ; où nous allons, nous l'ignorons.
Mais avant même de donner les traits gaux généraux
de l'hist. l'histoire du moyen âge nous ne pouvons nous
dispenser de montrer comment il se rattache
à l'âge précédent. Bon gré, mal gré il faut
dire un mot de l'empire Romain. En effet dans
ce moyen âge où nous allons entrer, la
moitié des éléments sont Romains ; un côté
Romain, un côté barbare, c'est le moyen âge.
Beaucoup de raisons se réunissent pour nous
inviter à parler encore de Rome. Il faut
rattacher notre cours de cette année au cours
de l'année précédente. Enfin l'histoire du moyen
âge ne doit être pour nous surtout une l'histoire
de France; et parce que la France le mérite;
et parce que nous sommes Français. Or nous
parlons une langue Latine; le droit Romain
présomine dans nos lois; enfin notre France
est surtout Romaine.
société Romaine
de la société Romaine. Nous avons vu comment
Rome a successivement adopté les diverses races
de l'Italie et résumé en elle leur génie différent.
c'est là la supériorité de Rome sur la Grèce. Le
monde Grec est tout exclusif. Non seulement il
repousse les barbares, mais chaque cité hait la
cité voisine, et ne s'accorde presque jamais avec
elle. Jamais les Ioniens et les Doriens n'ont pu
se réconcilier pas même sur les ruines, de leur
patrie commune. Il y a là deux éléments séparés;
toujours ennemis implacables. A Rome au contraire,
les mêmes murs contiennent +
d'une part l'élémant patricien Etrusque; de l'autre
l'élément plébéien latin. Ces deux élément éléments luttent
entre'eux, mais c'est une lutte légale; le sang
ne coule enfin que fort tard sur la place
publique. On se fait la guerre par des lois
presque jamais par la violence. De là ce beau
fait, qui est l'originalité même du génie de
Rome; le droit civil, qui fut à Rome un
résultat nécessaire de la lutte entre les deux
partis. Deux races, deux factions qui se fesaient
la guerre par des lois, étaient bien obligés de
déterminer avec précision les droits des individus.
L'esprit de parti pouvait faire commettre une
foule d'injustices contre les particuliers; c'est ce
qui fut prévenu par le droit civil. En Grèce
qu'y avait-il besoin de droit civl. Les Ioniens
habitaient seuls Athènes, ils n'avaient pas à se
prémunir contre une raie ennemiie. Les riches et
(1)
pendt. pendant la guerre du Péloponèse. Voy.
encore [illisible]. VIII.21 et 65.66.70.
équilibre de Rome entre les deux partis ; jamais
on n'y vit aucun compromis. Les riches lorsqu'ils
étaient les plus forts se gardaient bien de donner des
lois aux pauvres sur lesquelles le pauvre aurait pu
s'appuyer; et les pauvres, encore bien moins,
lorsqu'il l'emportaient à leur tour. A Rome une
balance entre les partis était nécessaire, et elle ne
pouvait s'établir que par le droit.
Quant au point de vue politique de Rome;
il n'est pas moins original. Son type c'est la
famille. Le père de famille est la seule personne
de la famille, les autres sont des choses. Ainsi Rome
agît
père de famille. Elle envoie ses colonies au loin,
mais en conservant sur elle la haute domination
politique.
Rome appelle aussi dans son sein, si l'on peut
le dire, des colonies étrangères; elle reçoit des citoyens
nouveaux auxquels elle accorde des croits analogues
aux siens.
C'est tout à fait le jeu de la famille et de
la société Romaine. Adoption, émancipation, c'est
là son caractère général. Ainsi tandis L'adoption
pour les minicipes, l'émancipation pour les colonies.
Ainsi tandis que la cité Grecque envoye toujours des colonies indépendantes au loin sans jamais
se recruter, Rome alternativement, co. un corps
bien organisé, aspire et respire. C'est un organisme
Ecole normale supérieure Estampille de la bibliothèque
vivant; c'est la vie elle-même. Les cités Grecques ne
s'alimentent pas. Aussi voit-on le monde Grec
se disperser continuellement, et languir à la fin
de sa dispersion. Rome au contraire doit durer,
doit vivre une vie de nation. Elle périra parce que
tout périt, mais elle -vivra une
est un vérittable organisme vivant. Toute l'antiquité
peut se résumer en ce peu de mots.
Remarquons la moralité de tout ceci. Le monde
Grec a péri par ce qu'il avait d'injuste. C'était
un monde d'exclusion. Rome a ouvert son sein à
toutes les nations; ç'a été la cause légitime de sa
puissance et de sa force. Tout système dure par
ce qu'il a de juste, périt par ce qu'il a d'injuste.
Telle est la loi du monde. Voyo
périra par ce qu'elle a d'injuste
suffisait au développement de l'humanité. Voyons
ce que ce monde avait d'injuste. Ce sera le principe
de sa dissolution. Rome est une cité, ce n'est pas
un peuple. Tous les états de l'antiquité sont des
cités et non des peuples. Un peuple n'est pas
renfermé dans des murs: il est appliqué également
à la terre, il tient à la terre, il y a des racines.
Les Romains ne sont pas appliqués fortement
à la terre: ils se renferment volontiers dans les
bornes de la cité. A la vérité il y a de l'agri-
culture en Italie; même, à une certaine époque,
de l'agriculture par les hommes libres. On sortait
le matin de la ville pour travailler aux champs;
on y rentrait le soir. C'est la vie Italienne
encore de nos jours; c'est une vie toute urbaine.
La population+,
population (et je te prouverai [rature]
pour l'antiquité) était cette population était sacrifiée
par ce système. Elle est sans droits ; les villes seules
ont des droits. Bonne est une ville, une municipalité
qui par la force de ses armes a réuni toutes les munici-
palités du monde. L'empire Romain se compose
d'une foule de petits états divers génie divers,
de langues et de législation différentes, qui ont
été force
Romain, par la force militaire. Des éléments aussi
divers, conservant long-temps longtemps sous Rome un
caractère particulier devaient tendre sans cesse à
se séparer ; il était très difficiles de les tenir
fortement réunis.
Rome a rendu un très-grand service au
d'unité. Son empire contenait vers l'Occident toutes
les tribus barbares des Espagnols et des Gaulois;
il contenait aussi l'Orient, et aussi ce monde de la
Grèce dispersé dep. depuis
cela seul l'absout sauva le genre humain, du
plus grand danger de dissolution universelle où
jamais il se soit trouvé; c'est la domination
des armées mercenaires que le genre humain fut
sur le point de subir un instant sous les
successeurs d'
pour long-temps longtemps, lorsque les Barca sous le
nom de Carthage et malgré elle fondèrent cette
Estampille puissance flottante mais terrible qui s'étendait
depuis Cadiz jusqu'à Rome, et - qui fut dans
l'ancien monde l'époque de la perfection de l'art
militaire. Cette puissance caractérisée par
un instant réunir l'Espagne, l'Italie, et Carthage
et comme
ne pouvait résister. C'est la grande gloire de la 2e.
guerre punique; elle sauva le monde c'est qu'avec
des armées nationales Rome sauva le mondes des
armées mercenaires.
et on sait comment
foule de peuples divers, qui sans cesse tendaient à
se séparer.
la société
devint très grand. Il était temps que la e.
Tous ces proconsuls ne pouvaient tarder à avoir
des idées d'indépendance. Par exemple on voit t.
séparer. Ainsi
l'Orient,
ce que Constantin exécuté 300 plus tard; de
transférer le siège de l'Empire en Orient, à
Alexandrie. C'est une très grande et très belle vue.
Mais elle venait trop tôt. L'occident était encore
trop fort pour supporter un tel outrage. L'Orient
fut la perte d'
bien immense pour l'humanité; il empêcha la
dissolution du monde Romain pendant 400 ans;
il détruisit, broya toutes ces nationalités de provinces,
établit partout de ≠ l'uniformité de jurisprudence, de
langue, de religion.
On doit sourire de voir appeler le 1.r premier siècle de l'empire
Romain, le commencement de sa décadence. Il est bien
sûr qu'il la précéda. L'automne ne précède-t-il
pas l'hiver? Faudrait-il le supprimer pour cela?
C'est l'automne qui donne le fruit. Et ce fruit
pour Rome, c'est le principat l'unité, du monde, et
le moyen de cette unité, c'est le principat. C'est un
système magnifique. Plusieurs hommes éminents contribuèrent
à l'établir. Pour ne parler que des fondateurs, citons
et
Contentons-nous de dire en passant qu'il faut se
former de
l'opinion commune.
L'ère chrétienne, où nous voici arrivés, est le point de
séparation, le lien de deux mondes. Nous voyons dans
l'enfer de
cercle, se trouvant au centre de la terre, qu'il est
obligé pour une continuer sa route de mettre sa
tête ou il avait les pieds. et de remonter dans
un aut C'est ainsi qu'à l'époque du christianisme, une
conversion brusque et subite semble avoir lieu dans
l'univers. Je dis semble avoir lieu; car enfin tout
s'explique par le progrès. C'est le moment le plus
poétique de la vie de l'humanité.
Nous voudrions bien nous arrêter au premier siècle;
car enfin c'est le paradis sur la terre; mais il faut
passer le berceau du christianisme, arriver promptement
x aux devastations des barbares, épuiser le monde féodal,
et arriver à la sueur de nos fronts jusqu'aux temps modernes.
Tout à l'heure nous parlions de la formation de la
Ecole normale supérieure estampille
5v
société Romaine, nous avons parlé ensuite de la formatὼn formation
de l'empire Romain Mais il ne faut pas croire que la
cité et l'empire reposent sur la même base. L'empire
n'est rien moins que la destruction de la société Romaine,
et l'admission de l'univers entier dans les murs de Rome.
Cette société se compose de l'agrégation des divers éléments Italiens.
Par conséquent à mesure que l'empire se forme, la Invasion des éléments étrangrs. étrangers société se déforme. L'introduction des éléments Etrangers
commence aussitôt après la 2e. Guerre punique. La Grèce
envahit Rome. Il y eut alors, dit T. Live Tite Live, un changement
extraordinaire dans les normes et dans les Dieux. La Grèce
entre dans Rome malgré caton et tous les partisans
de la vieille société; elle entre avec l'héroïsme grec de
Scipion, le génie d'Ennius, et les diverses sectes de [illisible].
Une nouvelle religion s'établit. Un siècle après T. Live Tite Live
Juvénal nous dit: In Tiberim defluxit Orontes. Rome est
alors envahie par l'Orient, après l'avoir été par
la Grèce, et avant de l'être par le Nord. La conquête
de la Grèce par les Romains n'a fait qu'aller au devant
de l'invasion Grecque; de même Pompée ax mené les Romains en Orient au-devant de l'invasion Syrienne. Les vainqueurs ont conquis les corps des vaincus, les vaincus ont conquis les esprits des vainqueurs.
Tout ce que je ns nous. venons de dire se trouve en quelque
sorte figuré matériellement, et symbolisé historiquement
par le fait palpable et grossier de l'invasion du
trône impérial par les diverses provinces, qui
se succèdent pour y placer quelques-unes des leurs.
Voyons en effet la suite des empereurs Romains.
La 1re famille est celle des Césars, famille toute
romaine, patricienne s'il en fut, qui remontait jusqu'aux
Troyens c.à.d c'est-à-dire à l'origine pelasgique de Rome; rien
de plus national que les Césars. Ceux qui viennent
même ensuite ne sont plus patriciens; ils ne sont pas
même Romains. Les Flaviens ne sont qu'Italiens:
Ils tirent leur origine de Reate, le vieux berceau
de la nation Sabine. Au 2e. siècle celui des Antonin
ce ne sont pas même des Italiens. Trajan et Adrien
sont Espgnol d'origine. Voilà donc des Provines qui
envoient déjà des Empereurs. Ce sont d'abord les
prov. provinces d'Occident; on connaît la préeminence de
l'Occident, c'est le côté de l'héroïsme. Quels empereurs !
Ils n'apportent pas, il est vrai, d'idées nouvelles, mais
ce sont les plus grands et les plus beaux caractères
de l'Antiquité; ils n'apportent à Rome que leurs
vertus.
Les idées nouvelles viennent de cet Orient si méprisé
qui un peu auparavant avait attiré et fasciné si
puissamment Antoine, et causé sa ruine. Au 3e.
siècle arrivent enfin les empereurs Orientaux. Le
1.e est Septime Sévère, Africain de naissance, mais
marié à une Syrienne, de sorte que ses fils Caracalla
et Géta sont au moins syriens par leur mère.
Combien alors les Idées Orientales vont affluer dans
Rome.
Quelles sont ces idées? D'abord quelle est la
forme de l'Orient? C'est invariablement la forme
religieuse. Ainsi l'Orient introduira dans Rome
ses religions. Et voici celles qui en effet arrivent
à Rome à cette époque. Prenons-les par les faits
extérieurs et par l'apparence la plus matérielle;
enfin coe le peuple les prenait. D'abord nous voyons
arriver en mendiants les prêtres de la bonne déesse;
se tailladant les bras et les cuisses, dansant des danses
frénétiques, ils chantent dans des chants que
personne n'entend les louanges de la bonne déesse
et d'Atys, Atys mort et ressucité; ils promènent
6v
à travers les villes Romaines les lions de
de l'Egypte le mystérieux
Sérapis mort + c'est encore un culte de la vie et de la mort+ et ressucité. + Mais ces religions ne
contiennent aucun élément moral. Il n'y a là que
dans la forme une ressemblance imparfaite avec
le christianisme. La mort mène la vie, la vie mène la
mort; la nature les réunit peut-être dans une
commune indifférence. Notre humanité n'est peut-
être qu'une vaine fantasmagorie, sans réalité et
sans but. Le plaisir du moment, et les jouissances
brutales voilà le corollaire de ces religions pour la
plupart de leurs adorateurs. Mais il y a au
de dans de nous des besoinns que le plaisir ne
satisfait pas, ne remplace pas dans le cœur des
hommes. Alors on alla chercher jusque dans la
Perse un culte de la vie et de la mort, mais
qui a au moins un commencement de moralité.
Le culte de Mithra Mithras gagna beaucoup
d'esprits à Rome. On connait le symbole de cette
religion; c'est le sacrificateur égorgeant le taureau.
Sous le Capitole même, sous le temple de Jupiter
Opt. Max. était creusé un autre, chapelle souterraine
consacrée au culte de Mithra. Ainsi les Dieux
de Rome étaient encore orgueilleusement assis
dans leurs temples; et ces temples étaient déjà
ruinés par les religions de l'Orient.
Mais une religion bien plus mystérieuse, bien
plus profonde croissait invisible, et devait les
remplacer toutes. Ici encore nous trouvons le
culte de la vie et de la mort, enseigne commune
des religions de l'Orient. Mais il y a de grandes
différences. Ici c'est un Dieu qui meurt volontairement
pour l'homme; ce n'est pas ce Dieu multiple, ce
dieu actif et passif à la fois, ce dieu indifférent du
Panthéisme. Ici Dieu s'est fait homme. Et, si la
Grèce avait été un immense perfectionnement en
donnant à ses dieux la perfection de la beauté
humaine, combien est-ce un perfectionnement plus
grand d'avoir élevé la divinité à la perfection
morale [rature] l'humaine, et d'avoir fait de la
divinité non plus un bien commun de la
nature matérielle, mais un type de toute
perfection. Le genre humain tomba à genoux,
et, sauf les interprétations légitimes que la science
doit donner, le genre humain doit y rester.
La science di St. Clément d'Alexandrie, c'est
la démonstration de la foi. Nous retournerons
la proposition et nous dirons, la foi c'est la
science à démontrer (1).
Voilà donc toutes les religions de l'Orient dans
l'Empire. Rome qui se flattait d'imposer sa
personnalité, reçoit quelque chose de plus fort.
A ce caractère d'universalité
d'imposer au monde par la force de son
bras et de son droit, est substitué une universalité
spirituelle, qui croît tous les jours aux dépends
de l'autre. Toutes les religions de l'Orient arrivent
coe un dissolvant tout puissant. On s'est demandé
si le christianisme avait renversé l'empire Romain;
et on a essayé gravement de l'en disculper.
Mais nous dirons nous qu'il a bien fait, et que
c'est son plus grand titre de gloire. Enfin l'Idéal de l'Orient
7v
Voilà donc les religions de l'
Enfin
l'Idéal de l'matériel
et sensuel, c'est
un type de l'universalité et de l'indécision qu'avait
alors le génie oriental. On sait qu'il réunit dans la
chapelle de son palais les images des fondateurs
du Judaïsme, du Christianisme, et de l'Hellénisme,
gourverné par une femme, c'était la mère de l'empereur.
Sous cette femme gouvernait un jurisconsulte Grec ou
Romain d'esprit, Phénicien de naissance,
L'empire
exacte et intelligente, et en même temps par une
indécision religieuse.
l'
ou réclamer bien vite. Après ce doux et pacifique
empereur nous voyons un souverain de 7 pieds de
haut, mangeant 40
d'une seule main un char lancé par deux
chevaux. C'est
l'armée, Thrace de naissance, Goth de nation. Il ne
savait même pas le latin. Nous rencontrons déjà
l'invasion des barbares dans cette invasion du trône
par un barbare. Après
ans. L'empire tombe en dissolution. Les invasions
qui vont détruire
symbolisées par un empereurs Goth, et un empereur
Arabe.
8r
I.4.
C'est une prophétie, une figure de
l'empire ne fera-t-il pas un effort, ou ne tachera-
t-il pas de vivre encore. D'où tirerons-nous les
nouveaux empereurs qui marqueront
L'
c'est maintenant le tour des provinces du centre.
De l'
sauvent l'empire et lui rendent son unité: c'est
Mais il faut que cet empire se sépare. L'
plus
enchaîne au même joug.
un
l'empire, et il en [rature] part [rature]
aura l'
la pensée;
contrée de la force. C'est donc l'
Car pour lui c'était vaincre que de se séparer.
C'est là sa victoire politique; mais ce n'est point
assez. L'
complètement vaincu qu'après avoir imposé la
sienne.
pour un instant afin de lui imposer le
christianisme. Mais la séparation suit bientôt.
Malgré
de nouveau l'empire. Les lois de l'
ne seront plus en vigueur en
unité de droit est détruite. C'est là la vraie
séparation de l'empire.
8v
révolutions de l'empire Romain. La chose importante
était de montrer que bien avant d'avoir conquis long-temps avant la conquête
l'empire, les étrangers
de l'empire par les barbares, le trône fut conquis
par toutes les provinces successivement. Quand
toutes euent fourni des empereurs, les barbares
arrivèrent pour le renverser, et
successivement à toutes les nations.
par les traits extérieurs. Mais nous n'avons pas
vu comment sous cette société un bien autre
mal la travaillait. Tout ce que nous avons dit
ne regarde que les hommes qui comptaient
comme homme. Mais la plus forte partie de
l'humanité était au rang des choses. En un
mot nous n'avons pas parlé des esclaves.
La race Indo-Germanique pour ne parler
que de celle là, est une race guerrière du moins
originairement.
l'industrie,
c'est la guerre. Par la guerre non-seulement les
choses des vaincus appartenaient aux vainqueurs,
mais encore les personnes leur appartenaient aussi
et tombaient au rang des choses. C'est là le
fondement primitif de l'esclavage.
L'esclavage est un mal qui ronge à la
fois les 2 personnes atteintes, le maître est
l'esclave. Le maître est disposé par l'esclave
de mener une vie active et industrieuse.
L'esclave tout entier au profit du maître perd
9r
la plupart de ses facultés intellectuelles; et par cela
qu'il cesse d'être homme et devient une chose,
il n'est plus traité
de vivre animal homme lui sont d'abord
refusés. Il est d'abord traité
et alors il périt. L'esclavage ronge les races
auxquelles il s'applique. Voyez
le monde ancien. C'est un vérittable cancer
auquel il faut jeter sans cesse de la chair
nouvelle et qui la dévore de suite
sont les vieilles races, les Pélages et les colonies
Phéniciennes qui avaient commencé l'industrie.
Elles deviennent esclaves et disparaissent. Parmi
les vainqueurs les tribus fortes assujétissent les
tribus faibles. Ces dernières disparurent aussi.
Enfin même dans les tribus du vainqueur,
chez les Romains par exemple l'introduction
de l'esclavage fit disparaitre peu à peu les
hommes libres. Le riche n'ayant pas besoin
du pauvre, le pauvre devenait
et finissait par arriver à un degré de
pauvreté qui ne comportait pas même l'alimen-
tation. Le riche s'enrichissait toujours, et le
pauvre s'appauvrissait toujours. finissait par D'abord il ne prit plus de
mourir de faim
famille; ensuite il périt. Ainsi chez les vainqueurs
des vainqueurs du monde ancien l'esclavage
fit périr les hommes libres. Par qui les rempla-
çait-on? On allait enlever des hommes sur les
côtes de l'
la traite des Blancs. Peu à peu ces provinces
9v
se dépleuplèrent. Au lieu d'esclaves orientaux
on alla dans le Nord. Les orientaux étaient
industrieux; on ne trouva dans le nord que
des esprits bruts et grossiers. Dès lors l'art tomba;
puisque l'art était aux mains des esclaves. Les
pas ménagés: les
n'était pas besoin de s'inquiéter d'eux pour
puisqu'on pouvait sans cesse en acheter. Mais
à la fin l'empire Romain s'affaiblissait. Les
hommes du nord au lieu de fournir des
esclaves en fesaient-eux mêmes
dans l'empire. De là une dépopulation sans
limites.
Ainsi la société Romain se dissout à la
fois sous le rapport religieux et politique
et sous le rapport matériel,
hommes manquent. Il faut un autre peuple,
pour remplacer les peuples détruits.
Grand et terrible sujet, auquel ni
3 époques: Formation, Conquète de Rome
par les idées Grecques
Conquête de N. ni (1) n'ont encore touché puisqu'ils
n'ont parlé ni du droit ni de la religion, ni
de l'esclavage. †
1ère leçon (notes d'un grand élève) note de la main du bibliothécaire
10r
Lien qui attache l'histoire du moyen age à l'histoire
L'histoire du moyen-age; sans l'une on ne peut comprendre
l'autre. L'histoire moderne, c'est à dire les trois der-
niers siècles ne sont qu'une négation du moyen age; c'est
une luttre contre le moyen age, lutte qui s'achève à
peine maintenant. Nous savons parfaitement d'où nous ve-
nons; où nous allons, nous l'ignorons.
se rattache à l'histoire romaine.
toire du moyen age; mais avant tout nous devons montrer
comment il se rattache à l'age précédent. Bon gré mal gré
il faut dire un mot de l'empire romain. En effet dans
ce moyen âge où nous allons entrer la moitié des élé-
mens éléments sont romains: un côté romain, un côté barbare
c'est le moyen age. Beaucoup de rasons se réunisse
pour nous inviter à parler encore de
rattacher le cocons de cette année au cours de l'année
dernière; enfin l'histoire du moyen age doit être pour
nous surtout une histoire de france et
france le mérite et
Or nous parlons une langue latine; le droit romain
prédomine dans nos lois; enfin notre france est romaine.
de la société romaine et comment
10v
génies différents. C'est là la supériorité de
la
il repousse les barbares, mais chaque cité hait la cité
voisine et ne s'accorde presque jamais avec elle. Jamais
les Doniens et les Doriens ne se réconcilièrent, pas même
sur leur ruine commune. Il y a là deux
toujours ennemies implacables. A
mêmes murs contiennent, il est vrai, deux principes ennemis,
d'une part l'élément patricien, étrusque, de l'autre l'élément
plébéien, latin. Ces deux
est égale, et le sang ne coule que fort tard sur la place pu
blique. On se fait la guerre avec des lois, presque jamais
par la violence. De là ce beau fait qui est l'originalité
même du génie de
un résultat nécessaire de la lutte des deux partis. Deux races,
deux factions qui se faisaient la guerre par des lois
étaient bien obligés de déterminer avec précision les droits
des individus. L'esprit de parti pouvait faire commettre
une foule d'injustices contre les particuliers; c'est ce qui
fut prévenu par le droit civil. En
besoin de droit civil. Les Doniens habitaient seuls
ennemie. Les riches et les pauvres dominaient alter-
nativement avec une égale violence. Jamais on ne vit en
mais on n'y vit aucun compromis. Les riches, lorsqu'ils
étaient les plus forts, se gardaient bien de donner des
11r
lois sur lesquelles le pauvre aurait pu s'appuyer, et
les pauvres encore moins lorsqu'ils l'emportaient à
leur tour. A
était nécessaire, et elle ne pouvait s'établir que par
le droit.
pas moins original: son type, c'est la famille. Le père
est la seule personne de la famille; les autres sont des
choses.
tion du père de famille. Elle envoie ses colonies au loin,
mais en conservant sur elles la haute domination politique.
lonies etrangères: elle reçoit des citoyens nouveaux aux quels
elle accorde des droits analogues aux siens. C'est tout à
fait le jeu de la famille et de la société romaine: adop-
tion, émancipation; c'est là son caractère général, l'adoption
pour les municipes, l'émancipation pour les colonies. Ainsi
tandis que la cité grecque envoie toujours des colonies au
loin sans se recruter,
corps bien organisé, expire et respire. C'est un organisme
vivant, c'est la vie elle même. Les cités grecques ne s'ali
mentent pas; aussi voit-on le monde grec se disperser
continuellement et languir à la fin dans sa dispersion.
parcequ'elle est un vérittable organisme vivant. Voilà les traits
généraux de la formation de la société romaine.
Remarquons la moralité de tout ceci. Le monde
grec a péri
clusif. Non seulement il repousse les barbares, mais ses cités
sont en guerre les unes contre les autres.
sein à toutes les nations; elle n'a pas été exclusive; elle
11v
a été plus juste: ainsi elle a légitimé sa puissance et
sa force. Tout système dure parcequ'il est juste ou
périt parcequ'il est injuste. Telle est la loi du monde.
Voyons maintenant si le monde romain suffisait au
développement de l'humanité; voyons ce que ce monde avait
d'injuste, ce sera le principe de sa dissolution.
une cité, ce n'est pas un peuple. Tous les états de l'an-
tiquité sont des états et non pas des peuples: un peuple
n'est pas renfermé dans des murs; il est appliqué egalement
sur la terre; il tient à la terre, il y a des racines.
Esprit de cité en
terre; ils se renferment volontiers dans les bornes de la cité. A
la vérité il y a de l'agriculture en
epoque, de l'agriculutre parmi les Romains libres, mais on sortait
le matin de la ville pour travailler aux champs; on y rentrait
le soir. C'est la vie italienne, encore de nos jours; c'est une
vie toute urbaine. La population, si toutefois les campa-
gnes ont une population, cette population était sacrifiée par
ce système. Elle est sans droits, les villes seules ont
des droits.
force de ses armes a successivement réuni toutes les muni-
cipalités du monde. L'empire romain se compose d'une
foule de petits etats de génies divers, de langues qui par
la vertu de l'organisation romaine, par sa force militaire, ont
été réunis sous le joug d'une municipalité dominante.
L'empire romain se compose d'une foule de petits etats de
génies divers, de langues et de législation différentes. Des
élémens éléments aussi divers conservant longtemps sous
caractère particulier devait tendre sans cesse à se
séparer. S'etait difficile de les tenir fortement réunis.
12r
genre humain.
genre humain en le réduisant à une espèce d'unité;
son empire contenait vers l'
bares des Espagnols et des Gaulois; il contenait l'
et aussi ce monde de la
Enfin
main du plus grand danger de dissolution universelle
où il se soit jamais trouvé; c'est la domination des ar-
mées mercenaires que le genre humain futur instant
sur le point de subir sous les successeurs d'
et qu'il faillit endurer pour longtemps lorsque les bar-
bares
cette puissance flottante mais terrible qui s'étendait
depuis
cien monde l'époque de la perfection de l'art militaire.
Cette puissance, caractérisée par
le plus illustre de l'antiquité, faillit un instant réunir
l'
des anciens; car le reste n'eut pu résister. La grande
gloire de la seconde guerre punique, c'est qu'avec des
armées nationales
mercenaires.
comment
de peuples divers qui tendaient sans cesse à se séparer.
Vers la fin de la République le danger de
la dissolution devint très grand; il était temps que la
République finit: tous ces proconsuls ne pouvaient tarder
à avoir des idées d'indépendance. Par exemple on voit
clairement comment l'
séparer: ainsi
12v
l'
et Cassius ont l'
qu'exécuta
férer en
L'
L'
treprise.
l'administration qui remplaça celle de la République. Le
principat fut un bien immense pour l'humanité: il empê-
cha la dissolution du monde romain pendant 400 ans; il
détruisit, broya toutes ces nationalités de provinces, établit
partout l'uniformité de jurisprudence, de langage, de religion.
On doit sourire d'entendre appeler le premier siècle
de l'empire romain le commencement de sa décadence; il est
bien certain qu'il la précède, comme l'automne précède
l'hiver. Faudrait-il donc supprimer l'automne? C'est
l'automne qui donne le fruit de l'été. Ce fruit pour Ro-
me c'est l'unité du monde; le moyen de cette unité, c'est
le principat. C'est un système magnifique. Plusieurs hom-
mes eminents contribuèrent à l'établir: pour ne parler que
des fondateurs, citons
forcés de glisser sur ces hommes célèbres. Nous dirons en
passant qu'il faut se former de
férente de l'opinion commune.
séparation des deux mondes.
point de séparation des deux mondes, leur lien commun. Dans
l'Enfer de Dante, lorsqu'il est au fond du dernier siècle
13r
se trouvant au centre de la terre, il est obligé pour continuer
sa
qu'à l'époque du christianisme une conversion brusque et
subite semble avoir lieu dans l'univers; jadis semble avoir
lieu, car enfin tout s'applique par le progrès. C'est le moment le
plus poétique de la vie de l'humanité. Nous voudrions bien
nous arrêter au premier siècle: c'est le paradis sur la terre;
mais il faut passer le berceau du christianisme, arriver
promptement aux dévastations des Barbares,
féodal et arriver à la sueur de nos fronts jusqu'aux temps modernes.
l'
maine; nous avons parlé ensuie de la formation de l'empire
romain. Mais il ne faut pas croire que la cité et l'empire re-
posent sur la même base. L'empire n'est rien moins que la
destruction de la société romaine et l'admission, de l'univers
entier dans les murs de
de l'aggrégation des divers élémens italiens. Par conséquent à
mesure que l'empire se forme, la société se déforme. L'intro-
duction des
la
changement extraordinaire dans les hommes et dans les Dieux.
La
partisans de la vieille société; elle entre avec l'héroïsme
que de
en philosophie. Une nouvelle religion s'établit. Un siècle
après
xit Orontes
l'avoir été par la
La conquête de la
ler au devant de l'invasion grecque; de même
mené les Romains en
syrienne. Les vainqueurs ont conquis les corps des vaincus,
et les vaincus ont conquis les esprits des vainqueurs.
14r
diverses Provinces.
quelque sorte figuré matériellement et symbolisé histori-
quement par le fait palpable et grossier de l'invasion du
trône impérial par les diverses provinces qui se succèdent pour
y placer quelques uns des leurs. Voyons en effet la suite des
empereurs romains.
La première famille est celle des Césars, famille
Troyens, c'est à dire à l'origine pèlasgique des Romains:
rien de plus national que les Césars. Ceux qui viennent ensuite
ne sont plus patricéens; ils ne sont pas même Romains. Les
flaviens sont italiens: ils tirent leur origine de la
le vieux berceau de la nation sabine. Au 11e siècle, celui
des Antonins, ce ne sont pas même des italiens:
et
Aurèle
envoient déjà des empereurs. Ce sont d'abord les provinces
d'
côté de l'héroïsme. Quels empereurs! Ils n'apportent pas
il est vrai d'idées nouvelles; mais ce sont les plus grands
et les plus beaux caractères de l'antiquité: ils n'apportent
à Rome que leurs vertus.
tales.
qui un peu auparavant avait attiré et fasciné si puissament
e siècle arrivent enfin les
empereurs orientaux. Le premier est
naissance, mais marié à une syrienne, de sorte que ses fils
alors les idées orientales vont affluer dans
sont ces idées? D'abord quelle est la forme de l'
invariablement la forme religieuse. Ainsi l'
dans
l'apparence la plus matérielle, enfin comme le peuple les prenait.
14v
D'abord nous voyons arriver en mendiant les prêtres de la
bonne déesse, se taillandant les bras et les cuisses, dansant
des danses frénétiques: ils chantent dans une langue que per
sonne n'entend, les louanges de la Bonne déesse et d'
nes les lions de
mort. Arrive ensuite de l'
Ombres,
nent aucun élément moral. Il n'y a pas là de ressemblance avec
le christianisme si ce n'est une ressemblance imparfaite dans la
forme. Suivant ces religions la vie mène à la mort, la mort
mène à la vie; la nature les réunit peut être dans une commune
indifférence: notre humanité n'est ici qu'une vaine phantasma-
gorie sans réalité, sans but. Le plaisir du moment et les jouis-
sances brutales, voilà le caractère de ces religions pour la plu-
part de leurs sectateurs. Mais il y a au dedans de nous des
besoins que le plaisir ne satisfait pas, ne remplace pas dans le
cœur des hommes. Alors on alla chercher jusque dans la
culte de la vie et de la mort, mais qui a au moins un commencement
de moralité, le culte de
Rome. On connait le symbole de cette religion, c'est ce sacrifica-
teur egorgeant le taureau. Sous le Capitole même, sous le temple
de
pelle souterraine consacrée au culte de
de
ples, et les temples étaient déjà minés par les religions de l'
Mais une religion bien plus mystérieuse bien plus
profondes croissait invisible et devait les remplacer toutes. Si
encore nous trouvons le culte de la vie et de la mort, enseigne
commune des religions de l'
rences. Ici c'est un Dieu qui meurt volontairement pour l'homme;
ce n'est pas ce Dieu multiple, ce dieu actif et passif à la fois, ce
dieu indifférent du panthéisme: ici Dieu s'est fait homme, et
si la
ses dieux la perfection de la beauté humaine, combien est-
ce un perfectionnement plus grand d'avoir élevé les divinités à
15r
la perfection morale humaine et d'avoir fait de la
divinité non plus un lieu commun de la nature matérielle
mais un type de toute perfection. Le genre humain tombe
à genoux devant cette religion et il doit y rester encore, sauf
les interprétations légitimes que la science doit donner à la
foi. La science, dit
démonstration de la foi. On peut retourner la proposition et
dire: la science c'est la foi à démontrer.
Voilà donc toutes les religions de l'
l'empire.
reçoit donc quelque chose de plus fort. au caractère d'uni-
versalité matérielle qu'elle avait espéré imposer au monde
par la force de son bras et de son droit est substitué une
universalité spirituelle qui croît toujours au dépends de
l'autre. Toutes les religions de l'
dissolvant paissant. On s'est demendé si le christianisme avait
renversé l'empire romain et l'on a essayé gravement de s'en dis-
culper. Nous disons nous que c'est son plus grand titre de gloire.
Voilà les religions de l'
représentés par les empereurs orientaux. Mais l'idéal de l'
au sens matériel et sensuel, c'est
andre Sévère
vait alors le génie oriental. On sait qu'il réunit dans son palais
les images des fondateurs du judaïsme, du christianisme et
de l'Hellénisme,
etait alors gouverné par une femme: c'était la mère de l'em-
pereur, sous cette femme un jurisconsulte grec ou romain d'es-
prit, Phénicien de naissance,
tinguait alors par une administration exacte et intelligente
et en même temps par une grande indécision religieuse.
dent
se résigner. Après ce doux et pacifique empereur nous voyons
sur le trône un homme de sept pieds de haut, mangeant quarante
livres de viande à chaque repas, arrêtant d'une seule main un
char lancé par deux chevaux. C'est
soldat de l'armée, thrace de naissance, goth de nation; il ne
15v
savait même pas le latin. Nous rencontrons déjà l'invasion
des Barbares dans cette invasion de trône par un barbare.
Après
dissolution. Les invasions qui vont détruire
figurées et symbolisées par un empereur goth et un empereur
arabe,
dit sur Odenat une bien grande parole: "
acer in bello, qui que non Syriam tantum, sed ommem orbem
temanum restituisset atque reformasset
figure de
effort? Ne tâchera-t-il pas de vivre encore? D'où tirerons
nous les nouveaux empereurs qui représenteront ce mouvement?
L'
le tour des provinces du centre. De l'
capitaines qui sauvent l'mpire et lui rendent son unité: c'est
l'
odieux qui les enchaîne au même joug.
c'est un grec moitié Syrien; il comprend l'état de l'empire et
il en accepte les conséquences. Jupiter
contrée de l'intelligence et de la pensée;
aura l'
vaincu; car pour lui c'est vaincre que de se séparer. C'est là
sa victoire politique, mais ce n'est pas assez. L'
de des religions ne peut avoir complétement vaincu qu'après
avoir imposé la sienne.
pour un instant afin de lui imposer le Christianisme. Mais la
séparation recommence bientot. Malgré
et
dent
droit est détruite. C'est là la vraie séparation de l'empire.
16r
Voilà le ttableau très abrégé mais fidèle des
révolutions de l'empire romain. La chose importante etait
de montrer que bien longtemps avant la conquête de l'empire
par les Barbares le trône fut conquis par toutes les provinces
successivement.
Quand toutes eurent fourni des empereurs, les bar-
bares arriverent pour renverser l'empire et
sivement à toutes les nations.
Voilà la disposition de l'empire romain, marquée
par des traits extérieurs. Mais nous n'avons pas vu comment
sous cette société un bien autre mal la travaillait. Tout ce
que nous avons dit ne regarde que les hommes qui comptaient
comme hommes. Mais la plus forte partie de l'humanité etait
au rang des choses. En un mot, nous n'avons pas parlé des
esclaves.
celle-là, est une race guerrière, du moins originairement. Long-
temps avant d'acquérir par l'industrie ils avaient un tout
autre mode d'acquérir, c'était la guerre. Par la guerre non
seulement les choses des vaincus appartenaient aux vainqueurs
mais encore les personnes leur appartenaient et tombaient au
rang des choses; c'est là le fondement primitif de l'esclavage.
L'esclavage est un mal qui ronge à la fois les
deux personnes qui en sont atteintes, le maître est l'esclave. Le
maître est dispensé par l'esclave de mener un vie active et
industrieuse. L'esclave tout entier au profit du maître perd
la plupart de ses facultés intellectuelles, et par cela qu'il
cesse d'être homme et devient une chose, il n'est plus
traité comme un homme. Les moyens de vivre comme homme
lui sont d'abord refusés. D'abord il est traité comme un
animal, bientot il n'est plus même traité comme un
animal, et alors il périt. L'esclavage roge les races
auxquelles il s'applique. Voyez comme il a travaillé le
monde ancien. C'est un vérittable cancer auquel il faut
jeter sans cesse de la chair nouvelle et qui le dévore
16v
sans cesse. D'abord ce sont les vieilles races, les Pélasges et
les colonies phéniciennes qui avaient commencé l'industrie; elles
deviennent esclaves, et elles disparaissent. Parmi les vainqueurs
les tribus fortes assujetissent les tribus faibles. Ces dernières
disparurent aussi. Enfin, même dans les tribus des vainqueurs,
chez les Romains par exemple l'introduction de l'esclavage
fit disparaitre peu à peu les hommes libres. Le riche n'ayant
pas besoin du pauvre, le pauvre devenait encore plus pau-
vre et finissait par arriver à un degré de pauvreté qui
ne comportait pas même l'alimentation. Le riche s'enri-
chissait toujours et le pauvre s'appauvrissait toujours:
celui-ci d'abord ne prit plus de famille; bientot il périt.
Ainsi chez les vainqueurs des vainqueurs l'escalvage fit
périr les hommes libres. Par qui les remplaçait-on?
On allait enlever des hommes sur les côtes de l'
re
Peu à peu ces provinces se dépeuplèrent; puis au défaut
de l'
industrieux; on retrouva dans le
bruts et grossiers. Dès lors l'art tomba, puisque l'art
était aux mains des esclaves. Les premiers esclaves
avaient péri parcequ'ils n'étaient pas ménagés; les
derniers périrent de même. Il n'était pas besoin de
s'inquiéter d'eux puisqu'on pouvait en avoir sans cesse,
mais à la fin l'empire romain s'affaiblissait; les
hommes du
faisaient eux mêmes continuellement dans l'empire: de
là une dépopulation sans bornes.
sans cesse. D'abord ce sont les vieilles races, les Pélasges et
les colonies phéniciennes qui avaient commencé l'industrie; elles
deviennent esclaves, et elles disparaissent. Parmi les vainqueurs
les tribus fortes assujetissent les tribus faibles. Ces dernières
disparurent aussi. Enfin, même dans les tribus des vainqueurs,
chez les Romains par exemple l'introduction de l'esclavage
fit disparaitre peu à peu les hommes libres. Le riche n'ayant
pas besoin du pauvre, le pauvre devenait encore plus pau-
vre et finissait par arriver à un degré de pauvreté qui
ne comportait pas même l'alimentation. Le riche s'enri-
chissait toujours et le pauvre s'appauvrissait toujours:
celui-ci d'abord ne prit plus de famille; bientot il périt.
Ainsi chez les vainqueurs des vainqueurs l'escalvage fit
périr les hommes libres. Par qui les remplaçait-on?
On allait enlever des hommes sur les côtes de l'
Peu à peu ces provinces se dépeuplèrent; puis au défaut
de l'
industrieux; on retrouva dans le
bruts et grossiers. Dès lors l'art tomba, puisque l'art
était aux mains des esclaves. Les premiers esclaves
avaient péri parcequ'ils n'étaient pas ménagés; les
derniers périrent de même. Il n'était pas besoin de
s'inquiéter d'eux puisqu'on pouvait en avoir sans cesse,
mais à la fin l'empire romain s'affaiblissait; les
hommes du
faisaient eux mêmes continuellement dans l'empire: de
là une dépopulation sans bornes.
sans cesse. D'abord ce sont les vieilles races, les Pélasges et
les colonies phéniciennes qui avaient commencé l'industrie; elles
deviennent esclaves, et elles disparaissent. Parmi les vainqueurs
les tribus fortes assujetissent les tribus faibles. Ces dernières
disparurent aussi. Enfin, même dans les tribus des vainqueurs,
chez les Romains par exemple l'introduction de l'esclavage
fit disparaitre peu à peu les hommes libres. Le riche n'ayant
pas besoin du pauvre, le pauvre devenait encore plus pau-
vre et finissait par arriver à un degré de pauvreté qui
ne comportait pas même l'alimentation. Le riche s'enri-
chissait toujours et le pauvre s'appauvrissait toujours:
celui-ci d'abord ne prit plus de famille; bientot il périt.
Ainsi chez les vainqueurs des vainqueurs l'escalvage fit
périr les hommes libres. Par qui les remplaçait-on?
On allait enlever des hommes sur les côtes de l'
re
Peu à peu ces provinces se dépeuplèrent; puis au défaut
de l'
industrieux; on retrouva dans le
bruts et grossiers. Dès lors l'art tomba, puisque l'art
était aux mains des esclaves. Les premiers esclaves
avaient péri parcequ'ils n'étaient pas ménagés; les
derniers périrent de même. Il n'était pas besoin de
s'inquiéter d'eux puisqu'on pouvait en avoir sans cesse,
mais à la fin l'empire romain s'affaiblissait; les
hommes du
faisaient eux mêmes continuellement dans l'empire: de
là une dépopulation sans bornes.
Ainsi la société romaine se dissout à la
fois sous le rapport religieux et politique, et sous le
17r
rapport matériel, c'est à dire que les hommes man-
quent. Il faut un autre peuple pour remplacer le
peuple détruit.
Nous venons d'exposer la décadence de
quieu
parlé ni du droit, ni de la religion, ni de l'es-
clavage.
17v
II.1.
18r
Nous ne pouvons nous arrêter au berceau du christia-
nisme
nouveaux: christianisme;
barbares.
présente. Nous y trouverions une perfection morale
et religieuse qui n'avait point encore été atteinte
qui n'a pas été surpassée et qui ne le sera point.
Il est triste de s'éloigner de cette époque sans avoir
pu s'y arrêter. Nous ne parlerons pas non plus de ce 4e.
débris de la société civile; où elle se crée une hiérarchie
visible à la place de cette hiérarchie invisible. Il fallait
que cette société pri^ une forme de plus en plus rigoureuse
et forte,
pas seulement à cette monarchie invisible qui avait
suffi aux premiers temps, mais une monarchie
visible, la seule proportionnée à l'esprit matériel et
faible du
Les protestants, quand ils ont prétendu revenir aux
premiers siècles de l'église, n'ont pas vu qu'il fallait
que le christianisme devint une société monarchique pour
vivre. La même nécessité qui plus tard a fait dépasser
la papauté, l'avait fait établir au
Ce qui intéresse le plus en face du christianisme
naissant, c'est cet élément tout nouveau, si original,
si vigoureux qui entre dans l'empire, cette jeunesse
cette fraîcheur admirable du monde barbare. Mais
nous ne pouvons nous y arrêter, non plus. Nous
sommes pressés d'arriver à la
18v
la
vient de rentrer si glorieusement depuis quelque temps
dans la voie du perfectionnement et de l'influence
universelle. La
celle-ci, mais d'une manière bien médiate. Les
origines de la société dans laquelle nous vivons,
ne remontent point plus haut que le 9e.
le monde féodal, que les invasions des Northmans, que
les commencements, de la langue Française. La paix
entre
l'ère de la nation Française. 843. Tout ce qui précède
nous le passerons rapidement
avoir. Aujourd'hui donc à nous donner un ttableau
très resseré de la lutte entre les empereurs Romains
et les barbares.
Commençons par l'énumération de l'arrivée des barbares,
de cette armée envahissante qui mit 2
de l'
péninsules qui entrent dans la
(1) V.n°.1.(1)
est un carré, l'
forme très variée, très multiple. Il y a progrès évident.
La
(2) V.n°.21.(2); l'
Derrière cette 1re
doit l'être par les révolutions politiques
les idées qui amènent les révolutions; en un mot par
le développement de la liberté humaine plutôt que
par les obstacles physiques. C'est un monde vague
19r
et
la
comparaison des 3 péninsules. C'est à la liberté humaine,
au moi humain à lui imprimer ses traits. Au midi
il y a des obstacles physiques symbolisés par la précision
des limites naturelles; partout de hautes montagnes, des
fleuves rapides, tout ce qui arrête les hommes.
Derrière ces contrées, c'est l'indécise
quelles sont ses limites. A l'
est-ce qui la sépare des pays Slaves. Est-ce que l'Oder:
mais l'Allemand se parle sur les deux rives de l'Oder;
des peuples Slaves sont établi de l'un,
L'Oder lui-même est un fleuve indécis qui sé répand
alternativement sur ses deux rives. Du côté de la
Baltique la mer au moins sera une limite? La
mer elle-même est indécise; ses rivages sont chagés,
elle couvre des villes englouties, et le sol de la
du
différente du fond de la mer qui les baigne. Où finit l'
du côté de la
Voyez cependant. L'Allemand se parle sur les deux rives;
l'
budesque. L'
Pour tout le reste il y a une indécision; cela seul est certain
qu'elle n'est pas du midi. On ne peut dire si les races
Celtiques et Slaves ne touchent pas de bien près à
la race Germanique; avec les Italiens il n'y a rien de
commun. Les Allemands et les Italiens seront toujours
oposées toujours ennemis.
Au delà de la Baltique, loin, bien loin des Alpes
du midi sélèvent d'autrs Alpes, les Alpes Scandinaves,
qui donnent un aspect si rude à l'
Examinez une carte bien faite; la
19v
rudement caractérisée par cette chaîne de montagnes qui
sort de la Baltique. C'est entre les Alpes, et les Alpes,
la
peuple
dire un peuple; ce n'est pas une race non plus; il n'y
a pas dans cette foule de nations, cette unité de caractère
et de langage qui constitue une race. Cette
est si indécise qu'on ne sait comment la désigner;
c'est une famille de peuples, de tribus, voilà le nom
que nous lui donnerons.
de leurs yeux qui donne à leurs regards ce caractères
indécis et flottant. Les chevaux aussi sont pâles, De
De plus leurs cheveux sont blonds. Ce pale
yeux fait penser au ciel incertain, nébuleaux, sous lequel
ils vivent. Lerus cheveux pâles aussi rappèlent la froide
(1)
Voilà la race Germanique, élément indécis de l'
qui doit fournir à toute cette
d'une société nouvelle. L'
à l'
En quoi ne s'est-elle pas transformé. La vieille
non pas une mère impérieuse; non, point de caractère
politique dans ses colonies, point de lien, point de caractère
de nation; ses enfants se sont détachés d'elle sans
retour. L'
Lombards, ni l'
la
conservé que la
Germanique ne s'est montrée nulle part sous un
aspect plus énergique et plus original que hors de
ses bassins dans sa grande et triomphante colonie
II,2.
20r
de l'(1).
(1) V.n°.7.
les isles du Nord et dans la (2). C'est le terme où
(2) V.n°.3.
Divisons la race Allemande. C'est la langue qui nous
de l'histoire de cette race. Les Allemands d'aujourd'hui n'ont
pas une autre langue que celle d'
La langue Germanique est resté fidèle à elle-même,
l'Italien est resté fidèle au Latin. Or il y a dans l'Allemand
les
Le haut Allemand sera, si l'on veut, l'Allemand par
excellence, c'esterait l'Allemand que l'on parle dans
les montagnes, dans la
le bas est celui qu'on parle
langue de la
est la division ancienne. Les Goths, les Lombards, les
Hérules, et en général la grande confédération des
Suèves, celle des Maromans, tous ces peuples parlent
le haut Allemand, langue rude, pleine d'aspirations,
de mots terminés par des voyelles sonores et retentissante,
beaucoup de mots suisses se terminent par un i;
beaucoup de mots Autrichiens par un a. C'est le côté
Allemand que j'appelerais le côté Dorien. Le coté du
bas Allemand serait le côté Ionien. Le bas Allemand
est infiniment plus doux; les aspirations ont disparu,
la prononciation devint atténuée, adoucie, sifflante
même; elle aboutit enfin à l'Anglais. Un Anglais
s'entend à la rigueur avec un Saxon, mais non
pas avec un Autrichien.
Dans les tribus Germaniques les langue
migrations
des tribus.
des noms propres. Ils n'ont que des dénomination
20v
Goth veut dire bon, vaillant; Allemani, tous hommes de
cœur; Lombards, hommes armés de longs javelots; Saxons
hommes armés de couteaux; Frank
Germains, hommes de Guerre; Markornans, hommes de
la frontières. Les Wisigoths, ne se distinguent des Ostrogoths
quant au nom que par la différence de potition
(Wisigoths, Goths de l'ouest; Ostrogoths, Goths de l'Est) Quant
aux Vandales ce sont plutôt les Slaves que des Germains;
c'est le même mot que Wende et Venète. Il est impossible
de fixer la demeure de ces tribus. Ce sont des nomades, ils vont
et viennent sans cesse dans leur vaste pays. Tantôt vous Vous remontez les
rencontrez les Goths dans la
aux frontières de l'empire Romain
Goths sur les rivages du
ils sont en
ils sont sur le Danube t entrent dans l'Empire
Romain. Vous croyez les Hérules établis sur les bords de
la mer Baltique, qu'ils sont déjà sur le Danube.
des 2 familles
des tribus
distingués par leur valeur; le plus souvent ils éaient
désignés à la première place par la naissance. Mais la
légitimité de la valeur et de la naissance se confondaient
presque toujours, dans un état de chose ou l'enfant du
chef savait dès sa naissance qu'il combattrait au premier
rang: la vue continuelle du péril fortifie l'âme et
l'élève; dès lors le plus noble était presque toujours le
plus digne. Le chef s'entourait de compagnons, il en
sentait le besoin dans une vie toute de périls; ils étaient
toujours auprès de lui dans les combats et dans les
banquets. Il les nourrissait, et les armait. C'étaient
ses frères d'armes, ses fils d'armes; car la parenté par
les armes est un trait particulier de ces tribus. Les
guerriers protégeaient la vie de leur chef, et lui sacrifiaient
21 r
volontiers, la leur. C'était une vie de désavouement, de
hazards partagés en commun, et suivis de banquets
en commun, d'ivresse, d'orgies au milieu desquels
quelqu'un des hommes du chef chantait la bataille.
Voilà toute leur organisation: c'étaient des hommes
habitués à obéir pour vaincre; la religion pour les
peuples Germains
la guerre absorbait tout. Tel est le caractère de
presque toutes les nations
Derrière ceux-là se trouvait une autre famille
toute différente d'esprit: c'étaient principalement
les Saxons, les Frisons, tous ces peuples de plaines, ou
plutôt des landes, des sables de la Germanie du
Nord. Tous ces peuples appartenaient à une famille désignée
autrefois par les Romains sous le nom de limbres. Ils
avaient en horreur, en dédain ces relations féodales qui
chez les Germains du midi unissaient si étroitement
l'homme à l'homme: cette religion de l'homme, ce
jusqu'à la mort inclusivement les Germains du nord ne
le comprenaient pas; leur dévouement, leur dépendance
n'était que pour les Dieux; particulièrement pour
(Odin) le dieu de la Guerre: ce dieu avait eu des fils
étaient descendus les rois pontifes les Azes. Les descendants
des Azes gouvernaient le peuple mais au nom des
Dieux. Ce peuple était trop fier pour souffrir
comme autre dépendance, même la dépendance
honoré par le dévouement, par l'amitié. Leur
caractère c'est l'indépendance et l'égalité sauf la
hiérarchie sociale; tous les hommes égaux sous les
Dieux et sous des prêtres descendants des Dieux.
Voilà l'oposition des deux grandes races germaniques.
21v
c'est le nœud de l'histoire de l'
Ces races se trouvèrent réunis dans bien des entreprises.
Dans la
et du midi: dans la
Francs formaient une association mixte d'hommes
du Nord et du Midi, et le Dialecte Franc tint des
deux dialectes que nous avons signalés. Lorsque les
Lombards sous la conduite d'
les Saxons désiraient suivre ce chef: le génie différent de
ces peuples les en empêcha.
des tribus du midi partager son armée en dizaines,
(1) N°36 bis.(1), etc.
militaire. Les saxons ne voulurent pas se laisser classer
ainsi, prévoyant que ce plan les soumettrait d'avantage
à leurs chefs, et à une discipline rigoureuse; ils renouèrent
à cette belle Italie où
ne fut que bien tard, et lorsqu'ils étaient établis depuis
par dizaines et centaines. Le principe féodal était dans
les Allemands du midi, et l'opposition au principe féodal
étant dans les Allemands du Nord. Les premiers qui
entrèrent dans l'Empire furent les Allemands du
Midi; ils en étaient plus voisins. Ces Allemands du
Midi ont été très loin et du côté du Midi, et du
côté de la
jusqu'aux
jusqu'au détroir de
sont le p même peuple que les suédois: ce ne sont
que 3 formes d'un même mot. Et ces voyelles
retentissantes que nous entendons sonner sur les
montagnes du
sur les
II.3.
22r
Voilà le monde barbare.. Des Germains au nord et
au midi. Derrière les Germains viennent les slaves,
les Vénètes, Wendes, ou Vandales; derrière les Slaves (1), les
(1) N°.2.
parlent plus une langue indo-Germanique, mais
des idiômes tous nouveaux pour l'
rapports avec les idiômes du monde occidental. Leur
physionomie sauvage et monstrueuse les sépare
encore d'avantage et des Slaves et des Germains.
C'est l'arrière-ban des Barbares. Ils passent à
travers toute la ligne des Slaves, pour se jeter
au milieu des Germains.
Revenons à la
sections de la du moderne.
D'abord les Allemands du midi, sacrifiant leurs
intérets et leurs passions à la dépendance,
féodal à la foi de l'homme à l'homme. Derrière eux,
les Allemands du Nord qui prétendent ne dépendre
que des Dieux, et qui après avoir perdu avec leur
religion nationale la seule dépendance qu'ils voulaient
bien supporter, après être entrés non sans
prolongée dans le sein du christianisme, doivent finir
par s'affranchir peu à peu de la nouvelle
religion, pour ne plus reconnaître que la seule
autorité de la pensée. C'est là le génie actuel
de l'
du nord; c'est là que ces pays sont enfin
arrivés après mille révolutions.
L'
avec elle le monde féodal. Ensuite vient le
tour de l'
temps du monde industriel et anti-religieux.
De sorte que l'
et des races et les idées qui vont renouveler le
monde ancien. L'invasion des barbares, ce grand
22v
événement s'efface en quelque sorte à nos yeux
quand nous songeons à cette grande invasion
d'idées qui va s'élancer à leur suite. On voit dans
l'arrivée d'
et dans la résistance opiniâtre de l'
du nord au régime féodale et sous
et sous la maison souabe, et plus tard dans
la prédominance en
sur le génie Normand, on voit dans tout cela
la formation de [rature] l'esprit Anglais d'aujourd'hui
qui est la fin et le résultat de l'
es.
sur l'invasion.
c'est le grand poème des Niebelungen où leur
génie est déposé. Il faut toutefois en écarter
avec soin ce qui appartient à l'époque de sa
seconde rédaction définitive. N'oublions pas la
Germanie de
peuple qu'on ait jamais faîte, si Tacite avait
compris la portée de ce quil disait. Le seul
défaut de ce grand ouvrage c'est de procéder
d'une manière négative en opposant les vices
des romains à l'absence des ces mêmes vices
en
contre
Une 3e. source est dans les historiens
de l'invasion; et aussi dans les recueils de lettres
de cette époque, dans les lettres de
ce chancelier Romain du Goth
les lettres de
aussi dans
de l'invasion. Parmi les historiens nous remarquons
un barbare, Ionnandès qui a écrit en latin sur
les origines et les guerres de la
23r
les hommes de l'ancienne civilisation le Sophiste
dans le récit de son ambassade auprès d'
En entrant dans le moyen âge nous trouvons dans
mais nous nous tenons ici à la 1ere époque de
l'invasion.
Maintenant voici comment l'on compte la
1re invasion des barbares.
re
Invasion.
376-4.
grande force militaire qu'on pouvait soutenir
ce poids. On sait que déjà 100
Cimbres avaient fait irruption en
que les Daces (
imposé un tribut à
de la payer jeta un pont de marbre sur le
Danube pour aller chercher les Cimbres
leur pays, qu'il détruisit tout en Darie par le
fer et le feu et fit prisonnier leur roi
prétendants s'élevèrent dans l'empire des Barbares
l'entamère de toutes parts. Les Goths passent
le Danube +; les Francs passent le Rhin. Les Francs
l'Italie.
Germaines à la fois; c'est une confédération. Leur
nom vient de Fram (1) (Framée) sans doute par
opposition à Sachsen (les hommes du couteau)
Les Francs partent un dialecte très rude qui
ressemble assez à celui des allemands du Midi.
(1) Cette formation d'un adjectif étymologie est conforme à
la dérivation du plusieurs adj. adjectifs
23v
Dans les rs
sur les bords du Rhin à peu près au milieu de
son cours, puis ils descendirent jusque dans la
où il se mêlèrent aux anciennes pop. populations de races Frisonne
et Saxonne. Ils y prirent la religion d'
religion qui inspire à ses sectateurs un enthousiasme
féroce de la guerre. C'est au reste le caractère universel
des barbares: mais aucune nation ne paraît
l'avoir porté aussi loin que les Francs.
Pour se faire une idée de cette barbarie, il faut
savoir que les Thuringiens ayant reçu d'un peuple
vaincu 400 jeunes filles en
Germains préféraient recevoir des filles en
la paix ayant été rompue, ils les firent tirer toutes
à quatre chevaux. Les Goths qui envahissaient
l'empire coupaient la main droite à tous les
laboureurs. Ces barbares détruisaient e.
détruisent; les enfants ont besoin d'exercer leur
activité, et comme ils ne savent pas construire,
ils l'exercent en détruisant. C'est ainsi que les
barbares détruisaient les hommes non par
une cruauté froide et réfléchie mais par
une insouciance et sans bien connaître la valeur de
ce qu'ils détruisaient. Il y eut contre les barbares de
cruelles représailles.
les rois Francs qu'il avait faits prisonniers.
remporta sur les Chauques de sanglantes victoires.
admis
376
Mais après la mort de
au delà du Danube vinrent se présenter aux
officiers impériaux et demanderent à entrer dans l'Empire.
II.4.
24r
Ce n'était pas une chose nouvelles: l'empereur
paysan d'
Perses et les Barbares avait eu l'idée d'enlever des
tribus entières à leur pays, de les transporter à
l'autre bout de l'empire, de les établir dans des
provinces où environnées de grandes forces militaires,
éloignées de leur pays par un espace immense, elles
devaient se civiliser bon gré mal gré et rajeunir
de leur sans généreux la vieillesse de l'empire.
il avait transporté quelques unes de leurs tribus
sur les bords du
ne pourraient jamais delà retourner d. dans leur patrie.
Ils y retournèrent pourtant. Incapables de supporter
cet exil ils firent des barques d'osier recouvertes
en cuir et qui pouvaient se fermer. Ils se confièrent
à la mer sur ces frêles embarcations. Quand
la tempête arrivait ils fermaient leurs barques
et roulaient à tout hazard avec les flots. De
cette manière ils traversèrent toute la
Mais les Palus Meotides, sortirent par
remontèrent dans l'Océan jusque sur les côtes
de la
nombre après un tel voyage, coe. comme on peut
bien l'imaginer.
Les Goths qui demandaient un
ne demandaient donc rien de nouveau. La raison
qu'ils alléguaient était, que des extrémités
de l'
unis avec les démons a
peuple difforme, monté sur de petits chevaux
légers e.
24v
grèles semblables au cri des animaux. Les Goths
fatigués de leurs incursions continuelles, déclaraient
qu'ils se trouvaient plus rapporchés par les mœurs
des Romains que de ces peuples aux quels ils dormaient
le nom de Huns. Ils venaient d'être convertis à
l'arianisme par
Arien. Il se détermina à les recevoir. On a dit qu'il
n'aurait pas dû le faire. Mais les Goths seraient entrés
de force. On a dit encore que le peuple entier des
Goths avait supplié à genoux les officiers Romains
pour qu'ils voulussent bien les recevoir. On n'a
pas réfléchi que les Goths étaient un peuple assez
puissant pour résister aux Huns, que s'ils se
retiraient devant aux c'est qu'ils mimaient mieux
la paix qu'une guerre dans butin et sans fin.
Mais ils étaient trop fiers pour demander à
genoux ce qu'ils auraient pu prendre de force,
et beaucoup trop nombreux pour pouvoir tous
entrer dans l'empire. Il est évident que ceux
qui firent cette demande ne formaient qu'une
très petite fraction de la nation, le reste demeura
dans ses foyers.
Les Goths devaient passer sans armes: ils donnèrent
tout aux officiers de l'empereur pour les conserver.
Ils donnèrent leur or, leur bestiaux, tout jusqu'à
leurs enfants et leurs femmes. La difficulté était
de nourrir cette immense multitude qui s'élevait
dit-on à 400 000 mille personnes. Dans un pays
civilisé on est bien à l'étroit. Toute la
place est prise; chacun ax son héritage; chaque
morceau de terre a son maître. Que faire
cependant des Goths? On ne voulait point en faire
des soldats car pourquoi leur ôter
leur industrie était nulle. Ici on accuse encore
25r
les fonctionnaires d'avoir détourné les approvisionnements
et d'avoir réduit les Goths à leur vendre e.
femmes et leurs enfants. Cette infidélité n'est pas
nécessaire pour expliquer la disette où les Goths
se trouvèrent réduits. Un soulèvement terrible éclata;
les barbares prirent les armes.
à
après lui put à peine contenir les barbares. Souvent les
guerriers Goths tiraient l'épée à la ttable même de
l'empereur. Lors qu'à la mort de
enfant
les barbares prirent les armes; ils ne se croyaient
liés qu'à l'homme seul entre les mains duquel
ils avaient prêté un serment, c'était là leur droit
public. Le Vandale
l'Occident sous le nom d'
arrêté les Goths s'il avait réuni les 2 empires;
mais la jalousie des ministres d'
de détruire
ce ne fut qu'à grand peine qu'il accepta le titre
d'allié de l'
permission de fabriquer des armes dans les ateliers
impériaux.
mit 3 ans à passer d'
Goths traînaient avec un de leurs femmes, leurs enfants,
leurs vieillards. Entré dans l'
occupé de sa lutte avec
un chemin plus direct, par les
de barbares de Nord des Bourguignons, des Sueves,
des Vandales, des Alains. Tous ces peuples entraient en
It. Italie sous la conduite de Rodogast. Ils y trouvèrent leur tombeau.
Attirés près de
entourés et exterminés. Cependant
25v
se préparant à profiter de l'affaiblissement de ses ennemis:
2 fois il essaya d'imposer des conditions à
furent repoussées.
fut prise pour la 1re fois en 420. La ville fut pillée, mais
le vaiinqueur n'y resta pas. Le séjour d'une ville était
insupportttable pour les barbares; ils n'en voulaient que
les richesses.
de maladie dans la
dans cette mort une punition du ciel. Ils s'accusaient
eux-même d'avoir pris
sanctuaire des Césars; ce grand nom de César ils étaient
habitués à le respecter: ils l'avaient entendu tant de
fois répéter avec une sorte d'effroie dans leurs déserts.
La plupart des nations barbares trouvaient dans
leurs traditions religieuses que leurs pères étaient venus
du midi; et qu'ils y avaient laissé une ville sacrée,
(1) N°.33.(1) (
des Azes): c'était donc en poursuivant leurs conquètes
vers le midi qu'ils remontreraient infailliblement
cette ville sainte; et peut être l'idée de
confondait-elle pour eux avec l'idée de cette
ville. Je me sens attiré vers
impulsion irrésistible, disait
c'est toujours le lieu que nous n'avons pas encore.
En voyant ces pommes d'or, ces fruits délicieux du
midi, ils supposaient que ce pays favorisé des
cieux était celui que leur religion leur désignait.
On conçoit difficilement l'effet que produisaient
sur les barbares du nord ces brillantes production
du midi. En
désir le plus ardent on dit le désir des figues.
Les Gaulois n'ont, dit-on, passé en Italie
qu'à cause de la vigne: et on sait que les
(1) V.n°-13 et 14, et
(1)
26r
Arts et littérature du monde barbare - Analyse
des nièbelungen - Caractère de ce poème - Comparaison
barbares.
l'histoire de l'invasion des barbares: d'abord
et
tiosité désordonnée. Le Nord est attiré vers le midi par
un attrait irrésistible; rien ne se fonde encore.
Le second moment c'est la réunion du monde
barbare sous
un si admirable tttableau. Les barbares veulent de l'or, mais
point encore de conquêtes.
Vient enfin ce troisième moment où l'on commence
à fonds. Là se trouve la fondation obscure des royaumes
bourguignons et Wisigoth, la fondation éclatante du royaume
peu durable des Ostrogoths en
royaume des francs dans les Gaules, royaume qui doit plus
tard comprendre et réunit sous
bare.
Des intervalles presqu'egaux divisent ces 3 époques: le
premier élan ou
réunion du monde barbare en 450; puis vers 500
et l'affermissement de la domination des francs dans la
de cette domination qui doit arriver vers 800 à l'arété du
monde barbare.
bare. Il se trouve dans la ville dépeuplée et solitaires de
Ravennes un monument gothique, le seul vraiment gothique
peut etre que possède l'
ronde; une coupole d'un seul bloc en couronne le faîte. C'est
32 v
Ce
des pays, quant à la situation des peuples, les Bourgui-
gnons semblent placés sur le Rhin où ils ont dû habi-
ter à une epoque époque assez reculée ; les basses terres parais-
sent être les Pays-Bas.
Niebelungen.
plus ancienne est aussi la plus belle et la plus pure. Les
originaux scandinaves, et surtout la Volsunga Saga, mettent
tout l'intérêt du côté de Brunehild, tandis que la rédaction
allemande se met tout entier du côté de Chrimmehild. Bru-
nehild est l'amante de
rieuse, une Walkyrie qui préside à ses destinées: elle
l'aime parcequ'il est fort et vaillant, et elle ne lui survit
pas. La Walkyrie est tantot tantôt une des Parques,
l'
du corps et la porte au ciel tiède [
de l'homme et de la femme chez les anciens Germains ;
ce sont les femmes des Cimbres qui ne peuvent séparer leur
sort de celui de leurs
ces deux êtres qui sont inséparables sans avoir été jamais
unis, mais dont l'un est attaché à l'autre; c'est le génie
du monde oriental : là les veuves se brûlent pour imiter
l'exemple de
est supérieure ! Elle n'est unie au héros que par les liens
d'une pureté parfaite et qui sétend au delà de la vie :
ce n'est pas seulement une vue d'intérêt religieux, c'est
une vue de pur héroïsme; c'est reconnaitre aux [
33 r
esprits une force, une influence qu'ils ne partagent
pas avec la matière. Quel admirable élément d'in-
telligence et de moralité !
33 v
Ve.1. 34 r foliotation de la main du bibliothécaire
5e Leçon d'histoire. Lois barbares - De la loi salique.Nous avons vu la décadence de l'empire, les
nous avons recherché ensuite l'idée du monde barbare ;
nous avons examiné l'état des provinces qui
allaient être envahies et particulièrement la
Gaule. Ns recherches ont porté surtout sur ces
institutions municipales établies dans les Gaules par
la conquêtes Romaine et qui ont subsisté jusqu'à
la révolution Française, sur ces institutions qui
devaient périr puisqu'elles étaient exclusives,
parce qu'elles étaient un privilège des villes au
depend dépend des campagnes campagnes. Ce qui fait la force de la
liberté moderne c'est qu'elle tend à comprendre tous
les hommes.
Il nous faudrait maintenant raconter l'invasion
fois une invasion et une fondation. Nous
renvoyons aux auteurs qui ont écrit sur cette époque,
aux lettre sur l'hist. histoire de France, aux cours ouvrages
de Mr. Guizot à l'histoire des Français, et surtout
à Grégoire de Tours.
Nous allons entrer dans l'histoire à un degré
de profondeur supérieur à Grégoire de Tours lui-même.
Nous passons de suite à la lecture et au commentaire
34 v
de la loi salique, de la loi des Ripuaires, et de la
loi des Bourguignons. s
la loi des Wisigoths qui est étrangère à la Gaule.
De temps en temps nous nous éclairerons ce que
nous avons à dire sur ces 3 codes par les les
vieilles lois Norvégiennes, Islandaises, Anglo-
s.
[rature] des lois
sur les différents manuscrits, tout cela se
trouve dans Mr. Guizot. Nous ne repéterons
aucun des remarques qu'il a faites; nous
renvoyons simplement à la leçon qu'il a faîte
sur ce sujet. Nous ne ferons qu'ajouter quelques
observations qui lui ont échappé.
si peu de
peines elles o.
a point ou presque point de peines corporelles
c'est que les délits étaient très nombreux, et
que, si ont eut tenté de punir de mort
les crimes capitaux, la société aurait présenté
l'aspect d'une bataille continuelle. Le guerrier
n'aurait cédé sa vie qu'après un combat;
et non seulement il aurait combattu, mais
[?] ses parents, ses amis auraient combattu
pour lui. Et cela serait arrivé non seulement
pour la mort, mais pour toute peine corporelle.
Le nord a toujours eu un respect superstitieux
pour la dignité du corps; toucher un guerrier
du doigt, c'est attenter à cette dignité. De là
l'usage du Duel. Aussi l'homme barbare refusait
de se soumettre à des peines corporelles. Mais il se
35r
soumettra à payer une amende, même exorbitante,
et si sa fortune ne suffit pas il donnera sa
femme et ses enfants en esclavage, lui-même
se fera esclave; mais si on touche à son corps
il prendre ses armes. Le législateur intervient donc.
Il impose une amende, à laquelle le coupable
se soumet d'autant plus volontiers qu'à une
pareille époque il espère recouvrer ce qu'il a perdu
par sa vlaeur tout ce qu'il a perdu.
Le juge chez les barbares est ordinairement
l'homme le plus fort, le plus vaillant. (+) Les juges
(+) Voyez l'admirable tttableau du
représentant Moïse et les filles de Jethro.
C'est
là le juge des temps Barbares. Admirable
figure du droit uni à la force.
chefs militaires de la nation. Fritigern,
Francs
pas particulier aux Germains. Les juges d'Israël
sont des guerriers des libérateurs du peuple;
c'est Aord homme de tête et de main qui tue
le roi des Madianites, c'est
que le juge soit en même temps l'homme le plus
fort. C'est qu'il s'agit non seulement de sécréter
la condamnation, il faut encore appliquer la sentence.
Il faut que le juge aille à l'homme jugé. Plus
le juge sera élevé en dignité plus il sera capable
de se faire seconder. Or il faut payer cette assistance.
En conséquence le fredun du Koônig, du roi,
de l'homme hardi (car c'est là la signification de
35 v
mot) sera plus cher que le
que celui du magistrat inférieur.
toute divine
qu'employait l'humanité encore dans son enfance.
On dema Tout ce qu'on ne sait pas on le demande
aux Dieux. Le juge en fait autant. Nous citerons
cette belle loi du Nord: par laquelle l'homme
attaqué dans une maison solitaire et qui tue
l'aggresseur doit amener devant le juge, le chien,
le coq et le chat qui habitent sa maison, et jurer
en présence de ces créatures qu'il a été réellement
attaqué. Ceci est d'une moralité bien simple, bien
enfantine; mais il y a en même temps une
grande élévation religieuse, une grande poésie.
(1) Ces serments contradictoires ne
pouvaient manquer de donner lieu
à des querelles sanglantes. Il fallut
régulariser ces combats; et ce fut
une des causes qui amenèrent
le combat judiciaire
Ainsi on se contente pour toute preuve
du serment; on est persuadé que le parjure
serait bientôt frappé par la divinité (1). Mais, dit
la loi des Bourguignons, on s'est apperçu que
le parjure est trop fréquent, et fait échapper
beaucoup de coupables. Il faut donc recourir à
un autre moyen. De là les épreuves du feu et
de l'eau bouillante. On ne doute pas qu'il ne
se fasse un miracle en faveur de l'innocent. Mais
tout le monde n'acceptait pas ces épreuves, que
proposaient et soutenaient surtout les écclésiastiques.
Le génie barbare y résistait. Le guerrier le refusait
V.2.
36 r
ces épreuves, et en demandait une autre, celle du
combat. Il est évident que ceux qui préféraient le
feu et l'eau bouillante n'avaient rien à objecter.
Un miracle pouvait se faire aussi bien par le
glaive que par l'eau bouillante. Partout où domine
le génie ecclésiastique et Romain le feu et l'eau
bouillante étaient préférés. Partout où dominait
le génie barbare c'était le combat qui l'emportait.
Il y aici une objection très forte. C'est que dans la
loi salique la plus barbare de toutes il n'est point
fait mention du combat. On peut y répondre en disant
que de tous les barbares les Francs étaient les moins
nombreux comparativement à l'étendue du pays.
son
la population
à plus de 40000 guerriers. On veut qu'en présence
(1) Il ne faut pas donner à cette
exposition de la procédure barbare
une rigueur qui s'étende à tous les
cas. Les mêmes éléments se retrouvent
partout. Mais d. dans l'application ils se
présentent sous des formes très variées.
C'est une suite de la mobilité,
et de la confusion de tous les éléments
sociaux à cette époque. V. Voir Dans
Greg. Bur. V. 33. le récit curieux d'un
procès d'adultère:
ruit in crimen, adsercutibus multis
quasi quon relicto viro cum alio
misceretus. Igitur parcutes illius
acusserunt ad patrem, dicentes:
Aut idoneam redde filiam tuam
aut certè moriatur ne stuprum'
hoc generi nostro notaur infligat.
Novi, inquit pater, ego filiam sucum
benè idoneam, nec est verum verbum
hoc quod mali homnius proloquntur
vainqueurs devaient hésiter à donner le spectacle
de leurs combats, et devaient chercher par conséquent
à étouffer cet instinct trop naturel du combat
singulier qui régnait chez toutes les nations
barbares. (1)
Passons à l'examen même de la loi salique.
Et d'abord par tous les objets qui présentent
le plus grand nombre de lettres dans la loi
salique,
dans l'ordre ou pour mieux dire
où ils se trouvent.
218 r
Dignité impériale.
Acte de juridiction de Sigismond à Paris.
Il arme un chevalier de sa propre autorité.
On s'effraie en Angleterre ; on ne l'admet
qu'en lui fesant faisant jour qu'il n'y exercera
aucune autorité. -Lingard. Hi. V. p. 39.
Nous avons déjà parlé de l'importance
la chûte des
Hohenstauffen.
simples de l'Europe. En comparaison la
infiniment plus compliquée. Ce qui
et la
opposition au pape. On vit
succès. L'Allemagne à coup sûr n'est pas
des papes que la
était alors de former à la longue une église locale.
On pourrait le prouver par un
Ce qui perdit
en
que l'Allem. Allemagne a eu horreur dep. depuis
Romain. Siffle donc vipère, disaient-ils aux
montrèrent le même acharnement après la race de
soutenu et dominé
est sous certains rapports favorable à la liberté.
Ce nest point la
liberté qui repose sur l'orgueil de la force. L'
féodale voilà ce qui leur plaît,
chef avec des serviteurs fidèles et dévoués qui ne
s'aperçoivent pas qu'ils ne sont pas libres. C'est là
le génie du Nord et plus particulièrement de l'
218 v
non saxonne. Au contraire la
Romain est tout autre chose, c'est l'égalité du
droit civil elle ne reconnait pas de communautés.
Toute communauté fut abolie par
dit
Romaines une parfaite égalité sous un monarque.
C'est là aussi qu'est l'antipathie éternelle de l'
1250-1273.
son fils Conrad mourut presqu'aussitôt). Il y eut
alors une sorte d'interrègne, d'entr'acte. Aucun
système ne prévaut ni la féodalité du midi,
ni la vieille indépendance Germanique
en Saxe tant de débris d'exemples, ni la puissance
Rhin. D. cet espèce d'équilibre de toutes les forces
on demanda des souverains à l'étranger. Il y en eut
3. D'abord on eut ce qu'il y avait de plus
antipathique à l'It. un saxon,
trouva d. dans le Nord même une puissante on
et mourut en combattant les Frisons, peuplade
indomptable qui fut pr pour l'Allemagne ce que les
Ditmarses étaient au Danemark. Après sa mort
on se divisa les uns offrirent la couronne à un
prince éloigné de 500 lieues
allié de la maison de France, surnommé le
sage parce qu'il s'occupait d'alchimie, qui fit faire
les tables Alfonsines et
déplaire également aux 2 peuples les plus opposés.
son élection fut
élu fut Richard de Cornwall frère de
qui se cachait dans un moulin à la
219 r
C'était disait-on le prince le plus riche de la
chrétienté. Les électeurs sans doute espéraient être
bien payés de leur vote. Ce n'était pas encore là un
empereur: Un véritable empereur, courageux,
puissant eut été
qui raconte sa mort dit que
combattit
il ne pouvait plaire aux Allemands. Quant aux princes
du Nord ils ne demandaient pas un empereur, ne
voulaient pas qu'on en fit. L'empereur aurait
fini de sa belle mort. Mais ce n'était pas l'intérêt
des électeurs ecclésiastiques. Les uns tiraient une
chancelier, et d'archi-chancelier
un autre du couronnement
voulait un empereur. Les villes voulaient un
elles avaient un si grand interêt qu'il y eut un peu
de police sur les routes sur les fleuves. Les villes
et les prêtres sont naturellement
Les seigneurs pour le pouvoir local, en d'autres
termes pour la barbarie. Mais le pouvoir
des seigneurs n'était plus le pouvoir unique.
Certaines villes acaient pris un essor admirable
de commerce, de richesse, Cologne, Augsbourg,
Nuremberg, les villes qui fournirent plus
tard de grandes lignes sur le Rhin sur la
baltique voulaient la paix. Elles voulaient sinon
un empereur puissant, du moins un protecteur
un pacificateur, un
Nous nous figurons maintenant un souverain
sous un tout autre aspect; mais alors ce qu'on
219 v
lui demandait avant tout c'étaient les
qualités d'un colonel de la gendarmerie. Il
y avait beaucoup de petite noblesses en Souabe,
en Alsace; en Suisse. Ces petits seigneurs volaient
tantôt les princes ecclésiastiques, tantôt les villes,
et quelquefois se mettaient à la solde des uns ou
des autres. Ils n'étaient pas trop mal à cette
du moins avec les paysans qui avaient
une part dans le profit. L'Alsace surtout se
présente sous un aspect fort héroïque.
On raconte qu'un
de se rendre à la cour de Rome prit un de
ces petits seigneurs pr. pour l'accompagner. Il fallait sur
sa flotte un ho (car l'
ne pouvait marcher sans un appareil
un
Il le trouva dans un petit-fils des anciens
jusqu'aux Mérovingiens (
en fut elle composée qu'après la grandeur de
la maison d'Autriche). C'était
Habsbourg
Burgrave de Nuremberg. L'
fort d'être pris et de payer rançon trouva
en lui un excellent conducteur.
alors qu'un fort petit seigneur chargé par
les cantons d'Ury, de Schwytz et d'Unterwald
du soin de combattre
protéger. Les villes, et les communautés avaient
alors habituellement un seigneur chargé de
commander leurs forces et de combattre
L'
qu'il songea à le faire empereur.
XXX.2.
220r
convenait parfaitement. On ne pouvait
souhaiter un empereur moins puissant, plus
brave et plus actif. De plus les électeurs Laïques
se trouveaient alors tous à marier ;
avait 6 filles. Chacun d'eux espéra devenir gendre
de l'Empereur et le gouverner. Ces diverses raisons
1273-1291.
à
veulent bien la connaissance et la volonté mais
non pas la puissance. Lorsqu'il fut couronné à
Aix la
était-ce un moyen pb de contester quand on
voudrait la validité de l'élection. Mais on peut
bien s'apercevoir que
dominé. Il prit sans hésiter le crucifix sur l'autel, et
s'en servit au lieu de sceptre, et le serment des
princes sur le sceptre n'en devint que
de moins imposant; il n'avait jamais qu'une
très petite suite et le plus souvent des
habits raccomodés. Mais il remplissait
les vues et des électeurs écclés. ecclésiastiques et des villes. Il
courut
qui étaient en querelle de le prendre
arbitre de leurs différents, ou tout au
moins de suivre les règles de diffidation
(c'était la guerre privée organisée et soumise
à des règles, à des délais) Les contemporains
ont très bien caractérisé cette vie si active
si utile. Ils ont appelé
220 v
cette bande se trouvaient les electeurs
qui lui fournissaient de l'argent. Les seigneurs
d'Alsace, de Souabe étaient flattés de voir régner
un des leurs. On vit bien qu'il n'était pas isolé,
dans ses querelles avec
Nous devons remarquer qu'
allié du Nord de l'Allemagne; sinon
allié du moins en bonne intelligence. L'
du
qui reconnut l'élection de
on n'avait pas voulu admettre
prétexte qu'il était étranger à l'empire. La
raison était bien mauvaise.
seulemt. seulement roi de Bohème il était encore duc
d'Autriche.
le
eut le courage de lui déclarer la guerre. Il fut
suivi du ban et de l'Arrière ban de la Suisse,
de l'Alsace, et de la Souabe. Il parvint sur
les bords du Danube.
rive se croyant bien hors de portée d'être atteint.
Mais
un moyen qui alors n'était pas commun. Il parait
qu'il portait habituellement des
bagages. Il fit un pont au moyen duq et passa
le fleuve.
les agents
qui montrent combien son esprit était différent de
221 r
celui de
avec des clercs parlez latin, si avec des moi
laïques parler Allemand.
généralement le latin dans ses diplômes.
Voici de quoi se composait le parti de
Wurtzbourg, Ratisbonne, les 2 princes de Bavière,
le landgrave de Hesse, le Burgrave de Nuremberg,
le
de Souabe. Tout cela ne fesait faisait qu'une bien
petite partie de l'Allemagne. Tout le Nord,
même la Franconie, et l'Autriche étaient
contre lui.
consentit à le reconnaître. Ils eurent
une entrevue dans une tente sur une
du fleuve entre les 2 armées. Au moment
ou
la tente tomba et les 2 armées virent le fier
roi de Bohème à genoux. Voilà du moins
ce que
présente plus d'une invraissemblance. On
a assuré que
avait été écuyer d'
d'impossible. Il est vraisemblable que l'écuyer
d'était
que
ordinairement héréditaire. Ensuite on
sait année par année toute la vie de
211 v
et on ne trouve pas où placer cette circonstance.
permettant de reconstruire les
celui-ci avait fait détruire. Il paya ses alliés
en les
être délivrés des Slaves. Alors on vit toute
l'
éprouva que plus de jalousie.
combattit vaillamment et fut tué.
alors se mit à faire précisément ce qui
avait perdu
les
d'un seul coup. Il décréta que personne ne
doit avoir de forteresse sauf l'utilité de
l'empire. Il força
qui se proclamait ami de Dieu, ennemi de tout
le monde. Il eut fait d'avantage encore
si la Bohème n'eut été protégée
Brandebourg tuteur du
conduite de
que noble; en 1277 il flatte le
en accordant à l'électeur de Saxe duc de
l'administration des revenus e.
il ne pénétrait pas dans le Nord ou peux bien
qu'il n'y pouvait lever un denier?. Ainsi il
pouvait très aisément être généreux. En 1289
le midi étant bien uni, il pénêtre enfin
XXX.3. 222r
de concert avec l'
un seul carème il détruisit 66 châteaux. Il
y a peu d'exemple de succès aussi rapides
dans ce temps où l'artillerie n'existait pas.
Peut-être était-il secondé par la population;
voyaient-ils avec plaisir la destruction de la
noblesse moyenne. Il est très curieux de voir
quelle est l'opposition, l'éloignement du nord
et du midi. Ainsi en 1337 L'
une chronique de Thuringe nomme le duc d'Autz.
son lieutenant dans l'empire soit qu'il passe
les Alpes soit qu'il traverse la forêt de Thuringe.
On voit là combien le
à tous les
une épée de se rendre à Fritzlar. Les Paysans
saxons postaient donc les armes. Dans les
guerres de H. IV on le dit expressément. Depuis la
chute de H. le lion la
sur la noblesse un
souverains favorisaient les paysans contre la petite
noblesse; au contraire leur chûte favorisa la petite
noblesse au détriment des paysans. En Saxe il y a
un autre caractère qui importe beaucoup, car Luther
est saxon. Dans le Sachsenspiegel l'
tort une affaire devant le juge ecclésiastique paye
une indemnité non seulement à la partie adverse,
mais au juge séculier. C'était fait
recourir à la
de Hesse montrer que de faveur
contre l'église de Rome en faveur de l'église nationale.
222 v
son père
ne lui sut pas mauvais gré de descendre de
Tous ces faits ne sont pas sans gravité.
Parlons des rapports de l'
le
Rome, pacificateur de Toscane. L'empire
avait encore quelques plans en Italie.
allait les attaquer. Que devait faire un souverain
aussi belliqueux. Il devait aller se mettre à
la tête du parti Gibelin et rétablir au
delà des Alpes la puissance
eut le bon esprit de rester en
pape, l'exarchat et la pentapole, et consentit
(+) Si l'on en croit Villani
d'envahir la Toscane, et fit
. Il n'y a pas trace de cela
L'
un attrait irrésistible. Le bonheur de
d'avoir été trop occupé en
de donner un de ses filles ou petit-fils d'un
Cette
exorbitante. Pourtant
la vigueur contre cette puissance envahissante. Il
envahit le
de Ph.
s'approprier la
Etat de l'Allemagne pendant cette période. Au fond [?] emper. empereur jusqu'en 1350 sont
des aventuriers. Il ne sont que des chevaliers
pauvres et vaillants. Rodolfe, Adolfe de Nassau,
H. Henri VII, Louis de Jean de Bohème, Gautier de Schwartz-
en bourg présentent tous ce caractère sous un
aspect plus ou moins honorable. Le pl. plus héroïque de
tous est H. Henri VII; Maximilien d'Autriche a aussi de
ce caractère. (D. Dans les propos de ttables de Luther il se
donne le nom de chasseur de chamois.) Dans les mém. mémoires
de Götz il est représenté vêtu d'une méchante
223 r
capote grise ; se rendant seul, de nuit au milieu d'un
camp dont les ons
contraire
mais d'une valeur douteuse.
Un mot sur Mayence et Cologne à cette
époque. Au moment de l'interrègne, tout le
monde essaya de se saisir de
pouvoir al
l'exemple des papes que son droit de
lui donnait le droit de juger l'élection. Cela seul un
aurait fait un espèce de pape national. Ce sont
au reste les
le
ce sont eux qui pendt pendant le 14e siècle font les empereurs
d'
Qu'étaient donc alors les archevèques de Mayence.
Nous avons encore la très curieuse histoire
d'un de ces archevèques, ;
unes esquisse. Il s'appelait
était médecin. Se trouvant en rapport avec
un gr. devenu evèque de Bâle, qui était
frère d'et qui
au pape l'Archevèché de Mayence avait
besoin d'un agent habile
et obtenir la faveur du pape. Eichspalt fut
envoyé. On ne pouvait
de suite beaucoup au pape ; mais il demanda
Mayence
envers celui qu'il avait ainsi joué. Car il obtint
pour lui l'archevèché de brèves et plus tard il
fit empereur i.
223 v
Mayence donnent alors autant de mal à l'emp. empereur
que les papes autrefois.
de leur promettre par serment
il est vrai qu'il ne fit dispenser par le pape.
Un
plusieurs empereurs dans ma manche. (1) E. 80.
A cette époque les papes étaient à Avignon,
humiliés et faibles. Ils passaient pour de simples
ministres des rois de France. Mayence avait grandi
d'autant.
Quel était t. es
attiraient tant qu'elles pouvaient la on
campagnes. Les seigneurs s'efforçaient de la retenir.
Ils réussirent encore plus qu'en France. Nous
avons vu de quel danger était cette on.
des campagnes. Si quelques seigneurs combattaient
les villes r.
derrière les palissades de pieux qui s'étendaient
tout autour (
qui moyennant salaire combattaient r.
défense des villes sous le nom de Burgraves.
224 r
31
mon de Souabe (ou plutôt à partir de
de la dynastie Italienne) ? Ni l'une ni l'autre.
La Saxe for Frédéric 2 favorable dans le droit
3 Albert
4. Henri VII de Luxembourg (illisible) au
la saxe contraire en droit au
sur la religion d'accord avec le pape. Une situation
aussi équivoque ne peut permettre une victoire
définitive. La Souabe doit tomber ; mais la
Saxe doit tomber aussi. Elle ne deviendra forte
que
d'accord avec son rôle social. Sa force fut
d'abord dans le paganisme ; elle est maintenant
dans le protestantisme.
Les 2 états
protestant doivent grandir aux dépends d'une
même race, la race slave. t.
l'Autriche méconnaissant son véritable interet
employer ses forces contre
par sa résistance la retarde de 2 siècles. La
Saxe aussi au lieu de diriger toutes ses forces
contre les slaves s'affaiblit par des querelles intestines.
224 v
Nassau.
1291-1298.
tellement cette famille entreprenante qu'ils
choisirent
Cet
d'une guerre civile en Saxe à
interessé. Il avait acheté d'
provinces s'étonnèrent d'avoir été vendues
et soutinrent avec force les
le mordu. t.
de l'empire se rapprochèrent de la on
1298-1308.
On dit que ce prince tua de sa propre main
son compétiteur
La faiblesse de l'
divisions ; la faiblesse de l'
aussi de ses divisions; nous voulons parler
de la lutte entre l'Autriche et la Suisse.
jusqu'au
XVe. siècle.
occupe l'Allemagne du Midi. Après la
large Chaîne des Alpes le pays s'abaisse
par degrés jusqu'aux vallées du Rhin et du
Danube ; la il se relève, et même se relève
beaucoup pr. pour former les montagnes de
la Souabe de la Bavière et de l'Autriche.
Entre les
es
l'élévation du
vents qui de toutes parts doivent passer
par dessus des glaciers, ou des sommets couverts
225 r
de neige; pays pauvre et stérile à l'exception
de
où l'on ne trouve guère que de l'herbe et
des bestiaux. Ce n'est plus la molle Allemagne
du midi, allons baignés par un air souvent
glacial, habitant au milieu des rochers les
Suisses sont une des populations les plus fortes,
les plus énergiques de l'Univers. Les anciens
habitants étaient des Celtes ; remplacés ils furent
en
Ces contrées de 888 à 1034 avaient composé
un
Mais un tel état ne pouvait
de races opposées il devait bientot bientôt se dissoudre.
Rien de plus bizarre que la manière
2 populations se sont mêlées. A Fribourg la
moitié de la ville parle
la limite des 2 langues est une rue de la ville.
Le génie suisse est remarquable. C'est un
génie
montagnes où il y a encore des croyances fortes
et profondes. Dès
se trouve toute disposée au doute. De plus il
faut le dire la Suisse a produit fort peu d'hoes hommes
remarquables, fort peu de littérature. C'est une
population seul (1). Leurs fameux rang sont
idées ont peu d'étendue, peu d'élévation. Leur
poésie est surtout ironique, souvent obscène.
225 v
ce n'est point là la poésie Allemande. Toujours
la Suisse fut le foyer de l'arianisme. De très
bonne heure on a douté en Suisse de la divinité
de J.C.
L'ancienne Suisse a produit un grand
chroniqueur. C'est Bachudi. Le jour où il sera
imprimé e ttraduit le grand ouvrage de Müller
qui en est si souvent une copie perdra beaucoup
de son prix. Par une incurie extraordinaire
Tschudi n'est pas encore imprimé en entier ;
une moitié est encore en manuscrit.
Cela produit un effet singulier de voir des
gens qui ont encore une patrie.
monarchies ce mot ne peut plus avoir rature beaucoup
sens. La patrie
ce sont des idées abstraites, c'est l'égalité, c'est
telle et telle institution politique ; on n'a
pas à coup sûr
d'une contrée. L'e.
connait sa patrie, il l'a tte toute entière
Nous autres nous ne pouvons pas voir la France.
Le Suisse peut embrasser tout son canton
avec ses yeux, il en connait toutes les parties ;
c'est
fait comprendre mieux l'e.
d'énormes différences.
Au 19e.
connait pas encore : 50 tés.
peu de villes, un nombre infini d'habitations
isolées ( car le Suisse n'habite guère des villages) :
le pays enfin n'a aucune unité. L'oppression de
XXXI.2
226 r
de la maison d'
donnera son unité. Sous les montagnes
qui descendent en gradins des plus hauts sommets
des Alpes jusqu'au Rhin, s'étendent un
grand nombre de lacs qui reçoivent les eaux
des Glaciers; de belles forêts et d'immenses
paturages occupent les bouts de ces lacs et
les penchants des montagnes. Belle est en peu
de mots la scène des événements qui vont nous
occuper.
Dans un pays pauvre mêlé de paysans
et de petite noblesse, les uns ne diffèrent pas
des autres d'une manière
Rodolfe était aimé des paysans, il fraternisait
avec eux. Mais bientôt tout changea. Après
la mort d'
maître en Autriche, très puissant
l'Allemagne voulut gouverner le pays
père avait été seulement le Burgrave. Ils avaient
refusé de continuer
qu'ils trouvaient trop puissant. Albert eut la
lacheté de vouloir écraser e.
qu+il n+ avaient e. aux
tyraniser le pays. e.
de Bel et de Gessler. Il est très permis de ne
pas y croire ; d'autant plus qu'on la trouve dans
l'histoire de Danemark bien
Guill. Guillaume Tell. L'histe.du
pas aussi humiliant
226 v
beaucoup plus singuliers que celui-là.
Les suisses ne se seraient révoltés
si peu de chose. Les causes
furent probablement la partialité des juges,
les cruautés des agents impériaux, les redevances
chose de mythique en raport avec de vieilles
fables qui se remontent partout au
Voici comment Müller raconte le r.
de l'insurrection. Il y avait un chateau auquel
on devait apporter certains présents d'usages ;
c'étaient des moutons, des poulets, te
de denrées; on profita du moment où la
porte était embarassé r.
déjà aux certains nombres de es
avaient été secrètement introduits par leurs
fiancées. Lorsque le combat fut engagé avec
la garnison les assaillants sonnèrent du
corps
cors jouent un très
suisse. La vache d'Unterwalden, et le taureau
d'Ury leur avaient été, dit-on, donnés par
par
grosseur étaient portés
bras ne semble pouvoir être assez fort r.
porter, aucune poitrine r.
On résolut d'exterminer ce misérable
peuple. Toute la chevalerie Autrichienne se
leva. La noblesse de Souabe attachée à
cette glorieuse on
227 r
de son sein, craignant la contagion de
l'exemple accourut en foule sous les drapeaux
de l'empire. Albert avait passé le Rhin ; il
se trouvait précisément
de Habsbourg sur la Reuss. Il avait passé ce
fleuve, son cortège était de l'autre côté. Il se
trouvait avec son neveu Jean auquel il
refusait son héritage par un déni criant
de justice. Le Malheureux n'espérait plus
plus rien du prince orgueilleux et puissant
qui bientôt aurait détruit avec les Suisses
les
une réponse insolente lui avait tout récemment
redoublé sa rage ; il assassina son oncle sous
les yeux des siens, aux pieds du chateau de
ses pères. Jean disparut. On prétendit bien des
années après avoir retrouvé
d'Italie un oe.
et qui devait être
Ce crime sauva peut-être les Suisses qui
ne pouvaient prévoir un tel événement, qui
n'auraient jamais songé à le faire naître.
qu'en 1315 ils eurent donc
préparer. Léopold fils d'Albert ne fut pas
empereur, il n'en était pas moins un très puissant
prince ; de plus il était soutenu par toute
la noblesse de Souabe et d'Alsace. En 1315 1300
paysans attendirent et vainquirent 20,000
chevaliers supérieurement armés ; on ne peut
se faire une idée de l'infériorité des Suisses
227v
combattant à pied, et irrégulièrement armés.
Ils attendirent leurs ennemis dans le défilé de
Morgaten placés de l'autre coté d'un chemin
creux qui le dominait. La cavalerie
n'hésita pas à traverser. Ce fut alors que 30
es r.
c'étaient les
pas les admettre
la loi d'exil n'était pas rapportée. Les 30
mais séparés. Lorsque la cavalerie
se fut engagée
sur eux de grosses pierres, qui
bruit, bosselaient les armures, blessaient les chevaliers,
effrayeaint les chevaux. La ligue ennemie
flottait ; les Suisses se précipitent r.
les chevaux ; Déroute complète : mais de tels
lieux ne sont guère favorables à la fuite.
Les Suisses ne firent aucune grâce ; et on
peut remarquer que les Suisses firent toujours
de grands massacres lorsqu'ils furent vainqueurs.
inssurection pr. pour affaiblir la maison d'Autriche.
La fameuse ligue perpétuelle de Brunnen
fut alors conclue avec son approbation (1315)
et on vit l'empereur se dépouiller lui-même.
Bientôt Lucerne, 1332 ; Glariset, Zurick, 1351 ;
Zug et Berne 1352 se joignent aux 3 petits
cantons. La confédération n'eut toute sa
force que lorsqu'elle compta parmi ses membres
la grande ville de Berne, la plus puissante de
ces contrées. Au lieu de campagnards dispersés,
XXXI. 3 228r
il y avait là de nombreuses corporations
de métiers aussi courageuses que les
pâtres de Schwitz et d'Ury ; il y avait
surtout la on
par sa vaillance. Les Autrichiens ne se
découragèrent pas. En 1380 Léopold duc d'
conduit en Suisse presque tous les seigneurs du
midi. C'était un élan al
on jeta plus de cent gantelets en signe de défi.
Cet acharnement avait d'autres causes encore que
la haine
du mauvais exemple ; de toutes parts
les paysans allaient chercher un refuge en
Suisse ; les terres des seigneurs risquaient de
se dépeupler.
Sempach est à Morgaten ce que Salamine
est aux Thermopyles Léopold y fut tué et sa
mort décida la victoire. Cette fois la cavalerie
Allemande mis pied à terre r.
C'était un usage alors assez répandu parmi
la noblesse de certains pays, la Bourgogne
devoir sa victoire, et son salut qu'à soim
soi-même ; on craignait de plus que les
chevaux ne s'effrayassent. qu'ils ne pussent
rompre cette haie de lance qui les suisses
les enveloppait, et les pressait de tes
C'est alors qu'un admirable dévouement
ouvrit aux Suisses l'entrée des rangs
228v
von Winkelried
montrés fort justes envers leurs ennemis ; ils
ont beaucoup loué la valeur de la noblesse
Allemande. La victoire de Näfels assura
leur indépendance ; ils ne dépendirent plus
de l'Autriche (1388). Plus tard Maxim. leur
fit un guerre
mais elle ne réussit pas à les soumettre.
Un contemporain ( Sylvius Æneas) nous
en donne un bien triste tableau. Il traversait
ce pays vers 1440 ; il vit beaucoup de troupes
d'enfants conduits par de vieilles es
les menaient paître l'herbe. Tous leurs parents
avaient péri. Ces misérables étaient dans
l'état le plus effroyable. Presque tous les
es
1308-1314.
L'alternative entre le
continue. Après
Adolfe de Nassau ; après Albert d'
nous aurons
2 empereurs à la fois t.s tous doux du midi, puis encore un d. de
de resusciter l'
les Guelfes triomphants. Le chef des Guelfes était
le petit-fils de Charles d'Anjou Robert roi de Naples
ami des lettres et qui paraît avoir été
pédant. C'est lui qui fit subir au Capitole
229 r
un examen
sur toutes les sciences, et lui donna ensuite
par diplome la permission d'écrire en prose et
en vers sur tous sujets. Pour comble d'honneur
il lui donna une robe de pourpre qu'il
avait portée. Nous avons dit que le vrai
de la on
l'église, ami des gens de loi, et d'un caractère
pacifique. Il n'y a guère d'exception qu'i.
et
combat. La chevalerie imperiale impériale ne trouva
aucune raison de se signaler ; l'empereur
se contenta de se faire couronner, et s'éloigna
ensuite. Il alla à Pise tenir une diète
laquelle il condamna à mort le roi Robert
rebelle contre l'emp. empereur. On voit que l'empire
conservait encore de singes singulières prétentions. i.
mourut subitement à Pise empoisonné, dit-on,
par un moine Guelfe t
Les Gibelins publièrent que le pieux i.
mieux aimé mourir que de rejeter l'hostie.
i. r on
Luxembourg est présenté e
plus chevaleresque de son temps, et de plus,
qualité
de gré, e.
Toutefois ce ne fut pas son fils Jean qui lui
succéda. Il eut mieux que l't
de Bohème. Ma maison des vieux pro nationaux
était éteints. L'on
qui prédominait de plus en plus engagea les
Bohèmes à prendre
229 v
i.
remportée sue les antis-
aussi fortes.
En Pologne
on dit : c'est Allemand. Il fallait e
voit bien des circonstances, bien des raisons
pour vaincre une haine aussi prononcée.
230 r
32e. leçon d'histoire moderne.L'an 1314, date importante : C'est la
du 14e s.i.
e. e.
confusion. Au 13e. siècle au contraire quelle
unité, quelle simplicité. Un parti Guelfe, un
parti Gibelin. La moitié de l'Italie est Guelfe
l'autre moitié Gibeline ; l'Allemagne du
Guelfe, l'
côté les prêtres et les juristes ; de l'autre les
seigneurs. Tel est ce système dans sa beauté,
dans son élégance. Car l'histoire a aussi son
mérite cet éloge lorsqu'elle se dessine sous
une forme simple. Maintenant au contraire
tout s'embrouille. Les prêtres et les juristes se
divisent. Les juristes sont avec les rois de France;
les prêtres seuls avec le pape et le pape sous
la mains du
est entre 2 maisons toutes 2 du midi, qui
toutes deux devraient être gibelines. e.
idées sont dérangées que sign. signifie
27 mai.
230 v
l'ordre antique de l'Europe fondé sur des
nécessités fatales soit de provinces, soit de races,
soit d'anciennes hiérarchies ; tout cela tombe
et va faire place à un monde qui ne relevera
que de la é
L'ordre reviendra avec une lle
Car la réforme n'est pas un désordre e.
on le croit trop souvent c'est elle qui a remis
l'ordre e et 15.e
e. 12e. 13e. c'est l'ordre
dans le barbare, de
la féodalité, est pontifical : de même le 16e. et
surtout le 17e.
e. et le 19.e
c'est le désordre. Le désordre est utile nécessaire
car enfin il faut bien passer d'un système à
l'autre.
1314-1347.
(
d'Autriche.
princes de Mayence, de Trève, de Brandebourg,
de Carinthie, par le duc de Saxe Lanenbourg
qui se prétendait
par l'évèque de Cologne, le Palatin, le duc de
Wurstemberg et p. par Jean l'un des ducs de Saxe ;
la
demandé l'empire
l'élection il soutient
d'être empereur lui même. La on
231 r
était si puissante qu'elle força les papes à persécuter l'.
L'empire n'a plus besoin d'aller lutter en
Italie ; il a maintenant une Italie dans son
sein. Il n'y a plus seulement un pape
à Rome, il y en a aussi un à Mayence ;
il a des
mais à Nuremberg, à Lubeck, tes
dont commence la grandeur commerciale. Lubeck
va bientôt donner à qui elle voudra les trônes
du Nord. La lutte n'est plus entre l'
Elle est entre l'
l'Italie à l'Allemagne. Le parti Gibelin, féodal,
barbare est représenté
Guelfe, le parti des villes, et de l'ordre c'est
la
plus forte qu'elle s'appuie sur cette
héroïque on
n'a pu garder l'empire, mais qui au moins
l'a donné. Le fils d'i.
ne résidait guère en Allemagne. Il passa
toute sa vie à courir l'Europe jamais en
Bohème évitant son
t
alors le séjour le plus chevaleresque du monde.
Paris était déjà la capitale de l'Occident. Elle
renfermait une société élégant et polie t
les idées d'alors. De plus elle était le centre
d'un
231 v
alors
Après Paris
formait alors la
La mobilité de
fréquents lui firent concevoir le projet de
mettre la couronne e
de France (
Le
la main. Il réalisait presque ce que
rêva plus tard (réunir l'empire et la papauté
en se
Rien n'égale l'humiliation, la faiblesse, la
dépendance du successeur des Innocent et
des Grégoire, du prince le plus riche de la chrétienté.
(Il avait rassemblé un trésor de plus de 220
millions de notre monnaie, somme qui
les ambassadeurs de
à Avignon et lui demandèrent pourquoi il
s'acharnait ainsi après leur maître il leur
avoua qu'il avait peur du roi de France.
Il s'était avisé de s'engager
ordres mendiants ; de plus il avait sur la béatitude
et la vie à venir des idées qui sentaient
prodigieusement l'hérésie. Depuis que les
lumières de l'Eglise étaient sorties de l'université
de Paris,
ascendant sur les questions de dogme. Citons
XXXII.2. 232r
traits de la singulière correspondance qui
s'établit à ce sujet entre le
le pape. Le
des gens qui savent mieux les choses de Dieu
que tous vos légistes d'Avignon. Le pape
répond bien humblement: Mon fils, si
nous ne s
pas garde à la personne qui parle mais aux
choses qu'elle dit.
plus heureux, il subit aussi l'insupportable
tyrannie du
les larmes aux yeux aux envoyés du
été provoqué, c'est nous qui l'avons attaqué
les premiers, si j'avais voulu il serait venu
à Avignon implorer ma miséricorde
que
que ses restes ont été exhumés
celui qui l'avait fait souffleter vivant
le t.
l'Europe. Avignon était une vraie Babylone.
Tout s'y achetait et s'y vendait. Rien n'égale
le dégoût qu'exitait la vue de cette cour
démoniaque, galante en habits de prêtres,
où dormaient des bals de cardinaux.
eut lieu
et l'
comment il décrit et juge la liberté de mœurs
de la cour d'Avignon.
27 mai
232v
le roi de
pape et le
2 partis se réconcilient.
fait prisonnier à la
Son rival l'avait comblé de marques
de confiance et d'amitié. Il l'avait
fait manger à sa table, coucher
lit. Un assassinat coûtait si peu au
âge que c'était un acte de courage, et
une
son lit avec
avoua depuis qu'il n'avait pu fermer
l'œil; tandis que son rival avait dormi
d'un profond sommeil. Bientôt les 2
rivaux
firent la paix et se partagèrent
indivis la dignité et le pouvoir
sans que leur amitié en souffrait. Le pape
ne peut croire à cette étrange amitié. Un
provençal ne pouvait comprendre cette
bonne foi, cette bonhomie te
Les 2 rivaux n'en restèrent pas moins
constamment unis contre leursles ennemis étrangers
la France, le t
t
une sorte de sursis à
Il en profita
ressemble guère aux expéditions des Frédéric.
Il commença son voyage avec 100 cavaliers.
233 r
Il eut ensuite une armée avec l'argent des
Gibelins d'Italie. Il trouva à Lucques le
vaillant et rusé (+) ce capitaine d'une
valeur froide qui
en Italie.
et réçoit de lui des subsides. Ce pauvre
empereur obligé de se faire mourir par
les états qu'il traversait consentit à assiéger
pr. pour
la malheureuse Pise.
à Rome en toute hâte se sauva presque
seul en butte un mépris universel.
Au reste tous les rois étaient à ce qu'il
paraît tombés
des Italiens. Les Romains choisirent le
moment de l'expédition de l'Europe
la garnison du
les voilà qui combattent à la fois le chef des
Guelfes et le chef des
Bohème qui passa aussi en Italie, il fut
accueilli avec faveur r voyage ; il
revint ; personne ne se déclara r.
villes lui fermaient leurs portes, il lui
fallut coucher un plein champ. Il est r.
de voir un prime qui parcourt te
(+) Il y a au campo to.
peintre
l'époque
pas que la mort est là auprès les fauchant avec sa faux.
Parmi eux est
la tête, et la puissance du cou.
233 v
e.
et les fêtes, négociant avec distraction à Paris,
à Avignon, à Nuremberg.
En 1335
avec la
fois l'
seul
Il était si fatigué de la lutte qu'il
la permission d'abdiquer (1333). Mais les
électeurs ne le lui permirent pas. Ils
leur choix invariable, et annoncèrent qu'ils le
maintiendraient. Ils le défendaient donc, mais
ce n'était pas sans l'outrager. Sous tout son règne,
Bavarois, l'empire a été tellement affaibli
qu'il faut bien se garder désormais de confier
l'empire à un Bavarois. Les Allemands se
sont toujours souvenus de ce conseil. On croit
assez en
le nom étaient des Galls.
La
fut dérangée p. par un événement peu prévu,
la guerre entre
en France la nouvelle des armements du
roi d'
méprisante fut livrée la
Les historiens s'affligent ordinairement beaucoup
de cette bataille. Mais ne devrait-on pas
s'interesser moins à la noblesse de France qui
XXXII.3
234 r
périt dans cette affaire qu'à la
l'Europe qui fut sauvée. La
fut regardée coe. comme la délivrance de l'Europe.
Le roi de France poussait si loin la
tyrannie envers le pape qu'en même temps
il lui interdisait de traiter avec l'empereur et
traitait lui-même. Dès que la
eut un peu diminué le poids écrasant de la
France le pape offrit l'empire non plus au
roi de
La mort imprévue de l'
1347-1378.
sans aucune opposition. On est encore
féodale.
l'héroïque i.
mort e.
au
fait penser au vieux
un esprit cultivé, il savait toutes les langues
de l'Europe, était très versé
A son élection la bannière de l'empire
attachée sur les bords du
fleuve, et ne put être retrouvée. C'était un
bien facheux présage
L'empire avait besoin d'unité. Il fallait
tout au moins une maison prepondérante.
Tout au ons
de force égale. 1°. La on
la Bohème, la Silésie, la Lusan, et la Moravie ;
2° la on
234v
Brandebourg, la Zélande, la Hollande, la
Frise, le Hainaut, le Tyrol, il faut remonter
à i o.
réunion de provinces s. sous
3°. la on
et une partie de la Souabe. Entre tes
mons maisons il y a une e.
et la
entre les enfants ; l'Autriche non. Ainsi en
1386 tous les de cette mon maison
par indivis tous les états de leur on
âgé possédait
les autres ons
L'Autriche au
On oppose à deux
zenbourg âme honnête et loyale, brillant
chevalier. On le comparait à Rodolfe de
Immédiatement
t.
soupçonna. Il assista aux funérailles de
son rival. Le mauvais succès de Gauthier est
un symbole frappant de la victoire de la
politique et de l'astuce sur le génie
Le l.
en
l'expression des contemporains. Sous lui bien des plumes furent arrachés à l'aigle .
disait-on encore, arrache bien des plumes à
235 r
l'aigle l.
impériaux. Il n'avait rien en Allemagne
que des dettes et lorsqu'il apparrassait
pays c'était en fugitif plutôt qu'en prince.
Une fois des bouchers saisirent ses voitures
r.
r.
arrivé la dign. l.
La cour de
marché ; on y vendait s.
L'
connaissait que la bohème. C'était à
Prague qu'il vendait des titres res
privilèges, des revenus aux
la cour féodale de Bohême étendait sa
juridiction vers la Franconie et la Suisse.
ce que la on
avec les états héréditaires. Mais les
étaient des slaves et non pas des
n'ait fait beaucoup
l'université de Prague, fit
navigable, encouragea l'exploitation des
usines, fonda ou augmenta des villes.
La
sa civilisation.
e.
235 v.
en Italie. Il était appelé par le riche
offrait
et offrait de bien payer.
tous les droits de l'empire en Lombardie à s.
qui voulurent y mettre un prix. A Rome il
renonça à
les états de l'Eglise. Sur Naples, la Sardaigne, et
la Corse il restait encore des droits à vendre, il
retourna
ne venait dans l'
rép.
(
lui envoya une lettre fort sevère que
encore. C'était le Voltaire du 14e r.
de l'opinion publique qui dès le
était une
bien si on la croyait sans force. Aussi
les souverains craignent et courtisent non
pas seult. seulement un
obscurs, dispensater les plus misérables
écrivains. Voyez 2 siècles
misérable traitant
l'envi par tous les souverains de l'Europe.
Cela veut dire uniquement que le désordre
fut par lui reconnu légitime. Tel est le vrai
caractère de cette fameuse bulle d'or de 1356.
A la diète ou elle fut faite on dressa
des tables
XXXII.4 236 v
de l'empereur était plus haute de 4
pieds. Il était servi à
te tes
furent resuscitées. Le
le boisseau d'avoine, le
les plats
prononça t
désormais en r.
auprès de l'empereur ; que chaque électorat
est indivisible. En d'autres termes que les électeurs
seraient à la longue plus forts que l'empereur.
C'est une véritable cession de l'empire. On a cru que était e.
de l'empire. Ce n'en est que la destruction.
L'empereur fit une démarche non moins
contraire à la puissance e.
les confédérations des villes. S'il eut pu
cette loi c'eut été une victoire contre
son propre intérêt. Les villes fesaient faisaient sa
force
qu'il ne pouvait être obéi.
On peut supposer qu'il opérait par cette
condescendance engager les électeurs à la
seconder te.
importance. Il voulait imposer les biens
on
du
manière ce qu'il perdait de l'autre. Mais il
dut bien vite renoncer à ce projet, et r.
27 mai
236 v
comble d'humiliation il fallut se
retracter. - Une action pl. plus honteuse encore
souille son règne aux yeux de la postérité.
Il céda aux princes un
villes libres. Heureusement qu'elles surent
se défendre bien mieux que l'empereur ne
les eut défendues lui même. Ce fut là la
cause et l'origine de la
237 r
237 v
238 r
33Le sujet de cette leçon est un sujet
tout à fait isolé ; qui ne tient à rien ;
c'est un véritable accident. Il n'a d'importance
politiques
classiques.
fort peu par les faits eux-mêmes. Mais
l'ordre d'idées auquel il se rapporte est
immense. Nous pouvons en juger par l'exposé
des faits qui lui appartiennent en commençant
par les plus rapprochés et en remontant
jusqu'avant l'ère chrétienne.
A la révolution
Grecs et aux Romains. On ne comprenait ni
les uns ni les autres. On connaissait les Romains
par
fort inexactes de (+) Cette politique classique
ne date pas du contrat social on la retrouve dans
(+) La logique qui a dominé pendant la on
celle du contrat social. Logique assez forte, intraitable,
souverainement dédaigneux des faits. C'est là le génie de
Genève quand Genève a du génie. C'était le logique
qui n'était pas de Genève mais qui y vécut, qui y fût
législateur, qui sympathisa si bien avec ses habitants. Cette
logique ne recule devant aucune conséquence. Son
est un genevois, le hideux
la logique lorsqu'elle fait abstraction des faits ; rien qui dédaigne
d'avantage les ppes principes d'humanité, qui méprise d'avantage la vie des es
30 mai
238 v
contredit un e
dans aucun de ses ouvrages la part de l'invention
ne paraît pas très forte. Magistrat et légiste
il n'a pas vu que le droit était toute Rome.
Il n'a vu Rome que par les yeux du Grec
ami des scipions à moitié grecs eux-mêmes.
La statue de
est un costume Grec ; toute une on
dans ce simple fait.
talent, son excellent jugement ne pouvait
comprendre l'
de choses
On voit qu'il est surtout préoccupé
imitation un peu aveugle de l'Angleterre. (+) Mais
le
propose les états de l'antiquité comme des
modèles à suivre dans toutes leurs parties, oe.
le type absolu des bons gouvernements. On peut
remonter encore plus haut. Cette fois se ne sont
plus les théories ce sont des tentatives. Elles
eurent lieu en Italie oe.
Il était bien juste que l'Italie encore remplie
des souvenirs classiques fit les 1res premières tentatives.
heureux succès ; ce sont de vraies révolutions
de philologues et d'antiquaires. Mais avant
eux des souvenirs tout à fait séparés de la
science avaient influé sur les es
institutions. Sans parler de
il faut remarquer cette fiction par laquelle le
1er. ses
considère coe. comme un César, e.
tribuns du peuple, devenus généraux, de ces
magistrats plébéins investis du commandement
des légions Romaines. Pourtant rien ne ressemble
moins à la chaise curule de l'ancienne Rome, que
la dignité impériale moderne. Ce que les
sont chargés d'établir c'est l'égalité de la loi
civile ;
Cette imitation classique se trouve déjà dans
l'antiquité.
239 r
vieille Rome, quand on ne savait déjà plus
ce que c'était.
riches aux Nobiles, mais r.
il fallait la rendre aux patriciens, ce qui est
tout différent. Les Gracches aussi étaient conduits
par une imitation fort peu intelligente
du passé. Ils avaient été élevés par des stoïciens
dont la logique inexorable +
celle de la révolution Française. Les stoïciens
avaient aussi élevé ce fougueux, ce sanguinaire
éphores et passé toute sa vie a rétablir
les institutions de
pas songer, s'il les eut comprises,
songer à les rétablir. Voici en quoi elles consistairent.
Les Doriens conquérants du sol, se sont partagé
le sol, mais ils se trouvent presque seuls en très
petit nombre au milieu d'une population
qui peut les écraser à tout moment par
une supériorité de nombre écrasante. Les Guerriers
ne pouvaient se perdre un instant de vue, il
fallait être toujours ensemble, prendre ses repas en
commun. Coutumes qu'une même position
a fait naître chez la plupart des peuples
barbares. Au temps de
rien de semblable.
n'a jamais existé est une divinité qui a
ses temples, et ses prêtres, une intelligence e.
envoyée r. es
heureux ; De là mais tout a dégenéré depuis
surtout à partir des rois de Macédoniens. De là
239 v
le rétablissement des partages, des repas en
commun.
Il y a
remarquable
peu intelligente du passé. En Asie on ne s'en
doute guère. Les Persans se gardent bien d'imiter
les Indiens, au contraire les Dieux des Indiens sont
les démons pour eux. Iran est le
mais tout autour d'Iran il n'y a que ténèbre. Si
les Juifs s'avisent d'imiter les Phéniciens c'est une
impiété abominable, c'est un crime contre la notion.
Ce n'est que depuis la Grèce et Rome que
l'humanité songe à perpétuer son passé. Cette
perpétuité existait déjà mais
involontaire, mais malgré les nations. Au contraire dans les temps
modernes l'humanité est en paix avec elle-même.
Rome adopte la Grèce ; les barbares adoptent Rome ;
et même ils sont allés
revivre toute entière. On remonte jusqu'aux Grecs ;
en 1800 enfin on veut ressembler à
Cela confond l'esprit. On en rougit presque pour
le genre humain. Cependant rien au fond de plus
touchant, de plus respectable que ce sentiment de la
perpétuité
conscience d'elle-même, qui s'anime, et s'efforce
dans son âge mûr de se recommencer, de revenir
aux temps de sa jeunesse. Si on avait su l'e.
si on avait compris ce qu'on voulait faire revivre
il est clair qu'on aurait vu combien ces tentations
étaient impossibles, on n'aurait pas insisté.
Il est temps d'en venir au petit acte qui dans
ce drame immense doit nous occuper aujourd'hui.
XXXIII.2
240 r
Vers le e. s. vivait à Rome le
éducation alors très peu commune. Il
lisait les inscriptions, les expliquait même un peu.
C'était un véritable Italien mais sous le côté le
plus défavorable du caractère national. Avec une
âme d'artiste, il joignait la plus é.
caractère, sans aucune vigueur d'âme. Tel est souvent
l'Italien de la plaine, des
très éloquent, très enthousiaste mais peu ferme,
peu résolu. Rome était alors déchirée par les
barons ;
sur une foule de construction cet Ours terrible
qui a surplanté la ville t.
Beaucoup des monuments antiques, encore crénélés,
et disposés en forteresse portent la trace des
batailles féodales du
pas beaucoup de vassaux, fort peu d'argent. Ils
erraient ordinairement r.
brigands t.
infestés, t.
protection contres leurs victimes, et contre les
magistrats. Hors la vie commune de Rome était
le combat. Du colisée au tombeau de
jusqu'au mont Quirinal ce n'était qu'un
vaste et perpétuel champs de bataille.
regretaient le pape +. Au milieu de toutes ces
barbaries, de tous ces désordres effroyables, le
pape avait au moins un peu d'humanité
30 mai.
240 v
en sa qualité d'e.
pontificale amenait à Rome un nombre
considérable d'étrangers. Les Romains envoyèrent
au pape
et
enthousiaste. Il fit
le chargea de toucher
du St. Siège. Ils se conduisit dans cette place
avec beaucoup d'intégrité, et se fit connaitre
et aimer des Romains.
Un jour il afficha un grand tableau représentant
un vaisseau battu par la tempête, autour
duquel on voyait les débris de 4 vaisseaux
submergés, sur ces débris étaient mis ces
mots Troie, Jérusalem, Babilone, Cathage.
Sur le vaisseau qui restait encore à flot
était une femme en pleurs levant les mains
au ciel. C'était Rome.
ce tableau au peuple ; il fut tellement ému
en parlant qu'il ne put plus continuer.
Quelques
lui fournit une occasion nouvelle. C'était le
décret du sénat qui donnait à
titres de tribun, de consul, qui lui conférait
enfin toutes les magistratures de l'
qui réuni sur une seule tête formaient
le titre légal du despotisme militaire.
Ce monument de l'esclavage de Rome servit
à d'occasio r.
à la liberté. Il leur explique le sens de toutes
241 r
ces magistratures républicaines, leur montra leur
abaissement présent, les appeler à la liberté.
Cette scène se passent
montagne des troubles populaires.
peut être choisie à dessein.
dit :
convoque une assemblée aux pieds de l'Escalier
du capitole. Il forme une garde dans chaque
Tribun.
bon état, et un tribun toujours auguste,
Italiæ
renferme est grande et belle.
sérieux le nom de Rome. Dans une cérémonie
publique on le vit tirer l'épée vers les 4 coins du
monde en répétant 4 fois. Ceci est à moi ; ceci est
à moi ; ... Des messages portant à la main
des baguettes allèrent dans toute l'Europe porter
la lle
était encore si auguste que partout les envoyés
de
Des troupes furent organisée.
aux Ursini le prix d'un vol, et leur imposa
une amende énorme. Le pape envoya complimenter
coupable de la mort de son époux, et qui craignit
alors la vengeance du frère d'
de Hongrie, pria le tribun toujours Auguste
d'être arbitre entre elle et son ennemi. Ainsi
241 v
voilà lle
plus facile d'être juge des rois que des barons
au courage farouche de l'Etat Romain et
leur tête étaient les colonnes sur lesquelles
Pétrarque avait r.
Rome. Ces colonnes avaient sur
avantage incontestable la bravoure. On
s'aperçut bien vite que le tribun ne l'était
pas. Avec 20,000
de l'emporter sur les barons. Mais dans un
combat il montra tant de
de légers mois il prit fastueusement le vêtement
impérial, déposa les baguettes de tribuns,
témoigna par l'effusion de sa reconnaissance
envers la vierge te
le peuple était encore r.
des Nobles jurèrent en attendant. Quelques temps
après Colonna l'un des
dit à
peuple soient fastueux et prodigues. Puis prenant
un pan de sa robe de pourpre : Vous tribun
ne devriez-vous pas plutôt porter l'habit de
votre état.
avait eu la faiblesse de se faire
armer chevalier. Le reproche de Colonna le pénétra.
Il fit arrêter tous les nobles prétendant avoir
découvert une conspiration. On tendit une
salle de blanche rayée de rouge. Un échafaut fut dressé. Les nobles voient arriver
leur confesseur. Colonna refusa seul de se confesser
il déclara que ses affaires dans ce monde, ni
XXXIII.3
242 r
dans l'autre n'étaient pas reglées ni
prêtes à l'être. Il pensait sans doute que
t.
au peuple, lui prêcha le pardon des injures
sur ce texte :
Les nobles furent délivrés et ne lui surent
aucun gré d'une clémence due t.
à la peur. Ils arment contre lui ; le peuple
ne remue pas.
les cloches ; rien ne bougea ; il en essaya d'attendrir
le peuple, il pria, pleura ; rien ne bougea.
Alors il prit le parti de se sauver en Hongrie
puis chez l'
Le pape avait chargé le guerrier et politique
cardinal
du St siège. Le cardinal avait autrefois fait
tous les métiers ; et l'aventurier, le baron paraissait
plus en lui que le prêtre. Il fit
sénateur
de Rome, pensant que de prisonnier devenu 1r.
magistrat sa reconnaissance répondrait de
sa fidélité. Il ne retrouva pas sa 1re popularité.
D'abord le nom du pape réunit un certain nombre
d'es t.
chose de son ancienne puissance. Il périt enfin
dans un émeute (1354). D'abord il montra
assez de courage essaye de haranguer. Mais
30 mai
242 v
les pierres et les traits l'atteignirent. Son
courage tomba ; il se sauva, essaya de
se cacher fut pris, et demi-nu, demi-mort
mené davant le peuple. Le peuple voyant
le laissa près d'une heure sans lui rien
faire. Enfin un e. t.
un agent des barons, et, le tua d'un coup
de poignard. Ainsi périt une des espérances
de
res tenta-
tives.
encore plus mal ses promesses. Un siècle après
périt ce brave et malheureux Et. Arcaro
qui se croyait prédit par un vers de
Le Cavalier qui songe à l'Italie, non à lui. Cette
singulière idée était moins l'erreur d'une
belle âme. e.
auquel son ancien métier (de serviteur, de
secrétaire
habitudes de servilité se hâta trop de
le faire étrangler. Depuis ce pape n'eut
plus la conscience calme, et mourut
temps après tourmenté par le remords.
243 r
243 v
244 r
(
Colonne et Ursins, ces pers. personnes d'origine allemande, de Cologne, comme dit
ursins d'origine française. Ces 2 familles sont rivales.
Pendant l'absence des Papes à Rome lutte entre les barons et du peuple. - A Rome, un
préfet, un sénateur, des capitaines du peuple. Le premier sénateur fut Branca Leone, un bulonais,
s'imposa au Pape l'obligation de résider dans Rome.
nommés sénateurs.
A Avignon les Papes tous français et surtout méridionaux. Ils sont représentés en Italie
par des légats.
A Avignon se trouvait une famille à
recut 2 commis, l'un de Paris, l'autre de Rome pour y être couronné comme [
cardinal Colonne et se décide pour Rome. Il se fait examiner par le roi de Naples
lui donna un brevet de chapelain et une belle robe rouge pour son couronnement.
par le peuple, il recut le droit de professer la poésie en habit poétique (
recueillir les vieux manuscrits, de les interprêter, de composer tous les livres qu'il faudrait et fut nommé
citoyen romain.
qu'il est adressé à
d'une verge d'or et cette verge est celle de
collège
Clément VI qui le nomme son notaire apostolique à Rome. Le [?] archevêque de Rouen ne se
souciait pas d'aller à Rome. Déjà Pétrarque avait écrit à Benoit XII pour retourner à Rome, voir
cela dans les Camine lib. 1, épist 2.
Rienzi voulut marcher sur les traces de ses prédécesseurs [
il voulait délivrer Rome. Il passait aux gens des barons pour un [?] Un jour dans une
assemblée il se mit à apostropher les citoyens et se fit railler. Il recut même un soufflet d'André
Colonne. Il fut baffoué et chassé. Cependant il poursuivit ses projets et fit faire un tableau
allégorique repésentant Rome, Babylone Carthage Troie et Jérusalem. Ce tableau fit impression mais
en faveur de Vespalien) avec un tableau expliquant la chose. Il la commenta, fit même un contresens dit
le mot
larmes aux peuples mais aucun succès. Nouveau tableau allégorique = vaste feu où était jetés tous les
animaux malfaisans, au milieu une femme a demi brûlée [
244 v
au dessous ce trouvait encore les comtes, officiers impériaux, chargés
Corporations. On en fait mention
chargés de les représenter dans les délibérations municipales, de les défendre. Ils étaient
e degré. On
trouve plusieurs inscriptions dédiées à des patrons
Paris (
porations.
245 r
Cette allégorie réussit dit-on, encore moins et on se moque. On disait que ce n'était pas
qu'il établirait son bon état.
Mais baron
une chapelle où il se fit dire 30 messes, fit donner le signal par une cloche et parut un
suivi des
non sans peur, dit l'
et proposa au peuple les lois et bon état après les avoir fait accepter il se fit proclamer tribun avec la vicairie du Pape. Il y eut donc 2 tribus.
Colonne à son retour fut initié, voulut le faire périr, mais
ameute le peuple et Colonne put à peine se sauver.
Etienne qui se rendit à Rome déguisé. Il y vit l'ordre qui y régnait, se fit connaitre et prêta ser-
ment au tribun et au bon état.
A Rome était toujours la peine du talion qui était
des
il
Persécutions que fait
fortifications ds Barons qui furent obligés d'en porter emporter les débris à leur frais au Capitole.
l'affaire de l'assassinat d'
Il recevait des lettres de Jeanne, de
vulgaire déplaisait. Il la lui fit porter par un simple archer. R (
Peu content d'être tribun il voulut se faire chevalier. Il réunit le peuple et lui dit
que le lendemain il se ferait sacrer chevalier. Il voulait alors se baigner dans 1 baignoire où le Pape
al le Pape qu'il somme de revenir à Rome.Une fois chevalier il se livra à l'
avec les barons. Un jour Etienne Colonne lui dit de prendre un vêtement moins précieux, et de ressembler
plus au peuple dont il sortait. Il
tent Rome t conspirent contre lui. Une guerre commença. Le fils d'Etienne Colonne étant entré
seul dans Rome y est massacré. Etienne veut aller voir son fils, il est également massacré.
Victoire de
une chapelle. Depuis il ne le porte plus.
245 v
Les femmes de famille des Colonne demandent les corps des victimes.
et laissa les Barons sans sépulture.
Pour compléter sa victoire
le répand sur la tête de son fils en lui disant : tu seras chevalier par cette cérémonie sanglante.
1347 Une conspiration éclate.
retire dans le capitole et partit de Rome. Les barons furent, dit l'
entrer dans Rome : ils craignaient de rencontrer
de moine. En 1094 il va à la cour de
devant le Pape à Avignon. Il est jeté dans un cachot avant son procès et il pesta tout
le temps. Il fut absout, béni par le Pape et envoyé à Rome pour accompagner le légat
prêtre. Son expédition en Romagne est remarquable. Il soumet les châteaux.
compagne. Rome lui envoie une députation
et
une des frères montréal 3000 florins pour avoir des troupes. Son entrée fut toute
triomphale. Son titre lui est confirmé par le peuple. Il est rétablit dans son ancien rang mais
il n'avait plus d'argent. Il détermina les 2 frères à lui prêter encore 1000 florins. Cependant
il se montre fort ingrat envers le capitaine montréal qu'il fit condamner à mort. Ces
avec un autre
du bruit dans la rue et les cris de mort à
il se déguisa, prit la clef des prisons, prit l'habit d'un paysan de Campanie et
246 r
34Jusqu'ici ce cours a été consacré à
reste à faire.
moderne ; Les lois barbares ; les croisades
sur lesquelles nous avons passé un peu
vite préoccupés surtout de l'Europe ; 3e. la
lutte du sacerdoce et de l'empire dans
laquelle nous avons cherché surtout à faire
ressortir l'opposition de l'Allemagne et de
l'Italie ; enfin l'opposition de la France
et de l'
formule : la France est une monarchie
la démocratie, l'Angleterre est une aristocratie pure. Il nous reste deux autres grandes
masses à étudier : il faut montrer dans la
sphère des idées cette lutte soutenue par
l'église dans la sphère des intérêts politiques ;
il faut montrer la fondon du pouvoir
en (1).
Ces 2 sujets ne sont pas si étrangers
l'un à l'autre qu'ils peuvent le paraître. Ce
10 juin
246 v
sont les deux questions de la liberté Européenne ;
la liberté religieuse, et l'égalité politique.
Aujourd'hui nous redonnerons les
faits matériels qui ont amené la réforme :
c'est une leçon toute de faits. La 1re fois
nous traiterons le coté intellectuel de la question.
l'église.
à la stricte individualité du stoïcisme. Cette
stricte individualité était étrangère à la
religion. Les stoïciens admettaient des Dieux il
quelqu'
Mais quand la Judée et la Grèce se rencontrèrent
dans Alexandrie, il hoe arriva alors une
chose admirable. L'e.
nature avec la vigueur du stoïcisme et conserva un lieu que le stoïcisme n'avait
pas ménagé : il fut sévère r.
indulgent r.
non de l'humanité mais du monde extérieur. Cependant sa force intérieure est si grande
qu'elle
richesse et elle est riche, le pouvoir et elle
est puisssante. C'est Salomon qui de tous
les dons en demande que la sagesse ; il
l'eut et avec elle il obtint tout le reste.
Le prêtre a possédé les terres, il a siégé
247 r
au tribunal, il est rentré par toutes les portes
dans ce monde qu'il s'était fermé. Ainsi
ces deux mouvements de la machine humaine
le mouvement de systole ou de contraction
qui porte tout le sang au cœur et le
mouvement de Diastole qui le porte aux
extrémités ont été éprouvés par l'église.
Vers 200 les chrétiens ne veulent pas
servir dans les armées romaines ; vers 300
ils remplissent ces armées.
Une église qui ne recevait que pour
donner a du beaucoup recevoir. Les dons
pieux les fondations pieuses affluent
jusqu'au XIIe.
territoriale de l'église. On donnait parce
que l'église r.
parce que le monde allait bientôt finir. Ces donations
furent de bonne heure régularisées par
la dîme. En 600 paraît le capitulaire qui
sanctionne la dîme. On sait du reste qu'à
la 2e.on
au contraire il paraît que les nombreuses invasions
qui s'y sont succédées ont fait peu de tort au
clergé. Il possédait la moitié du territoire :
en 1337 la valeur des possessions
s'élevait à 730,000 mares d'argent
247 v
environ 365 millions de notre monnaie.
On ne manie pas de telles richesses impunément.
La puissance politique du clergé
croissait en même temps que ses richesses.
les sentences des évèques. Le code théodosien
veut que les juges ecclésiastiques décident
toutes les fois qu'une des parties réclama
le jugement de l'évèque. Et la sentence est
sans appel. Au reste c'était alors un progrès.
Il y avait incontestablement pl. de justice
et d'humé. à attendre de la part d'un
tribunal
de
pouvoir être jugés par les tribunaux
et non par le graf barbare assisté de
ses
privilège de ne pas être jugés
Ainsi l'église juge les laïques, mais
les laïques ne la jugent pas. Les faits sont
d'une portée immense. On a bien rarement
affaire dans la vie à la puissance politique,
mais chaque jour au contraire on a besoin
des tribunaux. Le pouvoir judiciaire est
sous bien des rapports plus important que
le pouvoir politique.
D'ailleurs le pouvoir politique lui-
devient l'apanage de l'église. Les barbares
XXXIV 2
248 r
ouvrent leurs conseils aux évèques et
ceux-ci y obtiennent bientôt une telle
prépondérance (cela est surtout visible chez
les wisigoths ; on voit que les lois ont été
faites par leurs prêtres) que bientôt les
vainqueurs abandonnent des assemblées où l'on
ne parle plus que Latin.
rs temps de lon
souffrit beaucoup ; la main des laïques
pesa sur lui.
la main à la discipline t
il arriva souvent que les rois choississent à
eux seuls les évèques. Les privilèges du peuple
chrétien étaient violés
les es
es
Mais les choses changèrent rapidement
avec
on
de l'intelligence même quand elle a été
dépendants; sous
Après sa mort
mémorables en parlant de ses frères
qui veulent le détroner : Encore s'ils
m'avaient accusés devant les évèques mes
juges légitimes. Il faut reconnaître pourtant
10 juin
248 v
que les évèques de cette époque avaient
contracté dans leurs relations avec des
barbares des habitudes de Barbarie. Le
farouche
manière atroce le
Le clergé local, l'épiscopat aurait pu à
la longue en prenant les mœurs des peuples
barbares devenir barbare lui-même. La
papauté sauva l'Europe en lui donnant
de la papauté.
de Rome. Elle tient d'abord à la dignité
de ce nom auguste et toujours revéré des
qu'exerçait l'évèque de Rome sur l'
méridionale, les i. Ital. et même la Dalmatie.
Dès l'an 600 l'archevèque de Milan est
considéré
Rome, et
4e s. c'était toujours à la décision de
l'évèque de Rome que l'empereur déférait
les querelles des Ariens.
L'apostolat dirigé par le pape chez
les nations barbares ajouta au pouvoir
de la papauté.
par le st. siège. Les Barbares envahissaient
249 r
plus l'Italie, mais ils pensaient toujours à
Rome, un grand évèque de la grande ville.
Il y avait chez les barbares une tradition
qui leur parlait d'une ville sainte du midi séjour des Azes ; pour Rome leur
semblait être cette ville : et le pontife de
Rome était r.
On sait comment l'évèque de Rome fut
consulté par
augmenta son pouvoir. De plus en 742
le concile de Francfort présidé par
oblige les évèques métropolitains à recevoir
des mains du pape le manteau d'
le pallium et consacre ainsi la suprématie pontificale de tout l'occident.
Mais comment furent obtenus ces
avantages sur les archevèques ? Les évèques
étaient jaloux des archevèques et pour
diminuer leur puissance, ils élevèrent au
dessus d'eux le 1r. des archevèques le pape.
Pour consolider ce système on imagina
les prétendues bulles rendues par d'anciens
papes ; ce sont les fausses décrétales qui
gouvernèrent si
ruinèrent le pouvoir des archevèques en
établissant la suprématie de l'évèque de Rome
sur toutes les métropoles de la chrétienté.
Dès lors il dépendit du pape d'ériger, de transférer,
de faire résigner les évéchés. Ces décrétales
élevèrent dans l'Europe un pouvoir qui ne
249 v
tenait plus aux localités qui les dominait
toutes ; et de même que le pouvoir politique
devint indépendant des fatalités de provinces
et prit un caractère général et abstrait ; de
même les pouvoirs
les mains de l'
intérêts locaux et prit un caractère général
et abstrait, un caractère divin. Ce monument
de fausseté et de mensonge eut un grand
succès paru qu'il contenait une grande vérité ;
en effet le pouvoir local entachés des fatalités
locales n'avait pas une légitimité suffisante.
Les fausses décrétales réussirent paru qu'elles
fondèrent l'unité religieuse du monde.
C'est une beau et grand spectacle de voir
de 850 à 1050 la lutte du pouvoir épiscopal
avec le pouvoir des pontifes ;
pouvoirs locaux avec l'unité
quand r.
une
Cependant l'unité épiscopale grandissait ;
et la 1re excommunication eut lieu au 9e
(865) contre e
il en voit au 10e.
triomphant. Le t.
6 papes déposés, 2 assassinés, un mutilé.
C'étaient des barons de Rome turbulents et
250 r
XXXIV.3.
violents : es
vrai, mais étrangers à l'état
Alors le clergé perd le caractère ecclésiastique
et prend le caractère barbare militaire.
Le clergé montait à cheval et se battait.
Les
goût r.
mœurs féodales. On voyait des archevêques de
6 et de 10 ans.
Ce qui était profondément déplorable
c'est que la loi du célibat était en même
temps reconnu e.
violée. Tout le monde la reconnaissait, la e
et personne ne s'y soumettait. L'Occident
s'était fait un admirable idéal du prêtre,
un idéal bien plus pur que l'église
partie du clergé. L'église d'Occident se mourait
pour ne pouvoir atteindre à la pureté t.
lui
ce merveilleux génie qui sut réformer l'église
malgré elle et en même temps humilier les
rois. r.
pas à employer les moyens révolutionnaires, les
1res mesures du nivellement. Il ordonne
aux paysans de courir sus aux prêtres qui
n'observeront pas le célibat ! Et l'on vit des
prêtres massacrés ou mutilés par leurs ouailles.
Il sut si bien régner sur toutes les intelligences
10 juin
250 v
sur toutes les volontés qu'il donna
la couronne impériales. On connaît ce
vers :
Son âme continue de regner après sa mort.
En 1111 nous voyons le plus admirable spectacle.
Le pape
des investitures ne finiraient jamais ; en
effet
prétendait avoir droit sur la terre, le pape
sur le caractère
chacun voulait confondre ces 2 choses. Le
pape
à l'
il renonçait à tous les biens temporels, qu'il
donnait pour la rançon de l'église et pour
son affranchissement toutes ses terres, tous ses
Mais personne ne fut de l'avis du pape.
L'église garda les terres et ce fut sa condamnation.
Quoique dans cette dispute de l'empire et du
sacerdoce, il y eut en enfin un compromis,
l'eglise resta souillée de ces terres qu'elle
gardait. Les jouissances temporelles lui
devinrent funestes.
Quant à la lutte personnelle du pape et
de l
Le pape donna lui-même la couronne aux
empereurs et autrefois il était obligé de se
faire confirmer par eux. La position des 2
partis est complètement renversé.
252r
XXXIV.4
toute l'Europe par les ordres mendiants, recor
recouvre des évêques et des rois, se signala
d'une manière décisive par la faculté que
s'arrogèrent les papes de donner des dispenses :
dispenser de tenir son serment ; dispense
de parenté r.
les canons. Alors se réalisa toute la pensée
de on t
le pape fut vraiment le vicaire de Dieu sur
la terre, et (que sait-on?) sans la vigoureuse
résistance des
dieu sur la terre, e.
un dieu qui se perpétue de pontife en
pontife, une incarnation perpétuelle. Alors
tous les tribunaux le cédèrent aux tribunaux
ecclésiastiques. Ces rs
parce qu'une des parties avait pris la croix
(et tel prenant la croix qui restait 50 ans
sans aller à la terre te
allé) ; tantôt parce qu'une des parties était
e.
Toutes les actions personnelles pouvaient
être,e.
Presque partout les souverains qui avaient
élevé la papauté contre l'épiscopat commençaient
à s'en repentir.
tribunaux
10 juin
252 v
dans les constitutions de Clarendon attribuer
aux juges royaux toutes les causes qui touchaient
la collation des bénéfices et les délits des clercs.
La France même, la France gouvernée par
un saint en fit autant. La pragmatique de
déclare que les prélats et autres personnes ayant
droit de conférer les bénéfices pourront exercer
ce droit malgré le pape ; que les églises jouiront
des droits d'élection e.
ne lèveront aucun impôt sans le consentement
du roi et de l'Eglise. Telles étaient les dispositions
de cette pragmatique rédigée es
peu favorables aux papes qui entouraient le trône
de
e
en 1300 convoqua à Rome le 1r. jubilé. Toute personne
pouvait acheter la mémission de ses péchés par
un pélerinage au tombeau des apôtres. Des milliers
de pélerins arrivèrent de tous les pays ; on ne savait où les loger ; ils campèrent en partie aux
portes de Rome. Ce fut la que re
inspiration de son poème : il y conçut l'idée du
genre humain comparaissant devant son juge. Ce
jour si solennel ou
états généraux du
assemblée en habits aux r.
la papauté t.
leur décadence
l'attentat de
mais c'était tout que de l'avoir osé. La translation
du t. au
pape ne fut e.
253 r
de France. Les querelles avec t. t. re année de tout bénéfice vacant ; c'est ce qu'on appela les annates. Jusque là les papes avaient dit souvent : Je me réserve la nomination à tel évèché lorsqu'il viendra à vaquer ; r. t.
Les rois d'Angleterre étaient peu disposés à écouter un pape Français ; re année, mais bien lui qui se chargeait le nommer.
Peu de temps après parurent en Angleterre. les 2 es t. r.
253 v
C'était d'ailleurs une guerre nationale que de
résister au pape qui était sous les ordres des
rois de France.
254 r
35e. leçon d'histoire moderne.Nous allons continuer de donner
11e. et 12e.
réforme de
C'est une erreur grave de confondre
avec cette réforme les hérésies des 1rs siècles
du
tant d'autres. Il n'y a de commun que
l'opposition au sacerdoce (1). Les
(1) Müller avait entrepris une
depuis Manès peut être jusqu'à
eut associé beaucoup de chose qui ne se lient
que p. pour des ressemblances fort extérieures.
Il y a eu sans nul doute vers Lyon,
Suisse un
par
père des Vaudois. A l'autre extrémité de
la France Nantes a produit
une chose singulière qui le rationalisme
se trouve si puissant aux deux bouts à
la fois de notre pays.
20 juin 1831.
254 v
C'est un fait incontestable que l'essor
du rationalisme est parti d'
disciples d'
les
de tous, t.
d'Occam té
ce n'est pas la Grande-Bretagne mais la
petite qui a produit l'auteur de ce mouvement
le
par
réaliste r.
contre r.
les papes qui le persécutent. Il prit part à une
discussion fameuse qui partageait l'ordre de
misérable. Mais qu'on songe qu'alors le monde
roulait
Dominicains ces 2
puissants et si respectés. Une partie des Franciscains
soutenait qu'ils ressemblaient à Jésus Christ en ce qu'ils
offraient la réalité de cette pauvreté divine
t.
ne leur appartint ni leurs habits, ni leurs
aliments, même après se les être assimilés. Cette
prétention bizarre était une satyre indirecte,
mais bien forte des immenses richesses que
255 r
possédait alors l'église. Aussi cette doctrine
des Franciscains fut-elle généralement condamnée.
mais il l'attaqua indirectement de 3 manières,
e.
des Franciscains, enfin e.
rois.
Mais
té
en 1304 toucha à toutes les questions, philosophie,
temporel, d'
dans un collège il écrivit contre le pape en faveur
d'
le conquérant et les t.
Pierre. Il prit aussi sa plume à l'université
d'Oxford contre les moines qui l'envahissaient.
Ensuite il attaqua le St. Siège, la hiérarchie
écclésiastique, les richesses du Clergé. Il osa écrire :
Après Urbain il n'y aura plus de pape. Il ne
s'arrêtait pas à la hiérarchie ; selon lui la on
n'était qu'une figure. Il ôtait
son caractère poétique
une religion. Plus de confession, plus de mariage
consacré par l'église, point de baptème pour
les enfants e.
n'est coupable que par ses œuvres point par sa
descendance d'Adam. Or ôter au christianisme
la transsubstantiation et le péché originel ce n'est
plus le christianisme.
du peuple. Mandès devant ses juges il y
255 v
comparut assisté du duc de Lancastre le
Percy. Il y parut couvert d'une robe grossière.
chaise r.
querelle qui empêcha le jugement. La populace
prit parti pour les juges contre
voyant en lui qu'un partisan de l'auté autorité
illimitée des seigneurs on pilla même le
palais de Lancastre. Plus tard lorsque les
protecteurs lui avaient manquaient il fut
mande de
retira dans sa curi après une demi rétractation.
Bientôt après il mourut frappé d'apoplexie.
On pensa généralement que Dieu défenseur de
la hiérarchie et du St. Siège avait frappé
l'adversaire de ces
n'est pas le maître de
suite parfaite entre
te
chose ; nous verrons en quoi il diffère.
et le concile
de Constance
été un ardent, courageux patriote, un grand
et intrépide citoyen. Personne n'est mort e.
qu'il ait eu un esprit r.
n'est pas un génie inducteur. Il ne faut pas
s'exagérer des grandes figures historiques. Les
grands es
et
l'autre la loi. Les autres ne sont pas des hommes
XXXV.2
256 r
supérieurs mais des es
courageux, plus ou moins éloquents.
en 1406 recteur de l'université de Prague. Ce
misérable
Aussi malheureux
par les Bohémiens : il était dit-on avili par l'ivresse.
Peut-être ses défaut ont-ils été exagérés. Après
lui l'empire tomba dans une faiblesse extrême.
Le te
Il n'empêcha pas que 2 empereurs de lui disputer son vain titre. Après lui l'
frère de
remédier aux maux de l'église. On [?] [?]
la fois 3 empereurs et 3 papes. L'empereur
r.
l'
avait le pape d'Avignon, celui de Rome,
celui de Florence ; ce r.
qui espérait faire abdiquer les 2 autres. Chacun
avait r.
l'Angleterre les pays Germaniques tenaient r.
la France et l'Italie pour un autre, l'Espagne
enfin r. e. Cependant il fallait que les peuples payassent coe. pr. un d'avantage,
chaque pape voulant remplir son trésor comme
si toute l'Europe l'eut reconnu. En même
temps le schisme
respect qu'on conservait r.
20 juin
256 v
C'est
Constance fut assemblé. Ce concile est le
triomphe d'une opinion mitoyenne t.
véritable représentant était l'université de Paris
représentée elle-même par son chancemier
e.
temps voulait le régenter, invoquait la é.
contre le pouvoir absolu du pape et n'en
voulait plus lorsqu'il s'agissait de
Ce concile immola 2 victimes l'ancienne église et
la nouvelle, la 1re de
L'assemblée fut ferme au point central
de l'Europe. Toute l'Europe y assista. Mais
elle ne produisit rien, entravé surtout par les
rivalités nationales. Les Français et les
peuples Welsches font cause commune, les
et les
le peuple qui voulait réformer sérieusement
fut pris dans la race née r.
toutes les races modernes, la race slave qui
commence dès lors cette longue suite se sacrifie
pour la liberté religieuse et politique du
monde. Ne nous étonnons pas que les slaves
soient restés barbares depuis les Tartares jusqu'à
nos jours le vie des slaves se compose de luttes
terribles couvent volontaires r.
reconnu ; c'était le pape de Rome. Il ne
voulait pas se rendre aux invitations du concile.
Voici la fosse où l'on prend les renards, dit-il
XXXIX.3 264 r
de quelques droits les plus importants. Cette
aristocratie qui se fonde en définitive sur
le commerce et les confiscations nullement sur
la conquête possède encore des privilèges
fort insolents. Mais la bourgeoisie a gagné
déjà ses éperons sous
de la liberté lui est acquis. Ses droits ne
sont pas mis en pratique mais enfin ils
sont reconnus. Les Lords envoyent bien
plus de membres à la chambre populaire
que le peuple lui-même. Mais enfin il
est reconnu en droit que c'est le peuple
qui doit nommer les députés des communes.
Maintenant si le bill de réforme réalise
ces droits par une vraie représentation
nationale alors il y aura égalité absolue
dans la loi politique. Mais alors même
combien l'Angleterre sera encore éloignée
de l'égalité Française. Nous avons l'égalité
dans une chose bien plus importante
en Angleterre et cela seul met une immense
différence entre elle et nous. Chez nous le
travail du nivellement s'opère avec rapidité
à notre insu non pas [?]
bataille, ni sur le plan publique, mais
chez le notaire à l'occasion d'une vente, d'un
traité, d'un testament, d'un mariage. Chaque
15 juillet
264 v
fois qu'un bien se divise c'est au profit de
l'égalité. Chose admirable ! ce que ne
pourraient peut être pas faire les plus
sanglantes révolutions notre droit civil enfant
de notre révolution l'opère sans bruit
La constitution Anglaise a fondé l'égalité
politique en droit sinon en Fait et lorsque
cette égalité a été fondée la prospérité
nationale a éclaté par un grand fait
la conquête des mers. Ce fut l'œuvre du r.
L'Angleterre fonde en Amérique un empire
aussi vaste que l'Europe entière, et au moment
où elle perdait cet empire elle en a formé
un plus grand encore, celui des Indes où
elle compte de 60 à 80 millions d'hommes.
Mais ce qu'il y a de plus admirable, et
de plus important dans l'empire Anglais
c'est cette chaine de postes
les
ports d'où elle peut permettre et défendre
à son gré l'approche de toutes les mers.
Cette domination maritime a mis l'
dans une vive opposition avec la France.
L'Angleterre avait la mer
France eut à son tour obtenu la liberté
l'égalité politique et l'égalité civile
elle eut le continent ; et les 2 rivales se
firent une guerre terrible.
265 r
Mais à mesure que le travail de l'égalité
se fera en Angleterre (et bientôt passera
le bill de réforme qui doit la réaliser) les
deux peuples se rapprochent, et plus tard
encore lorsque l'égalité de droit civil sera
établie et qu'une bonne loi de succession
se divisera la propriété. Alors ils se rapprocheront
davantage. Mais il faut beaucoup de temps.
L'histoire de la langue
anglaise.
voit naîre et se développer. Nous essaierons d'en
montrer la formation. - La langue
de 2 éléments très différents ; le Français et le Saxon.
Pourtant il y a un élément commun qui doit
faire la conciliation des 2 idiomes. Ce sont les mots
de la vieille langue Celtique. Les 2 langues d'abord
entièrement séparés se rapprochent ensuite par
des barbarismes et des solécismes. Au 14e.
saxons ont reçu force mots normands, les Normans
force mots saxons. Mais chaque idiôme n'a
reçu que des mots isolés, des modifications dans
la construction ; surtout dans la l'Anglais et
le Normand restent toujours 2 langues. Enfin le
Normand est non pas fondu avec le saxon
mais détruit peu à peu par la langue que
parle l'immense majorité, et qui prélude à
sa victoire en défigutant complètement la
prononciation des vainqueurs, en la rendant
Anglaise. Maintenant par un phénomène
singulier l'Anglais revient au Français sous bien
265 v
des rapports surtout sous celui des tournures
ensorte que l'Anglais de nos jours est très
facile à comprendre.
Ainsi dans la langue comme dans la
politique les 2 nations rapprochées par
force dans les 1rs temps, puis absorbées en
une seule aux XVe. et XVIe
aujourd'hui mais non plus par la violence ;
non plus par une interculation hostile
de mots, ou de mœurs et de lois qui s'indignent
d'être ensemble, mais par un rapprochement
intime de l'esprit des 2 peuples : d'une
+ rapprochement revelé d'une part par
l'analogie des lois, et des doctrines politiques,
de l'autre par le rapprochement des tournures.
L'anglais de nos jours se comprend bien
mieux chez nous que l'Anglais du 16e
qui diffère beaucoup de l'Anglais actuel.
(Lire sur l'Lingard
d'ouvrages spéciaux :
qu'il ne fait nullement sentir l'influence des idées.
Les Anglais ne furent pas si opprimés aussi tard qu'il
parait le croire. Au 14e.
bien plus. Cela se voit par l'énorme e.
de paysans des 2 pays, - doutes sur un détail ;
pris par les chefs des révoltés pr. pur cacher leurs noms véritables.
Ils semblent personnifier l'e. l'
assez appréciée. Beaucoup de faits aux rs
Très bon très sérieux plein de sérieux)
266 r
40Jusqu'ici nous ne nous sommes occupés
que de 2
d'une part, de l'autre la
Nous avons sacrifié l'Orient et Nord.
Mais
l'Espagne t.
mot.
Sur l'Espagne bien peu de livres faits.
Mariana qu'on suit ordinairement est bien
peu instructif. Quant aux originaux ils
sont innombrables. Pas de ville, pas de
monastère, pas d'association qui n'ait eu
ses historiens, et souvent des
On a l'hist. histoire même de simples bourgs. L'
a au e.
le t.
qu'en France. Chaque cité ayant été
importante, il est eut tout simple qu'il y ait
eu des
Brillant.)
L'
22 juillet
266 v
et oubliés est immense. Tout dernièrement
on a déballé à la
80 ou 100 ballots de
sur l'Amérique auxquels personne n'avait
jamais touché. Il y a 10 ans on a ouvert
à Mexico des appartements qui se trouvèrent
remplis d'Antiquités Mexicaines oubliées
là depuis
Essayons de donner une classification
de cette e.
de cette
histoire.
Maures jau-delà de 1250. Depuis 1250
il n'y a plus de guerres importantes contre
eux, mais l'esprit de croisade persiste et
l'exerce soit contre les Maures soumis, soit
contre les Juifs.
Espagnoles.
l'Europe. Tous les voyageurs sont frappés
du changement de caractère que présente
tout à coup la végétation au-delà des
pyrénées : herbes hautes et dures ; arbres petits
et rabougris. Un pays généralement très
Sur cette terre vivent des races très
variées. Le fond de la on
d'Hériens, les plus anciens habitants de l'Europe
avec les Finois. Au centre sont placés
les Celtibériens. Ce mot contentte. l'
267 r
de l'Espagne. L'invasion continuelle de l'
passe constamment en Espagne. L'Espagne
est le champs de
se heurtent continuellement l'
Racontons maintenant l'histoire de ce pays
depuis la chûte de l'
1rs envahisseurs, les vandales s'écoulent en
les Sueves occupent le Portugal, les Alains
sont détruits e.
après eux tous dominent dans la péninsule.
Mais les Goths étaient en bien petit nombre.
La langue
traces de leur séjour. Cet orgueil des
d'être les fils des Goths n'est pas fondé le moins
du monde. Ces es
une constitution Hérienne. Il y a là aussi
beaucoup de sang juif ; car c'est en des pays
où ils se sont le plus multipliés au
Ce pays le plus occidental de l'Europe
nous présente sous certains rapports le génie
de l'Orient. L'
l'Italie malgré la longitude.
Nous avons conté comment en 712
le r.
précipité
rappelle aussi
dès les 1rs instants de la conquête
la querelle des Arabes et des Maures. Les
267 v
Arabes si peu nombreux dans cette lle
conquête ne restèrent pas 50 ans maîtres de
l't. r.
Khalife le r.
En 750 ce Khalifat fut fondé par un
deux Abdéramanes de même les 3 plus vaillants
guerriers entre les Goths indépendants sont 3
Alonzo.
l'e.
population qui dut se fortifier peu à peu
de toute la on
plaine. Malgré leur nom de Goths il
est très probable que ce peuple y entrait
pour fort peu de chose. Ces chrétiens tinrent
ferme et peu à peu ils gagnèrent du
Nous avons sur leurs 1rs héros des fables admirablement significatives, des fables plus
vraies que l'e.
miraculeusement par
les ts.
les accablant les Infidèles sous les rochers
qu'il roule sur eux. Cette peinture nous
donne la physionomie complète du pays.
Un peu plus tard un prima Goth,
l'avilit jusqu'à payer tribut aux infidèles.
Ce tribut c'est un tribut de 100 es
en sont affranchis par son successeur
Chaste. Là sont admirablement représentés les
2 idées du Christ. et de
de l'Afrique, et le monde de la pensée l'Europe.
XI. 2.
268 r
Les chrétiens toutefois gagnaient toujours du
du si âpre habité par la plus ancienne
race de l'Europe. Ils avaient encore la
Galice pays bien important aux yeux de
la Géologie. C'est e.
Bretagne, e.
primitives qui selon les géologues actuels ont
surgi les 1res
sont aussi des Asyles pour les races et
les mœurs primitives. Une partie des
coutumes des Espagnols se sont conservées
Galice. Les chrétiens avaient encore au delà
des monts le e.
Cordoue et de Grenade étaient loin de montrer
la même ardeur que les chrétiens. Il fallait
en effet forcer les autres de leur montagnes
inexpugnables, pour en conquérir qu'un
triste et froid pays.
Vers 1000 le Khalifat se démembre.
es
Cette opposition nous annonce d'avance la
destinée des uns et des autres.
Il est malheureux que nous ne puissions
parler assez au détail sur le Khalifat, sur
les merveilles de l'art et de la scène Arabe.
On sait que ces Maures nous ont laissé de
22 juillet
268 v
se présenterait une belle et curieuse question
Pourquoi les Arabes n'ont-ils pas eu d'art à
proprement parler. Leur architecture est legère
bizarre, souvent gracieuse, mais elle semble
prendre à tâche d'éviter toute représentation
non seulement d'un corps mais d'une idée.
Ainsi les lignes pures et simples, l'harmonie
entre toutes les parties dans les monuments de
l'art Grec expriment leur cosmos, l'idée de
l'ordre dans un espace limité. L'Architecture
Gothique dans la multiplicité infinie de ses
colonnes, de ses statues, de ses tours, dans les
courbes capricieuses de ses rosaces de ses origines
nous représente l'humanité cité de Dieu
réunie malgré sa variété dans une commune
prière. Mais que représente l'architecture
Arabe. Cette question demanderait la plus
fine, la plus ingénieuse analyse et
serait d'une grande importance. Une
grande partie de nos modes, des figures
lesquelles nous nous complaisons sont
empruntés à l'Orient, à la Perse. Les objets
naturels ont bien moins de faveur que les
figures absolument bizarres qui se retrouvent
dans ce qu'on appelle (si improprement sous
bien des rapports) l'art Mahométan. Tout le
monde a entendu parler des merveilles de
l'Alhambra ; mais il faut ajouter que cette
population était aussi studieuse que sensible
aux plaisir des sens. Une seule de leurs
269 r
contenait 600,000
commentaires sur
Mais il y avait aussi des livres de médecine, de
chimie, etc ; en un mot les maures avaient
sur les chrétiens une é.
Quant un roi
est infécond, le christ. fécond. Les Infidèles
déclinèrent toujours de plus en plus, les chrétiens
devinrent
la Navarre et les tés
Castille. Le petit re royaume de Léon devait céder à
son influence. L'
Mais la loi de succession favorisait toujours
la division. C'était la même qu'en France
sous les mérovingiens. L'
fut 3 fois réunie. La 1re fois sous
le Grand, la 2de sous
la 3e sous
de qui rendit si longs les progrès des chrétiens.
Le second fils de
le Grand ajouta le re royaume de
Léon à son
Castille, et rendit tributaire plusieurs rois
Maures. Mais après lui son
partagé entre ses 3 fils. L'instrument de ses
victoires fut ce fameaux
269 v
de
la croisade occidentale que celui-ci dans la
croisade orientale. - L'idée de la monarchie
Espagnole est celle-ci. L'homme incarné dans
un roi. Il ne faut pas s'étonner du peu de
faveur que remontrent les princes étrangers
à la guerre, les princes voués aux conseils
pacifiques.
un prince de ce caractère. Il essaya d'
ses états par plusieurs petites trahisons, il
fut chassé et foué de se réfugier à Tolède
auprès d'un roi Mahométan avec lequel
il se lia par la plus étroite amitié. Les
r.
cette haine farouche qui fait un de ses caractères
depuis l'établissement de l'inquisition. On
voit
fréquents entre les es
fort r.
ait pas une seule expression catholique ; ce qui
a donné lieu à la conjecture
ingénieuse que fondée qui attribue ce poème
à un serviteur mahométan du Cid.
Pendant qu'
prétand ôter à ses sœurs l'apanage qu'elles
avaient reçu de leur père et en cela il fut
secondé
que des forteresses étaient mal placées dans
XL 3 270 r
la faible main des es.
de
opposition vigoureuse. Il se croisa en la faveur
de la princesse une infinité de chevaliers.
assassiné sous les murs de Zamora. Le seul
des 3 frères
héritier de tout le e.
d'avoir fait assassiner son frère, et les Castillans
ne lui permirent de prendre la couronne qu'après
avoir juré qu'il était innocent de cette mort.
Le Cid reçu ce serment. Celui qui avait
arraché à son roi peut-être un parjure ne
pouvait expier cette audace par aucun
service ; aussi le Cid fut-il en hostilité complète
avec son roi et passa-t-il la plus grande
partie de sa vie dans la té.
où il s'était rendu indépendant. Il est
reparquable que dans les traditions nationales
de cette époque de croisade le mauvais rôle
soit toujours joué
tandis que le Cid simple chevalier
représente l'honneur
monarchie Espagnole, cette monarchie fondée
sur l'honneur chevaleresque du souverain
n'est pas encore fondée. A cette époque
n'a pas à craindre les Maures car il a deux
bras pour les tenir en respect. A l'Occident
le Cid qui leur a pris Valence, à l'Orient
22 juillet
270 v
Bourgogne de la maison de France qui avait
épousé une fille d'
t.
se méfiait vraisemblablement de son gendre
et certainement haïssait le Cid aima mieux
s'appuyer sur l'Alliance du
Saville. r.
ils appelèrent les Almoravides secte rigide
qui rêvait de s'emparer d'une r.
Magreb. Ils passèrent en effet, mais conquirent
r.
et débordèrent jusqu'à Valence. On connait
l'admirable récit
remporte après sa mort. C'est d'une admirable
poésie. La Germanie est bien poétique aussi
mais il y a trop souvent
d'indécis, la pointe n'est pas si pénétrante. Il
n'y a d'ailleurs de poésies de guerre vraiment
nationales qu'en Espagne. Dans l'antiquité
nous n'en avons presque pas. La grande lutte
contre l'Asie n'est pas venue au moment d'un
grand développement poétique et elle a
fait tout oublier. Les ballades si guerrières
du border ne sont pas des poésies nationales
mais des poésies de familles, de Clan. L'idée de la
nation n'y est pas.
fallait un défenseur à l'état. Sa fille D. Dona
une chose très remarquable que l'influence
271 r
des es
d'elles que sont parties les révolutions qui
ont changé cette contrée. Il est très remarquable
aussi que
France occupe les trônes Espagnols : la branche
de Champagne, en Navarre ; la branche de
Bourgogne en Portugal et en Castille.
La on elle-même
vassale de la France occupe l'Aragon. Et
cet envahissement de l'Espagne par
notre famille royale s'est renouvelé
temps modernes.
Donc
mari n'avait pas prétendu se donner un
maître. Elle lui fait refuser
hombres le titre de roi. Il fallut des combats
r.
r.
profitèrent cruellement de ces discordes.
C'était une question très grave. Il s'agissait
de savoir si un Aragonais serait roi en Castille.
Les Castillans finirent par l'emporter. Les
amants de la reines chassèrent
fort dissolues un courage viril et une
activité. Dans ces temps de troubles et
de confusion les révolutions se comptent,
par dix, par douze. Il est impossible à
272 v
té
est l'ami des légistes et des Prêtes ; il apparait
sous les traits d'un procureur ou d'un saint.
De là toutes les contrariétés qu'éprouve à cette
époque la té
de
le contraire d'un prince Espagnol. Il donna
un code à ses sujets, et épousa une fille de St-
Il vit commencer une querelle qui ne devait
finir qu'après lui. Son fils aîné mourrut. Son
d
pas régner parce que le fils ainé avait des enfants.
C'était le
Gothique était favorable à
l'oe.
héroïques. C'est de lui qu'est ce mot resté proverbe
en Castille. Je tiens le gateau gâteau d'une main
et le bâton de l'autre. Il avait gardé
malgré le pape se belle et sage épouse
l'empêcher de règner.
guerrier de Castille. Dans les 2
de 1300 à 1500 nous voyons en
France des princes voués aux légistes et ce
qui est particulier à l'
conseillers privés plus maniables que les grands,
souvent plus intelligents. Rien de plus hideux
273 r
que cette e.
mauvais princes.
mauvais.
qui fit pendre un légat par les pieds pour
l'avoir menacé ce qui ne s'accorde guère avec
son surnom. Les princes de cette époque n'avaient
plus aucun respect r.
Lorsque
n'osait lui donner la sentence. Un prêtre
se mit d. dans une barque au milieu d'un fleuve
le long duquel il devait passer : delà il lui
cria la sentence et s'éloigna à toutes rames.
d'Aragon, de Navarre et le duc de Lancastre.
Vers 1350 se passe un événement qui
montre combien la nation souffrait sous
la domination des Juifs. Il y eut un complot
général r.
même une révolution dirigée contre les Juifs.
On a trop longtemps regardé e.
la haine des
Ils souffrirent bien cruellement de ces Juifs qui
t. r.
les rois. La
d'employer des gens es
les grands. Celui qui avança le plus cet
ouvrage fut
célèbre courtisane qui fut le favori de
273 v
Les grands arment l'
son père. r. r.
ils placèrent un bassin auprès de son corps r.
recevoir les aumônes de tous ceux qui voudraient
contribuer à le faire enterrer ; s.
été confisqués. On accusait
pu pendre Grenade et de n'avoir pas voulu. Les
Maures lui avaient, dit-on, envoyé 12 mulets
chargés de Figues, et
un double durat d'or. Mais ce qui le rendait
le plus odieux c'était d'avoir poignardé le
trésorier un vendredi saint.
t. es.
aucun accroissement. Le Portugal adossé à
la Castille attendait le 15e. r.
une autre théâtre. L'Aragon eut une belle
chance ; les vêpres siciliennes ; un peuple qui
ne demandait qu'un roi r.
(1)
abandonna lâchement les siciliens. On n'osa pas accepter.(1) Ce fut un frère puiné
du roi qui défendit les Siciliens et y fonda
une dynastie d'un siècle.
Période de conquêtes. L'expulsion complète des Maures ne devait
avoir lieu qu'à la fin du 15e.
l'Esp et la Castille et l'Aragon sont réunis.
Dès lors cette péninsule jusque là isolée agit
au dehors avec une incroyable énergie. D'un
bras elle saisit l'Amérique et de l'autre les
Indes.
L'
le reste lui obéissait. C'est alors, dit un écrivain, que voguait
ce vaisseau t.
dans la mer des Indes.