[E7r] Et se peine debvez porter,
Doulx Dieu, je veulx supporter.
Plus certes ne pourroye attendre
De la mort recepvoir et prendre.
Doulx amans, priez tous pour moy
Car pour aymer la mort reçoy.
Adieu m’amour, adieu m’amye,
Adieu, la noble compaignie.
Comment les nouvelles furent annoncees au
Ha, cher seigneur, pour Dieu mercy,
On a faict trop grand meudre icy,
C’est assavoir du
Et de ma
Tous deux sont mors presentement.
Helas, doulx Dieu omnipotent,
Comment leur est il advenu?
Aprés s’amye dernier,
Mais vostre niepce vint premier
Se complaignant de son amy,
Lequel l’avoit tra
Et descouverte leurs amours;
Si trespassa par grand douleurs
Pour ma dame qui la tansa
[E7v] D’ung petit chien qu’afaité a;
Et depuis vint
Qui la courut tantost baisier:
Adonc vit bien qu’elle estoit morte.
Par grand douleur se desconforte,
Et disoit qu’il l’avoit perdue
Pour avoir de sa convenue
À son tres redoubté seigneur
Par grant affinité d’amour.
Et puis s’amie salua
Et print l’espee et se tua:
Ainsi deffinerent leur vie.
Bien je t’en croy: c’est par envie,
Et tout ce
Elle en mourra comme tr
Sa foy faulcement a faulcee.
À elle vois, de ceste espee
La turay sans point varier,
Car elle m’a faict encombrier.
Plus yci je n’arresteray
Car vistement je la turay
Tout à present de ceste espee:
Tuee sera et decollee.
Or tien: tu l’as bien deservy!
[E8r] Helas, je vifz en grand ennuy
Quant mon amy est trespassé:
Tout mon soulas si est passé.
Il m’avoit
Tout le conseil de son amour,
Et je le dictz à
Mais par pensee tr
Vistement ma niepce mocqua
D’ung petit chien qu’afaicté a
Et en mourut desconfortee.
Or n’est il rien au monde nee
D’icy en avant qui me plaise.
Helas, amy, tout ton affaire
Tu
moy trahyson as trouvé
Par la mauldicte puterelle,
La faulce
Qui en trahison me disoit
Que le cas ne decelleroit,
Mais faulcement elle m’a deceu.
Bien je doibs estre confondu
Quant doulcement monstrer tu m’as
La belle que tant aymee as.
Hé, Duchesse tant desloyalle,
Je te pensois estre fealle
[E8v] Plus que nulle qui fust au monde!
Po
As faict mourir mon chevalier
Et ma niepce, qui du
J’avoye faicte chasteleine.
Helas, bien je doibtz souffrir peine:
Mon amy est mort et m’amye.
Ha, las! Tant doulce compaignie
Sont mors par si treffaulx langaige.
Je meurs de dueil en mon couraige:
Aller m’en veulx sans plus tarder,
Pour ma penitence alleger,
Oultre mer faire mon repaire.
Du monde je n’ay plus que faire:
Hospistalier je deviendray
Et là les paovres serviray
Tant qu’au monde seray vivant.
Je prie à Dieu le tout puissant
Que leurs ames ne soient perdues:
Doulx Dieu, à toy ilz soient rendues!
Donne moy faire penitance
Qu’à leurs ames soit allegence.
Demourer plus ne veulx icy,
Seigneurs et dames, adieu vous dy.
Deo gratias.