Une apostrophe à la Muse de Pierre Camo. Des vers bien troussés entre deux gentilshommes qui, " séparés par les mers ", s'embrassent dans le lieu commun d'une " fleur de grenade " : ah " vous l'aimez cette fleur " pour tout le sang qu'elle suggère à vous et moi qui sommes de noble lignage ! Ce parfum Grand Siècle - d'ailleurs le titre d'un éloge à son " PREMIER et DERNIER ami " : "
Camo, figure du grand siècle " - fleurissait dans les îles où, comme le sentait Paul Valéry, s'y conservent "
des choses très précieuses dont l’Europe semble se désintéresser aujourd’hui " ; résolument une jouvence française que les Colonies...
Quant à la facture de la pièce, le geste - " je viens de refermer pour la seconde fois / le livre des Regrets " - est très mallarméen : comme son homologue de la rue de Rome, à Paris, ses " bouquins refermés sur le nom de Paphos ", il prend la mer, la poésie ; ces voyageurs-assis, depuis leur bibliothèque, préfèrent "
à tout site l'honneur du paysage faux ". Le poème n'appartient-il pas à l'ensemble
Les Solitudes ?