Description
Le premier poème célèbre les collines sacrées d'Ambohimanga où "est enfoui tout un secret, / hors de l'Histoire écrite" que les sens et l'imaginaire seuls peuvent excaver. Le second poème fait l'éloge d'un fruit royal concourt à la "légende" de l'Imerina. Jean-Joseph Rabearivelo se fait le chantre du royaume déchu : il invite non seulement ses compatriotes, mais n'importe quel étranger, voyageur, touriste à "faire son salut", ainsi que l'écrit Maurras devant Athènes, "bien voir le paysage en concevant à ce propos les plus belles pensées". Encloses dans la nature et les vestiges, "les idées que l’esprit a / depuis longtemps conçues / et qui naissent enfin et grandissent / avec des mots pour langes" ; tonon-kira - tonona parole et hira chant - fondent, dans l'esprit de Jean-Joseph Rabearivelo, le "fond poétique de la race" où gît la "personnalité" et "l'âme malgache". En ce sens, l'article "Monuments aux morts" juste après, s'accorde avec les vœux de Jean-Joseph Rabearivelo : la politique de la ville menée par l'Administration, en faisant d'un "coin charmant du vieux Tananarive" un lieu de commémoration de la Grande Guerre, substitue l'Histoire de France à la "rêverie historique" ; la propagande heurte la sensibilité des vazahas amoureux de l'île et porte atteinte au potentiel touristique. Jean-Joseph Rabearivelo est l'auteur avec Eugène Baudin de Tananarive, ses quartiers et ses rues publié aux presses de l'Imerina en 1937.
Éditeur
Claire Riffard, équipe francophone, Institut des textes et manuscrits modernes (CNRS-ENS) ; projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle)
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