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Fiche : Elisabeh Degon, équipe francophone, Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS ; projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l’Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR)
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Projet EMAN, Elisabeh Degon, équipe francophone, Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS
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Title
A name given to the resource
<em>Chronique assassine</em>, 1995
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Sassine, Williams
Source
A related resource from which the described resource is derived
Le Lynx
Publisher
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Elisabeh Degon, équipe francophone, Institut des textes et manuscrits modernes (CNRS-ENS) ; projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle)
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Conakry
Type
The nature or genre of the resource
Documentation - Presse
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Degon, Elisabeth
Description
An account of the resource
<br /><br /><a href="http://eman-archives.org/francophone/items/browse?collection=254">Consulter</a> les chroniques de l'année 1995.<br /><br />
<p><span>Les vœux du Président sont prononcés et ce début d’année voit la fin des manifestations de déflatés et chômeurs, au point que les policiers réclameraient volontiers de nouveaux déflatés pour les faire agir. L’insécurité est bonne toutefois : « elle fait rentrer plus tôt les maris infidèles ».</span></p>
<p><span>L’opposition réclame la tenue d’élections législatives, le président n’en a cure puisqu’il a déjà tous les pouvoirs sur l’armée, les préfets, les gouverneurs. </span></p>
<p><span>Ces élections mobilisent l’actualité du pays : elles auront lieu le 11 juin 1995, avant cette date on assiste aux préparatifs, la campagne, les dépôts financiers de garantie de 200 mille FG, après cette date, cela sera l’installation de l’assemblée… </span></p>
<p><span>Les mois qui précèdent ces élections, on lira l’énumération de tous les maux du pays, la pauvreté, le chômage, la faim, la maladie, courte de préférence, les ordures, le chacun pour soi, le « débrouiller n’est pas voler, quand il n’y aura plus rien à voler, on se mettra au travail ». On lira également l’énumération de tous les projets en cours, transparence, école, élections législatives, arrestations etc… les 10 commandements de la <em>3<sup>ème</sup> Roue publique</em>. </span></p>
<p><span>Une femme dira : <em>Mon mari pratique la polygamie politique… tout ce qu’il ramène en ce moment, ce sont des tricots publicitaires, mais est-ce qu’on peut manger un tricot ?</em></span></p>
<p><span>Lors de ces élections démocratiques (ce terme, absent dans les langues du pays, peut-il être guinéen ?), une centaine d’observateurs observent le déroulement et les résultats sont annoncés le 21 juin. L’opposition est dépitée et menace de ne pas siéger par les résultats. Williams Sassine rappelle que des gens se sont battus pour les élus et qu’il ne faut pas les décevoir, d’autant que l’Assemblée Nationale est le lieu privilégié d’exercice de la démocratie, <em>lieu privilégié des rites magiques et de la véritable poésie d’un peuple. </em></span></p>
<p><span>Une fois les élections passées, <em>la foire aux promesses est fermée</em>. Les promesses non tenues nous transforment en <em>indépendan-tristes</em>. La fameuse <em>transparence recommandée n’est en réalité qu’une transparenté</em>. Sassine conclut toutefois que finalement, <em>le prési actuel est le moindre mal</em>.</span></p>
<p><span>Nous suivrons ensuite les analyses sur cette assemblée <em>saladière</em> et son Président : Biro Diallo qui a connu et soutenu tous les régimes.</span></p>
<p><span>Lors d’une invitation à l’IPN (Institut Pédagogique National) pour un concours littéraire sur le thème de la jeune fille, il constate et semble regretter l’absence de filles dans l’assemblée, inégalité de fait pour les femmes encore peu scolarisées. </span></p>
<p><span>C’est l’année du procès des <em>Biberons noirs</em>, les enfants malfaiteurs, procès retransmis à la RTG qui bat des records d’audience, et pose les questions sur l’éducation des enfants, la sécurité, la police, la justice, le procès de la bande à Mathias ?</span></p>
<p><span>En mars 1995, le Président se rend à Copenhague au « Sommet mondial pour le développement social » organisé par les Nations Unies : « j’imagine que les Danois l’ont fortement applaudi puisqu’il dirige un pays qui est un condensé de tous les maux des pays sous-développés. La liste des maux serait trop longue, autant que la liste de nos richesses potentielles ». Plus tard le Président se rend en Malaisie et Sassine imagine l’interview du Président dans une chronique, avec des questions sur ses projets.</span></p>
<p><span>L’année 1994, les enfants ont cotisé pour l’équipe de foot, le « Fini national » qui a perdu à Tunis. En 1995, les Guinéens sont sollicités pour contribuer à la cagnotte de la construction du barrage Garafiri, qui porte tant de sobriquets, comme autrefois on participait à « l’investissement humain ». Toute occasion d’abonder les finances de l’état est exploitée, les députés cotisent pour se présenter, Souleymane Diallo le directeur du Lynx, est arrêté et doit verser une caution colossale pour sa libération... Une aubaine pour les finances de Fory Coco.</span></p>
<p><span>L’OCI (Organisation de la Coopération Islamique) se rend à Conakry en décembre. Pour cela la ville est nettoyée afin d’être montrée sous son meilleur jour, une centaine de moutons maliens sont sacrifiés. Les pauvres mangent les restes. Williams Sassine regrette que l’OCI en soit restée aux apparences, sans avoir visité les hôpitaux ou la prison pour en constater le mauvais état. C’est l’occasion d’un essai sur la religion dont la puissance domine la philosophie et la science. </span></p>
<p><span>Williams Sassine voyage plusieurs fois pour des activités littéraires, à Niamey, capitale du Niger, dans le cadre du « mois du livre », un pays où il a vécu et dont il admire le développement, à Limoges en France, pour le Festival international des Francophonies du Limousin où il assiste aux représentations de ses pièces mises en scène à Conakry, puis à Paris invité au « Salon Plume Noire », d’où il part à Neuchâtel en Suisse où il vante l’état de son pays exotique sans dévoiler tout ce qu’il en pense. Ce seront ses derniers voyages à l’étranger.</span></p>
<p><span>De l’actualité internationale, Sassine retient la violence de l’exécution de l’écrivain Ken Saro-Wiwa (écrivain Nigérian et prix Nobel alternatif) et 8 autres leaders du MOSOP pendus à Port Harcourt par le général Sani Abacha : « le cœur d’un chef d’état doit être dans sa tête ». Peu de voix africaines se sont insurgées contre cette violence, dit-il. Concernant le Rwanda, l’OUA se tait et avait autre chose à faire à Addis Abeba pour se prononcer. En Israël, Le 1<sup>er</sup> ministre est assassiné par un extrémiste religieux. Enfin, à Conakry, on reconnaît enfin la puissance (néfaste) de Charles Taylor alias la Terreur au Libéria.</span></p>
N’oublions pas les rappels réguliers à la situation difficile du Lieutenant-Colonel Kaba 41, le poète soldat, qui après 10 ans de camp Boiro, doit marcher pour se déplacer, ses qualités humaines et littéraires ne sont pas reconnues.
Identifier
An unambiguous reference to the resource within a given context
sassine,
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Fiche : Elisabeh Degon, équipe francophone, Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS ; projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l’Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR)
Subject
The topic of the resource
Williams Sassine
<em>Le Lynx</em>
Presse
Notice pour un article dans une revue, périodique ou tout support de presse
Texte de l'article
Texte de l'article publié dans la revue
<h1><a name="_Toc380319049"></a><a name="_Toc330587658"></a><span>N°155, 6 mars 1995: « Constats ou tas de cons ? »</span></h1>
<div style="text-align: justify;"> Il y avait un joueur de flûte. La flûte était par terre, la composition suspendue en l’air<span> </span>comme une prière refusée ou une fumée de cigarette interdite. Et le joueur avait la gueule ouverte pour servir de cendrier.</div>
<div style="text-align: justify;"> Il y avait quelqu’un qui disait : « Un noir fut condamné à mort, on lui demanda : « comment voulez vous mourir ? Par pendaison, électrocution ou autre chose ? » Il répondit : « Foutez moi le sida ». On lui inocula le Sida par piqure. En sortant, il rigolait et disait : « On m’a piqué pour me donner le Sida mais ce n’est pas grave puisque je portais une capote. »</div>
<div style="text-align: justify;">- Tout chat-là, ce sont des conneries, puisqu’on nous accuse d’être en retard, alors qu’on est en avance sur les prix, et même sur les heures. A Fakoudou ! Le Canada est en retard en décalage horaire. Mais, eux sont des Blancs, alors on leur fait confiance.</div>
<div style="text-align: justify;">- Mon frère tu as raison. Notre barrage-là par exemple. Ils savent que ce n’est pas bon, de donner tout. Le barrage « Lafidi » c’est du vrai Lafidi avec Soumbara, piment, gombo, sel et tout chat-là quoi !</div>
<div style="text-align: justify;">- C’est vrai tout chat ! Au lieu de couper dans nos salaires pour ce machin, qu’on libère nos bandits pour qu’ils aillent « rafaler et holduper ». Avec leurs butins on pourra tout donner aux Guinéens.</div>
<div style="text-align: justify;">- Moi, je cherche à échanger ma chaîne portant une croix magnifique contre 10 topettes de n’importe quel poison. Avec cette croix, même quand tu es saoul, dieu te protège.</div>
<div style="text-align: justify;">- Celui qui boit est un boiteur. Je ne porterai la croix d’aucun boiteur.</div>
<div style="text-align: justify;">- Moi je ne comprends pas. Le gouvernement dit qu’il est fauché. Alors pourquoi ne déclare t-il pas toute cette année chômée et fériée. Ça lui évitera de payer chaque mois les fonctionnaires.</div>
<div style="text-align: justify;">- De toutes façons, ce n’est pas grave. Il y a 6 millions de Guinéens, donc 6 millions de problèmes.</div>
<div style="text-align: justify;">- Mon frère tu as raison. Moi, c’est un ami qui m’a fait rentrer dans l’alcool. Aujourd’hui il a tout abandonné. Il est entré dans la religion. Il m’a abandonné dans l’alcool. Est-ce que ce n’est pas un péché ça ? A présent il fait le muezzin au quartier.</div>
<div style="text-align: justify;">- Les chrétiens devraient eux aussi organiser un con-cours de lecture biblique.</div>
<div style="text-align: justify;">- La Guinée a remporté une coupe. Horoya a battu les Forces Armées. Comme le disait un journaliste de la Rétégé, le score était de 3 buts à rien.</div>
<div style="text-align: justify;">- Qui peut m’aider à rédiger une belle lettre d’amour ? J’ai envie de tomber amoureux. C’est bientôt <span>la fête de la femme. J’ai trouvé les premiers mots : « Ma chérie, sans toi, je suis une voiture sans freins, sans phare, sans volant, sans pneus... »</span></div>
<div style="text-align: justify;">- <span>J’espère que tu vas tomber sur une homo…Il y en a de plus en plus. A Fakoudou !</span></div>
<div style="text-align: justify;"><span>- Mathias aurait fait un bon ministre de l’insécu à la place de la Gomme. Il était temps de me lever. En passant devant la cathédrale St Augustin de Taouyah, cette géométrie de pierres taillées dans le silence religieux des chrétiens, je me souviens de leur carême. Jacques Soustelle a écrit que « <strong><em>la religion est un fait culturel aussi universel que le feu</em> ». </strong>Elle est une forme de la pensée, une forme de vie. Bien sûr qu’il existe d’autres millions d’individus qui échappent à l’inquiétude et au sentiment religieux. Une partie importante de l’humanité vivant une anesthésie du sens religieux. Situation lourde de conséquences, même sur le plan terrestre. En effet, on peut se demander si l’on n’assiste pas aujourd’hui à un déplacement des centres de gravité religieux de l’humanité. La Russie considérée, il n’y a pas longtemps, comme areligieuse, voit ses églises ouvrir. A côté l’ex-Yougoslavie éclate entre musulmans et d’autres croyants. Dans cette partie du monde, il n’y a que la Chine qui n’a pas de problèmes religieux. Probablement parce que leurs dieux sont fatigués. En Afrique, on déclarait il n’y a pas longtemps, que les « barbus » ne passeront pas à cause du Sahara. Pendant ce temps, le chef de l’Etat irakien appelait à la guerre sainte, la rue algérienne plébiscitait les candidats du Front Islamique du Salut aux législatives.</span></div>
<div style="text-align: justify;"><span> En Egypte, les commandos du Jihad conti-nuent leur guérilla antitouristes et anti-policiers. Comme en Algérie. Le sang coule encore. Plus au sud, en Afrique Noire, le Sénégal est victime d’attaques de fanatiques en 1993. Au Tchad, l’Imam de Djamena exige en pleine conférence nationale l’adoption de la Charria comme la Mauritanie quelques années auparavant. Au Niger, il y a deux ans des activistes musulmans tuent des gendarmes. De plus en plus on assassine la tolérance.</span></div>
<div style="text-align: justify;"><span> Gandhi écrivait qu’il n’aime pas le mot <strong>Tolé-rance </strong>parce que d’après lui, ce mot<em>« <strong>peut impliquer la supposition, toute gratuite d’ailleurs, que la foi d’un autre est inférieure à la nôtre…</strong> </em><strong>» </strong>Les barbus sont-ils le prolongement des réseaux arabes, et qui dirige ce réseau ?</span></div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;"><strong><em>Billet</em></strong></div>
<div style="text-align: justify;"><strong>« Un chat m’a conté »</strong></div>
<div style="text-align: justify;">Quand j’aime un ministre</div>
<div style="text-align: justify;">On l’enlève</div>
<div style="text-align: justify;">Quand j’arrête l’alcool</div>
<div style="text-align: justify;">On me coupe l’eau</div>
<div style="text-align: justify;">Quand je dois aller en ville</div>
<div style="text-align: justify;">Fory Coco crée des embouteillages</div>
<div style="text-align: justify;">Quand j’ai envie d’un bifteck</div>
<div style="text-align: justify;">On monte le prix de la viande</div>
<div style="text-align: justify;">Quand je commence à aimer</div>
<div style="text-align: justify;">Elle me parle de Sida</div>
<div style="text-align: justify;">Hé Kéla !<br /><br /></div>
<div style="text-align: justify;"><strong><em>Williams Sassine</em></strong></div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
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Source
A related resource from which the described resource is derived
<i>Le Lynx</i>, n° 155
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1995/03/06
Title
A name given to the resource
155. Constats ou tas de cons ?
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Sassine, Williams
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Degon, Elisabeth (collecte et saisie)
Language
A language of the resource
Français
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Documentation - Presse
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Claire Riffard, équipe francophone, Institut des textes et manuscrits modernes (CNRS-ENS) ; projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle)