1 double folio ; 22,7 x 18 cm
[1] Catherine reçoit cette lettre le 25 Thermidor. Elle y répond le 26 Thermidor an IV [13 août 1796] : « Il est bien surprenant, mon cher ami, qu’il n’y ait que vous deux, Berthollet [et toi] qui ne receviez pas de lettre, nous avons cependant employé la même voie que la C[itoyenne] Moitte. J’ai été en affranchir deux autres jusqu’aux sorties de France, d’autres par les relations extérieures et enfin deux petits mots que Louise et moi t’avons écrits chez Carnot qui nous dit qu’un courrier allait partir pour le quartier général. Je ne sais si celle-ci aura le même sort, nous allons la porter au C[itoyen] Carnot, et une autre que je donnerai à une sœur du C[itoyen] Miot qui a eu la bonté de m’offrir ses services. Elle m’a aussi donné de vos nouvelles indirectement, elle savait déjà que vous aviez été chez son frère. Je me mets à ta place mon cher ami, je serais très affligée de ne pas recevoir de tes nouvelles, notre position est moins inquiétante que la vôtre, nous sommes à poste fixe, mais vous qui êtes ambulants, vous courez plus de dangers. » L’adjectif « ambulant » sera repris par Monge plus tard pour caractériser son frère et lui-même auprès de leur femme dans l’expression « mari ambulant ». Voir les lettres n°164 et 187.
[2] Marie-Marguerite BAUR (1745-1829).
[3] Adélaïde-Marie-Anne MOITTE née CASTELAS (1747-1807). Dans sa lettre du 8 messidor [an IV] [26 juin 1796], Catherine indique la nature familiale de sa correspondance en soulignant sa différence avec celle de la femme du sculpteur Moitte. « La Citoyenne Moitte que j’ai le plaisir de voir deux ou trois fois depuis votre départ a dû écrire déjà deux fois à son mari, elle lui envoie une espèce de journal. Si ses lettres lui sont parvenues, elles vous mettront un peu au courant de Paris. Quant à moi je ne sors pas, je ne vois personne, et je ne sais rien. J’ai vu ton frère hier il se portait bien, il était venu pour avoir de tes nouvelles […]. » Les lettres de Catherine montrent que les femmes des commissaires Monge et Moitte se voient régulièrement, afin d’échanger des informations ou suppléer au manque de nouvelles de l’une ou de l’autre. Catherine écrit le 27 thermidor an IV [14 août 1796] : « La C[itoyenne] Moitte est venue hier me dire qu’elle avait aussi reçu des nouvelles de son mari, elle m’a lu une page de sa lettre qui ne contient que des éloges de Berthollet et de toi. Il se loue bien d’être votre collègue […] ; ces éloges de la part d’un artiste aussi distingué que le C[itoyen] Moitte ont flatté mon petit amour propre, et ému ma sensibilité ; sa femme a mis une grâce charmante à me lire ce passage de sa lettre de huit pages. C’est une femme d’esprit extrêmement honnête, je désirerais bien cultiver sa connaissance, j’ai le plaisir de la voir assez souvent. Je vais lui faire part des nouvelles que je reçois, et quelques fois des inquiétudes que le retard me cause. »
[4] Lazare CARNOT (1753-1823), membre du Directoire chargé des questions militaires. Monge est à Milan du 6 au 16 juin 1796 puis du 23 au 28 juin 1796. C’est au cours de ces périodes que Monge a écrit à Carnot. La seule lettre à Carnot retrouvée et présentée dans le corpus est celle de Florence du 5 thermidor an IV [23 juillet 1796]. Voir la lettre n°16.
[5] Si Carnot est Bourguignon comme Monge, a été son élève à Mézières et un des promoteurs et des organisateurs de l’œuvre collective des savants pour la défense nationale sous le Comité de Salut public en 1793 et 1794, les deux hommes ne semblent pas être liés par des sentiments d’amitié. Après le coup d’état du 18 fructidor an V [4 septembre 1797], Monge se réjouit des changements effectués par le Directoire en son sein même qui conduisent à la déportation de Barthélémy et à l’exil de Carnot. Voir la lettre n°132. Par contre, la correspondance de Catherine Monge prouve les rencontres fréquentes avec le couple Carnot. En 1791, Lazare épouse Sophie du Pont de Lierdt (1764-1813). Les 17 ans qui séparent Catherine et Sophie ne les empêchent pas d’entretenir des relations chaleureuses. Ainsi Catherine fait passer à Carnot des lettres pour Monge, elles empruntent alors la voie la plus sûre, celle officielle du Directoire. Il lui arrive de profiter d’une visite à son amie Sophie pour écrire une brève lettre à son mari. C’est Catherine qui rappelle à Monge d’écrire à Carnot. L’aide apportée par Carnot apparaît clairement dans la correspondance échangée entre Gaspard et Catherine, mais elle est beaucoup plus manifeste dans les lettres de Catherine. Voir les lettres n°14 et 16. La forte amitié qui lie Monge et Pache pourrait être un élément qui nuise à la relation entre Monge et Carnot. Carnot attaque violemment Pache lorsque ce dernier est ministre de la Guerre en même temps que Monge est ministre de la Marine en 1792 et 1793. Une anecdote symptomatique est rappelée par Grison dans sa notice biographique de Monge. Le 20 floréal an II (9 mai 1794), Pache et Carnot sont réunis chez Monge. Carnot et la fille de Pache, Madame Audouin, ont un violent échange. Le lendemain Pache, sa fille et son gendre, sont arrêtés. C’est sans doute à Monge que Pache et les membres de sa famille doivent d’éviter le tribunal révolutionnaire. GRISON E. (2000), « Gaspard Monge », Bulletin de la Société des Amis de la Bibliothèque de l’École polytechnique, n°23. [en ligne consulté le 27 septembre 2012] http://www.sabix.org/bulletin/b23/monge.html.
[6] Antoine-Christophe SALICETI (1757-1809) commissaire du gouvernement près de l’armée d’Italie. Il doit se rendre à Livourne afin de préparer les opérations de libération de la Corse en en chassant les Anglais.
[7] Catherine la reçoit deux semaines plus tard, le jour où elle lui écrit de Paris le 7 thermidor an IV [25 juillet 1796].
[8] En 490-491, Giovanni Spatario offre l’ouvrage Chartula Donationis à l’Eglise de Ravenne ; elle se trouve ensuite à la bibliothèque de l’Institut des sciences de Bologne. (Voir PEPE L. (1993)) Voir lettres n°22 et 42.
[9] Passage ajouté et signalé par un dièse. Voir lettre n°12.
[10] Monge ne montre pas grand enthousiasme après sa visite de l’Institut de Bologne. Thoüin dans son récit souligne que la bibliothèque est constituée majoritairement par des ouvrages de théologie, de droit et d’histoire. THOUIN A. (1841), p. 193.
[11] André-François MIOT DE MELITO (1762-1841) Diplomate du Directoire, il est envoyé en 1795 en tant que ministre de la République française à Florence. Dans deux lettres du 14 messidor an IV [2 juillet 1796], Bonaparte le charge de l’exécution de l’armistice de Bologne signé le 5 messidor an IV [23 juin 1796] par lequel le pape s’engage à laisser librement circuler les troupes françaises et à fermer ses ports aux Anglais. Il semblerait que Miot se soit proposé d’effectuer cette mission. En effet Bonaparte lui écrit : « Je profite avec plaisir citoyen ministre, de l’offre que vous m’avez faite de vous charger d’une mission pour Rome. Je vous engage à partir sur-le-champ, vu la circonstance qui se passe dans la Romagne. » (746, CGNB). Miot doit veiller à « prendre toutes les mesures nécessaires pour l’exécution de l’armistice », de « requérir la cour de Rome de rétablir l’ordre dans la Romagne » et d’ « activer la rentrée des contributions ». Sa mission est associée à celle des commissaires des sciences et des arts. Voir les lettres de Bonaparte à Miot (747, CGNB) et au Directoire exécutif (779, CGNB).
[12] La commission arrive à Rome le 29 juillet 1796 à dix heures du matin.
[13] Monge dispose de plus d’informations que pour la lettre n°10. Sur la question des canaux d’irrigation voir les lettres n° 9 et 10 à Catherine et n°22 à N.J. Marey, mais aussi les lettres n°16 et 17 à Carnot et à Prieur. Thoüin indique que le naturaliste Luiggi Castiglioni lui donne des informations supplémentaires. (Voir la lettre n°16.) Selon Catherine, il semble aussi que ce soit Berthollet qui après sa visite à Ferrare revienne avec de nouveaux éléments. Monge n’est pas le seul à exprimer son admiration pour le système de canaux de la Lombardie, même Berthollet le chimiste, membre aussi de la commission ne manque pas de le faire.Catherine écrit de Paris le 20 messidor an IV [8 juillet 1796] « Le C[itoyen] Berthollet va recueillir de nouvelles lumières sur la manière de cultiver les eaux, il paraît que vous êtes tous deux émerveillés des arrosements de ce pays. » Dès la Renaissance, l’hydraulique est un domaine qui connaît un intense développement en Italie notamment par le biais de recherches expérimentales et de grands travaux. Un passage du Mémorial de Sainte-Hélène est consacré à la « Topographie de L’Italie ». Y sont soulignés le système naturel d’irrigation de la Vallée du Pô et l’habileté des Italiens dans la science hydraulique. (LAS CASES (1956-57), Mémorial de Sainte-Hélène, ed. G. Walter, La Pleiade, N.R.F. Gallimard, Paris, pp. 363-364.)
[14] Ville sur la route de Bologne à Venise, occupée par les Français le 19 juin 1796. Voir la lettre n°12.
[15] Claude-Louis BERTHOLLET (1748-1822).
[16] Monge va bien et sa femme lui répond à ce sujet de Paris, le 7 thermidor an 4 [25 juillet 1796]: « […] j’ai reçu ce matin ta lettre de Bologne datée du 22. J’y vois avec plaisir combien tu es heureux ; cela influe aussi sur mon bonheur […]. […] je ne t’engage pas à revenir vite. Tu es trop heureux ; jouis bien tranquillement et rapporte une bonne dose de gaieté […]. »
[17] Jean-Guillaume MOITTE (1746-1810). Voir lettre n°7.
[18] Louis MONGE (1748-1827) et Marie-Adélaïde DESCHAMPS (1755-1827).
[19] Anne Françoise HUART (1767-1852), son mari Barthélémy BAUR (1752-1823) et leur fils Émile BAUR (1792- ?).
[20] Louise MONGE (1779-1874). Monge exprime de nombreuses fois qu’il préfère voyager accompagner d’un enfant comme il en avait l’habitude lors de ses tournées d’examinateur de la Marine. Sur la posture pédagogique de Monge avec ses enfants et les membres de sa famille voir les lettres n°4, 9, 20, 48, 107, 108, 171, et 173.
[21] Voir les lettres n°17 et 21.
[22] Victoire BOURGEOIS (17 ? -18 ?) et Marie-Élisabeth Christine LEROY (1783-1856) appelée Paméla, nièce de Catherine HUART.
Huart, Catherine (1748-1847)
Origine non indiquée par Taton et une transcription de la lettre n’a pas été retrouvée dans les « Notes chronologiques pour servir à la vie de Monge » d’Eschassériaux.
[1] Charles DELACROIX (1741-1805).
[2] La première personne du singulier disparaît au profit de celle du pluriel. Monge est chargé de la correspondance de la commission. Elle permet une meilleure compréhension des activités des commissaires ainsi que du cours de la mission et meilleure perception de leurs modalités d’action.
[3] La tâche des commissaires déterminée par les victoires de l’armée d’Italie et la politique diplomatique ne concerne au début que le nord de l’Italie.
[4] Voir les lettres n°12, 18, 21, 22, 30, 42, 45, 51, 53 et 55.
[5] Cela constitue le convoi rassemblé à Tortone dont une partie est conduite par La Billiardière jusqu’à Paris et une autre par Escudier jusqu’à Toulon. Voir infra.
[6] FERDINAND 1er [DE BOURBON] (1751-1802).
[7] En mai 1796, après la défaite des Autrichiens face à Bonaparte, effrayés les ducs de Parme et Modène sollicitent la paix que Bonaparte accorde au prix de lourdes contributions de guerre. Le traité du 9 mai avec le duc de Parme et de Plaisance amène à créer la commission des sciences et des arts dès le 14 mai, et celui du 17 mai avec le duc de Modène complète sa mission.
[8] « La Madone de saint Jérôme » (1527-1528) et la « Madonna della scodela » (1530) du Corrège.
[9] Albert de HALLER (1708-1777) Anatomiste, botaniste et poète Allemand. L’herbier est encore conservé à Paris. Il fait partie de l’imposant cortège d’exposition des fruits de la campagne d’Italie en 1798 qui fera l'essentiel du programme de la fête de la Liberté les 9 et 10 thermidor de l'an VI [26 et 27 juillet 1798]. L’herbier d’Haller est constitué de 59 gros volumes, reliés assez serrés. Il est « l’image biologique » de la dernière publication de Haller en 1768, Historia stirpium indigenearum Helvetiae inchoata, cela lui confère une importance historique et taxinomique considérable. (LAMY D. (2005), « Le savoir botanique par les herbiers : une permanence du travail de cabinet », communication lors du Colloque « Voyage en Botanique », Besançon, p. 7. [en ligne]) Thoüin indique que dans la bibliothèque de l’université de Pavie il a pu consulter des ouvrages d’Haller qui comportaient des notes de la main de l’auteur. Il consulte aussi le fameux herbier et donne un nombre de volumes plus important. « Je parcourus plusieurs cartons de l’herbier de ce naturaliste ; il est relié en soixante-douze volumes. Les plantes, passablement desséchées, sont fixées sur les feuilles avec de la cire à cacheter et rangées suivant la méthode de Haller. Il a étiqueté de sa main presque tous les nombreux exemplaires de chaque espèce. C’est une très belle collection. » THOÜIN A. (1841), p. 83.
[10] Ulysse ALDROBRANDI (1522–1605) médecin, et professeur d’histoire naturelle à Bologne. L’herbier d’Aldrobrandi en 15 volumes reliés a été rendu à Bologne. Il a dû être commencé en 1551. (http://www.sma.unibo.it/erbario/erbarioaldrovandi.html consulté le 12 05 2012.) Thoüin ne manque pas de faire référence aux volumineux travaux du bolonais lors qu’il fait le récit de sa visite à l’Institut de Bologne. « Les manuscrits d’Aldrovande occupent peut-être la seizième partie du local. Si l’on y comprend ses notes, ses herbiers et les minutes de ses ouvrages imprimés, on conçoit à peine comment un homme, en lui supposant la vie la plus longue, a trouvé le temps d’écrire un nombre si considérable de volumes qu’il me paraît impossible de les lire dans le cours de dix années. » THOUIN A. (1841), pp. 193-194.
[11] Lazzaro SPALLANZANI (1729-1799) Dans le cadre de ses missions en tant que directeur du cabinet d’Histoire naturelle de Pavie, Spallanzani cherche à combler les lacunes sur les substances volcaniques. Il part alors effectuer des recherches à Naples au cours de l’été 1788. Voir lettre n°22. Thoüin dans son récit décrit le savant italien. « J’eus à Reggio une longue conversation avec Spallanzani, célèbre par ses voyages et ses expériences sur la fécondation artificielle. C’était un homme d’une haute taille, âgé de soixante-huit à soixante-dix ans, parlant français avec assez de grâce et de facilité. »THOÜIN A. (1841), p. 138.
[12] Dans la lettre suivante à Prieur, la question du développement du réseau d’échanges scientifiques entre l’Italie et la France est manifeste, mais au sein d’un domaine bien déterminé, la mécanique. Voir les lettres n°8, 9 et 22. Le récit de voyage de Thoüin donne plus d’éléments sur ses rencontres avec les savants italiens notamment à Milan tel que Volta, professeur de physique à Pavie. Voir la lettre n°47.
[13] Ces objets tirés en partie de Bologne ont été reçus par l’École le 2 décembre 1796. Il s’agit d’une chambre obscure en bois d’acajou, un microscope solaire de Martin de Londres pour les objets opaques, dans une boite d’acajou, un deuxième microscope solaire, microscope composé et petit télescope grégorien, dans une même boite d’acajou, un microscope lacernal dans deux boites d’acajou, il s’adapte à la chambre obscure au moyen d’un chassis d’acajou portant deux vis,. Ces instruments sont accompagnés d’ouvrages, L’italiano istrutto sopratolle l’especie del carbon fossile […] de Franscisco Heurin, 1 vol. broché, Esame fisico chymico, […]1 vol. broché. De quam plurimis phosphoris, […], 1 vol. relié, Pareri intorno al raglio della machina di Viariggio, 1 vol. broché, Dei bagni di abani del Salvator Mandruzzato, 2 vol. brochés in- 4°, Lettera sopra una specie d’insetto marino, petite brochure. Voir les lettres n° 17 et 43.
[14] Jacques-Julien LA BILLARDIÈRE (1755-1834) arrive à Paris le 26 Brumaire an V [16 novembre 1796] avec une seule partie du convoi. Il ne transporte pas les tableaux. Ils arriveront en décembre 1796 conduit par Escudier. Voir les lettres n°14, 16, 22, 28, 33, 41, 42, 48, 52 et 53.
[15] Antoine-Christophe SALICETI (1757-1809) commissaire à l’armée d’Italie. Voir lettre n°13.
[16] André-François MIOT DE MELITO (1762-1841) ministre plénipotentiaire à Florence, il est envoyé à Rome pour veiller à l’exécution des clauses de l’armistice de Bologne avec le Pape du 23 juin 1796. Voir les lettres n°13 et 14. Voir la lettre n°14.
[17] Le 5 Messidor an IV [23 juin 1796], Signature de l’armistice de Bologne par le plénipotentiaire du Pape Antonio Grudi et sous la médiation du chevalier d’Azara, ambassadeur d’Espagne à Rome de l’armistice entre le Saint Siège et la République française. L’article 8 stipule : « Le pape livrera à la République française cent tableaux, bustes, vases, ou statues au choix des commissaires qui seront envoyés à Rome, parmi lesquels objets seront […] compris le buste en bronze de Junius Brutus et celui en marbre de Marcus Brutus […] et 500 manuscrits au choix des commissaires. »
[18] La commission quitte Florence pour Rome le 25 juillet. Ils dînent le soir à Foligno. Ils arrivent à Rome le 29 juillet à 10h du matin. B.É. Voir lettre n°18.
[19] Sur les critères de saisie établis par les commissaires voir la lettre n°120.
[20] Les commissaires André THOÜIN (1747-1824), Jean-Guillaume MOITTE (1746-1810), Claude-Louis BERTHOLLET (1748-1822), Jacques-Pierre TINET (1753-1803), Jean-Simon BERTHÉLÉMY (1743-1811) excepté LA BILLARDIÈRE, chargé du premier convoi mentionné dans la lettre.
[1] Lettre n°23.
[2] Lettre de Catherine de Paris, le 7 thermidor an IV [25 juillet 1796].
[3] Lazare CARNOT (1753-1823).
[4] Lettre de Catherine de Paris, le 20 messidor an IV [8 juillet 1796].
[5] Marie-Marguerite BAUR (1745-1829) femme de Claude-Louis BERTHOLLET (1748-1822).
[6] La lettre du 7 thermidor est bien plus brève que celle du 20 messidor parce que Catherine l’écrit de chez Carnot. (voir la lettre n°13). Elle écrit : « […] le courrier extraordinaire va partir ce qui me prive d’être plus longtemps avec toi. »
[7] De Paris, le 20 messidor an IV [8 juillet 1796] Catherine écrit « […] les victoires sur le Rhin se succèdent avec tant de rapidité que nous les confondons, celles du soir sont plus éclatantes que celles que nous apprenons le matin. Je ne sais par laquelle commencer, je vais te donner la dernière de laquelle il résulte que le 13 [Messidor] [3 juillet] nous avons eu une affaire près Knubis au revers des montagnes noires, qui a coûté beaucoup de monde à l’ennemi. On lui a fait 1200 prisonniers, plusieurs pièces de canon. Depuis le rétablissement du pont de ehl, et le passage du Rhin, il ne s’est pas passé de jours qu’il n’y ait une affaire sérieuse, et toujours la victoire a été pour les Républicains. Enfin le message du Directoire au Conseil des Cinq Cents d’hier laissait entrevoir une paix prochaine, elle nous sera très avantageuse […]. » Le général Moreau dirige l’armée de Rhin et Moselle. Début juillet après sa victoire à Rastadt, les Français reprennent l’avantage sur le front allemand. Le 5 août 1796 victoire sur Wurmser à Castiglione. Voir la lettre n°22. Les Autrichiens refluent vers le Tyrol. Le 7 août, les Français entrent dans Vérone. En Allemagne, s’emparant de Cologne et de Francfort, Jourdan avance jusqu’aux confins de la Bohême.
[8] Le 12 Thermidor an IV [31 juillet 1796], Wurmser prend Brescia. Voir les lettres n°12, 18, 21 et 22.
[9] L’armistice de Bologne du 5 messidor an IV [23 juin 1796].
[10]Jean-Guillaume MOITTE (1746-1810) et sa femme Adélaïde-Marie-Anne CASTELAS (1747-1807). Pour tenter de remédier au manque de nouvelles et aux aléas du courrier, les femmes des commissaires échangent les informations et les nouvelles. Voir la lettre n°13. Monge adresse une réponse à Catherine qui lui écrit : « Nous avons reçu 4 lettres de vous depuis votre départ, mais la C[itoyenne] Moitte n’en reçoit pas aussi souvent, cela l’afflige. Est-ce que vous êtes séparés que vous ne dites rien de son mari ? Dans le récit du général relatif à vous il ne le nommait pas, cela lui a encore donné de l’inquiétude. Je n’ai pas osé y aller hier pour lui faire part de tes nouvelles parce que vous ne parlez pas de lui, et crainte qu’elle n’en ait pas reçu, cela aurait encore réveillé ses inquiétudes. Il y a bien longtemps qu’elle a écrit à son mari poste restante à Milan, elle lui donnait de grands détails sur la situation de Paris, quant à moi je suis peu à portée d’en donner. » Paris le 20 messidor an IV [8 juillet 1796].
[11] MOINEAU ( ?- ?) garçon de service attaché à la commission.
[12] Voir la lettre n°23. Le 9 fructidor an IV [26 août 1796], mise en place d’une administration chargée de gérer la Lombardie et dirigée par le général BARAGUAY D’HILLIERS.
[13] Anne Françoise HUART (1767-1852), sœur de Catherine, et Louise MONGE (1779-1874). Sur la réaction de Louise face à l’absence de nouvelles de son père voir la lettre n°20.
[14] François CACAULT (1743-1805) chargé de l’exécution de l’armistice de Bologne avec le Pape qui stipule notamment des indemnités s’élevant à quinze millions de livres.
[15] Voir la lettre n°15.
[16] Ferdinand IV, roi de Naples et de Sicile (1751-1825). Au début de la Révolution il se rapproche de l’Autriche et tente de résister aux ambitions de Bonaparte. Est toujours soulignée l’influence que pouvait exercer Marie-Caroline sur son mari.
[17] Anne Françoise HUART (1767-1852) marié à Barthélémy BAUR (1752-1823).
[18] Louise MONGE (1779-1874), Victoire BOURGEOIS (17 ? -18 ?) et Marie-Élisabeth Christine LEROY (1783-1856) appelée Paméla, nièce de Catherine.
[19] Charles-François OUDOT (1755-1841), Théophile BERLIER (1761-1844), GUYOT DE SAINT-FLORENT (1755-1834) les trois hommes sont des députés de la Côte d’Or.
[20] Jean-Baptiste HUART (1753-1835), frère de Catherine et Catherine RIONDEL (1776 -1835) fille de sa femme Françoise CHAPELLE (17 ? - ? ) veuve RIONDEL. Dans sa lettre de Paris, le 20 messidor an IV [8 juillet 1796], Catherine écrit à Monge que son frère Jean-Baptiste HUART (1753-1835) et la fille de sa femme Marie-Catherine RIONDEL (1776?-1835) sont à Paris chez la famille Monge depuis le 15 messidor [3 juillet 1796].
[21]Joseph ESCHASSÉRIAUX (1753-1824). Il fait partie des républicains qui ont survécu aux « orages intérieurs ». Homme politique de la Charente-Inférieure, Eschassériaux est engagé dans l’action politique dès le début de la Révolution. Il est élu à l’Assemblée législative en 1791, en 1792 à la Convention. Il y siège parmi les Montagnards et vote la mort du roi. À partir de 1795, il continue son activité législative au Conseil des Cinq-Cents. Catherine le voit régulièrement. Toute la famille est en attente de la demande en mariage qu’il doit faire à Louise la plus jeune fille. Dans sa lettre de Paris, le 20 messidor an IV [8 juillet 1796], elle écrit : « […] Louise se porte fort bien. Elle reçoit Eschassériaux avec bien plus de froideur que l’année dernière. Voilà cinq à six fois qu’il vient nous voir, comme elle est peu communicative, je ne sais ce qu’elle pense, mais à vue de pays je m’aperçois que les embarras du ménage qu’elle a un peu jugé par celui d’Émilie, prolongeront sa résidence avec nous. J’en suis bien aise ; car si les d[emoise]lles qui sont heureuses chez leurs parents réfléchissaient un peu, elles retarderaient l’époque de leur mariage. ».
[22] Louis MONGE (1748-1827) frère de Gaspard MONGE et sa femme Marie-Adélaïde DESCHAMPS (1755-1827).
Huart, Catherine (1748-1847)
[1] Charles DELACROIX (1741-1805).
[2] Il s’agit de Monge. Le 13 vendémiaire an V [4 octobre 1796] Monge saisit quatre manuscrits de la bibliothèque des Dominicains de Bologne : un rouleau contenant le Pentateuque en hébreu, la bible hébraïque donnée par Guillaume de Paris confesseur du roi en 1310, le manuscrit d’Avicène en hébreu, orné de miniatures et dans lequel se trouvait la vue du port d’Alexandrie et un petit rouleau du livre d’Esther. B.É.
[3] Antoine-Christophe SALICETI (1757-1809).
[4] Voir lettres n°31 et 37.
[5] Voir lettre n°52.
[6] Jacques-Julien LA BILLARDIÈRE (1755-1834). Le premier convoi sous la responsabilité de La Billiardière quitte Tortone le 15 septembre 1796. Prennent le départ dix-huit chariots construits spécialement à Milan et chargés de 72 caisses. Si les commissaires sont sans nouvelle de leur collègue, selon Catherine dans sa lettre du 9 frimaire an V [29 novembre 1796], il leur a écrit : « La Billardière dit qu’il vous a écrit souvent que jamais vous ne lui avez répondu. Faîtes-le donc, il demeure rue des maçons. » Voir les lettres n°14, 15, 16, 22, 28, 33, 41, 42, 48, 52 et 53.
[7] Jacques-Pierre TINET (1753-1803) et André THOÜIN (1747-1824). Berthollet, Moitte et Berthélemy ne semblent pas avoir retrouvé leurs collègues. Berthollet est à Florence ou Livourne (Voir la lettre n°30), Moitte est encore à Florence (Voir la lettre n°29) ou à Milan (Voir la lettre n°54).
[1] Napoléon BONAPARTE (1769-1821) Bonaparte au Directoire le 28 nivôse an V [18 janvier 1797] « Je m’étais rendu à Bologne avec 2000 hommes, afin de chercher par ma proximité, à imposer à la cour de Rome, et lui faire adopter un système pacifique dont cette cour paraît s’éloigner de plus en plus depuis quelque temps. J’avais aussi une négociation entamée avec le grand duc de Toscane, relativement à la garnison de Livourne, que ma présence à Bologne terminerait infailliblement. » (1300, CGNB).
[2] Dagobert-Sigismond de WURMSER (1724-1797). À son départ de Roverbello Bonaparte est informé que les Autrichiens s’avancent pour débloquer Mantoue le 23 nivôse an V [12 janvier 1797]. Voir les lettres à Clarke et à Joséphine du même jour écrite à Vérone. (1285 et 1286, CGNB).
[3] Victoire de Rivoli, le 25 Nivôse an V [14 janvier 1797 ] Les combats d’Angiari le 26 [15] et la bataille de la Favorite le 27 Nivôse [16 janvier 1797]. Bonaparte annonce ces victoires au Directoire dans la lettre du 28 nivôse an V [18 janvier 1797] (1294, CGNB) . Voir les lettres n°50 et 53.
[4] Les lettres portent rarement des traces de correction ou de relecture. La suppression a ici été transcrite.
[5] Bataille de Rivoli le 25 ventôse an V [14 janvier 1797]. Bonaparte au Directoire le 29 nivôse an V [18 janvier 1797] « […] le général Joubert m’instruisit qu’une colonne assez considérable filait par Montagna et menaçait de tourner son avant-garde à La Corona. Différents indices me firent connaître le véritable projet de l’ennemi , et je ne doutais plus qu’il n’eût envie d’attaquer, avec ses principales forces, ma ligne de Rivoli et par là arriver à Mantoue . Je fis partir dans la nuit la plus grande partie de la division du général Masséna, et je me rendis moi-même à Rivoli où j’arrivais à deux heures après minuit. Je fis aussitôt reprendre au général Joubert la position intéressante de San Marco ; je fis garnir le plateau de Rivoli d’artillerie, et je disposai le tout afin de prendre à la pointe du jour, une offensive redoutable, et de marcher moi-même à l’ennemi. » (1300, CGNB)
[6] Dès le 18 Nivôse an V [7 janvier 1797] « la division ennemie qui était à Padoue se mit en mouvement ; le 19 elle attaqua l’avant-garde du général Augereau qui était à Bevilacqua, en avant de Porto Legnago. […] Je fis passer immédiatement sur l’Adige les 2000 hommes que j’avais avec moi à Bologne, et je partis immédiatement après pour Vérone. Le 23, à six heures du matin, les ennemis se présentèrent devant Vérone et attaquèrent l’avant-garde du général Masséna ; placée au village de Saint-Michel. Ce général dut sortir de Vérone, rangea sa division en bataille, et marcha droit à l’ennemi ; qu’il mit en déroute, lui enleva trois pièces de canon et lui fit 600 prisonniers. Les grenadiers de la 75e enlevèrent les pièces à la baïonnette ; ils avaient à leur tête le général Brune qui a eu ses habits percés de sept balles. » L’avant-veille de Rivoli, Bonaparte donne le détail des opérations dans ses lettres au Directoire du 28 et du 29 Nivôse an V [17 et 18 Janvier 1797] (1294 et 1300, CGNB)
[7] FRANÇOIS II (1768-1835).
[8] Nicolas-Joseph ALVINZI (1735-1847) Général autrichien. Il quitte le Rhin et s’engage dans les combats en Italie à partir de novembre 1796.
[9] Henri-Jacques-Guillaume CLARKE (1765-1818). Envoyé par le Directoire afin d’intervenir dans les négociations menées par Bonaparte avec le pape comme avec l’Autriche. Voir la lettre n°46 et au sujet des négociations les lettres de Bonaparte à Clarke du 9 frimaire an V [29 novembre 1796] (1086, CGNB) et au Directoire du 16 frimaire an V [ 6 décembre 1796] (1100, CGNB). Après la bataille de Rivoli, le 29 Nivôse an V [18 janvier 1797], Bonaparte écrit à Clarke : « Le général Kilmaine vous aura fait connaître mes dernières dépêches au Directoire [1294, CGNB], voilà donc monsieur Alvinzy avec trente mille hommes de moins; il lui reste encore je crois quinze à seize mille hommes, son armée est très redoutable. Vous verrez par ma relation de demain que l’affaire de Rivoli a été très chaude. Il y a lieu de croire que Mantoue ne tardera pas à se rendre et si je reçois dans pluviôse la moitié du monde que l’on m’assure devoir venir du Rhin, quand l’autre moitié n’arriverait qu’en ventôse, j’espère que nous obligerons l’Empereur à s’apercevoir qu’il y a une république française. » (1299, CGNB)
[10] Monge détermine clairement sa préoccupation politique en l’inscrivant dans une relation triangulaire avec le bonheur de l’espèce et le perfectionnement de l’esprit. L’idée de progrès est le moteur et le fondement de son engagement continu dans l’action révolutionnaire. Voir les lettres n°3, 4 et 5.
[11] FERDINAND III (1769-1824) fils de Léopold II [Pierre-Léopold de Habsbourg-Lorraine ] (1747-1792).
[12] FERDINAND I (1751-1802). Il signe avec Bonaparte une suspension d’armes le 20 floréal an IV [9 mai 1796].
[13] Voir les lettres n°29, 38 et 39.
[14] CHARLES EMMANUEL IV (1751-1819), roi de Sardaigne de 1796 à 1802. Son père VICTOR AMÉDÉÉ III a signé avec Bonaparte le traité de Cherasco le 9 floréal an IV [28 avril 1796]. Il cède alors Nice et la Savoie et s’engage aussi à laisser passer les troupes françaises.
[15] Voir la lettre n°84.
[16] Monge n’a pas toujours eu cette idée ni même tenu ce raisonnement et exprime son souhait que les Français favorisent une révolution à Rome. C’est d’ailleurs ce qui l’oppose à Marey. Voir les lettres n°40 et 44. Sa rencontre avec Bonaparte à Bologne semble être l’élément qui détermine ce changement. Voir supra et les lettres n°53, 62, 63 et 65.
[17] Le jeune général Bonaparte.
[18] Jean Jacques Bernardin COLAUD DE LASALCETTE, (1759-1834), général de brigade.
[19] Claude-Louis BERTHOLLET (1748-1822) est né en Savoie à Talloire.
[1] Lettre transcrite à partir du manuscrit d’Eschassériaux, Vie de Monge, Vol. II, pp.186-187. « Cette lettre est relative à une opération de Monge […] et était accompagnée des copies des lettres des 15 et 26 Vendémiaire. Le titre de la copie de cette dernière indique qu’elle a été écrite par Monge. » B.É. p.187.
[2] Charles DELACROIX (1741-1805).
[3] Le 6 novembre 1796.
[4] Louis-Marie de La Révellière-Lépeaux (1753-1824) le 10 brumaire an IV [1er novembre 1795], il fut élu membre du Directoire exécutif et le 15 thermidor en devint le président. Il démissionne en juin 1799.
[5] Le premier convoi sous la responsabilité de Jacques-Julien LA BILLARDIÈRE (1755-1834) quitte Tortone le 15 septembre 1796. Prennent le départ dix-huit chariots construits exprès à Milan et chargés de 72 caisses. Voir les lettres n°14, 15, 16, 22, 28, 33, 41, 42 48 et 53.
[6] Lettre n°33 du 15 vendémiaire an V [6 octobre 1796].
[7] Lettre n°37 du 26 vendémiaire an V [17 octobre 1796] « C’est par erreur que l’original de la lettre porte Florence pour cette dernière lettre. Monge se trouvait à Modène lorsqu’il a écrit cette lettre le 26 vendémiaire an 5 [17 octobre 1796]. L’erreur vient de ce qu’à la première ligne de cette lettre il est question d’un envoi de caisses de Florence et que le brouillon sur laquelle on l’a copiée ne portait probablement pas de date ni de lieu. » B.É.
[8] Une note de Monfaucon en grec et en latin qui fait partie de la Bible hébraïque en rouleau, saisie aux Dominicains. Voir la lettre n° 37.
[9] Cette lettre aux conservateurs de la bibliothèque nationale n’a pas pu être retrouvée et intégrée au corpus.
[10] Jacques-Pierre TINET (1753-1803), André THOUIN (1747-1824) et Claude-Louis BERTHOLLET (1748-1822). Jean-Guillaume MOITTE (1746-1810) est à Milan. Voir la lettre n°54.
Delacroix, Charles (1741-1805)
[1] Charles DELACROIX (1741-1805).
[2] C’est Monge qui est à Livourne le 1er Brumaire an V [22 octobre 1796]. Voir les lettres n°38 et 39.
[3] À cette date seuls Jean-Guillaume MOITTE (1746-1810) et Claude-Louis BERTHOLLET (1748-1822) sont à Rome avec Monge. Les autres membres de la commission doivent les y retrouver. Voir la lettre n°66. Berthélemy est à Bologne, Thoüin est à Mantoue et Tinet à Pérouse. Voir les lettres n°66 et 70.
[1] Charles-Maurice de TALLEYRAND-PÉRIGORD (1754-1838).
[2] Traité signé entre la France et le Saint-Siège, le 1er ventôse an V [19 février 1797].
[3] Monge présente dans cette lettre les critères précis qui ont déterminé le choix des manuscrits et l’élaboration du catalogue. Sur les principes déterminés par la commission voir les lettres n°22, 26, 79, 113, 114, 139 et 140. Sur le choix des manuscrits voir les lettres n°23, 25, 26, 27, 79, 99, 100, 104, 110, 111 et 113.
[4] Il s’agirait d’un des trois manuscrits des œuvres de VIRGILE célèbres grâce à leurs illustrations. Il en existe deux parmi les manuscrits du Vatican : le Vaticanus du IVe ou Ve siècle, Vat. Lat. 3225, et, le Romanus du Ve ou VIe siècle, Vat. Lat. 3867. Voir COURCELLE P. (1939), « La tradition antique dans les miniatures inédites d'un Virgile de Naples », Mélanges d'archéologie et d'histoire T. 56. pp. 249-279. p. 250. Ce manuscrit contient l’Énéide, les Géorgiques et des fragments des Bucoliques. L. PEPE identifie le manuscrit saisi par Monge comme étant le deuxième sous le nom de Codice Virgiliano en caractères onciaux. Il le date comme Monge du VIIe siècle. Il semble pourtant dater du Ve ou VIe siècle.
[5] Les manuscrits des Comédies de Térence des IXe et Xe siècles proposent pour chaque début de scène une gravure qui représente les différents personnages présents dans la scène. « Parmi les manuscrits des Comédies de Térence copiés à l’époque carolingienne et ornés de dessins d’après des modèles antiques, il y en a deux très célèbres : le manuscrit latin 7899 de Paris et le manuscrit 3868 du Vatican. La série entière des dessins du manuscrit du Vatican a été plusieurs fois déjà reproduite par la gravure dès 1723. » voir BERTHAUD (1907), « Introduction » à la Reproduction des 151 dessins des Comédies de Térence provenant du manuscrit latin 7899, Bibliothèque nationale, Département des manuscrits.
[6] AGATHIAS (VIe siècle) historien et poète ; ANACRÉON (560 - 475 av. J.-C.) auteur de seize épigrammes conservées dans l’ Anthologie grecque. Voir les lettres n°79, 100 et 139.
[7] Louis-Mathieu LANGLÈS (1763-1824) conservateur-administrateur pour les manuscrits en langues orientales de 1795 à 1824 et Gabriel de LA PORTE DU THEIL (1742-1815) pour les manuscrits en lanques grecque et latine de 1795 à 1815.
[8] On comprend ainsi pourquoi Monge, le géomètre, ne fait pas mention du beau manuscrit grec saisi au Vatican. Le manuscrit Vaticanus gr.190 est déterminant pour l’étude et l’édition des Éléments d’Euclide. Il s’agit du plus ancien manuscrit grec complet conservé des Éléments. Selon B. Vitrac, « [ce] célèbre manuscrit joue depuis son identification au début du XIXe par Peyrard un rôle primordial dans l’édition et l’histoire du texte grec des Éléments. » Cette copie a été réalisée entre 830 et 850, lors des premières translittérations marquant l’abandon de l’écriture onciale au profit de la minuscule. ROMMEVAUX S., DJEBBAR A. et VITRAC B. (2001) « Remarques sur l’Histoire du Texte des Éléments d’Euclide », Arch. Hist. Exact Sci., 55, pp. 221-295, Springer, p. 229. Lorsqu’en 1808, F. Peyrard entreprend de vérifier le texte grec pour sa nouvelle traduction française basée sur l’édition d’Oxford de 1703, il découvre ce manuscrit qui ne comporte aucune mention de « l’édition de Théon » (εκ της Θέωνος έκδοσεως), ni la partie ajoutée VI.33 et qui diffère considérablement des vingt-deux autres manuscrits dont il avait connaissance jusque là. La comparaison l’amène à dater le texte grec d’une période antérieure à l’édition de Théon et à en conclure qu’il est plus proche du texte d’Euclide. Il décide donc d’élaborer une nouvelle édition du texte grec. B. VITRAC (2012), « The Euclidean Ideal of Proof in The Elements and Philological Uncertainties of Heiberg’s Edition of the Text », dans History and historiography of mathematical proof in ancient tradition. K. Chemla (ed). Vol. I : The 19th historiography of mathematical Proof. Cambridge University Press, p. 80.
[9] En orthographiant ainsi le nom « Perzoe » Monge adopte la graphie du XVIIIe siècle pour « Burzoe » médecin et savant du VIe siècle.
[10] Le recueil de contes philosophiques Kalila et Dimna provient d’un texte sanskrit, le Pañcatantra. Ce serait le roi Debchelim qui aurait demandé au philosophe indien Bidpay d’écrire un livre sur l’éducation des peuples et des rois en 300 av. J.-C. Il constitue un traité sur l’art de bien gouverner sous la forme de fables animalières. Au VIe siècle, à la demande du roi Chosroès Anouchirwan, Burzoe médecin et savant rapporte d’Inde en Perse le recueil indien et le traduit du sanskrit en persan (pehlevi). Le calif Al-Mansour, qui, régnant à Bagdad vers 750, demande à IBN AL-MOQAFFA (726-759) de traduire ce texte en arabe. Enfin, Simeon SETHI (10 ? -10 ?), médecin juif byzantin au service de l’empereur Michel VII Doukas (1050-1090) traduit en grec le recueil Kalimna et Dimna sous le nom de Stephanites et Ichnelates.
[11] Le fait que Burzoe soit un diminutif de Barzouyeh et qu’il s’agisse d’une seule et même personne est en question même si des sources indiquent qu’il s’agit de deux personnes différentes. Alors Barzouyeh ne serait pas le médecin mais vizir de Chosroes 1er.
[12] IBN AL-MOQAFFA (726-759).
[13] Dans son ouvrage Calila et Dimna, ou Fables de Bidpaï, en arabe, précédées d’un mémoire sur l’origine de ce livre, et sur les diverses traductions qui en ont été faites en Orient, Sacy indique d’abord que ce texte a été traduit de nombreuses fois en arabe et qu’il a utilisé pour son étude un manuscrit arabe du Vatican. Il ne semble pas que ce soit celui mentionné par Monge puisqu’il l identifie par les numéros 378 et 147.
[14] Sur les principes mis en œuvre dans la tâche de sélection des manuscrits, voir aussi la lettre n°140.
[15] Liborio ANGELUCCI (1746-1811).
[16] Les commissaires Monge, Jacques-Pierre TINET (1753-1803) et Jean-Simon BERTHÉLÉMY (1743-1811) ont rejoint Claude-Louis BERTHOLLET (1748-1822) qui était d’abord seul à Venise voir les lettres n°99, 110 et 111. Sur les projets de départ des autres membres de la commission, voir la lettre n°119.
Bibliothèque de l'Institut de France (Paris).
Talleyrand-Périgord, Charles-Maurice de (1754-1838).