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Dublin Core
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Title
A name given to the resource
1796-1797 : Première mission en Italie, La commission des sciences et des arts
Prairial an IV - vendémiaire an VI
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Monge, Gaspard
Description
An account of the resource
135 lettres
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1796-05 - 1797-10]
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
135 lettres
Language
A language of the resource
Français
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
Rights
Information about rights held in and over the resource
Fiche : Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0.
Correspondance
Notice pour une lettre ou toute correspondance
Date calendrier révolutionnaire
30 thermidor an IV
Contexte géographique
Lieu(x) de l'action décrite dans le contenu de l’œuvre
Rome
Lombardie (Italie)
Notes
Tout ce que vous n'avez pas pu mettre ailleurs ou en attente de création de champ spécifique.
Autographe, fonds Marey-Monge.
Transcription
<div style="text-align: justify;">Rome, le 30 thermidor de l'an IV de la République<br /><br /></div>
<div style="text-align: justify;">Il y a déjà quelque temps, mon cher Marey,<a name="ftn" href="#_ftn1">[1]</a> que nous avons rempli notre mission dans la Lombardie, dans les États de Parme, de Modène et à Bologne et Ferrare.<a name="ftn" href="#_ftn2">[2]</a> Dans tout cet arrondissement, nous avons recueilli 103 tableaux, parmi lesquels il y en a au moins 80 du plus grand prix, principalement la Ste Cécile de Raphaël,<a name="ftn" href="#_ftn3">[3]</a> le St Jérôme<a name="ftn" href="#_ftn4">[4]</a>, etc. Nous y avons fait aussi une très belle récolte en livres et manuscrits. Nous avons traité avec ménagements les établissements destinés à l'instruction publique, et nous n'avons employé toute la rigueur de notre ministère qu'envers les bibliothèques des moines qui ne servent à personne. Par exemple, l'Université de Pavie mérite toute sa réputation, tant par la magnificence de l'établissement que par les talents du grand nombre de professeurs célèbres qui la composent. Elle possédait dans son beau cabinet d'histoire naturelle une collection complète de substances volcaniques faite par Spallanzani lui-même au Vésuve et à l'Etna.<a name="ftn" href="#_ftn5">[5]</a> Nous avons pris un échantillon de tous les morceaux doubles ; quant à ceux qui étaient simples, nous les avons divisés ; en sorte que nous avons emporté une collection complète, et qu'il en reste une complète à Pavie. Ainsi nous avons fait notre devoir, les professeurs de Pavie ont été contents de nous, et nous avons été fort contents d'eux. Mais l'abbaye de San Salvator à Bologne a une grande bibliothèque que personne ne fréquente, et dont les moines eux-mêmes ne connaissent que la porte.<a name="ftn" href="#_ftn6">[6]</a> Nous y avons trouvé 120 volumes imprimés avant l'année l500, et environ 500 manuscrits antérieurs à l'époque de l'invention de l'imprimerie, et nous avons pris tout cela parce que cela sera utile à Paris, et que cela ne l'était plus depuis bien longtemps à Bologne.<a name="ftn" href="#_ftn7">[7]</a> <br /><br /></div>
<div style="text-align: justify;">Nous avons trouvé aussi à Bologne trois donations faites en 490 et 491 à l'église de Ravenne, écrites sur papyrus ; nous les avons prises; et, depuis que nous sommes ici, nous avons reconnu que la fameuse Chambre des papyrus du Vatican ne renferme qu'une douzaine de semblables donations et rien d'autre. Ainsi les papyrus que nous avons eus de Bologne, le livre de Joseph que nous avons eu à Milan et quelques-unes des donations du Vatican que nous emporterons, rendront la bibliothèque de Paris plus riche en ce genre que l'on ne l'est à Rome, sans compter ce qu'elle avait déjà en ce genre et qui était très considérable.<a name="ftn" href="#_ftn8">[8]<br /><br /></a></div>
<div style="text-align: justify;">Toute notre collection en deçà de l'Apennin pour Paris est rassemblée à Tortone, et un de nos collègues, La Billardière s'est chargé de l'accompagner jusqu'à Paris. Il a dû se procurer les voitures et les chevaux nécessaires pour conduire le tout sans charger de nouveau, et il doit incessamment se mettre en route, s'il n'y est déjà, pour Nice, Aix, Lyon et Paris, où le tout arrivera sur une quinzaine de voitures.<a name="ftn" href="#_ftn9">[9]</a> <br /><br /></div>
<div style="text-align: justify;">Nous avons été enchantés du territoire de la Lombardie. C'est un miracle de fécondité, et un chef-d'œuvre d'industrie dans la culture. Le peuple est excellent, doux, laborieux, et digne de la liberté que lui préparent les succès des armes de la République. Le territoire de Bologne qui est dans la même plaine, mais de l'autre côté du Pô, serait aussi extraordinaire pour la fécondité si les Apennins fournissaient de l'eau pour arrosements comme les Alpes en fournissent à la Lombardie. Son peuple est actif et laborieux; je ne sais pas s'il sera libre, mais il est digne de l'être. Lorsque nos affaires ont été terminées de ce côté des Apennins, nous sommes venus à Rome pour mettre à exécution les articles de l'armistice relatifs à notre mission.<br /><br /></div>
<div style="text-align: justify;">Il est difficile de se défendre de quelques émotions quand on parcourt un pays aussi célèbre, quand on foule la même terre qu'ont habitée les hommes dont on a toujours eu sous les yeux les actes pendant la première éducation.<a name="ftn" href="#_ftn10">[10]</a> Les circonstances dans laquelle nous nous trouvions, et la route que nous avons prise nous rappelaient toujours la marche d'Annibal.<a name="ftn" href="#_ftn11">[11]</a> La longueur de la route qui alors devait être difficile nous prouvait sa constance, les bords du Tessin et ceux du lac de Trasimène nous attestaient encore sa gloire. Les vieilles villes de l'antique Etrurie, dont quelques-unes, telles que Arezzo, Cortone, Pérouse, conservent encore des vestiges de leurs splendeurs, et ont acquis une célébrité moderne à la renaissance des arts, nous inspiraient le plus grand intérêt. Mais lorsque nous nous sommes approchés du territoire de Rome, tout cela a bien changé. Cette ville n'est environnée à 15 lieues à la ronde que de déserts presqu'entièrement inhabités, et ce territoire, autrefois couvert d'une population si nombreuse et maîtresse de l'Univers, est actuellement aussi abandonné, et dans quelques endroits plus même que les landes de Bordeaux.<br /><br /></div>
<div style="text-align: justify;">C'est encore bien pis lorsqu'on se trouve dans la ville. Le spectacle qu'elle présente inspire de la tristesse. Le peuple est si abruti, si ignorant, que la pitié qu'il inspire d'abord, se change après un certain temps en répugnance. Il n'y a pas un coin de rue où il n'y ait une madone, et il n'y a pas une madone qui n'ait fait le miracle de remuer les yeux en marque de protection pour les pauvres imbéciles qui, encore aujourd'hui, passent toute la soirée à considérer ces misérables croûtes pour apercevoir le miracle. Quand nous sommes arrivés, il y avait un mois que tous les jours on faisait des processions de 30 mille personnes qui à pieds nus allaient d'églises en églises, de madones en madones prier contre les Français.<br /><br /></div>
<div style="text-align: justify;">Lorsque Wurmser a fait son invasion en Italie par les gorges de Brescia et Vérone, il a d'abord eu quelques succès en repoussant des avant-postes, et le général Buonaparte a dû lever le siège de Mantoue pour fortifier son armée et repousser l'ennemi avec succès.<a name="ftn" href="#_ftn12">[12]</a> Ces premiers avantages des Autrichiens ont été colportés et exagérés avec la plus grande rapidité dans toute l'Italie, qui, préoccupée de l'ancien préjugé, croyait déjà qu'elle allait devenir le tombeau des Français. Partout il se formait un soulèvement général. Notre secrétaire et notre dessinateur furent attaqués, poursuivis dans Rome par une populace imbécile et furieuse et c'est un véritable miracle qu'ils aient échappé à ce danger.<a name="ftn" href="#_ftn13">[13]</a> Si cet état eut duré encore 24 heures, il ne restait plus en effet aucun Français à Rome, dans la Toscane, à Modène, à Parme, à Gênes. Mais la nouvelle de la grande victoire de Buonaparte est arrivée à point<a name="ftn" href="#_ftn14">[14]</a> et maintenant tout ce monde là est souple. Nous sommes ici, du moins quant à présent, dans la plus grande sûreté et nous faisons nos opérations avec calme et tranquillité.<br /><br /></div>
<div style="text-align: justify;">Ce qui nous a étonné, c'est la facilité avec laquelle on fait croire à tout ce peuple les choses les plus incroyables. D'après les bruits que l'on faisait courir, et auxquels on attachait la plus grande confiance, il nous semblait que nous vivions parmi des somnambules. Cela était réellement pitoyable.<br /><br /></div>
<div style="text-align: justify;">Adieu, mon cher Marey, mille amitiés à votre femme,<a name="ftn" href="#_ftn15">[15]</a> ressouvenez-vous de moi auprès des aimables citoyens et citoyennes que nous avons eu l'honneur de voir chez vous.<a name="ftn" href="#_ftn16">[16]</a> Mille amitiés au citoyen Debais.</div>
<div style="text-align: justify;"><br />
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[1]</a> Nicolas-Joseph MAREY (1760-1818).</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[2]</a> Voir la lettre n°15 et celles qui sont notées en renvoi.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[3]</a> La « Sainte-Cécile et quatre saints » (1515), de Raffaello SANZIO DA URBINO (1483-1520)</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[4]</a> « La Madone de saint Jérôme <em>»</em>(1527-1528)<em>, </em>Antonio ALLEGRI, dit, il Correggio (1489 ? – 1534).</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[5]</a> Lazzaro SPALLANZANI (1729-1799). Voir la lettre n°15.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[6]</a> L’anticléricalisme se manifeste par cette remarque qui suggère l’ignorance des hommes d’église. Au sujet du jugement de Monge sur les hommes de lettres et de sciences bolonais voir aussi la lettre n°17.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[7]</a> Dans cette lettre à Marey destinée à alimenter les entretiens de la petite société républicaine de Nuits, Monge expose pour la première fois les critères du mode opératoire des saisies. Il semble vouloir répondre au mouvement d’opposition contre la politique de saisie caractérisée de « vandalisme » notamment par Roederer et Quatremère de Quincy. Voir lettres n°19, 26, 28 et 34. Les principes des saisies sont exprimés clairement dans les lettres des commissaires au ministre des relations extérieures. Voir les lettres n°120 et 140 mais aussi les lettres n° 26, 79, 113, 114 et 139.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[8]</a> Voir les lettres n°13 et 42.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[9]</a> Jacques-Julien LA BILLARDIÈRE (1755-1834) est chargé du convoi rassemblé à Tortone. Voir les lettres n°14, 15, 16, 28, 33, 41, 42, 48, 52 et 53.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[10]</a> Son voyage en Italie réactive la mémoire des éléments de culture classique acquis lors de sa scolarité au collège des Oratoriens de Beaune. Monge, à la fin de ses classes de Philosophie est qualifié de « puer aureus » par ses professeurs. Il a accompli brillamment l’intégralité de son cursus et cela est suffisamment rare pour le souligner et pour indiquer que Monge a acquis à Beaune les éléments de la culture des élites. Voir la lettre n°107.</p>
</div>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[11]</a> HANNIBAL (247-183 av. J.-C.) Voir la lettre n°18.</p>
</div>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[12]</a> Dagobert-Sigismond de WURMSER (1724-1797). Le 12 Thermidor an IV [31 juillet 1796], il prend Brescia. Voir lettres n°12, 18 et 21.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[13]</a> Le 13 août 1796 lors d’un soulèvement contre les Français dans Rome, Edme GAULLE, (1762-1841) le dessinateur de la commission et le secrétaire BOULANGER sont agressés par un groupe de Romains. Les soldats d’un poste voisin leur viennent alors en aide. B.É..</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[14]</a> Victoires de Salo, de Castiglione et de Lonato les 17 et 18 thermidor an IV [4 et 5 août 1796]. Voir la lettre n°21.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[15]</a> Sa fille Émilie MONGE (1778-1867).</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[16]</a> Lors du départ de la commission pour l’Italie, Monge et ses collègues s’arrêtent à Nuits chez son gendre Marey et sa fille Émilie. Voir la lettre n°85.</p>
</div>
</div>
Nature du document
Propositions non exhaustives :
Manuscrit, tapuscrit, copie dactylographiée, etc.
Lettre, carte postale, photo, etc. (correspondance)
Photographie, diapositive, etc. (iconographie)
Passeport, carte d'identité, répertoire, agenda, etc. (dossier biographique)
Journal, magazine, revue, etc. (presse)
Transcription établie par René Taton
Publication
Deux choix :
Inédit.
Nom, Prénom (de l’auteur), Titre de la publication, Lieu, Maison d’édition, Date.
Indiquer volume, tome ou collection si nécessaire….
Une entrée par édition
Inédit
Destinataire
Format à utiliser : Nom, Prénom
Hormis la majuscule à la première lettre, ne pas utiliser la majuscule.
Vous pouvez mettre les dates de naissance et de mort, entre parenthèses après le nom de l’auteur si ce n'est pas l'auteur décrit dans la collection
Si la lettre a plusieurs destinataires, mettre un nom par entrée.
Si l'identification d'un éventuel surnom ou pseudonyme n'a pas été possible, on l'indiquera dans le champ DC « Description »
Marey, Nicolas-Joseph (1760-1818)
Dublin Core
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Title
A name given to the resource
22. Monge à son gendre Nicolas-Joseph Marey
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1796-08-17
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Monge, Gaspard
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
Language
A language of the resource
Français
Description
An account of the resource
Lettre Autographe, fonds Marey-Monge et transcrite par René Taton
Type
The nature or genre of the resource
Correspondance
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Rome
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
Subject
The topic of the resource
Commission des sciences et des arts (Italie)
Première campagne d'Italie
Canaux d'irrigation (Hydraulique)
Rights
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Fiche : Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0.
Canaux d'irrigation (Hydraulique)
Commission des sciences et des arts (Italie)
Première campagne d'Italie
-
Dublin Core
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Title
A name given to the resource
1796-1797 : Première mission en Italie, La commission des sciences et des arts
Prairial an IV - vendémiaire an VI
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Monge, Gaspard
Description
An account of the resource
135 lettres
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1796-05 - 1797-10]
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
135 lettres
Language
A language of the resource
Français
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
Rights
Information about rights held in and over the resource
Fiche : Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0.
Correspondance
Notice pour une lettre ou toute correspondance
Date calendrier révolutionnaire
5 thermidor an IV
Contexte géographique
Lieu(x) de l'action décrite dans le contenu de l’œuvre
Florence
Lombardie
Notes
Tout ce que vous n'avez pas pu mettre ailleurs ou en attente de création de champ spécifique.
Lettre autographe signée, 3 p. portant le cachet des Archives de l'École polytechnique et la cote Art. VI, § 1, Sect. b 2, n° 8. R.T.
Transcription
<div style="text-align: justify;">Florence, le 5 thermidor de l'an IV de la République française</div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;">Dans nos recherches, mon cher Prieur<a name="ftn" href="#_ftn1">[1]</a>, nous n'avons pas oublié notre École polytechnique. Nous avons trouvé dans le cabinet de physique de l'Institut de Bologne un microscope pour la nuit et un microscope solaire monté pour faire voir les objets opaques ; tous deux de fabrique anglaise.<a name="ftn" href="#_ftn2">[2]</a> Si ces deux instruments avaient été de quelqu'utilité aux sciences entre les mains des Bolonais, nous les aurions respectés. Mais ni le professeur de physique, ni le mécanicien qui lui monte et démonte les machines n'ont pu seulement nous en montrer l'usage.<a name="ftn" href="#_ftn3">[3]</a> Nous n'avions pas le temps de le chercher nous-mêmes et nous avons été forcés de prendre tout ce qui se trouvait dans l'armoire, pour ne rien laisser qui fit partie des deux machines et nous en avons fait une caisse adressée à l'École polytechnique. Ainsi quand le convoi de tous les objets recueillis en deçà des Apennins arrivera à Paris, ce dont tu seras vraisemblablement informé, il faudra que l'École envoie chercher chez le ministre des Relations extérieures<a name="ftn" href="#_ftn4">[4]</a> le petit lot qui lui revient.<br /><br /></div>
<div style="text-align: justify;">Ce premier convoi renferme en 71 caisses des objets bien précieux surtout en tableaux. La bibliothèque nationale aura aussi une riche part dans cette collection et nous adressons au Jardin des plantes des objets d'histoire naturelle auxquels il attachera beaucoup d'intérêt.</div>
<div style="text-align: justify;">Je viens d'écrire à Carnot, et je lui ai parlé du parti miraculeux que l'on a tiré en Lombardie des canaux d'irrigation pour la fertilité du sol. Pour ne pas abuser de ses moments, j'ai été court dans ma lettre. Comme je suis moi-même assez pressé, je ne te répéterai pas ce que je lui mande<a name="ftn" href="#_ftn5">[5]</a> ; mais j'ajouterai ici que le Milanais, du moins la partie que nous en avons vue, est compris entre deux rivières à peu près parallèles qui descendent des Alpes et qui vont se jeter dans le Pô. Ces deux rivières contiennent beaucoup d'eau pendant l'été, à cause de la fonte des neiges qui se fait dans les hautes montagnes. On a dérivé de chacune d'elles un canal, et ces deux canaux viennent se joindre à Milan qui est à peu près au milieu ; en sorte que Milan communique avec facilité d'une part au lac Majeur par le Tessin, et de l'autre au lac de Iseo par l'Adda, et que cette ville tire des bords de ces deux lacs situés au pied méridional des Alpes tous les beaux matériaux que fournissent les hautes montagnes, tels que les bois et les pierres. Les masses énormes de granit et les beaux marbres sont très communs à Milan. L'emploi des colonnes d'une seule pièce y est très fréquent et je crois me tromper en-dessous en assurant qu'il y en a bien 20 000 dans toute la ville. Il y en a déjà 1 000 dans le seul Hôpital Majeur, ce qui donne à ce monument un aspect auquel nous autres Français ne sommes pas accoutumés.<a name="ftn" href="#_ftn6">[6]</a> Mais cet avantage de la commodité des communications n'est presque rien en comparaison de celui de l'irrigation. L'eau des deux canaux qui coule en très grande abondance - car ces canaux forment deux grandes rivières très rapides - se partage en un nombre immense d'autres petits canaux qui se distribuent et se croisent à différents niveaux, pour arroser successivement toutes les parties du terrain compris entre les deux rivières, le canal et le Pô. Pour cela, le petit canal est disposé de manière que quand il est plein, l'eau est plus élevée que la surface horizontale du champ latéral. En barrant par une vanne le petit canal, il se remplit d'eau ; celle-ci se répand dans le champ et le couvre entièrement pendant quelques heures ; et le champ est arrosé pour une quinzaine de jours au bout desquels on recommence. Cette opération se fait successivement tout le long du petit canal dont la pente est assez grande pour porter l'eau abondamment à une assez grande partie du territoire. Ces canaux sont très multipliés ; dans plusieurs endroits nous en avons rencontré 5 parallèles entre eux et séparés seulement d'un ou deux prés, mais placés à différentes hauteurs suivant celles de leurs destinations ; et ces canaux étaient quelquefois traversés par deux ou trois autres également parallèles entre eux, et qui avaient leurs ponts particuliers pour passer sur les précédents.<br /><br /></div>
<div style="text-align: justify;">Au moyen de cette disposition, les champs, quand ils portent du maïs donnent une récolte abondante, et souvent le maïs est une seconde récolte ; et quand ils sont en prairie, ce qui arrive au bout de quatre ans, et environ pour trois ou quatre autres années, ils donnent jusqu'à 5 ou 6 récoltes la même année, parce que dès qu'une récolte est faite, on y met l'eau, et l'herbe repousse comme au printemps.</div>
<div style="text-align: justify;">Il est bien probable que toute cette distribution d'eau qui s'est établie successivement n'est pas faite avec la même économie que si le projet en avait été fait à l'avance et d'après des calculs fondés sur des mesures actuelles, et si l'on faisait quelque chose de semblable en France, on pourrait faire la distribution plus exacte.<a name="ftn" href="#_ftn7">[7]<br /><br /></a></div>
<div style="text-align: justify;">Adieu, mon cher Prieur, Berthollet<a name="ftn" href="#_ftn8">[8]</a> me charge de te faire ses compliments. Fais les pour nous deux à tous les membres du Conseil de l'École polytechnique.<a name="ftn" href="#_ftn9">[9]</a></div>
<div style="text-align: justify;">Nous les prions de se ressouvenir quelquefois de nous, et de compter sur notre tendre attachement.</div>
<div style="text-align: justify;">Lorsque le mémoire que le cit. Lagrange doit publier dans le <em>Journal </em><em>de l'École</em> sera imprimé, il serait bon d'en envoyer un exemplaire à chacun des savants dont les noms suivent<a name="ftn" href="#_ftn10">[10]</a> :</div>
<div style="text-align: justify;">L'abbé Fontana, professeur de math. à Pavie<a name="ftn" href="#_ftn11">[11]</a></div>
<div style="text-align: justify;">Fossombroni,<a name="ftn" href="#_ftn12">[12]</a> " à Florence</div>
<div style="text-align: justify;">Paoli,<a name="ftn" href="#_ftn13">[13]</a> " à Pise</div>
<div style="text-align: justify;">Oriani,<a name="ftn" href="#_ftn14">[14]</a> " à Milan</div>
<div style="text-align: justify;">Salut et fraternité.</div>
<div style="text-align: justify;">Monge.</div>
<div style="text-align: justify;">Lorsque tu auras l'occasion de voir les citoyens et citoyennes Oudot, Berlier et Florent-Guyot, rends-moi le service de me rappeler à leur souvenir. Mille choses aimables à Guyton et à Fourcroy<a name="ftn" href="#_ftn15">[15]</a>.</div>
<div style="text-align: justify;"><br />
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[1]</a> Claude-Antoine PRIEUR DE LA CÔTE-D’OR (1763-1832)</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[2]</a> Voir les lettres n°15 et 43. Monge saisie aussi une machine électrique à Milan pour l’École polytechnique. Monge ne cesse de vouloir montrer à ses collègues de l’École que son absence ne signifie pas un abandon des engagements qu’il a pris envers l’École. Voir la lettre n°77.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[3]</a> Monge montre peu d’admiration pour les savants de Bologne. Voir les lettres n°14 et 21. Alors que Thoüin rencontre Galvani qui effectue des expériences en sa présence, Monge n’en dit rien. La description de Thoüin offre un jugement plus favorable sur l’Institut de Bologne. THOÜIN A. (1841), pp. 191-195. La description du cabinet de physique, p. 194 et la rencontre avec les Volta p. 196.Voir aussi la lettre n°22.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[4]</a> Charles DELACROIX (1741-1805). Voir la lettre n°15.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[5]</a> Sur la question des canaux d’irrigation voir les lettres n° 9, 10, 13 à Catherine, lettre n°16 à Carnot et n°22 à N.J. Marey. Monge décline sa description selon le destinataire. Alors qu’avec Carnot, il insiste sur l’utilité d’un système de canaux du point de vue de la communication et de l’irrigation en soulignant les enjeux pour les savants de participer à des grands projets de travaux publics, Monge adresse à Prieur, collègue scientifique, bénéficie de la version la plus précise, d’un point de vue topographique et technique.Prieur un problème destiné aux élèves. Monge ne considère plus seulement l’utilité publique des systèmes de canaux mais aussi leur fécondité théorique en hydraulique, domaine consacré à l’étude « de la conduite et de l’élévation des eaux et des machines propres pour cet effet », et en hydrodynamique. Monge connait ces domaines depuis qu’en 1780, il devient l’adjoint de l’abbé Bossut, titulaire de la chaire d’hydrodynamique du Louvre, et qu’il est chargé de l’enseignement d’hydrographie. L’hydrodynamique s’est séparée de l’hydraulique pour constituer une branche de la mécanique qui se réserve l’étude « des lois générales du mouvement des corps fluides ». D’Alembert souligne la jeunesse du développement théorique de ce domaine dans l’Encyclopédie à l’entrée « Hydraulique » et « Hydrodynamique » en indiquant que D. Bernoulli est le premier à employer le terme d’hydrodynamique dans son Traité publié en 1738, <em>Hydrodynamica, sive de viribus et motibus fluidorum commentarii</em>.[…]. Dans cette lettre, apparait un autre signe de la préoccupation incessante de Monge pour l’École polytechnique et de sa volonté de continuer sa tâche de constitution du « matériel des études » (voir la lettre n°3). Le perfectionnement de l’enseignement de la mécanique constitue un enjeu essentiel non seulement pour le progrès des sciences et des applications mathématiques mais aussi pour l’École. (Voir infra). Quelques mois plus tard au début de l’an V [en octobre 1796], c’est justement sur la qualité de l’enseignement en mécanique que porte la critique de l’École par Laplace. (Voir la lettre n°77). Dans une lettre du 20 brumaire an V [10 novembre 1796], Deshautschamps, directeur de l’École, fait part à un membre du Directoire, certainement Carnot, de la critique de Laplace : « Il n’en admettra que deux pour l’artillerie et arguera «que la connaissance de la mécanique est indispensable et [qu’il a] trouvé généralement les élèves peu versés dans cette partie importante des mathématiques » (GRISON E. (1991), « Les premières attaques contre l’École polytechnique (1796-1799), <em>Bulletin de la Société des Amis de la Bibliothèque de l’École polytechnique</em>, n°8. [en ligne consulté le 27 septembre 2012] <a href="http://www.sabix.org/bulletin/b8/prieur.html">http://www.sabix.org/bulletin/b8/prieur.html</a>.) Au sujet des attaques contre l’École polytechnique, voir les lettres n°43 et 95.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[6]</a> La description de l’acheminement des blocs de granit et de marbre permet d’illustrer la question de la communication, mais Monge veut attirer l’attention sur l’irrigation.</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[7]</a> Dans la lettre précédente à Carnot, Monge envisage l’application d’un tel système aux landes de Bordeaux. Si l’Italie donne de très beaux exemples de l’art de l’aménagement et de l’architecture hydrauliques, ce que propose Monge est le perfectionnement de l’application de l’analyse au mouvement des fluides en initiant un mouvement de rationalisation des techniques. Il s’agit alors de dégager les principes, de les ordonner et de déterminer les méthodes et les conditions de leur application. Cela est semblable à ce que Monge a accompli et à ce qui l’a conduit à la fondation de la jeune Géométrie drescriptive. On assiste ici à la mise en rapport féconde des arts techniques et des sciences. Et la technique n’est plus simplement le résultat et le domaine d’une application théorique, mais la source de l’élaboration théorique. En 1751, à l’entrée « hydrodynamique », D’Alembert indique que la méthode d’application est encore en discussion notamment entre Euler et lui, et conclut : « On peut donc s'en tenir, ce me semble, dans le plus grand nombre des cas à la méthode que j'ai donnée en 1744, dans mon <em>Traité des fluides</em>, méthode qui donne des résultats assez conformes à l'expérience, quoiqu'elle ne soit pas dans la rigueur mathématique. » D’Alembert présente son traité de 1744 comme la suite de son <em>Traité de Dynamique</em> publié en 1741. Son traité d’hydrodynamique vise non seulement à compléter ses travaux sur l’application de l’analyse à la mécanique mais il s’inscrit aussi dans le processus de simplification, de réduction et de mise en ordre des principes de l’ensemble du domaine de la mécanique.</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[8]</a> Claude-Louis BERTHOLLET (1748-1822).</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[9]</a> Le conseil de perfectionnement de l’École polytechnique gère l’activité scientifique en veillant à l’adéquation aux buts fixés par la loi. Il surveille aussi les examens d’entrée et de sortie, et aménage la pédagogie. (DHOMBRES N. et J. (1989), p. 562). Le conseil est constitué des professeurs, alors appelés instituteurs, de leurs adjoints, du directeur, des sous directeurs et d’un secrétaire. (Procès verbaux des Séances du Conseil de l’École polytechnique de l’an III (1794) à l’an VII (1799)).</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[10]</a> Joseph-Louis LAGRANGE (1736-1813). La publication du <em>J.E.P</em>. postérieure à la lettre de Monge est le 5<sup>ème</sup> cahier en mai 1798. Lagrange y publie deux mémoires LAGRANGE J.L. (1798), « Essai d’analyse numérique sur la transformation des fractions », pp. 61-70 et « Sur le principe des vitesses virtuelles » pp. 115-118. <em>J.E.P.</em>, 5<sup>ème</sup> cahier, Prairial an VI. Le mémoire auquel Monge fait référence semble être le deuxième. La question des vitesses virtuelles est l’objet d’un mémoire de Lagrange mais aussi du premier article scientifique de Fourier et d’un autre de Prony dans le même 5<sup>ème</sup> cahier du <em>J.E.P.</em> Prony y fait référence au mémoire de Fassombroni de 1796. (Voir infra.) Monge, à l’instar de Lagrange qui est l’instigateur, a la volonté de développer un réseau de mathématiciens français et italiens autour d’une même préoccupation l’application de l’analyse à la mécanique et l’élaboration de traités élémentaires. Il détermine ainsi une pratique scientifique collective à vocation pédagogique dirigée vers le progrès des sciences. (Voir infra)</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[11]</a> Il y a deux professeurs de mathématiques à l’université de Pavie à cette période qui s’appellent Fontana : Gregorio FONTANA (1735-1803) et Mariano FONTANA (1746-1808). Les deux sont appelés père Fontana. Le premier remplace Ruggiero Giuseppe BOSCOVICH (1711-1787) à la chaire de Mathématiques pures et le second occupe celle de Mathématiques appliquées à la mécanique et à la statique. Il publie, d’ailleurs, un cours de Dynamique en trois volumes de 1790 à 1795. Il est donc probable qu’il s’agisse de ce dernier. Pourtant, si l’analyse est le domaine de recherche de Gregorio FONTANA, il l’envisage aussi dans ses applications à la mécanique, l’optique et l’astronomie. De même à Pavie son enseignement de l’analyse est orienté vers les questions physico-mathématiques comme cela est souligné dans l’« Avviso dell’editore » qui précède la publication de ses <em>Lezioni sul Calcolo Infinitesimale, e sua applicazione alla Fisica</em> (1793). Mais il est connu des mathématiciens français bien avant la commission des sciences et des arts, pour ses travaux en analyse dans un autre domaine qui correspondent aussi aux préoccupations scientifiques des mathématiciens français. En effet, vers 1781, dans une note inédite sur l’ « application de l’analyse à la population et à la mortalité », Condorcet fait référence à sa traduction commentée de la seconde édition du <em>Traité des annuités</em> d’A.de Moivre (1756) publié en Italie en 1776. Cet ouvrage est diffusé en France dès 1778. La première page indique qu’il s’agit d’une thèse sous la direction de Gregorio Fontana. Pourtant, Fontana est considéré, et spécialement par Condorcet, comme l’auteur de cet ouvrage. Ce dernier n’est pas seulement constitué d’une traduction du Traité, de tables mais aussi de notes explicatives et d’un « Discorso preliminare », au travers de ces différents éléments sont rassemblées des réflexions de Fontana sur le calcul des probabilités. (CONDORCET, (1994) <em>Arithmétique politique : textes rares ou inédits (1767-1789)</em>, ed. BRU B. ET CRÉPEL P., p. 341.) </p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[12]</a> Vittorio FOSSOMBRONI (1754-1844) (1796), <em>Memoria sul principio delle velocita virtuali</em>, Florence. Il est cité par Prony « Je ne saurais trop engager les élèves, conclut Prony, à se rendre familier l’usage et la considération du principe des vitesses virtuelles dans les différents systêmes de corps, et en général dans la solution des problèmes de mécanique rationnelle et pratique […] Je dois aussi indiquer aux élèves un ouvrage dont il leur sera très utile de réunir la lecture et l’étude aux instructions qu’ils reçoivent à l’École sur la matière ; c’est un mémoire italien publié à Florence en 1796 par M. Fossombroni et intitulé <em>Memoria sul principio delle velocita virtuali</em>. Ce traité leur offrira une foule d’exercices très profitables surtout à ceux qui veulent étudier la mécanique analytique. » <em>in</em> PRONY (1798) « Sur le principe des vitesses virtuelles, et la décomposition des mouvements circulaires » <em>J.E.P.</em> 5<sup>ème</sup>cahier, pp. 191-208, p. 204. Fossombroni fait partie d’un réseau de mathématiciens italiens et français déjà constitué. En 1795 et 1798 Lacroix reçoit des lettres du géomètre italien. (Ms 2396 et 2397, papiers de S.F. Lacroix, BIF). Il faut ajouter que les deux mathématiciens italiens Fossombroni et Pietro Paoli sont distingués des autres Italiens par l’ambassadeur Miot de Melito dans ses <em>Mémoires</em>. MIOT DE MELITO A.F. (1858), p. 136.</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[13]</a> Pietro PAOLI (1759-1839) auteur notamment des <em>Elementi d’Algebra</em> publiés en 1794. Lacroix ne fait pas de référence à Paoli dans la première édition de 1797-1798 de son <em>Traité du Calcul différentiel et du Calcul intégral</em>. Par contre dans l’édition abrégée de 1802 <em>Traité élémentaire de calcul différentiel et de calcul intégral</em> Paoli est cité à deux reprises : sur la fonction arbitraire qui rentre dans l’intégration d’une équation différentielle partielle (p. 517) et sur le Calcul aux différences mêlées (p. 626). Enfin dans l’édition de 1819, Tome 3, Lacroix cite des travaux de Paoli en référence bibliographique notamment les <em>Elementi</em>, (1780) <em>Liburnensis Opuscula analytica</em>, Opusc. I. (p. xiii) et (1788), « Sull’equazioni a differenze finite / del medesimo », <em>Memorie di Matematica e fisica della Societa italiana, </em>T.4, pp. 455-472. Comme avec Fossombroni, Lacroix échange avec Paoli quelques lettres en 1798. (Ms 2396, papiers de S.F. Lacroix, BIF).</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[14]</a> Barnaba ORIANI (1752-1832). Astronome italien. Il est le directeur de l’Observatoire de la Brera. Il est bien connu des savants français. L’astronome français Lalande a d’ailleurs chargé le naturaliste André Thoüin d’une commission : « Un des plus beaux établissements de cette grande ville est le collège de la Brera. Les astronomes attachés à l’observatoire qui en fait partie étaient des savants de premier ordre ; MM. Oriani, Coesaris et Reggio. Je leur portai un paquet dont M. de Lalande m’avait chargé pour eux ; ils furent très sensibles au souvenir de leur bon et ancien correspondant. » THOÜIN A. (1841), p. 47. Voir la lettre n°8. Oriani est officiellement élu correspondant à la première Classe de l’Institut national, section d’astronomie le 11 messidor an XII [2 juillet 1804]. Bonaparte ne manque pas de contacter le savant lorsqu’il est à Milan afin de l’informer des nouveaux rapports entre le pouvoir politique et les sciences inaugurés par l’institution de la république en France. Favoriser le progrès des arts et des sciences, c’est favoriser les échanges entre savants et c’est étendre le domaine de leur action. Dans <em>Le Moniteur</em> n°292 du 22 messidor an IV [10 juillet 1796] sont mentionnées des lettres de Bonaparte à l’astronome. Il lui écrit le 5 prairial an IV [24 mai 1796] de Milan. C’est cette seule lettre qui est publiée dans la <em>CGNB</em> : « Les sciences, qui honorent l’esprit humain, les arts, qui embellissent la vie et transmettent les grandes actions à la postérité, doivent être spécialement honorés dans les gouvernement libres. Tous les hommes de génie, tous ceux qui ont obtenu un rang distingué dans la république des lettres, sont Français, quel que soit le pays qui les ait vus naître. Les savants dans Milan n’y jouissaient pas de la considération qu’ils doivent avoir. Retirés dans le fond de leur laboratoire, ils s’estimaient heureux que les rois et les prêtres voulussent bien ne pas leur faire de mal. Il n’en est pas ainsi aujourd’hui ; la pensée est devenue libre dans l’Italie. Il n’y a plus ni inquisition, ni intolérance, ni despotes. J’invite les savants à se réunir et à me proposer leurs vues sur les moyens qu’il y aurait à prendre, ou les bseoins qu’ils auraient, pour donner aux sciences et aux beaux-arts une nouvelle vie et une nouvelle existence. Tous ceux qui voudront aller en France seront accueillis avec distinction par le gouvernement. Le peuple français ajoute plus de prix à l’acquisition d’un savant mathématicien ; d’un peintre de réputation, d’un homme distingué, quel que soit l’état qu’il professe, qu’à celle de la ville la plus riche et la plus populeuse. Soyez donc, citoyen, l’organe de ces sentiments auprès des savants distingués qui se trouvent dans Milan. » (627, <em>CGNB</em>). Bonaparte ne semble pas seulement vouloir saisir en Italie des objets utiles pour le progrès des arts et des sciences mais aussi des savants et des artistes. De Bologne le 3 messidor an IV [21 juin 1796], il écrit au Directoire pour rendre compte de sa rencontre avec le savant : « J’ai vu à Milan le célèbre Oriani. La première fois qu’il vint me voir, il se trouva interdit et ne pouvait pas répondre aux questions que je lui faisais. Il revient enfin de son étonnement : Pardonnez, me dit-il, mais c’est la première fois que je rentre dans ces superbes appartements mes yeux ne sont pas accoutumés… Il ne se doutait pas qu’il faisait, par ce peu de paroles, une critique amère du gouvernement de l’archiduc. Je me suis empressé de lui faire payer ses appointements , et de lui donner ls encouragements nécessaires. Vous trouverez ci-joint les copie des lettres que je lui ai écrites dès l’instant que j’ai reçu la recommandation que vous m’avez envoyée pour lui. » (709, <em>CGNB</em>) Lorsque la commission est à Milan, Bonaparte organise un dîner avec les membres de la commission et des savants milanais, Thouin en fait le récit en soulignant la capacité de Bonaparte à désorienter ses interlocuteurs sans nommer Oriani : « M. Monge avait reçu du vainqueur des troupes piémontaises et autrichiennes une invitation pour tous les membres de la Commission, avec prière à chacun d’engager de savants et artistes les plus distingués de la ville, qui se réuniraient aux personnes que le général avait invitées lui-même. Notre choix tomba sur MM. le docteur Moscati, Razori, jeune médecin qui se livre particulièrement à l’anatomie ; Franchi, sculpteur estimé ; le père Pini, professeur au collège de Saint-Alexandre et directeur d’un beau cabinet de minéralogie ; Amoretti, secrétaire perpétuel de la Société d’Agriculture et des Arts, et enfin l’architecte qui a construit le théâtre de la Scala. Mes collègues, MM. Berthollet, Monge, Moitte, Berthélemy, Tinet et moi, accompagnés de ces six messieurs, nous nous rendîmes chez le général en chef, où nous trouvâmes MM Oriani, astronome de l’Observatoire de la Brera ; Appiani, Gros, peintres ; Wicar, dessinateur, ces deux derniers Français et connus par un rare talent, et enfin sept ou huit autres artistes ou savants recommandables. La table était de vingt-cinq couverts ; le général Berthier, chef d’état-major, était du nombre des convives. Mme Bonaparte fit les honneurs du dîner avec autant de grâce que de prévenances ; le général en chef fêta aussi beaucoup les personnes invitées en rappelant à chacune ce qu’elle avait produit de plus marquant, et parlant de leurs ouvrages en homme de goût. Le dîner, à un seul service, sans profusion, sans ostentation, dura environ une heure et demie. Au lever de table, la conversation devint plus animée. Elle avait commencé sur les arts, elle continua sur les sciences, la chimie, la minéralogie ; et quoique ces matières n’eussent pas un rapport direct avec l’objet des études du général, il les discutait d’une manière si judicieuse qu’il embarrassait quelquefois ses interlocuteurs. Après un entretien de deux heures, tout le monde se retira. » THOUIN A. (1841), pp. 78-79. Dès sa rencontre avec le général Bonaparte, Monge a dû être sensible à cette volonté de stimuler les échanges scientifiques, à son attention sur les savants et à son intérêt pour les différents domaines scientifiques, des mathématiques à la médecine. </p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[15]</a> Monge constitue deux groupes. Le premier est constitué de trois Conventionnels de la Côte-d’Or (Charles-François OUDOT (1755-1841) ; GUYOT DE SAINT-FLORENT (1755-1834) ; Théophile BERLIER (1761-1844)) et le second de deux chimistes collègues de l’École polytechnique (Antoine-François FOURCROY (1755-1809) et Louis-Bernard GUYTON DE MORVEAU (1737-1816)) avec lequel Prieur et Deshautchamps défendent l’École lors de l’absence de Monge. Le seul qui ne soit pas originaire de la Côte-d’Or est Fourcroy. Par contre tous ces hommes ont été ou sont députés.</p>
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Photographie, diapositive, etc. (iconographie)
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Prieur de la Côte-d'Or, Claude-Antoine (1763-1832)
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17. Monge à Prieur
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1796-07-23
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Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
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Commission des sciences et des arts (Italie)
École polytechnique
Canaux d'irrigation (Hydraulique)
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Canaux d'irrigation (Hydraulique)
Commission des sciences et des arts (Italie)
École polytechnique
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1796-1797 : Première mission en Italie, La commission des sciences et des arts
Prairial an IV - vendémiaire an VI
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Monge, Gaspard
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135 lettres
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Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
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1796-05 - 1797-10]
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Dupond, Marie (édition scientifique)
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Correspondance
Notice pour une lettre ou toute correspondance
Date calendrier révolutionnaire
5 thermidor an IV
Contexte géographique
Lieu(x) de l'action décrite dans le contenu de l’œuvre
Florence
Notes
Tout ce que vous n'avez pas pu mettre ailleurs ou en attente de création de champ spécifique.
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Transcription
<div style="text-align: justify;">Florence, le 5 Thermidor de l’an 4 de la République française</div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;">Nos opérations, mon cher C <a name="ftn" href="#_ftn1">[1]</a>, sont terminées dans toute la partie qui est en deçà des Apennins, excepté pour ce qui regarde Mantoue, où deux de nous se rendront aussitôt que nous saurons qu’il sera au pouvoir de la République.<a name="ftn" href="#_ftn2">[2]</a> Toute notre belle récolte est actuellement à Tortone, emballée par nous-mêmes, de manière à pouvoir souffrir le transport à Paris, par Nice, sans éprouver la moindre altération. Notre collègue La Billardière s’est chargé d’accompagner ce convoi et de le surveiller jusqu’à Paris : il est actuellement à Tortone, et nous prions le commissaire Saliceti<a name="ftn" href="#_ftn3">[3]</a> de lui procurer le nombre convenable de voitures et de chevaux appartenant à la République, afin qu’il soit le maître de prendre toutes les précautions nécessaires à la sûreté du transport.<a name="ftn" href="#_ftn4">[4]<br /><br /></a></div>
<div style="text-align: justify;">Ce premier convoi, qui consistera en une douzaine de voitures, en bien précieux. La Sainte-Cécile de Raphaël, le Saint-Jérôme du Corrège<a name="ftn" href="#_ftn5">[5]</a>, sont au nombre des 90 beaux tableaux qui le composent. Nous vous envoyons un grand nombre de manuscrits anciens, parmi lesquels il s’en trouve un du 5<sup>e</sup> siècle, sur papyrus, (celui-là a sa caisse particulière) et la fameuse histoire de Joseph aussi sur papyrus.<a name="ftn" href="#_ftn6">[6]</a> Nous adressons au ministre des relations extérieures<a name="ftn" href="#_ftn7">[7]</a> les procès-verbaux qui contiennent les détails de tous les objets, ainsi que l’état de ce qui est renfermé dans chacune des caisses, auxquelles nous avons donné la destination convenable pour éviter les accidents auxquels pourraient les exposer, à Paris, des transports inutiles d’un endroit dans un autre.<br /><br /></div>
<div style="text-align: justify;">Le spectacle de la Lombardie, mon cher C., a été pour nous une chose très remarquable. Jusqu’à présent, dans nos entretiens, nous ne nous sommes occupés de canaux que comme des moyens de transport et de navigation, et ce n’est que la moitié des services qu’ils peuvent rendre.<a name="ftn" href="#_ftn8">[8]</a> Comme moyen d’irrigation, ils sont la seule cause de l’incroyable fertilité du sol de la Lombardie ; par leur moyen, on fait quelquefois jusqu’à cinq belles récoltes chaque année, sur un terrain qui, sans eux, n’en donnerait tout au plus qu’une médiocre. Ce sont les Français, sous François Ier.<a name="ftn" href="#_ftn9">[9]</a>, à la vérité par les conseils du célèbre Léonard de Vinci<a name="ftn" href="#_ftn10">[10]</a>, qui ont fait ce beau présent au Milanais.<a name="ftn" href="#_ftn11">[11]</a> Ils ont dérivé du Tessin, ce qu’on appelle le grand canal ; c’est un fleuve (et non pas un canal) qui porte une immense quantité d’eau ; cette eau se distribue ensuite en un nombre prodigieux de canaux qui se croisent en toutes sortes de sens, à des niveaux différents, et au moyen desquels il n’y a pas un coin de terre qu’on ne puisse abreuver d’eau pendant 24 heures tous les quinze jours ; en sorte que sous un ciel assez chaud, la terre est dans un printemps perpétuel, et la végétation toujours renaissante et toujours vigoureuse. Il faut que les Français fassent pour eux ce qu’ils ont faits pour les autres ; presque partout, ce procédé peut recevoir son application, et je pense (quoique je n’ai pas sous les yeux la carte et le nivellement qui seraient nécessaires) que l’endroit où cette application aurait les résultats les plus utiles, serait les landes de Bordeaux. Ce pays est compris entre l’Adour et la Garonne, comme le Milanais est compris entre le Tessin et l’Adda, et on peut tirer de chacune de ces deux rivières un canal, comme on l’a fait de l’Adda et du Tessin ; ces deux grands canaux, en se distribuant en d’autres canaux pour les différentes élévations de niveau, pourraient baigner, à volonté, tout le grand terrain des landes partie par partie, et porter ainsi tout, dans ce pays, ce qui lui manque pour être fertile, l’eau, et le convertir en un des terrains les plus productifs. Ces deux grands canaux, et ceux qui en seraient immédiatement dérivés, pourraient être distribués de manière à établir des communications faciles dans toute cette vaste plaine, même avec la mer d’un côté, et Bordeaux de l’autre ; et par là un désert aride et difficile à parcourir, serait converti en un pays délicieux et très viable.<a name="ftn" href="#_ftn12">[12]</a> Si on chargeait un ingénieur d’un projet de ce genre, il serait nécessaire qu’il vînt étudier la Lombardie, même avant que d’aller dans les Landes ; mais il faudrait que ce fut un homme, éclairé, sage et entreprenant : la mission serait belle, car le rôle de Léonard de Vinci est flatteur à jouer. […]<a name="ftn" href="#_ftn13">[13]</a></div>
<div style="text-align: justify;"><br />
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[1]</a> Carnot. Certainement Monge n’a pas seulement écrit l’initiale mais le nom dans son intégralité.</p>
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<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[2]</a> Voir lettres n°12, 15, 18, 22, 29, 30, 34, 42, 45, 51, 53, et 55.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[3]</a> Antoine-Christophe SALICETI (1757-1809) commissaire à l’Armée d’Italie. Voir lettre n°15.</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[4]</a> Jacques-Julien LA BILLARDIÈRE (1755-1834) chargé du convoi rassemblé à Tortone. Voir les lettres n°14, 15, 22, 28, 33, 41, 42, 48, 52 et 53.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[5]</a> La « Sainte-Cécile et quatre saints » (1515), de Raffaello SANZIO DA URBINO (1483-1520) et « La Madone de saint Jérôme » (1527-1528) de Antonio ALLEGRI, dit il Correggio (1489 ? – 1534).</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[6]</a> Voir la lettre n°22.</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[7]</a> Charles DELACROIX (1741-1805). La lettre n°15.</p>
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<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[8]</a> Sur la question des canaux d’irrigation, voir les lettres n° 9, 10, 13 à Catherine, n°17 à Prieur et n°22 à N.J. Marey.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[9]</a> FRANÇOIS I<sup>er</sup> (1494-1547), roi de France de 1515 à 1547.</p>
</div>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[10]</a> Léonard DE VINCI (1452-1519).</p>
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<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[11]</a> Dans son récit de voyage Thoüin indique que M. Castiglioni « un cultivateur fort instruit » donne des informations aux commissaires sur l’agriculture, les canaux d’irrigation, l’état du commerce et des arts, et de la population du Milanais ». THOÜIN A. (1841), pp. 62-64. Mais lors de son séjour à Ferrare, Berthollet ne manque pas de recueillir des informations sur le système d’irrigation de la Lombardie. Voir la lettre n°13.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[12]</a> La question de l’aménagement de ce territoire français apparaît aussi dans le <em>Journal de l’École polytechnique</em>. LAMBLARDIE J.E. (1798). « Extrait d’un mémoire du C<sup>en</sup> Brémontier sur les moyens de fixer les Dunes qui se trouvent entre Bayonne et la point de Grave à l’embouchure de la Gironde », <em>J.E.P.</em>, 5<sup>ème</sup> cahier, Prairial an VI, pp. 61-70.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[13]</a> Monge donne un exemple remarquable de l’action publique d’un savant ingénieur, action féconde aussi bien dans le domaine scientifique que pratique. L’École polytechnique a vocation à devenir la pépinière de savants de la nature de Vinci.</p>
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Publication
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L’esprit des journaux, Français et étrangers. Par une société de gens de lettres, Vingt-cinquième année. T.V., Septembre octobre 1796, Paris, Valade, et Bruxelles, Tutot, pp. 218-221.
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Carnot, Lazare (1753-1823)
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Title
A name given to the resource
16. Monge à Carnot
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1796-07-23
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Monge, Gaspard
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
Language
A language of the resource
Français
Description
An account of the resource
<p style="text-align: justify;">Lettre de Monge à Carnot Florence, le 5 Thermidor de l’an 4 de la République française publiée avec celle à Prieur écrite le même jour in L’esprit des journaux, Français et étrangers. Par une société de gens de lettres, Vingt-cinquième année. T.V., Septembre octobre 1796, Paris, Valade, et Bruxelles, Tutot, pp. 218-221.</p>
Type
The nature or genre of the resource
Correspondance
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Florence
Subject
The topic of the resource
Commission des sciences et des arts (Italie)
Canaux d'irrigation (Hydraulique)
Rights
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Fiche : Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0.
Canaux d'irrigation (Hydraulique)
Commission des sciences et des arts (Italie)
-
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Title
A name given to the resource
1796-1797 : Première mission en Italie, La commission des sciences et des arts
Prairial an IV - vendémiaire an VI
Creator
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Monge, Gaspard
Description
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135 lettres
Publisher
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Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1796-05 - 1797-10]
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
135 lettres
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Français
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Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
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Correspondance
Notice pour une lettre ou toute correspondance
Date calendrier révolutionnaire
22 messidor an IV
Contexte géographique
Lieu(x) de l'action décrite dans le contenu de l’œuvre
Bologne
Transcription
<div style="text-align: justify;">Bologne, le 22 messidor de l'an IV de la République<br /><br /></div>
<div style="text-align: justify;">Mes collègues, ma très chère amie, ont été plus heureux que Berthollet et moi ; ils ont reçu hier les premières nouvelles de leurs familles en date du 10 de ce mois, et nous, nous n'avons rien reçu<a name="ftn" href="#_ftn1">[1]</a> ; mais nous n'avons pas d'inquiétude parce que la citoyenne Moitte parle de toi et de la citoyenne Berthollet<a name="ftn" href="#_ftn2">[2]</a> comme étant en bonne santé.<a name="ftn" href="#_ftn3">[3]</a> Carnot qui a répondu à une lettre de Milan<a name="ftn" href="#_ftn4">[4]</a> me mande qu'il vous a fait passer les lettres que nous avions insérées dans celle qui lui était adressée ; ainsi nous sommes sûrs au moins que vous avez de nos nouvelles.<a name="ftn" href="#_ftn5">[5]</a> Nous vous avons écrit plusieurs fois depuis ; mais alors nous n'étions pas à portée de profiter de courriers extraordinaires, et nos lettres, qui auront vraisemblablement passé par Bâle, vous arriveront quand il plaira à Dieu. Saliceti,<a name="ftn" href="#_ftn6">[6]</a> qui est ici en passant, viendra dîner aujourd'hui avec nous; nous lui remettrons celle-ci et il l'expédiera par le premier courrier extraordinaire si toutefois, dans ses courses rapides, il ne l'oublie pas.<a name="ftn" href="#_ftn7">[7]<br /><br /></a></div>
<div style="text-align: justify;">Nous avons encore à faire ici pour trois ou quatre jours ; nous sommes fort occupés de nos emballages qui contiennent des objets très précieux en tout genre. Indépendamment des beaux tableaux de Bologne, nous envoyons à Paris une donation manuscrite faite à l'église de Ravenne, sur papyrus en l'an 490, c'est-à-dire il y a 1306 ans,<a name="ftn" href="#_ftn8">[8]</a> [beaucoup de manuscrits anciens et de premières éditions imprimées.]<a name="ftn" href="#_ftn9">[9]</a> Je crois que la Bibliothèque nationale sera très contente de notre envoi.<a name="ftn" href="#_ftn10">[10]<br /><br /></a></div>
<div style="text-align: justify;">Nos affaires terminées ici, nous nous rendrons à Florence où nous serons sans fonction et où nous attendrons que notre ambassadeur à Rome<a name="ftn" href="#_ftn11">[11]</a> nous avertisse qu'il est temps de nous rendre dans cette capitale du monde chrétien. Je crois que nous y serons dans une quinzaine de jours.<a name="ftn" href="#_ftn12">[12]<br /><br /></a></div>
<div style="text-align: justify;">Depuis que nous avons descendu le Mont-Cenis, nous sommes constamment dans la même plaine parfaitement unie et dans laquelle, pour peu qu'on s'élève au-dessus des arbres, la vue se porte à des distances immenses, et ne se termine qu'aux Alpes ou aux Apennins. Mais nous sommes au pied de ces dernières montagnes, et nous allons commencer à y entrer pour aller à Florence, et de là à Rome. Tout le pays que nous venons de parcourir est d'une richesse incroyable. Il n'y a pas un pouce de terre qui ne rapporte tous les ans ; la plupart des champs donnent deux récoltes chaque année, et les prés que l'on arrose à volonté en donnent quelquefois 5 ou 6. Cette fécondité, pour toute la Lombardie est, en grande partie, due à l'industrie des habitants qui, par le moyen de leurs canaux multipliés d'une manière incroyable, ont converti en prairies immensément productrices des terres qui sans cela ne seraient qu'un sable stérile comme les landes de Bordeaux. C'est aux Français qu'ils en ont l'obligation. C'est François ler qui, dirigé par Léonard de Vinci, a fait creuser le premier canal au moyen duquel on tire du Tessin une énorme quantité d'eau qui se distribue ensuite dans toute la Lombardie, et dont il ne va pas une goutte à la mer.<a name="ftn" href="#_ftn13">[13]<br /><br /></a></div>
<div style="text-align: justify;">Je te mandais dans ma dernière lettre que j'irai à Ferrare.<a name="ftn" href="#_ftn14">[14]</a> C'est Berthollet<a name="ftn" href="#_ftn15">[15]</a> qui y est allé ; il en est revenu hier soir. Il se porte bien et nous sommes en général tous en parfaite santé. Nous ne sommes contrariés que par les cousins qui nous piquent tous plus ou moins. Quant à moi, j'ai la peau à peu près comme si je sortais d'avoir la petite vérole ; mais je crois que cela me fait du bien; il y a bien longtemps que je n'ai eu autant de force.<a name="ftn" href="#_ftn16">[16]<br /><br /></a></div>
<div style="text-align: justify;">Présente mes respects à la citoyenne Berthollet et à la citoyenne Moitte, si tu as lieu de la voir. Son mari se porte aussi parfaitement. Quand nous étions dans la vallée de la Maurienne, il avait quelques hémorroïdes qui lui donnaient de l'inquiétude ; mais depuis que nous avons passé le Mont-Cenis, il n'en est plus question.<a name="ftn" href="#_ftn17">[17]</a> Il est fort gai, surtout depuis qu'il a reçu des nouvelles de la citoyenne Moitte.</div>
<div style="text-align: justify;">Mille caresses de ma part à mon frère et ma belle-sœur,<a name="ftn" href="#_ftn18">[18]</a> au citoyen et à la citoyenne Baur ; le petit Émile doit être bien content de ne plus être contrarié par le papa Monge, dont on ne fait pas ce qu'on veut.<a name="ftn" href="#_ftn19">[19]<br /><br /></a></div>
<div style="text-align: justify;">Embrasse pour moi la bonne Louise ; je voudrais bien l'avoir ici pour lui faire faire connaissance avec un beau pays.<a name="ftn" href="#_ftn20">[20]</a> Comme elle se moquerait des pauvres habitants qui ne sont pour ainsi dire occupés toute la journée qu'à des actes du culte qui ne produisent rien.<a name="ftn" href="#_ftn21">[21]</a></div>
<div style="text-align: justify;">Mille choses à Victoire et à Paméla,<a name="ftn" href="#_ftn22">[22]</a> et compte sur les tendres sentiments de ton ami.</div>
<div style="text-align: justify;"> Monge</div>
<div style="text-align: justify;"><br />
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[1]</a> Catherine reçoit cette lettre le 25 Thermidor. Elle y répond le 26 Thermidor an IV [13 août 1796] : « Il est bien surprenant, mon cher ami, qu’il n’y ait que vous deux, Berthollet [et toi] qui ne receviez pas de lettre, nous avons cependant employé la même voie que la C[itoyenne] Moitte. J’ai été en affranchir deux autres jusqu’aux sorties de France, d’autres par les relations extérieures et enfin deux petits mots que Louise et moi t’avons écrits chez Carnot qui nous dit qu’un courrier allait partir pour le quartier général. Je ne sais si celle-ci aura le même sort, nous allons la porter au C[itoyen] Carnot, et une autre que je donnerai à une sœur du C[itoyen] Miot qui a eu la bonté de m’offrir ses services. Elle m’a aussi donné de vos nouvelles indirectement, elle savait déjà que vous aviez été chez son frère. Je me mets à ta place mon cher ami, je serais très affligée de ne pas recevoir de tes nouvelles, notre position est moins inquiétante que la vôtre, nous sommes à poste fixe, mais vous qui êtes ambulants, vous courez plus de dangers. » L’adjectif « ambulant » sera repris par Monge plus tard pour caractériser son frère et lui-même auprès de leur femme dans l’expression « mari ambulant ». Voir les lettres n°164 et 187.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[2]</a> Marie-Marguerite BAUR (1745-1829).</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[3]</a> Adélaïde-Marie-Anne MOITTE née CASTELAS (1747-1807). Dans sa lettre du 8 messidor [an IV] [26 juin 1796], Catherine indique la nature familiale de sa correspondance en soulignant sa différence avec celle de la femme du sculpteur Moitte. « La Citoyenne Moitte que j’ai le plaisir de voir deux ou trois fois depuis votre départ a dû écrire déjà deux fois à son mari, elle lui envoie une espèce de journal. Si ses lettres lui sont parvenues, elles vous mettront un peu au courant de Paris. Quant à moi je ne sors pas, je ne vois personne, et je ne sais rien. J’ai vu ton frère hier il se portait bien, il était venu pour avoir de tes nouvelles […]. » Les lettres de Catherine montrent que les femmes des commissaires Monge et Moitte se voient régulièrement, afin d’échanger des informations ou suppléer au manque de nouvelles de l’une ou de l’autre. Catherine écrit le 27 thermidor an IV [14 août 1796] : « La C[itoyenne] Moitte est venue hier me dire qu’elle avait aussi reçu des nouvelles de son mari, elle m’a lu une page de sa lettre qui ne contient que des éloges de Berthollet et de toi. Il se loue bien d’être votre collègue […] ; ces éloges de la part d’un artiste aussi distingué que le C[itoyen] Moitte ont flatté mon petit amour propre, et ému ma sensibilité ; sa femme a mis une grâce charmante à me lire ce passage de sa lettre de huit pages. C’est une femme d’esprit extrêmement honnête, je désirerais bien cultiver sa connaissance, j’ai le plaisir de la voir assez souvent. Je vais lui faire part des nouvelles que je reçois, et quelques fois des inquiétudes que le retard me cause. » </p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[4]</a> Lazare CARNOT (1753-1823), membre du Directoire chargé des questions militaires. Monge est à Milan du 6 au 16 juin 1796 puis du 23 au 28 juin 1796. C’est au cours de ces périodes que Monge a écrit à Carnot. La seule lettre à Carnot retrouvée et présentée dans le corpus est celle de Florence du 5 thermidor an IV [23 juillet 1796]. Voir la lettre n°16.</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[5]</a> Si Carnot est Bourguignon comme Monge, a été son élève à Mézières et un des promoteurs et des organisateurs de l’œuvre collective des savants pour la défense nationale sous le Comité de Salut public en 1793 et 1794, les deux hommes ne semblent pas être liés par des sentiments d’amitié. Après le coup d’état du 18 fructidor an V [4 septembre 1797], Monge se réjouit des changements effectués par le Directoire en son sein même qui conduisent à la déportation de Barthélémy et à l’exil de Carnot. Voir la lettre n°132. Par contre, la correspondance de Catherine Monge prouve les rencontres fréquentes avec le couple Carnot. En 1791, Lazare épouse Sophie du Pont de Lierdt (1764-1813). Les 17 ans qui séparent Catherine et Sophie ne les empêchent pas d’entretenir des relations chaleureuses. Ainsi Catherine fait passer à Carnot des lettres pour Monge, elles empruntent alors la voie la plus sûre, celle officielle du Directoire. Il lui arrive de profiter d’une visite à son amie Sophie pour écrire une brève lettre à son mari. C’est Catherine qui rappelle à Monge d’écrire à Carnot. L’aide apportée par Carnot apparaît clairement dans la correspondance échangée entre Gaspard et Catherine, mais elle est beaucoup plus manifeste dans les lettres de Catherine. Voir les lettres n°14 et 16. La forte amitié qui lie Monge et Pache pourrait être un élément qui nuise à la relation entre Monge et Carnot. Carnot attaque violemment Pache lorsque ce dernier est ministre de la Guerre en même temps que Monge est ministre de la Marine en 1792 et 1793. Une anecdote symptomatique est rappelée par Grison dans sa notice biographique de Monge. Le 20 floréal an II (9 mai 1794), Pache et Carnot sont réunis chez Monge. Carnot et la fille de Pache, Madame Audouin, ont un violent échange. Le lendemain Pache, sa fille et son gendre, sont arrêtés. C’est sans doute à Monge que Pache et les membres de sa famille doivent d’éviter le tribunal révolutionnaire. GRISON E. (2000), « Gaspard Monge », <em>Bulletin de la Société des Amis de la Bibliothèque de l’École polytechnique</em>, n°23. [en ligne consulté le 27 septembre 2012] http://www.sabix.org/bulletin/b23/monge.html.</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[6]</a> Antoine-Christophe SALICETI (1757-1809) commissaire du gouvernement près de l’armée d’Italie. Il doit se rendre à Livourne afin de préparer les opérations de libération de la Corse en en chassant les Anglais.</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[7]</a> Catherine la reçoit deux semaines plus tard, le jour où elle lui écrit de Paris le 7 thermidor an IV [25 juillet 1796].</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[8]</a> En 490-491, Giovanni Spatario offre l’ouvrage <em>Chartula Donationis</em> à l’Eglise de Ravenne ; elle se trouve ensuite à la bibliothèque de l’Institut des sciences de Bologne. (Voir PEPE L. (1993)) Voir lettres n°22 et 42.</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[9]</a> Passage ajouté et signalé par un dièse. Voir lettre n°12.</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[10]</a> Monge ne montre pas grand enthousiasme après sa visite de l’Institut de Bologne. Thoüin dans son récit souligne que la bibliothèque est constituée majoritairement par des ouvrages de théologie, de droit et d’histoire. THOUIN A. (1841), p. 193.</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[11]</a> André-François MIOT DE MELITO (1762-1841) Diplomate du Directoire, il est envoyé en 1795 en tant que ministre de la République française à Florence. Dans deux lettres du 14 messidor an IV [2 juillet 1796], Bonaparte le charge de l’exécution de l’armistice de Bologne signé le 5 messidor an IV [23 juin 1796] par lequel le pape s’engage à laisser librement circuler les troupes françaises et à fermer ses ports aux Anglais. Il semblerait que Miot se soit proposé d’effectuer cette mission. En effet Bonaparte lui écrit : « Je profite avec plaisir citoyen ministre, de l’offre que vous m’avez faite de vous charger d’une mission pour Rome. Je vous engage à partir sur-le-champ, vu la circonstance qui se passe dans la Romagne. » (746, <em>CGNB</em>). Miot doit veiller à « prendre toutes les mesures nécessaires pour l’exécution de l’armistice », de « requérir la cour de Rome de rétablir l’ordre dans la Romagne » et d’ « activer la rentrée des contributions ». Sa mission est associée à celle des commissaires des sciences et des arts. Voir les lettres de Bonaparte à Miot (747, <em>CGNB</em>) et au Directoire exécutif (779, <em>CGNB</em>).</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[12]</a> La commission arrive à Rome le 29 juillet 1796 à dix heures du matin.</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[13]</a> Monge dispose de plus d’informations que pour la lettre n°10. Sur la question des canaux d’irrigation voir les lettres n° 9 et 10 à Catherine et n°22 à N.J. Marey, mais aussi les lettres n°16 et 17 à Carnot et à Prieur. Thoüin indique que le naturaliste Luiggi Castiglioni lui donne des informations supplémentaires. (Voir la lettre n°16.) Selon Catherine, il semble aussi que ce soit Berthollet qui après sa visite à Ferrare revienne avec de nouveaux éléments. Monge n’est pas le seul à exprimer son admiration pour le système de canaux de la Lombardie, même Berthollet le chimiste, membre aussi de la commission ne manque pas de le faire.Catherine écrit de Paris le 20 messidor an IV [8 juillet 1796] « Le C[itoyen] Berthollet va recueillir de nouvelles lumières sur la manière de cultiver les eaux, il paraît que vous êtes tous deux émerveillés des arrosements de ce pays. » Dès la Renaissance, l’hydraulique est un domaine qui connaît un intense développement en Italie notamment par le biais de recherches expérimentales et de grands travaux. Un passage du <em>Mémorial de Sainte-Hélène</em> est consacré à la « Topographie de L’Italie ». Y sont soulignés le système naturel d’irrigation de la Vallée du Pô et l’habileté des Italiens dans la science hydraulique. (LAS CASES (1956-57), <em>Mémorial de Sainte-Hélène</em>, ed. G. Walter, La Pleiade, N.R.F. Gallimard, Paris, pp. 363-364.)</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[14]</a> Ville sur la route de Bologne à Venise, occupée par les Français le 19 juin 1796. Voir la lettre n°12.</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[15]</a> Claude-Louis BERTHOLLET (1748-1822).</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[16]</a> Monge va bien et sa femme lui répond à ce sujet de Paris, le 7 thermidor an 4 [25 juillet 1796]: « […] j’ai reçu ce matin ta lettre de Bologne datée du 22. J’y vois avec plaisir combien tu es heureux ; cela influe aussi sur mon bonheur […]. […] je ne t’engage pas à revenir vite. Tu es trop heureux ; jouis bien tranquillement et rapporte une bonne dose de gaieté […]. »</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[17]</a> Jean-Guillaume MOITTE (1746-1810). Voir lettre n°7.</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[18]</a> Louis MONGE (1748-1827) et Marie-Adélaïde <em>DESCHAMPS </em>(1755-1827).</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[19]</a> Anne Françoise HUART (1767-1852), son mari Barthélémy BAUR (1752-1823) et leur fils Émile BAUR (1792- ?).</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[20]</a> Louise MONGE (1779-1874). Monge exprime de nombreuses fois qu’il préfère voyager accompagner d’un enfant comme il en avait l’habitude lors de ses tournées d’examinateur de la Marine. Sur la posture pédagogique de Monge avec ses enfants et les membres de sa famille voir les lettres n°4, 9, 20, 48, 107, 108, 171, et 173.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[21]</a> Voir les lettres n°17 et 21.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[22]</a> Victoire BOURGEOIS (17 ? -18 ?) et Marie-Élisabeth Christine LEROY (1783-1856) appelée Paméla, nièce de Catherine HUART.</p>
</div>
</div>
Nature du document
Propositions non exhaustives :
Manuscrit, tapuscrit, copie dactylographiée, etc.
Lettre, carte postale, photo, etc. (correspondance)
Photographie, diapositive, etc. (iconographie)
Passeport, carte d'identité, répertoire, agenda, etc. (dossier biographique)
Journal, magazine, revue, etc. (presse)
Lettre autographe
Publication
Deux choix :
Inédit.
Nom, Prénom (de l’auteur), Titre de la publication, Lieu, Maison d’édition, Date.
Indiquer volume, tome ou collection si nécessaire….
Une entrée par édition
Inédit
Destinataire
Format à utiliser : Nom, Prénom
Hormis la majuscule à la première lettre, ne pas utiliser la majuscule.
Vous pouvez mettre les dates de naissance et de mort, entre parenthèses après le nom de l’auteur si ce n'est pas l'auteur décrit dans la collection
Si la lettre a plusieurs destinataires, mettre un nom par entrée.
Si l'identification d'un éventuel surnom ou pseudonyme n'a pas été possible, on l'indiquera dans le champ DC « Description »
<p>Huart, Catherine (1748-1847)</p>
Etat général
Pour tout commentaire sur l'état du document (présence de ratures, etc.), il faut mieux l'indiquer dans la rubrique « état génétique ».
Bon
Localisation
Localisation géographique du document.
Indiquer où est hébergé le document et le nom du fonds, avec l’adresse précise si possible.
Bibliothèque centrale de l'École polytechnique / Centre de Ressources Historiques. (Palaiseau, France).
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Title
A name given to the resource
13. Monge à sa femme Catherine Huart
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1796-07-10
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Monge, Gaspard
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
Contributor
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Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
Language
A language of the resource
Français
Rights
Information about rights held in and over the resource
Images : Collections École polytechnique (Palaiseau, France). Reproduction sur autorisation.
<p><strong> </strong></p>
Fiche : Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0.
Source
A related resource from which the described resource is derived
IX GM 1.81
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
<p>1 double folio ; 22,7 x 18 cm</p>
Type
The nature or genre of the resource
Correspondance
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Bologne (Italie)
Description
An account of the resource
Lettre datée et signée par G. Monge ; cette lettre comporte des mentions de nombreux objets, tableaux et livres anciens envoyés d’Italie à la Bibliothèque nationale de France
Subject
The topic of the resource
Canaux d'irrigation (Hydraulique)
Vie familiale
Éducation
Commission des sciences et des arts (Italie)
Bibliothèque nationale
Bibliothèque nationale
Canaux d'irrigation (Hydraulique)
Commission des sciences et des arts (Italie)
Éducation
Vie familiale